Penchée sur mes plants de tomates, désherbant délicatement tout autour et sectionnant les feuilles basses pour ne garder que la tête, je me suis vue travaillant ce faisant comme à Tarnac, la culture de tomates dans une zone très limitée de mon jardin en étant l'une des plus visibles figures, un extrait ou un renvoi. Car je sais, par expérience, être un cobaye assez bon, et réagir, de près de loin, comme tout le monde, dans le milieu numériquement faible auquel j'appartiens.
Aussi ai-je vu (vision) des écrivains, des poètes, des professeurs, sinon maniant la binette, du moins pensant quitter la ville, ou profiter davantage de leur résidence secondaire, ou, pour les plus conséquents, reprendre enfin Blanqui là où ils l'avaient laissé en 75, ou prendre tout court Blanqui dont ils avaient oublié l'existence, ignoré l'existence, saboté par leur ignorance l'existence, puisque je venais moi-même cette année-là (2008) de lire Blanqui pour la première fois, et je m'y étais mise, le trouvant pratique et peu lyrique, plus pratique et moins lyrique en tout cas que ceux qui l'avaient lu et, couplant cette lecture aux arrestations opérées au village de Tarnac, en tiraient un effet décuplé, ou comptaient en tirer un effet décuplé, ou s'en servaient comme d'un trampoline pour reproduire ce qui venait brutalement de les saisir : non Tarnac non Blanqui, mais le décuplement, l'effet que ça leur avait fait par le passé - ou qu'ils n'avaient jamais connu, étant trop jeunes en 75 - et que ça pouvait potentiellement leur refaire (Sollers chantant L'Internationale dans le bus qui les emmène en Chine).
English: Nathalie Quintane's firsts texts were published in avant-gardist reviews. She also does readings in libraries and public places. She lives in Digne-les-Bains (Côte d'Azur).
Français: Les premiers textes de Nathalie Quintane ont été publiés dans des revues avant-gardistes. Elle fait aussi des lectures à voix haute dans des bibliothèques ou des salles publiques. Elle habite Digne les Bains (Côte d'Azur).
Bijna tien jaar terug ploeterde ik dit boekje al eens door, maar nu viel het voor mij pas echt op zijn plek. 'Moi aussi je voulais être du côté de ceux qui s'organisent. Plutôt de ce côté-là que de l'autre. Celui des patates. Parce que je venais des patates. Je venais superlativement des patates.'
Alors que ma lecture commençait plutôt bien, dans un élan de phrases surprenantes dans leur enchainement de mots et d'idées, rappelant une forme de folie ou de naïveté enfantine, j'ai commencé de me lasser progressivement de ce discours que je ne saisissais pas vraiment et qui me semblait pourtant posé sur des intentions concrètes, cela avant même d'être parvenu à la moitié du livre. Quelques passages intéressants sur des thèmes qui m'intéressent, mais le reste... et bien je n'ai pas réussi à le comprendre ou à y rentrer pour en garder quelque chose, à part le souvenir d'un charabia poético-gauchiste.
Je ne sais pas trop quoi en dire Plutôt difficile d’accès lorsqu’on n’est pas familier avec le contexte de rédaction (c’est mon cas) Une réflexion sur l’insurrection (celle non avenue, à venir), sur la langue de la révolution aussi (partie la plus intéressante pour moi)
Un OVNI ? Sûrement. Lu sous fièvre, parfois un peu perdue dans les associations de pensée de Nathalie Quintane et les mots intelligents de ceux qu'elle cite. Cependant, des passages véritablement drôles qui n'enlèvent rien à la réflexion de fond sur l'insurrection. Il y a beaucoup de brillant dans ce livre, à relire plus tard pour mieux comprendre.