Après une rupture, la narratrice de Mise en forme voit ses repères lui échapper. Cloîtrée dans sa nouvelle chambre blanche, elle s’adonne à une pratique intensive du fitness, sculptant son corps pour reprendre le contrôle de sa vie. Mais les promesses des influenceuses ne l’aident pas à se sentir mieux. L’été suivant, en vacances à New York, elle accusera le choc de deux rencontres déterminantes : celles d’un inconnu hostile et d’un livre, The Red Parts de Maggie Nelson, qui lui feront mesurer ses forces et les dangers qui la guettent, elle et toutes les filles de la rue et du web. À la croisée du récit autobiographique et de l’essai, mêlant les lectures savantes à la culture des chaînes YouTube, Mikella Nicol témoigne d’un pan de l’histoire intime et collective des corps féminins. D’une intuition fulgurante, son propos ausculte les industries de la mise en forme et du fait divers dans ce qu’elles ont de mortifère : l’empêchement des femmes d’apparaître et de circuler comme elles l’entendent dans l’espace public.
Mikella Nicol est née en 1992. Elle détient une maîtrise en études littéraires de l’UQAM et est l’auteure de deux romans publiés chez Le Cheval d’août éditeur. Elle est libraire à Montréal.
3,5 - De jolies idées, surtout pour explorer la relation des femmes avec le fitness, mais j’aurais préféré un fil conducteur un peu plus net. Beaucoup de sujets étaient abordés et j’aurais aimé qu’ils soient creusés davantage. Cela dit, belle plume et ça soulève des enjeux pertinents.
Une perspective personnelle comme recherchée sur le fitness et les attentes de beauté des femmes. J’adore les essais dans le genre de Maquillée (Daphné B) car j’ai toujours plus l’impression de connecter avec la pensée de l’autrice. Ça ajoute un relatable/une couche de sensibilisation supplémentaire qui aide à la transmission du propos. Mikella Nicol le fait à merveille tant sur les sujets du corps et du fitness que des relations amoureuses et des troubles psychologiques. Un autre coup dans l’édifice… ça ébranle beaucoup de comportements normalisés chez les femmes. Le livre peut autant aider sur le point de vue personnel que le point de vue féministe. Un gros j’aime
Pour tous les fans de « Maquillée » de Daphné B., pour tous les fans d’études culturelles, pour tous les fans de lectures féministes, pour tous les fans de recherche par la sensibilité et la vulnérabilité, et pour tous les fans de livres qu’on dévore en une journée…
Pas que c'était plate, mais finalement, j'aurais dû le classer comme lecture de salon et le lire avec un surligneur parce que je n'étais pas dans le mood.
Je ne sais pas comment résumer ce que je pense du récit autobiographique de Mikella Nicol. Peu importe que je pourrais en écrire, j'en serai insatisfaite.
Je regarde le monde de l'autre côté de sa lentille: alors qu'elle nous explique sa relation complexe avec le fitness et cette façon dont elle besoin d'y revenir pour garder le contrôle sur son corps surtout quand les événements de la vie lui glissent entre les doigts, j'ai vécu longtemps la peur d'entrer dans un gym et de faire face aux reflets de la haine de mon corps dans le regard des autres. Je me suis sentie comme une extraterrestre au début du livre. Est-ce que je me lançais dans une lecture où l'autrice n'est pas consciente de son propre privilège, soit d'être ravissante et d'avoir un corps qui répond si bien à l'activité physique?
Le préjugé était finalement de mon côté. Comme autrice et comme lectrice, nous sommes toutes les deux engagées dans un combat: Mikella Nicol cherche à reprendre possession de sa vie en sculptant son corps, alors que j'espère me garder en vie en travaillant sur le mien. L'autrice fait de son récit une quête personnelle pour déconstruire ses croyances et ses comportements face une industrie qui prône le bien-être, mais qui glisse insidieusement vers la beauté et la minceur. De nombreux passages m'ont fait réfléchir sur le "damned if you do, damned if you don't" propre à ce milieu. Même si on arrive, triomphale, à atteindre le fameux bikini body, le travail n'est jamais fini. Il y a toujours quelque chose à améliorer. Et si on est bien loin des standards de beauté et de minceur promues par le fitness, notre présence blesse le regard.
J'ai écrit au départ que je ne serais pas satisfaite de ce que j'écrirais sur ce récit qui m'a saisie. La profondeur de la réflexion de l'autrice dépasse largement ce dont je suis capable de traduire pour le moment. Il m'est impossible de me détacher de ce livre, que je m'attends à lire et à relire, même si je suis beaucoup plus vieille que l'autrice. J'aurais aimé réfléchir aux propos de Nicol lorsque j'avais son âge.
2.5! Beaucoup de thèmes intéressants abordés. J’ai aimé l’aspect sur le fitness et la féminité. Par contre, j’ai eu du mal avec la structure du livre, qui mélange essai et autobiographie. J’avais l’impression qu’on passait de sujets en sujets dans aller en profondeur. J’ai eu du mal à comprendre les suites logiques entre tous les sujets abordés (féminicides, true crimes, fitness, harcèlement de rue…)
3-3.5* Petit livre rapide qui contient des pistes de réflexion intéressantes.
Je l'ai écouté plutôt que lu, et malgré la très bonne narration, je pense que ça a nui à mon expérience. C'est le genre de livre où il y a plusieurs belles phrases qui font réfléchir et qu'on aimerait pouvoir relire ou même surligner.
J'ai aimé les références à d'autres ouvrages sur des thèmes similaires, où on voit la bibliothécaire en l'auteure. Par contre, j'ai eu de la difficulté avec le fil conducteur et j'ai trouvé que, malgré le grand nombre de pistes de réflection, elles manquaient parfois un peu de substance.
Doux hybride entre un récit autobiographique de rupture et un essaie sur le standard de beauté imposé aux femmes. L’exercice physique est décrit comme une exutoire et comme un mécanisme de conformité.
Ça se lit bien et vite, par contre, j’ai l’impression qu’on se perd entre le corps et le true crime, juste un tout petit peu. J’ai l’impression qu’il y a une certaine retenue pour s’assurer de ne pas se faire critiquer, ce qui est le risque des essais personnels du genre. C’est super bon, j’aurai aimé plus de la première partie qui semble plus forte que la deuxième.
J'étais à la fois intriguée et réticente de lire ce livre. Si l'écriture du corps est quelque chose qui m'intéresse beaucoup en littérature, je ne sais jamais comment je vais recevoir le discours d'une personne qui parle de son corps, surtout lorsqu'il s'agit d'une personne qui correspond aux standards de beauté. Réticente donc, car peur d'être agacée ou de ne pas me reconnaitre dans les mots de l'autre, mais intriguée surtout, car le sujet du fitness a assez peu été exploré en littérature et m'interpelle personnellement, étant abonnée à des salles de sport depuis l'adolescence et entretenant un rapport complexe avec mon corps. La forme m'a beaucoup plu, alliant récit de soi, réflexions plus proches de l'essai, renvoi à d'autres œuvres ou contenus. On pense tout de suite à l'approche de Daphné B, on peut effectivement trouver des similitudes entre Maquillée et Mise en forme. Le récit est court et captivant, se lit carrément d'une traite. On accompagne la narratrice alors qu'elle vit une rupture amoureuse et s'engage rapidement dans une nouvelle histoire, qui se terminera elle aussi éventuellement. Terrée dans l'intimité de sa chambre, elle s'adonne à des séances d'entrainement régulières, qu'elle décrit et analyse, et en tire beaucoup de réflexions intéressantes. À ce récit intime se greffe celui des escapades nocturnes (et new-yorkaises) de la narratrice et son nouvel amoureux, avec en filigrane des réflexions sur la violence dirigée vers les femmes. L'autrice renvoie régulièrement à l'ouvrage Jane: A Murder de Maggie Nelson, qui a suffisamment piqué ma curiosité pour que je me le procure. À lire donc, si vous aimez les récits de soi qui empruntent à la forme essayistique et si vous vous intéressez aux écrits sur le corps!
Le résumé du livre accomplit habilement son travail. L’auteure lie bien récit autobiographique et essai tout en montrant au lecteur une plume tranchante et honnête.
«J’ai passé les derniers mois à me chercher de l’endurance, à forger ma résilience. Mais la force acquise devant mon écran n’est que peu convertible.»
« au bout du compte, j’ai affiné et muscle ma silhouette, mais est-ce que la pulsion de me modifier n’en demeurait pas pour autant? Quand on est déjà mince, que nous reste-t-il à améliorer, sinon chercher à devenir plus mince encore? »
« jeté en pâture aux autres, mon corps m’est inconnu. Je lui cherche une objectivité, mais il ne peut y en avoir, puisque la beauté réside dans le regard de celui qui regarde. »
« je constate avec dépit et fascination que j’écris sur un monde fabriqué par mes algorithmes »
« si la beauté n’advient pas d’elle-même, elle n’est pas. C’est également vrai de sa condition obligée, la minceur, car on admire la minceur innée en tant que qualité supérieure. »
Grande matière à réflexion. Lecture à digérer, qui traite de plusieurs thèmes tout en se bâtissant sur des sujets d’actualités et des références culturelles du fitness auxquelles beaucoup peuvent se relier. J’aurais toutefois aimé un fil conducteur plus clair, mais il s’agit davantage d’une préférence personnelle qui relève du choix du style d’écriture, qui est déjà bien formulé. Belle lecture
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J’ai trouvé très intéressant ce livre qui oscille entre essai et récit personnel qui discute de la place qu’occupe le corps féminin dans l’espace public et intime. C’est un livre féministe accessible à tous, écrit sans prétention. Je préfère généralement les romans aux essais. Le fait que Mikella Nicol soit romancière avant essayiste est peut-être la raison pour laquelle j'ai autant embarqué dans ce livre. Cela doit forcément teinter son style et sa façon de raconter !
L’idée que le corps de la femme est socialement encouragé à prendre le moins de place possible a souvent été argumenté dans la littérature féministe. L’autrice présente ici un prolongement de cette idée et met en lumière un aspect encore plus désolant à mon sens : le corps des femmes est sujet à effacement. Parfois de manière littérale, comme on le voit dans le très populaire univers du true crime, ou encore dans la plus traditionnelle industrie du fitness qui, sous l’apparence du bien-être et de la confiance en soi, crée plutôt l’effet inverse en donnant l’impression aux femmes qu’elles ont du poids à perdre, une partie de leur corps à corriger, qu’elles se doivent de travailler dur pour réussir à pallier « cet échec originel du corps imparfait ». Bref, je recommande à quiconque s'intéressant aux enjeux de la quatrième vague du féminisme.
(2.75) Le livre aborde des sujets super importants comme les féminicides, le true crime, le fitness féminin et le harcèlement de rue.
Toutefois, l’autrice saute d'une idée à l'autre, et on a du mal à suivre le fil. Ça rend la lecture assez décousue, et ça m'a un peu laissé sur ma faim parce que j’avais des attentes.
En gros, l'idée du livre est bonne, mais la manière dont c'est écrit pourrait être mieux ficelée selon mes goûts personnels.
J’ai aimé ce livre mais je l’ai trouvé mêlant! On se perd entre l’histoire et ses pensées. Les thèmes abordés sont importants et pertinents mais pas assez approfondis. J’aurais aimé lire 2 livres différents avec le contenu de ce livre.
« En plus de celui, écrasant, de la société, je pense aussi que nous avons toutes et tous intériorisé un autre regard. Celui d’une personne du passé ou d’un événement fondateur qui nous est propre: d’une blessure. »
Il y a des réflexions sur le rapport à l’image et au fitness qui m’ont beaucoup plu…mais j’ai un peu décroché dans le parallèle fait avec la disparition et le meurtre des femmes. Ça me semblait un peu ténu…
Essai/histoire qui remet en question la culture du fitness et ses fondements sur le corps de la femme. Super intéressants, de nombreux comparatifs à d’autres problèmes sociétaux féministes. J’ai ADORÉ. Beaucoup de references faites à de nombreuses oeuvres féministes, travail d’une grande qualité.
J’ai eu de la difficulté à terminer… mais je le recommande quand même parce les idées avancées sont complètement chamboulantes! Des réflexions hyper pertinentes et des angles qui sortent des lieux communs. À lire et relire assurément.
J’ai aimé les enjeux abordés dans le livre, mais j’aurais aimé qu’il y ait un fil conducteur! C’était parfois assez mélangeant, mais j’ai adoré sa plume!
La force de cet essai, c’est que même s’il se veut autobiographique, toutes les femmes (et sûrement plusieurs hommes) vont s’y reconnaître. Je me suis vue à 8 ans demandant à ma mère si j’étais trop grosse pour devenir une chanteuse. Je me suis vue à 18 ans m’entraînant 6 jours par semaine pour m’effacer. Je me suis vue à 22 ans adoptant le véganisme parce qu’on peut pas grossir en mangeant un bol de carottes crues, right? Right.
J’aime surtout le fait que l’autrice ne tente pas de diaboliser à l’extrême le fitness. Elle en pose les bases et alimente ses réflexions à travers sa vie et sa vision du féminisme, reconnaissant la part du patriarcat dans la recherche du corps parfait, mais adhérant aussi à la théorie que ça peut être bénéfique.
C’est un essai intéressant somme toute quoique sans grandes conclusions à mon sens - j’y ai davantage vu un miroir de ma réalité.
Super petit livre, qui part dans plein de directions et pourtant qui hypnotise et nous capte par une belle écriture, des références à point et d’excellentes réflexions à chaque détour. Et superbe narration de Catherine Brunet. Écouté sur Prêtnumérique.
5/5. Intime. Vulnérable. Délicat. Transmet en mots des pensées et dilemmes existentiels sensibles propres à la femme du XXIème siècle. Écriture riche dans sa simplicité.
«Une femme qui conduit son grand cheval et qui a des désirs est-elle sympathique? Seulement si elle tombe du haut d’une falaise avec son cheval. Elle a le droit d’être extrêmement douée pour mourir.»
Je n’ai pas l’habitude de lire des essais. Ce fut donc une lecture plutôt ardue. Même si la trame principale est très présente, on se promène ici et là et il n’a pas été évident pour moi de suivre les idées que souhaite partager l’autrice. Le sujet principal reste toutefois très pertinent et j’ai été ravie d’en saisir certains exemples. J’ai pataugé suffisamment dans le domaine du fitness pour que cela rende ma lecture vivante. Je doute toutefois que ce propos puisse intéresser les gens qui n’y ont jamais goûté…