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Exploiter les vivants : une écologie politique du travail

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Selon une ritournelle de la politique contemporaine, « l'écologie commence à la maison ». Du style de vie à la consommation raisonnée, nous serions, en tant qu'individus, les sujets de la transition environnementale.
Voilà comment, d'un même geste, on instaure une gouvernementalité écopolitique et l'on masque les rapports de pouvoir qui structurent le désastre environnemental. Les pauvres, récalcitrants à la transition, sont traités en barbares à civiliser ou en climato-négationnistes à combattre. A contrario, le pouvoir matériel de changer de vie et l'adhésion symbolique à l'écopolitique du capital dessinent une écologie réservée à de riches « terrestres », citadins éduqués qui continuent à profiter de la socialisation des grandes infrastructures polluantes. Le scénario de la rupture populaire avec l'écologie et le récit d'une écologie réservée aux riches se renforcent mutuellement. Ce livre affirme à l'inverse que le travail, systématiquement absent des pensées écologistes, se trouve au coeur du désastre. Replacer la production capitaliste et l'exploitation du travail au coeur de la crise, c'est rendre possibles de nouvelles alliances entre travailleurs et écologistes, entre humains et autres qu'humains

202 pages, Paperback

Published August 18, 2023

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Paul Guillibert

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Profile Image for Sésame.
251 reviews31 followers
September 13, 2023
Un bouquin vraiment stimulant qui propose une analyse marxiste de la crise écologique, principalement sous l'angle du travail et de l'exploitation. En gros : est-ce qu'on peut considérer que c'est l'exploitation (donc le fait de tirer du profit du travail des autres) qui est la cause de la catastrophe écologique actuelle ?

Pourquoi j'ai trouvé ça intéressant :

- l'analyse de l'exploitation est super intéressante parce qu'elle n'est pas limitée à l'exploitation des travailleurs salariés mais s'intéresse aussi au travail domestique non payé et à l'exploitation coloniale
- le chapitre centrale est passionnant et s'interroge sur le fait d'appliquer les concepts de travail et d'exploitation à la nature et aux animaux autres qu'humains. Est-ce qu'une vache laitière travaille ? Est-ce que le blé qui pousse travaille ? Ça aboutit à une distinction super intéressante entre une nature qui est "mise au travail" et une nature victime de "l'appropriation des forces naturelles" (qu'on extrait sans la faire "travailler").
- ça donne pleins d'éléments plus concrets de ce qu'il faut mettre à jour dans le marxisme au regard de la crise écologique tout en construisant une analyse précise du problème écologique avec les outils du marxisme. Ça permet de dépasser les discours écolo trop libéraux qui parlent de "changer le système pas le climat" sans donner de contenu ni au système qu'on combat en oubliant tout analyse de classe, ni au système qu'il faudrait mettre en place, par anti communisme primaire. Dans le même temps ça dépasse aussi la simplification très agaçante chez beaucoup de militants révolutionnaires qui est faite des questions écolos. On va se cacher derrière la punchline "l'écologie sans lutte des classes c'est pas du jardinage" sans réellement intégrer l'écologie à ses luttes et sa grille d'analyse.
- des pistes pour penser une appropriation des questions de classes par les écolos, et des questions écolos par les révolutionnaires, directement au sein des luttes

Petit point négatif pour le style très jargoneux et franchement peu accessible, mais on lui pardonne.
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