"Elle aurait pu renoncer. Elle aurait dû renoncer. Elle se le répéta bien un million de fois toutes les années qui suivirent. Elle eut d'ailleurs une hésitation, peut-être valait-il mieux rester, se rallonger dans la chambrée, à écouter ses deux autres soeurs qui gesticulaient dans leur sommeil, pétaient et miaulaient sous leurs draps à cause de leurs rêves lascifs tout juste pubères. Peut-être valait-il mieux abdiquer, enrager, et se délecter de sa rage, puisqu'il y a un plaisir dans l'abdication, cela va sans dire, le plaisir tragique de la passivité et du dépit, le plaisir du drapage dans la dignité, on ne nous laisse jamais rien faire, on a juste le droit de se taire, on nous enferme, alors que les autres là-bas au loin s'amusent et se goinfrent, qu'est-ce que j'ai fait dans mes vies antérieures pour mériter ça, oh comme je suis malheureuse. Peut-être aussi que le jeu n'en valait pas la chandelle. Mais le jeu, n'est-ce pas, en vaut rarement la chandelle. Le jeu n'est désirable que parce qu'il est le jeu". Véronique Ovaldé, à travers l'histoire d'une famille frappée par une mystérieuse tragédie, ausculte au plus près les relations que nous entretenons les uns avec les autres et les incessants accommodements qu'il nous faut déployer pour vivre nos vies.
Véronique Ovaldé est une écrivaine à l’imaginaire particulièrement vif.
Le Sommeil des poissons (Le Seuil, 2000), Toutes choses scintillant (Éditions de l'Ampoule, 2002), Les Hommes en général me plaisent beaucoup (Actes Sud, 2003), Déloger l'animal (Actes Sud, 2005), Et mon cœur transparent (Éditions de l'Olivier, 2008): cinq romans ont suffi à imposer son univers singulier, en France mais aussi à l’étranger (nombreuses traductions). Elle a reçu la Bourse Goncourt du livre jeunesse avec l'illustratrice Joëlle Jolivet pour leur album, La Très Petite Zébuline (Actes Sud Junior, 2006).
Elle participe régulièrement à des performances avec des artistes : production de multiples avec Françoise Quardon, performances avec Hervé Trioreau (Lieu Unique, Nantes, 2005), Louis Vermot (Correspondances de Manosque, 2005), lectures (festival d’Avignon, jardin des Doms, 2006).
Elle est née en 1972 au Perreux-sur-Marne, travaille dans l'édition et vit à Paris avec ses deux enfants.
3,5 Une histoire de famille, des soeurs qui ne se sont pas vues depuis des années et qui se retrouvent à la mort du père. Et l'une d'elle est en colère. J'ai beaucoup aimé le début, la fin, mais un coup de mou au milieu. Bien aimé.
DNF à 60%. Je n'ai aucun attachement aux personnages, je m'ennuie fermement et je n'ai même pas envie de connaître le fin mot de la disparition. Et pourtant les premiers chapitres m'ont piqué, cette famille pleine de secrets était un tantinet intéressante mais le roman devient aussi lent qu'une journée d'été sicilienne accablante de chaleur.
ça a le mérite d'être bien écrit, d'une langue soutenue mais pas trop lourde.
En lisant Fille en colère sur un banc de pierre, j’ai dû plusieurs fois me servir du dictionnaire et cela m’a énervée parce que celui intégré à ma liseuse est tellement sans valeur. Mais j’ai adoré l’histoire et la narratrice, cette histoire de la famille Salvatore contée sur un ton léger malgré le drame, et la narratrice qui est un genre de raconteuse-commentatrice avec beaucoup d’imagination et de caprices, qui sert souvent de notes d’humour pour détendre l’atmosphère et qui, en plus, sait bien décrire les insectes ! Quelle heureuse découverte ! Un vrai coup de cœur. Le style d’écriture de Véronique Ovaldé m’a totalement charmée.
Citations : « Souvenez-vous de cet âge où la vue d’un lit vous donnait envie de faire du trampoline et pas du tout de vous y assoupir. »
« Au sol, sous les fenêtres, gisent des guêpes momifiées. Et dans les angles de la pièce, des faucheux repliés, tout secs, petites cages en forme de diamant à cinquante-six facettes. »
« Ils se sont toujours détestés, Severini et Salvatore. Mais survivre à ses ennemis est l’un des seuls plaisirs qu’il y a à durer. »
J'y ai cru jusqu'à la moitié, puis ça tente trop de briser le mur de la crédulité, ça saute des passages, il y a des trous, des facilités et ça ne se tient que très bancalement. Le pire c'est qu'il y avait un bon départ pour s'attacher aux personnages mais soit elle s'arrête trop tôt, soit les mets sur le banc de touche.
Alweer een boek van Ovaldé dat in mijn smaak viel. Ze beschrijft de verhoudingen binnen de Siciliaanse familie Salvatore na de mysterieuze verdwijning van de jongste zus. Het drama wordt milder, lichter gemaakt door de humor die de vertelster en tevens liefste zus van het verdwenen meisje hanteert. Je wilt weten wat er precies gebeurde en tegelijk heb je genoeg aan de ontdekking van de zieleroerselen van de vertelster...en zo vlieg je over de pagina's. Het einde komt dan plots, snel in elkaar gestoken, een beetje ontgoochelend...maar dat kan het plezier dat zowat het hele boek bracht niet meer bederven.
Véronique Ovaldé vous installe au sommet de ce gros caillou qu’est cette île sicilienne où 25 ans plus tôt la jeune Mimi a disparu. Elle vous déroule l’histoire de la fratrie Salvatore avec ses quatre sœurs sous l’emprise d’un père ombrageux et colérique : vous avez l’image décrite avec la chaleur et l’énergie du sirocco, image pimentée de commentaires aussi jubilatoires qu’intimistes pour comprendre ce qui a pu se passer ce soir de folie carnavalesque ! Une écriture piquante et alerte aux accents du sud qui vous fera dériver pour quelques heures !
Ce roman commençait très bien et j’étais à fond dans les premières pages. On se retrouve en Sicile / Italie, on a des beaux paysages qui font rêver, le tout mélangé à des drames et secrets familiaux. Mais les pages défilent et il ne se passe pas grand chose. J’ai vite ressenti un creux durant lequel je me suis ennuyé. L’histoire n’avance pas et on nous dévoile les éléments attendus qu’à la toute fin où le rythme reprend enfin. Je m’attendais à mieux
Je me doutais (et j'avais hâte ) qu'on allait savoir ce qui arrivait à Mimi mais je pensais pas que ça me toucherait autant, et au final on finit par détester tous les personnages parce que ce qui est révélé est atroce. Mais sinon j'ai adoré, je l'ai lu en deux semaines, ce qui est un temps record pour moi. J'ai adoré me plonger dans cette île et observer cette famille. Au delà de l'histoire, la plume de l'autrice est innovante (une narratrice qui parle à la première personne) et c'est un peu déroutant au début mais ça participe à la qualité du roman. Je mets 4 étoiles parce que l'histoire d'amour entre Leonardo et Aïda ne m'intéressait pas et faisait que j'avais moins d'attachement pour Aïda
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Une île au large de la Sicile, une famille frappée par une tragédie, révélée goutte à goutte. L'auteure nous conte son histoire en apostrophant directement le lecteur, le prenant à témoin, lui quémandant son avis, comme s'il s'agissait d'un face à face. Des personnages émouvants, un dénouement inattendu. Beau moment de lecture.
c’est dommage ça avait vraiment du potentiel, au début t’as vraiment envie de savoir ce qu’il s’est passé puis l’histoire se ramollit un peu et la fin est un peu bâclée en mode tout ça pour ça quoi :/
J'ai lu jusqu'au page 118, jour de l'enterrement du Vieux. J'aime bien son style d'écriture avec des commentaires entre parenthèses où lecteurs mais cette histoire de famille dysfonctionnelle ne me intéresse pas. Alors j'ai sauté des pages, lu un peu ici, un peu là juste pour voir. J'ai beaucoup aimé Personne n'a peur des gens qui sourient donc je suis déçu. Maintenant je vais passer à un autre livre.
Véronique Olvadé propose son nouveau roman, Fille en colère sur un banc de pierre, sur le retour d’Aïda dans sa famille en Sicile après le décès de son père. Un énième roman sur la filiation, direz-vous ! Oui certes, mais l’écrivaine n’a pas son pareil pour créer ses fictions qui ressemblent comme deux gouttes d’eau à la réalité et qu’elle triture sans jamais la faire casser pour en éprouver les ressentis.
Sa Seignerie, c’est ainsi que les filles ont surnommé leur père. Elles sont quatre: Violetta, la reine, Gilda, la pragmatique, Aïda, la préférée et Mimi, le petit colibri. Leur père étant passionné d’Opéra, trois de ses enfants portent le prénom d’héroïnes de Verdi. La dernière, s’inspire d’une pièce de Puccini.
De fait, Mimi est différente, de celle qu’on accepte dans une famille sans en dire plus, son étrangeté, en fond. Seulement, une nuit de carnaval, elle disparaît. Depuis, Aïda porte la culpabilité de ce drame, de la douleur de sa famille et du manque de protection de son père. Et depuis, Aïda s’est enfui !
Alors lorsque sa sœur Violetta l’informe des funérailles à venir, elle hésite, puis revient sur cette île d’à peine cent kilomètres où tout le monde se connaît. Elle va être le grain de sable qui fait dérailler l’équilibre familial plus que précaire.
À l’aide de ses contes et légendes de la famille Salvatore, Véronique Olvadé révèle le passé, petite touche par petite touche, et nous balade dans son univers en posant des indices deci-delà, où la personnalité de ses personnages s’infirme, se défait ou se clarifie.
L’écriture de Véronique Olvadé installe une proximité avec son narrateur, semblant révéler pour son lecteur une cachotterie ou soulignant avec humour un détail, pour créer un entre-deux de complicité, animée par son style si particulier.
Véronique OVALDE n’est pas mon autrice préférée, et je dois avouer que j’ai un peu de mal avec ses romans. Mais mon Club de Lecture ayant choisi ce livre pour notre prochaine rencontre, j’ai dû me résoudre à le lire.
Bien m’en a pris, j’ai aimé ces trois soeurs qui ont du mal à s’entendre.
J’ai aimé cette île de Iazza quelque part en Italie, son microcosme, son carnaval annuel.
J’ai aimé que les 4 filles portent chacune le prénom d’un personnage d’opéra : Violetta, Gilda, Aïda et Mimi.
J’ai aimé que Aïda soit la rebelle de la famille et accepte d’emmener la dernière, Mimi, en douce au carnaval interdit par le père.
J’ai aimé que la famille croit que Mimi ne soit pas morte mais quelque part et reviendra.
J’ai aimé Pippo, le simplet du village qui connait les secrets de tout le monde.
J’ai aimé les ânes sur les toits chaque 1er mai.
Un roman à l’imaginaire plein de poésie qui m’a emmené dans son monde le temps d’une lecture.
Plonger dans la Sicile m’a plutôt plu à vrai dire. On y découvre une ambiance chargée de conflits inter et intra familiaux. La manière dont les familles vivent entre elles. Ici, on en suit une au passé assez flou qui s’éclaircit au fur et à mesure.
Sincèrement, j’ai trouvé qu’il manquait certaines explications. La fin ne me plaît pas forcément. On nous laisse volontairement à notre imagination. Le narrateur ne cherche pas à nous en dire plus que ça. J’aurais aimé savoir comment Aïda finit par se confronter à ses sœurs.
Tout le schéma narratif autour de la disparition de Mimi m’a plutôt plus et touché d’une certaine façon.
Par contre, la plume m’a plutôt déroutée je dois dire. C’était très brouillon et fouillis. Les dialogues imbriquées dans la narration m’ont parfois sorti de ma lecture. C’est extrêmement compact et lourd par moment.
Mais je suis contente d’être sortie de ma zone de confort. Et moi qui partait avec une certaine réticence quant au roman, j’en ressors fière d’être parvenue à l’apprécier malgré les quelques défauts que j’ai pu remarquer à mon goût.
Toute une saga! On suit la vie de Aïda, troisième enfant d'une fratrie de 4 filles, nées sur une petite île au large de la Sicile. À 8 ans, elle perd l'amour de son père qui la tient responsable de la mort de sa petite soeur, Mimi qu'elle a perdue en l'emmenant en secret au Carnaval. Véritable paria dans la famille, elle est envoyée à 16 ans à Palerme où elle se recrée une famille parmi les esseulés et les délinquants de la ville. De retour 15 ans plus tard au bercail pour les funérailles du "Vieux", elle retrouve ses soeurs aînées, l'une (Gilda) est alcoolique, l'autre (Violetta) a épousé un homme riche qu'elle n'aime pas et sa mère, Sylvia qui n'a plus toute sa tête. Histoire de famille, de secrets enfouis, de ressentiments. Un roman lent mais une écriture précise qui détaille à merveille (mots très bien choisis) les lieux, les personnages et leurs états d'âme.
L’histoire d’un drame familial sur une île à côté de la Sicile.
Avec trois (quatre) sœurs criantes de vérité. Et toutes et tous, pères, mères, voisins, mafieux, cantonnier… des personnages incarnés, justes, peintures hyperréalistes. La Sicile n’est pas oubliée et joue son rôle indolent, à la chaleur étouffante et ne bougeant qu’au rythme lent des combinaziones. Et le drame ! Dernier personnage. Écrasant de culpabilité et qui ramifie dans chaque chapitre son sale venin.
Sans oublier l’écriture et la narratrice ! Légère, sautillante et joueuse, presque malicieuse. Contre-pied salutaire à cette histoire glauque et qui donne toute la vie et la puissance à cette fille en colère
J’adore Véronique Ovaldé mais c’est un roman paresseux, pas fini, plein de trous et dont les ficelles sont visibles. Et puis, écrire une demi-douzaine de fois « cul » et « péter » pour plus de réalisme brut et disruptif, j’imagine, ça fait surtout forcé.
Tout à la fin, briser le 4eme mur et montrer les personnages pour ce qu’ils sont (des personnages), pourquoi pas après tout, mais dans ce cas, inutile de mentionner que la mort les cueillera comme chacun de nous au bout du chemin.
Bref, je suis triste, j’aimais tant ses autres romans, - jusqu’à l’avant-dernier- et maintenant on dirait de la caricature, du Véronique Ovaldé sur commande. Ca se lit vite et s’oublie encore plus vite.
déjà dès le début j'étais hype. 4 sœurs? Des dramas? Du mystère ? Sign me up girl. Ensuite j'ai lu j'avoue je me suis juste laissée transporter par l'histoire mais j'avais toujours envie de continuer, genre ça me soulait pas de reprendre ma lecture, suddenly it wasn't an obligation anymore. MAIS LÀ. LA FIN. C'EST GRÂCE À LA FIN QUE LE LIVRE A 5 ÉTOILES ET NON 4. VÉRONIQUE OVALDE ÉCRIT SI BIEN C'EST SI POIGNANT ET CE PLOT TWIST MY GOD 😭🤚 bref lisez le en tout cas je vais lire ses autres livres maintenant.
Il y a tant de façons de survivre à la culpabilité et certaines sont racontées là. Quand Aïda revient, quinze ans après, pour enterrer son père , elle va enfin comprendre ce qui lui aura valu son exil. Cette histoire de famille, de filiation, de fratrie, comme un huis clos balloté incessamment de présent en passé est une histoire douce amère et le style d'écriture de l'autrice donne l'impression de se laisser porter au rythme du ressac qui vient mourir sur les plages de Iazza.
3.5 Un très bon début, avec une fin bien ficelée, dans un style narratif atypique rythmé qui retranscrit le fil des pensées, des paroles des personnages, et des événements. Malheureusement, l'histoire s'essouffle au bout d'un moment, le rythme narratif ralentit, et on a hâte que le récit avance un peu. C'est dommage car le fond de l'histoire est émouvant et intéressant, tout comme le décor (l'Italie) et les personnages.
J'aurais pu mettre 4.5 étoiles. Ce livre m'a plu notamment la fin qui permet de comprendre certaines choses. Il est écrit de façon un peu bizarre avec de très grandes phrases qui auraient mérité d'être coupées en morceaux.
Histoire d’une famille sur une île en Italie. 4 soeurs dont un drame touchera les relations familiales. Suite au décès du père plusieurs années après, les funérailles forcent un dénouement inattendu. Écriture pas toujours égale mais se lit somme toute bien.
Peut-être pas le bon moment pour moi de lire cette histoire. J'ai trouvé ça lent, avec des détours pas très intéressants. La plume est originale mais je crois que je ne m'y risquerais pas à nouveau avant quelques temps...