La théorie décoloniale constitue l'un des discours phares de notre temps. Loin des imprécisions dont elle fait souvent l'objet, cet ouvrage, première synthèse en français sur son origine latino-américaine, offre une généalogie et une cartographie d'un continent de pensée méconnu en Europe. Mêlant récits historiques, portraits de théoriciens (dont Gloria Anzaldúa, Arturo Escobar ou Aníbal Quijano), extraits d'œuvres non encore traduites, explications de concepts clés, ce livre offre une introduction claire, informée et stimulante des apports d'un des courants les plus féconds de la théorie critique contemporaine. La conquête de l'Amérique, scène inaugurale de la modernité capitaliste, fut aussi l'acte de naissance de nouveaux rapports coloniaux de domination qui ont modelé une hiérarchie planétaire des peuples selon des critères raciaux, sexuels, épistémiques, spirituels, linguistiques et esthétiques. Or cette colonialité du pouvoir n'a pas été enterrée par les décolonisations. Si l'on veut en sortir, il faut (re)connaître les expériences vécues par celles et ceux qui ont résisté à l'imposition de ces régimes, les savoirs produits par les sujets marqués par la blessure coloniale, et tenter de discerner, dans ces fragiles " nouveaux mondes ", l'horizon d'un dépassement de la colonialité.
Une très bonne synthèse pour découvrir les notions et l'histoire des théories décoloniales pensées depuis l'Amérique latine. Puisant dans la tradition critique latino-américaine, elles mettent en lumière la continuité de la colonalité après la décolonisation officielle du continent, par les structures sociales, les institutions et la subordination aux puissances occidentales dans le "système-monde" capitaliste. Ces théories dessinent les architectures du pouvoir qui, ancrées dans une hiérarchisation des races, imposent une colonisation des corps, des esprits et des savoirs, ainsi que l'accaparement des ressources. Comment, alors, lutter pour une réelle décolonisation ?
Très bon équilibre entre introduction au sujet et niveau universitaire de recherche à mon avis (on ne tombe pas dans une vulgarisation du sujet). Très bien mené et riche en informations et sources de réflexions et de lectures
très bonne introduction, qui ne se limite d'ailleurs pas qu'à introduire (histoire des concepts) et invite à pousser la reflexion (les concepts en soi). Bon équilibre entre vulgarisation et ton académique. On a tout intérêt à apprendre des théories critiques d'Abya Yala pour les étendre, les confronter à nos propres corps-territoires/régions colonisées
Treeees intéressant et riche! En revanche les phrases qui font systématiquement 10 lignes c’est non. Malgré une structure pourtant logique, la complexité des phrases rend la digestion des propos très (trop) lourde :/ J’ai tout de même appris énormément de choses et ça m’a donné envie de dig pleins de nouveaux sujets!!
Lateinamerika hat mit seinen Denkanstößen wie der Befreiungstheologie, dem epistemischen Ungehorsam und der materialistischen Theorie der Kolonialität die dekoloniale Theorie entscheidend geprägt. Diese Ansätze, die tief in den sozialen Kämpfen der Region verwurzelt sind, haben dazu beigetragen, die fortbestehenden kolonialen Machtstrukturen in der globalen Weltordnung zu entlarven. Mit Pensées décoloniales: Une introduction aux théories critiques d'Amérique latine tritt jedoch eine neue Perspektive in den Diskurs, die die dekolonialen Studien aus einem marxistischen Blickwinkel heraus scharf kritisiert. Philippe Colin und Lissell Quiroz lenken dabei den Blick auf Schwachstellen und problematische Entwicklungen innerhalb dieser Strömung, die bislang wenig thematisiert wurden. Im Zentrum ihrer Kritik stehen Aspekte wie die Fokussierung auf 1492 als historische Zäsur, die Essentialisierung indigener Kulturen und die kulturalistische Ausrichtung der dekolonialen Theorie der Macht. (Ein Jahr, das Christoph Kolumbus sicher anders in Erinnerung behalten würde.) Sie verurteilen, was sie als intellektuelle Konterrevolution und populistische Tendenzen wahrnehmen, und mahnen, dass die dekolonialen Studien – statt emanzipatorisch zu wirken – potenziell diskriminierende und ausgrenzende Praktiken rechtfertigen könnten. In Anlehnung an die bolivianische Denkerin Silvia Rivera Cusicanqui, die den "Dekolonialen" als Mode, den "Postkolonialen" als Wunsch und den "Antikolonialen" als Kampf bezeichnet, betonen Colin und Quiroz die Notwendigkeit, den Fokus auf materielle Verhältnisse und historische Prozesse zurückzuführen. Die dekoloniale Theorie hat jedoch auf diese Kritikpunkte reagiert, indem sie sich kontinuierlich weiterentwickelt hat. Feministische Perspektiven haben etwa den Begriff der "Kolonialität des Geschlechts" eingeführt, während die dekoloniale Ökologie die Verbindung von Umweltschutz und Entkolonialisierung beleuchtet. Darüber hinaus verstehen sich die dekolonialen Studien weniger als historische Analyse, sondern als Philosophie der Geschichte – eine Meta-Geschichte, die universelle Machtstrukturen und Narrative hinterfragt. In dieser Auseinandersetzung offenbart sich ein spannender, aber auch konfliktreicher Diskurs, der die theoretischen und politischen Grundlagen des dekolonialen Denkens neu verhandelt.
Lu dans le cadre de mon mémoire, cet ouvrage va énormément me servir. Il est très dense mais plutôt accessible en partie grâce au travail éditorial qui en fait un ouvrage lisible et agréable. Une lecture très importante que je ne peux que recommander.
Livre complet sur le sujet, très dense sans être lourd. Je salue le travail des auteurs pour les traductions et les différents aspects des pensées décoloniales traités (modernité, colonialité du pouvoir, du savoir, du genre, écologique...).
Excellente introduction a tout un continent de pensée venant d'Amérique latine. Le contenu est accessible et cela donne envie d'en apprendre plus. Attention au lecteur européo-centré : sa lecture est très dépaysante.