Le premier tome de "Thérapie de Groupe", "L'Étoile qui danse" (1), mettait en scène un auteur de bande dessinée en plein désarroi à la recherche de l'inspiration. Dans le second tome de cette trilogie, "Ce qui se conçoit bien" (2), l'auteur, toujours en panne, poursuit sa quête de l'idée du siècle afin de redevenir l'auteur à succès qu'il était. Après ses échecs répétés il est désormais hébergé par la Clinique des Petits Oiseaux Joyeux (« Clinique Psychiatrique pour fous, gros et demi-gros. »). Il y expérimente la vie en communauté et va donc participer, ou non, aux animations proposées : sport (« De vous à moi, c'est pas pour critiquer, mais on ne fait pas une équipe de foot potable avec des sociopathes. »), atelier de dessin, rencontre avec le psychiatre (« J'aime bien les psychiatres, ce sont les seuls à écouter sérieusement les fous... », distribution de médicaments («la drogue y est gratuite et en plus - et je n'ai jamais vu ça ailleurs - il y a toujours quelqu'un pour s'assurer qu'on prenne bien toute notre drogue. C'est bien simple, je ne comprends pas pourquoi il n'y a pas plus de monde.»). En décrivant un Manu Larcenet en manque d'idées, l'auteur ouvre des dizaines de pistes qu'il explore avant de les refermer et démontre paradoxalement une imagination débordante. Il continue d'explorer l'histoire de l'Art, fréquente Jérôme Bosch et Brueghel l'Ancien, convoque Boileau et Nietzche à un débat télévisé, dialogue avec Baudelaire et réinvente le western. Le séjour à la clinique porte ses fruits et l'auteur, pas forcément guéri mais apaisé, retrouve sa famille. Une happy end provisoire en quelque sorte : « Aux Petits Oiseaux Joyeux, si on met de côté quelques suicidaires, en général tout se finit bien . » Un album dense d'une originalité absolues. C'est riche, débridé, foisonnant, intelligent, drôle, décalé et désespéré. Mais l'auteur est aussi un artiste et, en revisitant les grands maîtres, il démontre une incroyable virtuosité graphique. Manu Larcenet, le dessinateur, peut tout dessiner, jongler avec les couleurs, le noir ou le sépia, adopter tous les styles ; c'est un créateur torturé et complet. Les lecteurs familiers de l'auteur ont évidemment déjà lu le premier tome de cette série hors-norme. Pour ceux qui sont en première année de Larcenet, il est recommandé de le découvrir en commençant par lire le sensationnel "Combat Ordinaire", son premier très grand succès. (1) « Il faut du chaos en soi pour enfanter une étoile qui danse ». (Frédéric Nietzche) « Le problème avec le chaos en soi, c'est que c'est pas marrant tous les jours. » (Thérapie de Groupe tome 1) (2) « Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire viennent aisément. » (Nicolas Boileau) « Je découvre que, si je veux trouver les mots pour dire mon chaos, il faudrait que je le conçoive bien. Or par définition si je le concevais bien ce ne serait plus du chaos... » (Thérapie de Groupe, tome 2)
Manu Larcenet (full name: Emmanuel Larcenet) is a French comics writer and artist. He has been working with Fluide Glacial magazine since 1994 and with Spirou magazine since 1997.
Allez je mets un 2.5, une moyenne pour les 2 albums d'ailleurs. Après mon blabla sur le premier tome, voici la suite. Et j'avoue que c'est très perturbant comme BD. Car je pense qu'il faut un certain niveau de drogue dans le sang pour être à hauteur de l'auteur .. et du coup bien tout comprendre. Mais c'est aussi un bel exercice de style, de styles même. Il y a plusieurs types de dessins dans cet album , cela a du demander un temps incroyable à l'auteur, j'ai du mal à imaginer mais c'est très fort. Et pourtant le tout me laisse un goût un peu amer. Du mal à accrocher à tout. Je reconnais l'exercice, j'applaudis le talent, mais ce n'est pas forcément une BD qui restera dans ma tête pour son scénario. Intéressant tout de même, très décalé .. et souvent un peu fun quand même.
A l'image du premier tome, c'est agréable à lire et drôle, mais ne laisse que peu de souvenirs après la lecture. Il y a tout de même des idées très drôles dans ce tome : de mon côté j'ai adoré le jeu sur L'Albatros (même que ça tient presque tout le bouquin !) et les chercheurs d'art.
La rédemption par Francis, où comment résumer le syndrome de Stendhal en un recto verso ( à condition de ne pas abuser du tiramisu) . Bien meilleur que le premier tome, on attend le 3ème avec impatience.
Come nel primo volume, la narrazione è densa, barocca, anche faticosa, ma l’ironia, il talento grafico, la voglia di stupire il lettore, rendono il volume una perla…
Je l'ai trouvé "trop". Bien sûr, ça reflète la dépression qu'il vivait, mais j'étais également bouleversé par la vue de tant de messages et j'avais du mal à suivre.
Dans la continuité du premier, ce tome est un joyeux bordel très organisé. Le travail sur les dessins est vraiment impressionnant, Larcenet parvient à maîtriser et à faire coexister une richesse et une diversité de styles épatante. Le tout sur fond de réflexion à propos du processus créatif, et de l'anxiété et du sentiment d'écrasement qu'il charrie parfois.
Anche questo secondo volume non delude. La sagace ironia e il piacevole intrattenimento che avevo tanto apprezzato si ripete anche questa nuova avventura, ambientata quasi totalmente all’interno di un istituto psichiatrico dove l’autore è stato ricoverato a seguito di un crollo nervoso dovuto alla mancanza di ispirazione artistica. Una lettura consigliatissima a chi vuole ritagliarsi dei piccoli momenti di spensieratezza durante la giornata, alcune scene sono riuscite davvero a divertirmi!