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Alias Caracalla

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"Voici donc, au jour le jour, trois années de cette vie singulière qui commença pour moi le 17 juin 1940, avec le refus du discours de Pétain puis l'embarquement à Bayonne sur le Léopold II. J'avais 19 ans. Après deux années de formation en Angleterre dans les Forces françaises libres du général de Gaulle, j'ai été parachuté à Montluçon le 25 juillet 1942. Destiné à être le radio de Georges Bidault, je fus choisi par Jean Moulin pour devenir son secrétaire. J'ai travaillé avec lui jusqu'à son arrestation, le 21 juin 1943. Ces années, je les raconte telles que je les ai vécues, dans l'ignorance du lendemain et la solitude de l'exil. J'ai choisi pour cela la forme d'un "journal", qui oblige à déplier le temps et à fouiller dans les souvenirs. Les conversations que je relate ont pris spontanément la forme de dialogues. Qu'en penser après tant d'années ? J'ai trop critiqué les souvenirs des autres pour être dupe de mes certitudes : là où finissent les documents, commence le no man's land du passé, aux repères incertains. Mais s'il est dans la nature d'un témoignage d'être limité, il n'en est pas moins incomparable : instantané du passé, il permet de faire revivre les passions disparues. J'ai consacré beaucoup de temps et de soins à traquer la vérité - elle seule donne un sens à une telle entreprise - pour évoquer le parcours du jeune garçon d'extrême droite que j'étais, qui, sous l'étreinte des circonstances, devient un homme de gauche. La vérité est parfois atroce." Daniel Cordier.

1152 pages, Pocket Book

First published January 1, 2009

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About the author

Daniel Cordier

28 books1 follower

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Displaying 1 - 19 of 19 reviews
Profile Image for Elise V..
80 reviews3 followers
March 10, 2023
Magistrale évocation de la France libre et de la structuration de la Résistance. Belle honnêteté intellectuelle de Cordier qui ne dissimule pas son cheminement idéologique. Un essai qui se lit comme un roman, et qui s'arrête brusquement, avec et comme Jean Moulin.
12 reviews1 follower
July 23, 2023
Le récit de D. Cordier offre un regard unique sur Jean Moulin au quotidien : grand serviteur de l’état, d’une hauteur morale et éthique exceptionnelle. A lire absolument, de préférence après avoir lu la biographie de Jean Moulin par JP Azema.
Profile Image for rungemaille.
14 reviews21 followers
June 2, 2018
À 1,144 pages, Alias Caracalla est un beau morceau, mais il vaut vraiment la peine d'être lu. Pendant la Seconde Guerre Mondiale, Cordier a quitté la France à tout juste dix-neuf ans pour rejoindre les français libres en Angleterre, et se préparer au combat malgré l'Armistice. Il a rejoint la Résistance en France occupée, et a travaillé pendant un an comme secrétaire et homme-à-tout-faire pour Jean Moulin, grande figure de la Résistance et bras droit de De Gaulle en France.

Le texte est fascinant pour beaucoup de raisons. Premièrement, le parcours de Cordier, qui peut paraître vraiment atypique: sorti d'une famille penchant à l'extrême droite, et de tradition antisémite, Cordier a rejoint Londres avec des principes maurassiens et la simple envie de "tuer du Boche" et de donner à la France sa revanche contre l'Allemagne. Pendant la guerre, et au cours de son travail pour la Résistance, il s'est mis à questionner ces principes, pour finalement, et encore aujourd'hui (à 97 ans!) abandonner extrême droite et antisémitisme, et se revendiquer "socialiste humaniste".

L'ouvrage est également vraiment intéressant, car il offre un regard différent sur la Résistance, que l'on a tendance à imaginer (souvent sous l'influence de l'opinion générale et des oeuvres de fictions les plus célèbres à son sujet) comme un mouvement uni. Lire Cordier, c'est se retrouver plongé dans les querelles politiques envenimées et belliqueuses des "chefs" de la Résistance, où les membres des partis, comme des mouvements, peinaient à s'accorder non seulement sur l'administration de la Résistance elle-même, mais également sur l'avenir politique de la France après la Libération. Accompagnant Jean Moulin à maints rendez-vous et réunions, Cordier était aux premières loges de ce spectacle.

Enfin, Alias Caracalla rentre dans l'intimité de la Résistance d'espionnage – Cordier n'a certes jamais "tué du Boche" comme il le souhaitait à son départ de France en 1940, mais il donne à la place un aperçu de l'établissement du réseau d'information, d'approvisionnement et de communication de la Résistance à Paris et à Lyon. Certains détails sont tragiquement comiques, comme la constante complainte de ces résistants quant à la dangerosité et l'inefficacité du réseau de communication, où l'on ne faisait généralement pas long feu, et où les messages étaient souvent intraductibles ou même quelques fois périmés, car plus d'une semaine en retard, faute d'effectifs.

Dans ce contexte, Cordier trace un portrait émouvant de sa relation avec Jean Moulin ("Rex", qu'il appelle aussi "le patron") pour qui il avait petit à petit développé une admiration à toute épreuve, malgré leurs différents politiques. Avant d'écrire Alias Caracalla, Cordier a publié une longue et extensive biographie de Jean Moulin – une défense de son ancien patron après son outrage à la lecture d'un livre publié par Henri Frenay accusant Moulin, entre autre de crypto-communisme. Cela dit, la longueur, comme le ton d'Alias Caracalla (entre histoire, mémoire, et sa fictionalisation) est probablement plus facile à approcher pour le lecteur non fanatique de Moulin.
Profile Image for Antitesie.
75 reviews25 followers
May 6, 2022
une relecture qui m'a enchantée à nouveau. j'aime Daniel Cordier de toute mon âme. son témoignage, ses retranscriptions me touchent sincèrement. j'ai pris des notes sur l'organisation de la résistance cette fois ci afin de m'y retrouver. je le conseille à tout le monde.
Profile Image for Alan Le Bellego.
1 review1 follower
January 12, 2023
Ce roman autobiographique de Daniel Cordier est véritablement un très beau témoignage de l'action resistante française pendant la seconde guerre mondiale. D'autant plus qu'il est d'une importance primordiale pour le devoir de mémoire qui est le nôtre. Cet ouvrage est écrit par ailleurs pour contrer les attaques indignes d'Henri Frenay ( chef du mouvement résistant Combat) à l'encontre de Jean Moulin.
Nous suivons avec exaltation les aventures du jeune Daniel Cordier tout juste âgé de 19 ans lorsque le discours de résignation et d'arrêt des combats de Pétain lancé le 17 juin 1940 est passé à la radio. Ce jeune royaliste se sent alors trahis par ce héros de Guerre qu'il a tant admiré. En ce jour d'été, il prend la plus grande décision de sa vie: quitter la France et s'engager à l'étranger dans son devoir patriotique afin de sauver la Nation française. S'en va alors un long parcours qui l'emmène jusqu'à l'Angleterre et à son engagement dans les forces françaises libre. C'est alors là bas qu'il va découvrir le Général de Gaulle et ses idées. Idées auxquelles il sera toujours attaché et fidèle durant ses mois à servir la France Libre. Par différentes circonstances, il va s'enrôler au bureau central de renseignements et d'action (BCRA), véritable organe principale du lien entre la résistance et Londres. Il va donc devenir le secrétaire de Rex (Jean Moulin) en France. Durant sa mission au près de Rex, son témoignage nous fait découvrir l'organisation compliquée de la Resistance Française et ses veritables failles. On y découvre des chefs de mouvements de la zone libre (Combat,Libération,Francs-tireurs) très exigeant et dur envers Jean Moulin et le pouvoir de De Gaulle à Londres. Les négociations sont rudes et difficiles avec les mouvements resistants même plus tard lorsque toute la France est occupée. Malgré ces obstacles lourds, l'apparition d'une organisation de la Résistance se fait avec de nombreux comités... Le lecteur est alors témoin de toute ces histoires à l'intérieur de l'histoire. Le fait de découvrir des anecdotes sur la resistance permet encore plus de se sentir à l'intérieur des réseaux et mouvements résistants.
À titre personnel, ce livre est une grande source d'inspiration de part les actions faites par Daniel Cordier ainsi que tous les autres resistants. Le personnage est touchant de part son innocente jeunesse et son amour de la patrie: c'est un personnage auquel on peut se référé. Si je n'ai qu'un conseil à vous donnez, lisez le!!! Ses quelques 1100 pages se lisent vite et rapidement.
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67 reviews1 follower
August 24, 2025
ENFIN FINI ! 1120 pages !

Très bon livre pour comprendre comment fonctionnait la résistance pendant la guerre. On apprend beaucoup de choses, les tensions au sein de la résistance, les mécanismes, les personnes etc. Après ça reste quand même un peu long et toutes les histoires sur les conseils de la résistance sont très techniques mais je suis contente de l’avoir lu j’ai appris beaucoup de choses. Et même si c’était très long c’était facile à lire puisque c’est sous forme de journal personnel.
164 reviews
April 2, 2018
Querelles entre les différentes branches de la résistance, misère du quotidien des résistants : rdv a l’aube, relevé de boîtes aux lettres chez tel ou tel anonyme, rencontres à la sauvette, les échanges radio aléatoires et peu réactifs avec Londres. J Moulin courageux amateur d’art et de peinture lecteur avide républicain, fidèle à de Gaulle comme futur libérateur alors que les américains appuyaient le Gl Girauld
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Profile Image for Sinaloa237.
45 reviews2 followers
February 25, 2021
Témoignage passionnant de Daniel Cordier sur ses années de guerre, depuis le départ de Pau via Bayonne, embarqué sur un cargo qui l’emmène à Londres, jusqu’à l’arrestation de Jean Moulin.
Sa fascination pour son « patron » est poignante, tout comme sa fidélité à de Gaulle. Les portraits des chefs des mouvements de résistance apportent un point de vue tranché, souvent critique - et toujours en défense de Jean Moulin.
1,355 reviews
February 15, 2022
Remarquable compte rendu de ce que fut la Résistance...côté administratif ! Ce pourrait être fastidieux, tous ces rendez-vous, cet argent distribué, et surtout ces querelles incessantes entre les divers mouvements. Mais j'ai dévoré ces 900 pages avec gourmandise, sans doute grâce à la plume de l'auteur, qui lui donne toute son humanité.
Profile Image for Hélène Wilkinson.
73 reviews5 followers
September 8, 2013
Souvenirs de résistants, lecture croisée


Je viens de lire Alias Caracalla de Daniel Cordier et Radio Libre, un texte de Maurice de Cheveigné que l’on peut trouver sur internet, tous deux recommandés par des amis. Et ça me fait un peu de peine d’écrire que je préfère le second au premier. Cela me fait de la peine, car sur bien des plans, le travail d’historien de Daniel Cordier est bien plus complet et plus sérieux, mais force m’a été de constater que je l’ai trouvé moins intéressant à lire. Les quatre cents premières pages offrent certes une histoire qui se lit facilement : après un rapide portrait de cet adolescent énergique, bon élève, idéaliste (il changera d’idéal plus tard, troquant l’Action Française tendance royaliste et l’antisémitisme contre une idéologie de gauche), on le voit, dégoûté du Maréchal et convaincu par l’appel de De Gaulle, à la tête d’un groupe de camarades qui veulent faire quelque chose, genre “tuer du boche”, on le suit d’abord à bord d’un bateau, puis pendant sa formation militaire et d’espionnage en Angleterre, où il est plutôt enchanté de l’accueil réservé par les britanniques aux Free French. A la fin de cette période, on est avec lui dans l’avion qui le parachute en France pour mettre à profit ses compétences nouvellement acquises de sabotage, de radio et d’espionnage, pour rejoindre la Résistance, quoi.

Et, comme lui, on déchante assez vite. En effet, à peine s’est-il débarrassé de son parachute qu’il se voit kidnappé par “Rex” (Jean Moulin) qui lui confie son secrétariat. Toutes clandestines et extrêmement périlleuses qu’elles soient dans un contexte de guerre, les tâches des secrétaires sont répétitives et peu passionnantes à lire : planification et suivi de rendez-vous, prise de notes et réunions de debrief avec le patron (on sent bien que les monologues de Jean Moulin devant son secrétaire l’aident à clarifier ses idées), recrutement de personnel supplémentaire, transmission de messages (les fameuses boîtes aux lettres à trouver puis à relever), recherche de lieux d’hébergement, distribution de ressources (des sommes d’argent parfois importantes). Outre le grave danger qui plane sur tous les militants, avec la menace constante d’arrestation, les tâches sont compliquées par la surcharge de travail, qui fait courir “Alain” (c’est un des noms de code de Daniel Cordier) toute la journée à Lyon puis à Paris, le manque de ressources de toutes sortes, les bâtons mis dans les roues par les bureaucrates de Londres, ou tout simplement les erreurs de transmission des équipes là-bas, et puis aussi les divergences de points de vue des différents “mouvements”, entendez par là les différents groupes de toutes sortes et les courants politiques qui participent à la Résistance.

Et cela en prend des pages, ces foutus mouvements, avec leurs chefs qui cherchent noise au grand chef émergent, Jean Moulin, et qui n’hésitent pas à exercer le maximum de pression sur le plus jeune et le moins gradé, à savoir le secrétaire. Au passage, on s’émeut que le mouvement de la Résistance ait dépensé tant d’énergie dans des luttes intestines, même si on ne s’étonne pas. J’aurais été l’éditeur, j’aurais conseillé une compression impitoyable de cette partie du récit. C’est tout à son honneur d’historien que Daniel Cordier nous livre une histoire au jour le jour, mais, lectrice impatiente que je suis, je trépignais. Et puis, ce n’est pas comme s’il y avait beaucoup de suspense : Comme chacun le sait, Jean Moulin sera arrêté; par définition, le narrateur survivra.

De plus, alors que l’auteur n’est pas avare au tout début du livre d’une auto-analyse de l’adolescent un peu exalté, il nous livre de moins en moins souvent ses confidences, se bornant à mentionner pudiquement que sa famille lui manque ou son chagrin quand il apprend que son premier amour, Domino, attend un bébé d’un autre.

Pourtant, la chronique méticuleuse du travail de secrétaire de Jean Moulin contient des éléments intéressants. En jouant au psychanalyste on peut facilement conclure que Daniel Cordier remplace son père avec qui il a rompu et le beau-père qu’il a laissé avec le reste de sa famille pour faire la guerre, avec un autre père, en la personne de Jean Moulin. (D’ailleurs, Wkipedia me dit que Caracalla est un empereur romain qui a régné avec son père jusqu’au décès de ce dernier). Les prémisses d’une fascination avec l’art moderne que lui révèle son patron sont esquissées (Daniel Cordier sera un grand marchand d’art après la guerre). Et un détail m’intrigue un peu : je crois me souvenir que l’auteur dit tôt dans le livre qu’il a tenu un journal toute sa vie. Et on en lit pas mal d’extraits, notamment en fin de chapitre, pendant la première partie du livre, et plus du tout après. Simple pression du travail qui a empêché “Alain” de se consacrer à cette vieille habitude ? Auto-censure ?

En tout cas, l’espèce de déférence dont témoigne Daniel Cordier tout au long de Alias Caracalla, déférence envers son patron, envers sa contribution à la guerre, ternit un peu une histoire qui mérite tellement pourtant d’être racontée.

http://helenewilkinson.blogspot.fr/2013/09/souvenirs-de-resistants-lecture-croisee.html
Profile Image for ml.
129 reviews10 followers
February 15, 2024
C’est jamais facile de noter les écrits autobiographiques et historiques mais c’était vraiment intéressant tant au plan historique que quant à l’histoire personnelle de Daniel Cordier, et bien écrit, car certes ça m’a pris quelques mois mais cette belle brique n’était pas du tout pénible à lire.
285 reviews5 followers
June 25, 2021
Absolutely remarkable account of the young Free French volunteer who went on to be Jean Moulin's right hand.
Profile Image for JEAN-PHILIPPE PEROL.
672 reviews16 followers
September 10, 2011
Un livre poignant de la première à la dernière page. Avec simplicité, franchise et clarté, Daniel Cordier retrace non seulement l'immense tâche accomplie par Jean Moulin mais aussi le quotidien des soldats de l'armée des ombres . De Londres à Lyon puis à Paris, gaulliste de la première heure, il nous offre un magnifique témoignage sur le courage et le sacrifice des hommes et des femmes de la Resistance, mais aussi sur leurs querelles et leurs faiblesses, leur humanité n'enlevant rien à leur héroisme dont nous devons tous être à jamais redevable. Merci, Caracalla!
1,036 reviews
November 22, 2014
Je pensais que c’était un roman; non c’est une chronique incroyablement précise et au jour le jour de la vie de Cordier, jeune engage de la France Libre, qui devient secrétaire de Rex, alias Jean Moulin. La précision du récit montre l’étendue de la recherche que cela a du exiger. Je ne me rendais pas compte à quel point les opinions étaient divisées sur de Gaulle et encore moins de la bataille politique que cela a été pour a peu près rassembler les différentes factions qui composaient la résistance. Ceci étant dit c’est une œuvre magistrale mais également un pavé de 1100 pages assez ennuyeux.
Profile Image for Zéro Janvier.
1,709 reviews125 followers
January 4, 2017
Passionnant, enrichissant et magnifique témoigne de Daniel Cordier, jeune secrétaire de Jean Moulin dans la Résistance. Le récit peut parfois sembler lent et répétitif mais ce n'est qu'une impression, car le contenu est passionnant.
Displaying 1 - 19 of 19 reviews

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