C'est au Musée Anne Frank, dans l'Annexe, que Lola Lafon a passé la nuit du 18 août 2021. Elle nous entraîne avec elle dans l'étrangeté de ce lieu plein de la présence et de l'absence de l'adolescente, et nous invite à repenser Le Journal non seulement comme le témoignage de ses deux années d'enfermement mais aussi comme une oeuvre littéraire qui fait écho avec sa propre histoire familiale.
Un texte exceptionnel, profond et émouvant.
Édition adaptée facile à lire : malvoyance ; fatigue visuelle ; troubles de l'apprentissage ; troubles cognitifs ; troubles DYS ; dyslexie ; dysgraphie ; TDA/H ; alphabétisation, FLE.
Lola Lafon, née en 1973, est une chanteuse, femme de lettres et compositrice française.
D’origine franco-russo-polonaise, élevée à Sofia, Bucarest et Paris, Lola Lafon s’est d’abord consacrée à la danse avant de se tourner vers l’écriture. Après des publications dans des fanzines et des revues alternatives , elle a été répérée par des revues littéraires ( la N.R.V, entre autres, qui a publié ses premières nouvelles en 1998 et jusqu’en 2000.)
Chaque sortie de roman a été accompagnée d’un « concert lecture ». Après une commande du Festival « les Correspondances de Manosque » à la sortie de « De ça je me console », elle a, avec ses deux musiciens, effectué une tournée de plus de trente dates qui s’est terminée aux Bouffes du Nord. Pour la sortie de Nous sommes les oiseaux de la tempête qui s’annonce , Lola Lafon a, à la demande du théâtre de l’Odéon, créé un concert-lecture inédit intitulé « La petite fille au bout du chemin », qui mêlait différents textes d’auteurs divers, tous autour de la figure de son héroïne et de ses comparses imaginaires et littéraires. Pour La Petite communiste qui ne souriait jamais , elle prévoit également une création (si ces concerts-lectures sont surtout donnés dans des théâtres et des festivals du livre, elle aime également à les délocaliser et à les proposer en version courte ou simplement à deux — elle-même plus un musicien— dans des librairies qui pourraient souhaiter les accueillir.)
Allez, en 2023 je recommence à écrire des petits avis.
Ce récit est superbe. (The End, merci Pauline.) J’aime tout ce que fait Lola Lafon mais quand j’ai vu que son prochain livre parlait d’Anne Frank, j’étais gênée. Je n’ai jamais lu le Journal d’Anne Frank et j’avoue me tenir un peu loin de tout ce qui touche à la Shoah depuis que j’ai visité Auschwitz-Birkenau.
Les retours dithyrambiques sur Quand tu écouteras cette chanson m’ont motivée à le mettre sur ma wishlist et je suis très heureuse qu’on me l’ait offert, et de l’avoir dévoré. C’est superbe et c’est très singulier. Ça a fait naître en moi des tas de questionnements et c’est, je crois, la meilleure chose que puisse faire un livre. Créer des embranchements.
Une première incursion au travers de la plume de Lola Lafon, avec ce livre qui n'est pas un roman, pas tout à fait un témoignage, mais assurément un livre qui marque.
Je n'ai jamais lu le Journal d'Anne Frank, et quand j'ai visité Amsterdam, je n'ai jamais vraiment voulu visiter le musée, l'Annexe - je crois que mes années d'études de la Shoah au lycée (durant lesquelles j'ai notamment visité Auschwitz-Birkenau) m'ont suffisamment éprouvée comme ça. Mais ne pas avoir lu le Journal d'Anne Frank ce n'est pas bien grave quand on se plonge dans Quand tu écouteras cette chanson, tant l'autrice apporte quelque chose d'autre (je ne sais pas comment le dire autrement).
Il y est question d'Anne Frank, de son identité d'autrice, de jeune presque femme, de l'histoire au sein de la grande Histoire avec un grand H (liste non exhaustive). C'est émouvant, bien écrit, intime aussi et j'ai voulu recopier plein de passages qui m'ont plu.
SEIGNEUR je viens de le relire je pleure à chaudes larmes, c’est mon roman préféré de 2022 et dire que je vais rencontrer lola lafon la semaine prochaine omg yen a une qui va couiner
"Voyez ce qui jamais ne sera comblé." Il fallait le respect, la délicatesse, la justesse d'une écrivaine qui se met en retrait pour éclairer les silencieux aux mots perdus. Identifier la dette perpétuelle de ceux dont la Shoah a brisé les lignées, et laissé dans le silence de l'après. Lola Lafon enchevêtre son histoire à celle de la jeune fille, vacille, et fait surgir ce texte précieux qui tente de texturer l'indicible. Un grand roman qui nous invite à "vivre plus fort, pour et à la place des disparus".
Una historia sorprendente a la vez que arriesgada. Todos conocemos a Anne Frank, (o deberíamos), pero se la conoce de una manera bastante superficial, y creo que fue un mito en la historia. En esta novela, Lola Lafón se ha atrevido en poco menos de 200 páginas a contar la historia de la Shoá ( Holocausto en termino hebreo), y la cuenta de una forma especial, pasando una noche en el Museo de Anne Frank en Amsterdan. Lola no explica los motivos de por qué hace todo eso, pero si deja algunas cosas obvias, y lo que más me ha sorprendido es por afrontar parte de su propia historia familiar. Con una gran investigación histórica y documental, la autora se entrega de lleno, habla de Anne Frank de su diario ( desgranándolo de una manera espectacular), habla del lugar en el que se encuentra, habla de si misma y de su familia, también afectada por el Holocausto, sus familiares fallecidos en Auschwitz, su infancia en Francia… Cuenta varias historias intimas y personales y he llegado a empatizar con ella con una de ellas, las reflexiones que hace sobre su trabajo como escritora… Datos como que la hermana de Anne, Margot, también llevaba un diario y que nunca fue encontrado, datos como que Anne quería que su diario alguna vez fuera una obra literaria…o que Anne también ha sido muy odiada y que el diario ha sido objeto de ataques negacionistas. Asique una novela que en 200 páginas vas a conocer mucho mas tanto la historia de Anne Frank como la de la autora, y te aseguro que no te dejara indiferente.
Un chef-d'œuvre à la hauteur de l’endroit : l’Annexe où a survécu Anne Frank pendant deux ans avant d’être déportée d'Amsterdam à Bergen Belsen, où elle est morte en 1945.
L'écrivaine Lola Lafon y passe une nuit difficile et confuse, seule et douloureuse. Son texte est poétique, philosophique et politique.
Elle rend à Anne Frank son agentivité, sa judéité, sa radicalité. Elle convoque aussi sa propre histoire familiale, marquée par la Shoah. Les liens qu’elle tisse sont précieux.
Je ressors de cette lecture bouleversée et galvanisée. Merci Lola Lafon pour ce livre court et puissant. Il me marquera longtemps, je le sens.
Très très belle lecture qui lie avec beauté la plume de Lola Lafon et ma dernière superbe découverte du Journal d’Anne Franck.
C’est un texte émouvant sans tomber dans le pathos — comme sait si bien faire l’autrice — qui ne fait que confirmer mon amour pour l’œuvre de Lola Lafon.
Le pourquoi du comment j’ai investi autant de temps à m’intéresser, lire et étudier Anne Frank durant mon adolescence serait trop long et trop personnel à expliquer. Mais c’était le cas.
La lecture de ce livre était inévitable pour moi, et il est difficile d’expliquer un ressenti tant ce que Lola Lafon nous partage ici est délicat et sensible. J’admire qu’elle ait réussi à mettre des mots si forts sur des sentiments si complexes qu’elle a ressenti tout au long de cette expérience et je l’en remercie de les avoir ainsi partagé.
« Nous sommes les enfants des romans que nous avons aimés. »
C'est très beau. J'y pense beaucoup depuis que je l'ai fini, et j'ai envie de lire et relire tout ce qu'elle a écrit. Celui là se lit en une traite, c'est très riche, très fin et pudique aussi, brillant. Une de mes meilleures lectures de l'année.
Je ne peux pas noter ça parce que : 1)Ca parle de la vie des gens et on ne note pas la vie des gens. 2) je n'y vois plus grand chose les yeux embués de larmes.
Il va directement partir dans mes livres favoris. Lola Lafon réussi à nous faire passer par tant d’émotions, je me suis sentie si peu légitime à lire l’histoire de la famille Frank et d’accompagner Lola Lafon dans son projet de rester une nuit entière dans l’Annexe. Tout les personnages présents dans le récit sont touchants. Également vers la fin du récit, nous avons vraiment un sentiment de peine et de colère.
J’ai adoré le concept de la collection. Je vais me pencher un plus sérieusement dessus ! Encore merci à mes collègues de BU pour me l’avoir recommandé.
vraiment super intéressant d’en apprendre plus en détails la manière dont les souvenirs que l’on a d’anne frank ont pu être manipulés par plusieurs facteurs. certains passages ne m’intéressaient un peu moins mais une chose est sure, j’ai vraiment envie de relire le journal !!!
Bouleversée de débarquer de cette traversée dans la tête de Lola Lafon qui excelle dans ce qu’elle fait de mieux : rendre grâce à la puissance d’une jeune fille à qui on a dérobé l’empreinte laissée derrière elle. Elle saisit l’occasion pour nous partager bien plus encore.
No tienen idea de cómo me encantó. La autora decide pasar una noche en la casa de los Frank y dormir a unos escasos metros de la habitación de Anne para poder profundizar en la vida de aquella famosa niña.
Camina por la noche, cuando el museo cierra, y reflexiona sobre todo lo que ha pasado. Así se cuenta de muchos secretos de Anne Frank que seguro no has pensado.
Si les gustó “La ridícula idea de no volver a verte” de Rosa Montero pues este libro les gustará. Es una estructura similar y vaya que entretenido.
Quelle lecture incroyable. Lola Lafon parle avec douceur sans pathos sans romantisation sans romance d’Anne Franck, de sa famille, de l’exil, de la persécution. Elle cherche, en trois cents pages, à réunir l’essentiel : ce qu’on garde, ce qui disparaît, ce dont on parle, ce qui est tu. C’est très beau et très fort, j’ai un peu sangloté mais ce n’est pas un livre dur à lire émotionnellement, simplement je suis émue et touchée et bouleversée mais ce n’est pas triste, c’est : juste, simple, vrai, fort.
Comme d’habitude, l’écriture de Lola Lafon est d’une fluidité et d’une émotion rare.
Je ne m’attendais pas à ça : un récit autobiographique en partie sur Anne Frank, en partie sur Lola Lafon et même en partie sur “le jeune homme”. J’ai un peu été déroutée par le fait que ça ne soit pas un récit habituel (un héros ou une héroïne , un obstacle à surmonter etc etc). Ou peut être l’étais ce mais j’ai mis du temps à comprendre qui était l’héroïne et quel obstacle devait être surmonté.
C’est aussi un récit terriblement triste qui m’a rappelée combien j’étais privilégiée : je ne suis pas née avec un héritage lourd.
Pas de conclusion à cette revue sinon que : laissez vous portez par les mots de Lola Lafon.
(Et du coup j’ai réservé la petite communiste qui ne souriais jamais à la bibli !) (ce livre m’a donné envie de le lire !)
Un roman surprenant et risqué, au titre mystérieux, mais lumineux. Anne Franck, je connaissais, mais sans bien la connaitre finalement, de façon superficielle. Un personnage que l’on rencontre à l’école et puis qu’on oublie. Un mythe, un symbole, une institution et il a fallu du courage à Lola Lafon pour aller se frotter à cette adolescente devenue une icône, de la détermination pour raconter la Shoah, de l’audace pour trouver l’angle d’en parler. C’est ce qu’elle réussit à faire dans son dernier livre "Quand tu écouteras cette chanson", le récit saisissant de cette redoutable confrontation où elle raconte son expérience nocturne au musée Anne Franck d’Amsterdam. Lola Lafon n’explique pas vraiment les raisons de son choix, certaines évidentes comme celles de répondre à une commande pour la collection « Ma nuit au musée », d’autres qui inscrivent son choix dans la continuité de son travail sur des adolescentes iconiques, d’autres enfin plus intimes et cachées pour se confronter à son histoire familiale, de regarder en face ses tourments personnels. Au-delà de l’intéressante recherche historique et documentaire qu’elle effectue, Lola Lafon se livre comme jamais dans ce récit bouleversant où, tout en parlant d’Anne Frank, de son journal, de l’endroit où elle se trouve, elle trouve les mots pour parler d’elle-même, de sa propre famille, cette dernière aussi touchée par la Shoah. Alors qu’elle avait jusque-là « tourner le dos à l’abîme », elle nous raconte sa propre judéité, des membres de sa famille morts à Auschwitz, son enfance en France lorsqu’elle préférait alors occulter cette tragédie historique et familiale. Elle écrit par exemple un très beau passage sur son anorexie d’adolescente qu’elle relie de façon surprenante à « une promesse de fidélité faite à des absents […], la langue que parlent celles qui héritent de récits silencieux ». C’est aussi un brillant et courageux travail de mémoire qu’elle réalise, car elle se souvient du jour où sa grand-mère, Ida Goldman, arrivée en France en 1933, lui a offert autrefois une petite médaille dorée frappée du portrait d’Anne Frank en lui disant « N’oublie pas ». Elle se souvient également de Charles Chea, un adolescent rencontré en 1976 dont elle n’a plus eu de nouvelles après son retour au Cambodge et qui lui écrivit dans sa dernière lettre : « Ne m’oublie pas trop vite quand même. » Ces deux personnages lui ont ouvert « la porte de la chambre d’Anne Franck ». J’ai aimé également les réflexions de Lola Lafon sur son métier d’écrivain, sur l’exercice d’écriture. Oser écrire ce qu’on ne veut pas écrire est un puissant moyen d’échapper à l’enfermement. Elle se demande pourquoi elle écrit et répond dans un double et délicat élan : « Certains vont à la rencontre de leur vie, ils s’en saisissent, d’autres se tiennent légèrement de biais : ils l’écrivent. » Enfin, je me suis rendu compte, grâce à son travail et ses efforts de recherche documentaire, que je m’étais jusqu’à présent contenté de bien peu de choses sur Anne Franck. Je ne savais pas que sa sœur Margaux avait tenu elle aussi un journal jamais retrouvé. Je ne savais pas que le journal d’Anne Franck était plus qu’un journal intime de jeune fille, c’est un récit qu’elle a repris, réécrit en se posant des questions d’écrivain, elle fait œuvre littéraire en considérant que son texte pourrait être édité un jour. Je ne savais pas que son chef d’œuvre avait été récupéré par Broadway et Hollywood, débarrassé des passages émotionnellement pénibles ou politiquement gênants pour en faire un produit commercial rentable et regardable. Je ne savais pas qu’Anne Franck, « la seule jeune fille juive à être si follement aimée », avait été également vivement haïe et que son journal avait fait l’objet d’attaque négationniste dès sa publication. "Quand tu écouteras cette chanson" est un récit puissant et délicat qui m’a fait découvrir plus intimement Lola Lafon et plus profondément Anne Franck. J’en recommande la lecture.
Wowowowow. Merci Lola Lafon pour ce cadeau que vous nous faites là. Un récit à deux voix, celle de l’autrice et celle d’Anne Frank, très touchant et délicat. Mais aussi si triste, très ancré dans ces histoires de racines perdues, de nos fantômes, d’identités non définies. Wowowowowow.
Au cours de sa nuit au musée Anne Frank, Lola Lafon suit le fil délicat de ses pensées, qui l'approchent et l'éloignent d'Anne Frank, de sa famille, des gens qui les ont aidés.
Attentive à ses sentiments, elle nous fait ressentir sa propre fragilité face à cette histoire collective, inextricablement liée à sa propre histoire. Ses doutes quant à sa présence dans ces lieux et ce qu'elle peut en tirer. Plus généralement, une réflexion sur ce que peut représenter un musée comme la maison d'Anne Frank, qu'est-ce que le visiteur peut y voir, à travers les espaces et les objets présentés.
Elle en tire un bref livre très touchant, qui appelle à une réflexion : qu'est-ce qui fait notre humanité ?
J’ai de loin préféré « Chavirer » et « La petite communiste qui ne souriait jamais ». Chacun ses goûts, le livre reste bien écrit et le sujet intéressant mais le côté : « mon contrat est de passer la nuit dans un musée de mon choix et d’ensuite en tirer un livre » est un concept qui me laisse pantoise.
3,5 étoiles. J’ai beaucoup aimé la prémisse et l’idée de donner à des auteurs une carte blanche suite à une nuit passée dans un musée de leur choix. Le choix de la maison d’Anne Frank me parlait beaucoup, ayant toujours eu une certaine fascination pour le personnage depuis que je suis jeune. J’ai été touchée par le processus et plusieurs passages. Par contre, ça n’a pas été une lecture très mémorable pour moi, peut-être dû à la forme ou aux histoires parallèles qui me touchaient un peu moins? Je n’arrive pas à mettre le doigt dessus, mais bref, le moment de lecture était agréable malgré tout!