À l’aube de l’adolescence, Alexandra Szacka est chassée de son pays natal et forcée à renoncer à sa citoyenneté polonaise. Elle devient donc apatride, pour plusieurs années. Est-ce cela qui a fait germer son goût du voyage, ce besoin viscéral d’aller toujours plus loin, de comprendre ce qui se passe à des milliers de kilomètres de chez elle? On l’a balancée dans la gueule du loup, se dit-elle. Elle a choisi d’apprivoiser la bête. Elle se remémore dans ce livre son arrivée à Trois-Rivières, à la fin des années 1960. Sa découverte de la grise banlieue nord-américaine, si loin des plages de la mer Baltique, mais aussi le militantisme, le théâtre, l’anthropologie et le combat du Québec pour l’affirmation de sa langue et de sa culture. Avant bien sûr la rencontre avec le journalisme, celle qui allait tout changer. S’amorce alors une carrière qui l’amènera chez les planteurs de coca boliviens, sur la place Tian’anmen envahie par les manifestants, à New York comme journaliste à la pige tout en veillant à l’éducation de ses deux enfants, ou de retour en Pologne, où se réveille la douloureuse mémoire de l’antisémitisme qui les a tant marquées, elle et sa famille. Derrière chaque reportage, il y a toujours un contexte, un supplément d’âme, une histoire qu’on n’a pas pu raconter, mais qui éclairent et ajoutent un fil invisible au canevas des vies qui y ont été à peine effleurées. C’est ce fil invisible qu’Alexandra Szacka fait dérouler ici pour nous. Elle part à la recherche de quelques-uns des personnages de ses reportages passés. Que sont-ils devenus? La rencontre avec l’équipe de télévision canadienne a-t-elle eu un impact sur leur vie? Quelle est aujourd’hui, après des années, la situation de leurs pays respectifs, de leurs familles? Elle soulève d’épineux questionnements moraux et éthiques liés à l’exercice de ce métier. Dans le quotidien, les journalistes, plus encore dans les médias électroniques, doivent prendre des décisions rapidement, parfois sans repères ni balises. Pourtant ces décisions ont un effet non seulement sur les résultats de leur travail, mais aussi sur leurs propres vies. Qu’aurait-elle fait autrement? Quel rôle a joué sa propre histoire dans ses décisions et ses choix? Dans sa façon de raconter les histoires? Car les journalistes, elle en est aujourd’hui persuadée, ne racontent pas seulement le monde, mais se racontent toujours un peu eux-mêmes.
Née en Pologne, Alexandra Szacka a immigré au Canada avec ses parents à l'âge de 16 ans. Elle a fait ses études à l'Université Laval, où elle fut diplômée en 1981 d'une maîtrise en anthropologie. Elle parle couramment cinq langues : le français, l'anglais, l'espagnol, le polonais et le russe.
Elle mène une carrière journalistique depuis plus de 25 ans, d'abord à Radio-Québec, puis à Radio-Canada. Elle a été reporter pendant plusieurs années aux émissions Nord-Sud, Enjeux et Zone libre. Pour Nord-Sud, en 1989, elle couvre notamment le Printemps de Pékin. De 1998 à 2000, elle coordonne le bureau des réseaux français de Radio-Canada à New York. En 2006, elle est envoyée spéciale de Radio-Canada en Afghanistan. Elle est ensuite correspondante et chef de bureau bilingue anglais-français, de Radio-Canada/CBC, en Russie de 2007 à 2010. Elle y a notamment couvert la guerre en Géorgie et les élections en Iran. Elle a aussi brossé un portrait inédit du président de la Tchétchénie, Ramzan Kadyrov. De 2010 à 2014, à Paris, elle a été correspondante pour l’Europe, toujours pour la chaîne Radio-Canada. Depuis août 2014, elle est éditorialiste à RTL.
Elle est la sœur de la journaliste Agnès Gruda et l'écrivaine Joanna Gruda.
En 1989, Alexandra reçoit la mention de meilleur reportage étranger par la Communauté des télévisions francophones pour le reportage qu'elle a fait sur la dette extérieure du Mexique ainsi que le prix Judith-Jasmin pour ce même reportage.
En 2002, elle reçoit pour la seconde fois le Prix Judith-Jasmin diffusé à l'émission Enjeux sur les ondes de Radio-Canada.
Elle reçoit en 2004 le prix Gémeaux du meilleur texte pour le reportage « Chili, trente ans plus tard ».
En 2010, elle a obtenu le prix Grands Diplômés de l'Université Laval.
Elle a travaillé à l'Institut Québécois de recherche sur la culture. Elle est co-auteur du livre Juifs et réalités juives au Québec, éditions IQRC.
This was an excellent book. I don’t know if it is available in English but if it is, it is well work a read. Well written, interesting and informative it gives the reader context to many of the important events that have taken place during the last 40-50 years. You are also given real insight into the life of an international reporter who must jump from one crisis to another in order to inform its audience what is going on in the world. I really enjoyed this book.
Très intéressant de découvrir son par d'immigrante et journaliste internationale ! On y voit les bons côtés, et les côtés plus challengeants. On sent qu'elle a une petite dent contre certaines personnes dans le milieu, mais ça prend pas trop de place dans le récit. Permet de se remémorer certains moments importants de l'histoire des 30 dernières années avec un point de vue journalistique. À lire pour les amateurs de politique internationale et de journalisme!
Quel courage et détermination ! Une femme très inspirante et éduquée. J’ai apprécié la revue des événements marquants des quatre dernières décennies, au Québec et ailleurs dans le monde, à travers ses récits courts qui nous expliquent les dessous de la vie trépidante d’une journaliste internationale.
Comme une autre revue indiquait plus tôt, on se lasse rapidement de "l'ego surdimensionné de l'autrice", à commencer par la photo choisie pour la couverture, qui ne ressemble en rien à la reporter que nous avons tous connue sur Radio-Québec ou Radio-Canada. Il est également particulier de voir ses "prévisions" sur la tournure totalitaire de Poutine, que tous ceux et celles qui ont vécu en Russie en 2006-2007 pouvaient voir arriver (ce qui laisse songeur lorsqu'on voit son incapacité de faire un lien entre Poutine et l'écrasement de l'avion russe amenant les dirigeants polonais en 2010 pour la commémoration du massacre de Katyn, qui rappelait au monde le massacre commis par les idoles du dirigeant actuel de la Russie).
Trop de règlements de comptes personnels également ternissent cette autobiographie qui aurait pu être tellement intéressante sans ce salissage inutile (qui aurait eu sa place dans des chroniques et non dans un livre). Dommage...
À l’ère de l’information la journaliste et écrivaine nous rappelle avec ses propres mots qu’ « au moment où de plus en plus de gens se laissent convaincre que la vérité n’est qu’une question de croyance, les journalistes sont plus que jamais essentiels » et que leur travail n’est plus que chercher la vérité.
Je trouve ce livre très inspirant, facile à lire et à comprendre, au moins pour moi, en étant mon deuxième livre lu en français.
Merci Alexandra Szacka de nous faire découvrir votre vie, votre carrière et votre passion. Merci également de vos années d’exercice journalistique.
I didn't always agree with everything that was written in this book but it was certainly very interesting to learn about the daily life of a journalist, especially one that got to see so much of the world's ugliest moments. I think it's very important that everybody is aware of what happens all around the world and this woman portrayed that idea wonderfully. I learned a lot about many countries and their cultures as well so it can't be anything else than a wonderful experience.
L'histoire que raconte Alexandra Szacka est passionnante. De son arrivée au Canada à sa carrière comme journaliste internationale, elle nous fait voir les dessous de son métier et raconte des moments marquants de l'actualité internationale à travers des témoignages touchants.
C'est l'un des meilleurs livres que j'ai lu cette année. Quelle vie a eu cette femme! De plus, Alexandra sait clairement comment raconter des récits de manière captivante. J'ai été tellement fascinée par ses histoires que j'ai eu du mal à me coucher plusieurs fois.
Livre lu cet hiver Très intéressant, faits historiques bien présentés, . Découverte d’une journaliste très courageuse, fonceuse, cultivée, qui connaît ses dossiers. Belle Femme intelligente
Lecture fort intéressante sur le parcours d’Alexandra Szacka, ses origines polonaises, son arrivée au Canada et sa carrière de journaliste et correspondante internationale.
Écoutée sur OHdio, cette auto-biographie est intéressante, même captivante dans ses premières pages, alors que l’autrice raconte sa jeunesse en Pologne puis à Trois-Rivières et ses débuts en journalisme. Elle m’est par contre devenue lassante par la suite, lorsque la journaliste raconte son parcours professionnel, comme on défile un CV. Quelques réflexions parsèment heureusement cette description autocentrée, mais pas assez pour que j’eusse(?) été capable d’écouter attentivement la suite des chapitres.