Un matin, des villageois découvrent une ligne au sol qui sépare la localité en deux. Une partition a été décidée par l’État. « Nous avons toujours vécu en paix les uns avec les autres », clament d’abord les habitants. Mais l’émoi suscité est vif et ce trait de peinture devient l’objet de toutes les préoccupations. La ligne traverse les terres, déchire les familles et les couples. Très vite, Le climat dégénère et les premiers accrochages surviennent, puis une disparition, un mort...
Le nouveau roman noir de Jean-Christophe Tixier – prix Transfuge du meilleur polar français pour Les Mal aimés – saisit le basculement d’une communauté vers la haine, le rejet de l’autre et la folie. En explorant les origines et les ressorts d’un conflit, c’est la société et l’usage de la liberté qu’il scrute, dans une intrigue sombre redoutablement juste.
I don’t know why this excellent novel has only 2.91 stars on Goodreads.
The structure, the pacing, the plot, the characters: all are first-rate.
With regard to the latter, we have a cornucopia of the human condition. The novel involves the government (a distant, faceless entity, though represented in the unnamed village by its dreary representative) drawing a dividing line in white paint through the town as part of some utopian scheme; it’s doing the same throughout the country, which one presumes is France.
This top-down, dirigiste action unsettles the equilibrium between two contending families: les Wasner, the town’s minor aristocracy, which is used to having things its way, and les Polora, the interlopers who showed up later and got a commercial foothold, notably through a gas station. Neither family thinks highly of the other; both are sensitive to slights and are status-conscious, and the Poloras (or at least Jacques, the middle of three brothers) tend to be resentful.
The theme of a deus ex machina dividing or isolating a community in some way, with resulting ramifications, is an old one. From Camus’s The Plague to the Spanish miniseries The Barrier, and in between José Saramago’s The Stone Raft and Stephen King’s Under the Dome, this plot device has structured a number of dystopias.
But if that element of the plot isn’t notably original, the portrayal of the protagonists, most of them flawed in interesting ways, fills in what needs to be supplied. You have the murderous Max Wasner, the criminally perverted Doug Polora, the fussy and protective Sophie Wasner (protective of her young daughter Fleur while she carries on an ill-advised affair with Sam, the third Polora brother, thereby cheating on her feckless husband Tony), the cloddish Jacques Polora, the victimized Éric Polora, the self-absorbed and clueless Louise Wasner, who neglects her son Max with disastrous results, and the éminence grise in the form of the state’s representative, who blithely presides over the town’s division in two, first by the painted line, and later by a fence under construction.
Well recommended.
This novel is in French.
This entire review has been hidden because of spoilers.
Une simple ligne tracée en pleine nuit à la peinture blanche sur la chaussée, sans aucune règle apparente, va suffire pour diviser un village en deux et, par la même occasion, ses habitants.
Alors que le village s’éveille, tous s’apprêtent à répéter les mêmes gestes que la veille : l’un d’eux ouvre le rideau du café-auberge, un autre enfile fièrement son uniforme de station-service, une autre s’apprête à rejoindre son amant, une autre encore avale vite fait son café avant d’aller s’occuper de ses terres…
C’est alors qu’ils découvrent cette ligne. Au départ, ils ne s’en soucient guère, persuadés que ce n’est pas une simple ligne qui va mettre la pagaille. Ici, tout le monde se connaît et ce n’est sûrement pas un quelconque illuminé de la grande ville qui va dicter la loi ! À la campagne, le quotidien obéit à des règles immuables, imposées par le soleil et la pluie.
Les jours passent et cette satanée ligne occupe toutes les conversations. On s’interroge. Ceux dont les parents ne sont pas du pays craignent d’être ostracisés, remisés de l’autre côté de la ligne. La rumeur se lève d’abord 𝓂𝑒𝓏𝓏𝑜 𝓋𝑜𝒸𝑒, puis se propage comme une traînée de poudre pour prendre une plus grande ampleur. Les factions se dessinent. D’un côté, ceux qui sont pour, de l’autre, les réfractaires.
Dans ce roman, Jean-Christophe Tixier parvient une fois de plus à nous faire ressentir de l’intérieur les drames humains. Dans un style dépouillé et néanmoins imprégné d’émotion, et par là même immersif, l’auteur dresse le portrait de gens ordinaires tenaillés par la peur de s’enliser dans une vie sans perspectives, aux prises de leurs émotions, incapables de se confier à leurs proches ou de leur exprimer ce qu’ils ressentent, ou tout simplement assoiffés de pouvoir, insensibles aux sentiments d’autrui.
Bref, un livre à lire si ce n’est pas déjà fait, point à la ligne !
J’ai aimé ce roman noir et sa galerie de personnages : Philippe qui tient le bar du village et son frère Jacques le pompiste qui veut devenir maire à la place du maire ; en face la famille Wasner dont le patriarche est le maire du village.
Un maire qui prône l’apaisement après le tracé de la fameuse ligne blanche qui coupe le village en deux.
J’ai aimé Louise, la fille agricultrice du maire qui se débat avec ses problèmes.
J’ai aimé Philippe qui s’occupe de sa mère alors que ses frères la délaisse, découvrant ainsi un secret de famille.
J’ai aimé le mari de Sophie, Tony, qui laisse sa femme gérer les chambres d’hôtes et sa fille : le mec pas chiant.
J’ai eu de la peine pour Eric, coincé entre les ambitions de son père, son frère Doug dit papa-oui et sa mère qui n’a pas voix au chapitre.
J’ai aimé que le pourquoi du tracé de la ligne reste inconnu, personne ne se posant la question.
Enfin, j’ai aimé le remerciement de l’auteur à ceux qui créent des frontières.
Un récit qui met en mots différents comportements humains lorsqu’une séparation apparait.
L’image que je retiendrai :
Celle d’Eric traçant dans la nuit d’autres lignes blanches.
Livre du moment 'La ligne" de Jean-Christophe Tixier. Entre dystopie, roman noir et pamphlet politique, la ligne est un ouvrage sans concession sur la nature humaine, sur les travers de notre société. Un village se trouve coupé en deux par une ligne définie par l'état. Cette ligne devient une fracture entre les familles et n'est que l'aboutissement des rancoeur et des non dits, entre mesquinerie, secrets et petits intérêts corporatiste. Ne cherchez pas une once d'optimisme dans ce livre et le final ne fera que confirmer la laideur de l'humanité. Dans la période actuelle de conflit sociaux, on retrouve également la raideur et le cynisme de l'état qui fait sienne la devise "Diviser pour mieux régner". On a du mal a comprendre où l'auteur veut aller mais il va au bout de son propos, dans un final qui ne fait qu'exacerber les populismes et le repli sur soi.
Une ligne est peinte au sol et est supposée diviser les citoyens en deux groupes… Énigmatique, pourrait-on penser. Mais non. Cette ligne, bien que physique, n’est là que pour nous démontrer que les gens sont déjà profondément divisés entre eux par une ligne imaginaire, issue des dérives de notre société actuelle, sans que le gouvernement n’ait besoin d’intervenir pour nous séparer.
L’histoire se déroule dans un village paumé et suit deux familles tout aussi paumées. Le concept est clairement intéressant, mais la façon dont l’auteur a orchestré le tout n’a pas fonctionné chez moi. Je ne me suis pas sentie concernée ni révoltée par l’attitude des personnages, alors que j’aurais sans doute dû l’être. En somme, une lecture plutôt endormante…