« 2018. J’ai vingt ans. J’habite à Paris, je fais des études. Et j’ai, au fond de la gorge, l’intime conviction d’une vérité qui se dérobe à chaque souffle. Une petite plaie, que l’air assèche à chaque respiration. Et qui me fait tousser. S’enclenche la mécanique implacable de mon cerveau de dominante, taillé dans le roc pour arracher la grande vie, mari, enfants, appartement parisien, travail chic, avec panache, à la loyale. Un petit filet de sang se met à couler. Je tousse un peu plus. Il y a une pensée qui soudain fait surface, une petite bulle que je recrache. À l’aube de l’été 2018, j’ai envie d’avoir les cheveux courts.
C’est l’histoire de la maladie d’être soi qu’on accepte. Assumer de vouloir crever pour mieux guérir. Ne pas attendre qu’on nous blesse, se blesser soi-même, être vulnérable, pleurer avant d’avoir mal, pour enfin l’avouer, le dire, le hurler. Sans contrefaçon. Le bras de fer commence ici. »
Un premier récit au style fulgurant sur la fin de l’adolescence, la découverte de soi et de sa réelle identité.
Hanneli Victoire, nouvelle plume avec laquelle il faudra compter, retranscrit dans un texte beau et incisif le parcours initiatique salvateur d’un jeune garçon trans qui va découvrir ce qu’est l’amour mais aussi ce que l’amour n’est pas.
Gros cœur sur la queerness qui déborde entre les pages, c'est encore rare et encore plus précieux. J'ai aimé l'efficacité simple et directe de la plume aussi, mais je reste un peu mitigée devant l'ensemble qui paraît souvent un peu brouillon, un peu prématuré, un peu incohérent. C'est le roman d'apprentissage d'un personnage queer dont on aimerait lire le regard sur sa vie lorsqu'il sera plus âgé, tant est grande la promesse d'une belle évolution.
C’est queer, c’est brut, ça transpire de mélancolie et de poésie. Les mots de l’auteur frappent, touchent aux tripes, envahissent l’espace et s’immiscent dans les fissures. C’est touchant, intime, universel. C’est un cri déchirant, un murmure rassurant.
J'ai adoré. L'écriture - compte tenu du fait que ce soit une première ouvrage - est une merveille de simplicité et d'incarnation. On sent le jeune âge, et c'est très bien ainsi. Les quelques passages sur la transition de l'auteur ont ouvert des multiples brèches en moi, à différents niveaux, que je pense feront écho en moi encore longtemps. Vraiment merci pour ce récit.
3.75 ou 4. Je ne sais pas trop. J’ai beaucoup aimé la plume de l’auteur. Un livre sur la découvert de soi, son identité de genre et sexuelle. La découverte de Paris, du Paris queer, du choc campagne/ville. De vouloir vivre sa vie et changer de classe.
Mitigée, un récit authentique, singulier et encore rare aujourd’hui. Cependant, j’ai interprété un certain mépris pour la campagne (et stéréotypes sur la campagne/Paris). (Personnellement je trouve le vocabulaire très familier et dans l’ensemble cela m’a un peu gêné).