MURS D'IMAGES D'ECRIVAINS : DISPOSITIFS ET GESTES ICONOGRAPHIQUES

by Anne Reverseau, Jessica Desclaux, Marcela Scibiorska

Pourquoi s'entoure-t-on d’images ? Tableaux, gravures, photographies, cartes postales, images précieuses ou de peu couvrent les murs de nos habitations, selon des agencements variés. Ces dispositifs iconographiques sont autant de reflets de l’histoire personnelle, sociale et culturelle de leurs concepteurs. Et qu’en est-il alors pour un sujet écrivant : quel est l’impact de tels environnements visuels sur l’activité d’écriture ? À partir de quand une pratique culturelle banale, commune, prend-elle un sens particulier pour un homme ou une femme de lettres ? Tels sont les enjeux de ce livre inscrit au croisement des études littéraires et visuelles. À la fin du xixe siècle, l’environnement des écrivains se voit de plus en plus nourri de références picturales et de la présence concrète des images. Reproductions et œuvres originales sur leurs murs constituent-elles un simple décor ? Quels sont leurs liens avec la pensée esthétique développée par des littérateurs? Quelle place occupent-elles dans la genèse d’une œuvre ? Comment participent-elles d’une posture d’auteur? Et, sur le plan de la réception et de la patrimonialisation, comment les musées peuvent-ils exposer au mieux ces agencements visuels ? Des frères Goncourt à Yannick Haenel, en passant par Colette, Louis Aragon, Simone de Beauvoir ou Ramón Gómez de la Serna, le mur d’images devient un objet-clé du rapport de l’écrivain à la culture visuelle, y compris la plus contemporaine. Ce volume richement illustré explore ainsi, en sept chapitres et au travers d’une multitude de cas, différentes facettes du mur d’images tel qu’il a pu être investi du xixe siècle à nos jours. Il ouvre à une conception hybridée du fait littéraire, qui s’ancre dans les gestes iconographiques.

278 pages, Paperback

Published February 16, 2023

Reviews

[Elina · Rating 4 out of 5]

Cet ouvrage collectif explore avec finesse les murs d’images d’écrivains, en tant que dispositifs mémoriels, esthétiques, sanctuaires. J’ai trouvé ce travail à la fois pointu et sensible, articulant avec rigueur analyse littéraire, histoire de l’art et culture visuelle. Ayant apprécié l’exposition associée au Musée L, j’ai eu grand plaisir à prolonger dans cet essai : les images sont ici saisies comme traces de mémoire, d’inspiration, ou de mise en scène de soi. En tant qu’historienne de l’art et collectionneuse d’images, j’ai été particulièrement touchée par la richesse des regards croisés et la pertinence de la démarche. La polysémie des gestes iconographiques choisis m’a semblé éclairante pour penser la relation entre création littéraire et culture visuelle contemporaine.