Compagnon de route et enfant chéri du surréalisme à ses débuts, Robert Desnos en illustra l'âge d'or, entre 1922 et 1930 - période à peu près couverte par Corps et Biens. Archétype du poète prodige, le provocateur fougueux, l'amant passionné, le fantôme qui trouva la mort au camp de Térézine en 1945 ou le tout jeune homme inspiré qui dictait des poèmes entiers durant son sommeil nous ouvre les portes d'un monde merveilleux : l'enfance d'un langage où tout est à réinventer, non seulement les mots, mais les rythmes et les images. Ces images, claquant comme des oriflammes, avec leurs automatismes savamment maîtrisés, font vibrer le vers, le tendent comme une corde qui chante au souffle d'une tempête continuelle. Car la voix de Desnos est avant tout un chant : classique ou moderne, nourrie de stridences et d'éclairs, jamais elle ne se départit d'un lyrisme omniprésent qui semble trouver ses échos dans les ténèbres d'une nuit ensoleillée, au plus profond de nos rêves. --Scarbo
I am always upset when I read A la mystérieuse, whose simplified, refined version, copied by a nurse, made it possible to recognize Desnos, who was dying of typhus at the Revier in Theresienstadt.
Between joyfully iconoclastic jokes and disturbing, tragic poems where fate suddenly meets reality, Desnos takes us and rolls us in his wave, body and goods.
Quelques passages sensuels pour me réveiller mais l'essentiel du temps, je m'ennuie. Les jeux de mots, les jeux de sonorités gratuites me lassent très vite. Il fait croire que je ne suis pas fait pour aimer les surréalistes. Je comprends leur démarche mais je ne ressens rien en les lisant sinon de l'agacement et de l'incompréhension. Je n'arrive pas à voir autre chose qu'un exercice de style.
Ce recueil peut se diviser en deux parties distinctes ; la première est un tas d'aphorismes, jeux de mots, jeux stylistiques quelconques à mes yeux. La deuxième partie est plus touchante, Desnos y aborde des sujets tels que l'amour non-réciproque et le rêve à coup de personnifications,... Certains de ces poèmes sont juste magnifiques, les plus beaux que je n'ai jamais lu
La première partie j’ai cru que j’allais brûler le livre s’il faisait encore rimer des seins avec dessein. Puis il a lâché les jeux de mots et il y a eu
J’ai tant rêvé de toi que tu perds ta réalité. Est-il encore temps d’atteindre ce corps vivant et de baiser sur cette bouche la naissance de la voix qui m’est chère ? J’ai tant rêvé de toi que mes bras habitués en étreignant ton ombre à se croiser sur ma poitrine ne se plieraient pas au contour de ton corps, peut-être. Et que, devant l’apparence réelle de ce qui me hante et me gouverne depuis des jours et des années je deviendrais une ombre sans doute, Ô balances sentimentales. J’ai tant rêvé de toi qu’il n’est plus temps sans doute que je m’éveille. Je dors debout, le corps exposé à toutes les apparences de la vie et de l’amour et toi, la seule qui compte aujourd’hui pour moi, je pourrais moins toucher ton front et tes lèvres que les premières lèvres et le premier front venu. J’ai tant rêvé de toi, tant marché, parlé, couché avec ton fantôme qu’il ne me reste plus peut-être, et pourtant, qu’à être fantôme parmi les fantômes et plus ombre cent fois que l’ombre qui se promène et se promènera allègrement sur le cadran solaire de ta vie.
First, I don't know French. I know 5 words or phrases, max. However, I have a great time translating these poems and trying to figure out the correct connotation. Some are silly, and some are so beautiful it hurts. I recommend it on the basis that one might use it in the same way I do, so with that, it is worth it to have around.
Tu me suicides, si docilement. Je te mourrai pourtant un jour. Je connaîtrons cette femme idéale et lentement je neigerai sur sa bouche. Et je pleuvrai son doute même si je fais tard, même si je fais beau temps. Nous aimez si peu nos yeux et s’écroulerai cette larme sans raison bien entendu et sans tristesse. Sans.
Exactement ma came de poésie J’aimerai que mon cerveau soit uniquement composé de poèmes comme ceux-là C’était incroyable, les tournures de phrases sont très poétiques et imagées, la sensation que procure la lecture est indescriptible je t’aime Robert 🫶🏻
--"Loin de moi une maison achève d’être construite. Un maçon en blouse blanche au sommet de l’échafaudage chante une petite chanson très triste et, soudain, dans le récipient empli de mortier apparaît le futur de la maison : les baisers des amants et les suicides à deux et la nudité dans les chambres des belles inconnues et leurs rêves même à minuit, et les secrets voluptueux surpris par les lames de parquet."--
et :
--"J’ai gagné la sympathie des poissons."--
et enfin (peut-être) :
--"J’inscris ici ton nom hors des deuils anonymes Où tant d’amantes ont sombré corps âme et biens Pour perpétuer un soir où dépouilles ultimes Nous jetions tels des os nos souvenirs aux chiens"--
(dans l’Aumonyme, 1923) « Dormir. Les sommes nocturnes révèlent la somme des mystères des hommes. Je vous somme, sommeils, de m’étonner et de tonner. »
(dans A la mystérieuse, 1926) — J’ai tant rêvé de toi « J’ai tant rêvé de toi que tu perds ta réalité. […] J’ai tant rêvé de toi que mes bras habitués, en étreignant ton ombre, à se croiser sur ma poitrine ne se plieraient pas au contour de ton corps, peut-être. […] J’ai tant rêvé de toi qu’il n’est plus le temps sans doute que je m’éveille. […] »
Y mourir ô belle flammèche y mourir voir les nuages fondre comme la neige et l’écho origines du soleil et du blanc pauvres comme Job ne pas mourir encore et voir durer l’ombre naître avec le feu et ne pas mourir étreindre et embrasser amour fugace le ciel mat gagner les hauteurs abandonner le bord et qui sait découvrir ce que j’aime omettre de transmettre mon nom aux années rire aux heures orageuses dormir au pied d’un pin grâce aux étoiles semblables à un numéro et mourir ce que j’aime au bord des flammes.
This book covers about ten years (1919-1929) of the poet's works. The first half seems quite full of nonsense poems, where Desnos is playing around withnwords and sounds only. But halfway the book a different, far more mature poet appears. Here some very strong poems are present, including Les Espaces du Sommeil (The Spaces of Sleep), which has been put to music by the Polish composer Witold Lutosławski, through whose work I got to know Desnos. Ignore the first half, the second half of this bundle is highly recommended.
Que c'est bon le surréalisme, cette manière de jouer avec les mots c'est vraiment un truc que j'admire dans la poésie ! Il fait de la langue un amusement, s'éclate et m'a arraché sur des poèmes à plusieurs reprises un mélange de tristesse et de sourires. Certains de ses poèmes sont aussi très beau, certains un peu redondant et j'ai moins apprécié d'ou l'étoile en main mais ça valait la peine et ça m'a donné envie d'explorer le reste de son travail !
Vraiment incroyable, j’ai adore, je l’ai lu à la suite de Mallarmé il s’est imposé comme une suite logique dans la recherche des beaux mots et de la forme comme transgression poétique. La symbolique de la mer, de la femme et de la chevelure est absolument passionnante vraiment très hâte de lire des articles a propos de ca pour relire encore et encore ces poèmes.
Assez spécial. J’imagine qu’il faut vraiment ouvrir ses esprits pour lire du surréalistes, encore plus lorsqu’il s’agit de Desnos. Cependant, quelques poèmes d’«À la Mystérieuse » et de « Les Ténèbres » m’ont marqués et m’ont touchés. Mais encore, on entre plutôt dans du lyrisme classique, avec pour « Les ténèbres », un usage des alexandrins, ce qui doit beaucoup plus me parler !
Qualité inégale Le début bien que riche tire assez vite en longueur (on dirait presque qu'on lit les exercices de Queneau), le milieu est incroyable et la fin moyenne
Certains poèmes sont cools, quelques trucs marrants, mais la plupart prennent un certain sens seulement si on les lit en ayant fumé. Expérience intéressante ?
Every list needs a WWII-era French, absurdist poet. This is mine. I love him! You would too if you read it. Though I do recommend putting a French literature professor on retainer before setting into this one. Lots of the poems are truly wacko. My favorite line is: "J'ai tant reve de toi que tu pert ton realite." (Translation: I've so much dreamed of you that you lose your reality.) That got me through lots of heartache.