Louise Gaucher travaille dans un service de réanimation. Dès qu'elle le peut, elle s'assoupit auprès de ses malades plongés dans le coma. Elle a le don de voyager dans le « monde des rêves » où les patients choisissent entre la vie et la mort. Simon Larcher est flic. Il ne boit plus, ne baise plus et ne joue à rien. Il voudrait juste nettoyer le monde de son horreur et de sa tristesse. Une nuit de janvier, un enfant de la DDASS disparu est retrouvé dans le parc du Chais, propriété de la puissante et riche famille de Louise... Dans Narcogenèse, Anne Fakhouri convoque les grandes peurs enfantines et les personnages de conte pour nous faire vivre la genèse de l'abandon et de l'infanticide. Sur fond de secret de famille, les deux enquêtes menées par Simon et Louise nous emmènent aux frontières du fantastique.
Narcogenèse est le premier titre que je lis de cette autrice. Je n’en avais jamais entendu parler avant que L'atalante ne le réédite en poche en évoquant dans sa 4e de couverture les thèmes du rêve, du conte et un lien de parenté avec l’univers de Sandman.
Il est difficile de résumer succinctement un tel récit tant les thématiques abordées sont multiples et la narration particulière. Une chose est certaine, on y retrouve tout ce que nous promet la quatrième de couverture. “Anne Fakhouri partageait avec Neil Gaiman nombre de visions du monde et littéraire. Cet hommage à Sandman en est la preuve”. Effectivement, le rapprochement avec Sandman est évident. Au-delà des thèmes communs aux deux univers, l’ambiance à la limite de l’angoisse et l’exploitation du glauque est aussi bien maîtrisée chez l’un que chez l’autre.
Narcogenèse met en scène le rêve dans sa forme la plus cauchemardesque et embrouille le lecteur en estompant parfaitement la frontière entre le songe et la réalité des protagonistes. Le roman est dynamique et fragmenté. On y suit de nombreux personnages grâce à une alternance de points de vue de plus en plus brève et rythmée. À mesure que l’enquête progresse, les éléments fantastiques prennent sens et tendent vers une fin riche en action et révélations qu’il est difficile de lâcher avant d’en avoir lu la dernière ligne.
Mais là où le texte m’a réellement et agréablement surprise, c’est dans sa thématique centrale liée au désir ou au non-désir de parentalité et dans la manière dont le sujet est traité. Toutes les problématiques qui peuvent y être associées sont abordées avec une réelle prise de position de la part de l’autrice. Par contre, je préfère prévenir maintenant que le texte étant classé en adulte, on y retrouve certains TW assez solides que je vous conseille de consulter avant de vous lancer dans la lecture si vous en ressentez le besoin. Ici, les scènes particulièrement violentes auxquelles je fais référence ne sont absolument pas gratuites et viennent étayer un propos pro-avortement contextualisé dans une société qui vient juste de voter sa légalisation. Les aller-retours temporels entre les différentes générations de personnages dont on suit le destin permet de constater l’évolution des mœurs sur cette question-là. Étroitement liée à celles déjà citées, on retrouve aussi la thématique de l’abandon que chacun de nos personnages (jusqu’au plus secondaire d’entre eux) expérimente d’une manière ou d’une autre.
Le seul reproche que je pourrais faire à Narcogenèse concerne la construction du récit qui m’a parfois perdue. Les personnages sont vraiment nombreux et comprendre le lien qui les unit étant déjà une enquête en soi, il est parfois compliqué de saisir le sens de certaines scènes plutôt brouillonnes.
Même si j’ai trouvé le roman mieux maîtrisé dans le fond que dans la forme, j’ai passé un excellent moment de lecture avec un texte aussi intelligent que divertissant et aux nombreuses références brillamment exploitées. Je vais profiter de l'édition poche des autres textes de Anne Fakhouri pour découvrir un peu plus son œuvre.
J'aurais quand même voulu aimer ce roman plus que ça, mais c'était juste un peu trop complexe pour rien. Il y avait trop de lignes d'histoires qui partaient dans tous les sens - pas certaine que les somnambules par exemple étaient nécessaires. L'idée était bien, même si c'est clairement gagnant de connaître un minimum l'univers de Sandman, mais une épuration pour garder seulement l'histoire des orphelins enlevés et de la lignée Gaucher aurait largement suffi.
what a crazy story! A richness in the characters, a dynamic plot, a hint of horror and some touches of humor, sometimes cynical and sometimes slightly too vulgar. I loved the pace of reading and the complex relationships amongst the characters that brought the book to life. I sometimes got lost in the reading but it never lasted too long. I didn't know the author and one thing is certain, this book made me want to read her other creations for sure!
J’me suis presque chier dessus tellement c’est parfois effrayant. L’histoire est bien foutu, l’univers est bien développé, les descriptions sont précises sans être chiantes ni trop longue. J’ai eu du mal à le lâcher et en même temps il a fait un tour dans le congèle.