"Je m'appelle Bellovèse, fils de Sacrovèse, roi des Turons. Pendant la guerre des Sangliers, le haut roi, mon oncle Ambigat, a tué mon père. Ma mère, mon frère et moi avons été exilés au fond du royaume biturige. Parce que nous étions de son sang, parce qu'il n'est guère glorieux de tuer des enfants, Ambigat nous a épargnés. Le temps a suivi son cours. Nous avons grandi. Alors mon oncle s'est souvenu de nous. Il a voulu régler ce vieux problème : il nous a envoyés, mon frère et moi, guerroyer contre les Ambrones. Dès le début des combats, nous nous sommes jetés au milieu du péril, et je suis tombé dans un fourré de lances. Mais l'impensable s'est produit : je ne suis pas mort." Premier tome d'une trilogie qui fera date, Même pas mort confirme tout le talent de Jean-Philippe Jaworski et le place au firmament des auteurs de fantasy.
Gripping Celtic legend that pretends to be a fantasy written by a modern author. But seriously, he did the great job - language is so rich and unusual it's hypnotizing. It merges reader in a dark mystic world so like the characters of the book you find it hard to tell the difference between realities.
Un roman de fantasy qui a l'originalité de se passer chez nos ancêtres les gaulois, ce qui est du coup assez peu commun. On retrouve le niveau de langue de Jaworski que j'avais bien apprécié dans "Gagner la Guerre" Le seul défaut du bouquin est d'être le premier tome d'une trilogie et qu'il est plus là pour présenter les personnages et mettre en place l'intrigue. La lecture des trois tomes dira si c'est aussi brillant que "Gagner la Guerre" . J'ai assez aimé même si je préfère le monde du "Vieux Royaume"
Très sympa malgré quelques longueurs selon moi. J'ai trouvé ça extrêmement bien écrit et travaillé à l'extrême. Une belle découverte qui nécessite de prendre son temps pour bien s'en imprégner. Je lirais certainement la suite.
Un style magnifique et une culture oubliée, que j'ai aimé découvrir, ce qui donne tout son charme a ce livre. Nous sommes plongés entre rêve, occulte et réalité auprès de Bellovèse. Que se passe-t-il ? qu'est-il rêvé ? Sorcellerie ? Œuvre des dieux ou encore fièvre hivernale ? Ces questionnements m'ont accompagné tout au long de ma lecture et le récit garde le mystère. J'ai pu ressentir une longueur pendant ma lecture ce qui ne m'a pas empêché de l'apprécier et de la poursuivre. Je vais sûrement lire la suite.
Bellovèse est un potentiel danger pour son oncle le roi qui a tué son père. Lorsqu'il est envoyé au combat par ce dernier mais survit à une blessure fatale, il doit se rendre sur l'Île des Vieilles.
Découverte de l'autre grand cycle de Jean-Philippe Jaworski et si j'ai une préférence indéniable pour le Vieux Royaume, force est de constater que Rois du Monde ne démérite aucunement en terme de style et de qualité narrative. Les mots y sont ciselés avec précision et sous couvert de Fantasy, c'est presque un roman historique que nous avons l'impression de lire tant les recherches effectuées par l'auteur sur l'époque décrite, les coutumes ou sur l'onomastique sont profondes. D'emblée, le roman nous plonge dans son ambiance celtique avec une immersion incroyable qui n'a jamais faiblie tout au long du roman.
Même pas mort, derrière son titre un peu rigolo, nous conte donc l'histoire de Bellovèse sur plusieurs époques différentes : son enfance, le moment de sa blessure et après cette dernière. Si l'intrigue n'est pas forcément la plus passionnante des livres de l'auteur que j'ai lu jusqu'à maintenant, c'est en grande partie car ce tome donne l'impression d'une grande introduction pour la suite de ce cycle qui s'avère assez conséquent. La grande force de ce roman consiste dans l'adresse avec laquelle Jean-Philippe Jaworski arrive à entremêler ses différents récits à un tel point que le doute s'installera finalement chez le lecteur concernant les événements réels ou non et la période à laquelle se déroule parfois ce dernier, le tout jusqu'à un chapitre final qui apportera quelques révélations inattendues. Cette confusion insufflée au lecteur fait partie de ce que l'auteur m'a confié être "l'esprit celte" à saisir et j'avoue être ressorti à la fois enchanté de ma lecture mais remettant en doute beaucoup de ce que je pensais savoir de certain dans ce récit.
Pour conclure, Même pas mort est un récit qui se veut plus lent que les récits du Vieux Royaume mais qui profite toujours autant de l'impeccable maîtrise de son auteur pour nous emmener dans les temps quelque peu mythique des peuples celtes. A recommander chaudement !
Légère déception avec ce libre. Plutôt qu’un 4/5 j’aurais aimé pouvoir mettre un 3,5/5. Il s’agit ici du premier tombe d’une série et il sert vraiment d’introduction. Plutôt que premier tome, j’aurais plutôt dû dire prologue d’ailleurs. Après un début superbe, intrigant et captivant, toute l’enfance du héros n’a pas réussi à me passionner. Vraiment pas.
La structure ne m’a pas trop plu non plus. Bellovèse, âgé, raconte son histoire à un marchand et c’est comme si il s’adressait directement au lecteur. Ça, j’ai aimé. Mais dans le récit s’emboîtent flashbacks sur flashbacks avec parfois des rêves dans les flashbacks qui sont eux aussi des flashbacks et qui eux aussi… Bref, ça donne le tournis.
Ce qui m’a fait apprécier ma lecture, c’est l’écriture splendide de Jean-Philippe Jaworski. C’est à pleurer de bonheur. En combinant de l’argot, des termes désuets et des structures soutenues, il recréée un langage tout à fait crédible pour ses personnages celtes. C’est tellement bien écrit que tout le long de ma lecture, je sentais la sueur, l’humus, le sang, la pisse, l’embrun, les chevaux, la charogne…
Je ne vais peut-être pas me jeter sur la suite mais, c’est sûr, j’y mettrai le nez un jour.
Je n'avais pas lu Jaworski depuis des années. J'avais oublié l'effet qu'il me fait à chacune de ses phrases. Le même effet que Victor Hugo. Au final il ne se passe pas grand chose dans ce tome et en même temps tellement de choses. C'est contradictoire je sais. Si tu aimes l'époque celtique, les druides, les combats, les légendes, l'onirisme, les conflits politiques, la langue française,... Fonce!
Même Pas Mort est ma deuxième lecture de Jaworski et fait entrer cet auteur dans ma liste des "valeurs sûre": Je sais maintenant que son style est toujours d'une extrême qualité et qu'il sera toujours super agréable à lire. Pourquoi se priver de cette plume si fluide et riche : C'est tellement beau que ça se lit tout seul.
Cette fantasy qui se passe à l'époque celtique, pleines de druides et de guerriers bourrus, ça l'a vraiment fait pour moi. J'ai tout aimé dans ce 1er tome un brin introductif, mais mention spéciale aux descriptions de la forêt et de tout ce qui s'y passe: J'ai adoré!
Ce livre est comme un conte... A ce détail près que habituellement les contes ce n'est pas ma tasse de thé et là j'en redemande!
Caméléon de son état, Jaworski change de regitre et de style d'écriture avec une aise sans pareille, capable de suspendre votre incrédulité en moins de quelques pages, voire de quelques mots. Par le truchement d'une prose léchée et d'un vocabulaire envoûtant, l'auteur nous transporte dans un monde celte palpable, vibrant - en bref: tout simplement immersif.
Découverte de l'autre grand cycle du maître de la fantasy française. Un régal, une fois de plus. Le prologue est une des meilleures choses que j'ai lues. Comme souvent, Jaworski prend son temps pour installer son intrigue, son univers, développer ses personnages. Si on peut se perdre devant certains mystères, les éclaircissements arrivent toujours. Et toujours, cette plume...
Jaworski a une très belle plume. Malgré quelques errements, notamment sur la façon chaotique dont le récit est raconté, on glisse sur les mots jusqu'à ce que se termine le livre. Ne laissant qu'une envie: celle de découvrir la suite des aventures de Bellovèse.
près le coup de cœur Gagner la guerre, on repart en compagne de Jaworski, cette fois sur les terres celtes.
Le pitch était très alléchant, je m’attendais à un départ en fanfare comme pour Gagner la guerre, et je dois dire que j’ai eu du mal à démarrer la lecture. Le livre commence par une adresse de Bellovèse, à une autre personne, à qui il va raconter sa vie. J’ai eu du mal à rentrer dans le style et à accrocher à l’histoire.
Et puis, petit à petit, la magie s’est mise à opérer. J’ai beaucoup aimé la structure du livre, qui n’est pas linéaire. On commence avec Bellovèse sur l’île des jeunes, qui attend le jugement des gallicènes, et on repart dans le passé, pour découvrir ce qui a amené le jeune homme jusqu’à ce moment. Sauf que c’est plus compliqué que ça. Les retours en arrière s’entremêlent au présent et aux visions du futur. On pourrait avoir l’impression que le roman se perd, mais au final, toutes ces circonvolutions ont une logique. Le dénouement permet de lever le voile sur nombres de secrets abordés tout au long de l’histoire.
La tonalité du roman reflète aussi cette construction complexe. Le roman un certain réalisme historique (Jaworski a dû faire pas mal de recherches pour arriver à faire exister aussi bien la vie quotidienne de deux garnements en exil au fin fond des terres de leur oncle). Les batailles sont décrites de manière assez sèche, la violence des guerriers est omniprésente. La société celte est dépeinte dans toute sa complexité, avec toutes ses traditions et ses interdits. Mais en parallèle, la magie est présente, par petites touches, qui laissent toujours planer un certain doute : les héros ont-ils rêvé les évènements, ou sont-ils réels ? À ce titre, Même pas mort m’a rappelé deux œuvres : Chien du heaume de Justine Niogret (pour ce mélange d’onirisme et de réalisme) et la forêt des Mythagos, de Robert Holdstock (pour la place r��servée à la forêt et à ses habitants).
Côté personnage, le traitement est intéressant. La narration à la première personne permet de voir Bellovèse à plusieurs étapes de sa vie. Le vieux Bellovèse (enfin, on suppose qu’il s’agit d’un homme âgé qui raconte sa vie), le jeune qui n’est pas mort dans la bataille, et le gamin qui passe son temps à arpenter la forêt et jouer des mauvais tours. Selon les époques de sa vie, la tonalité, la manière de percevoir les choses et de raconter n’est pas la même. Les autres personnages vus par Bellovèse sont aussi nuancés. Au fur et à mesure qu’il évolue et grandit, sa vision change. J’aime beaucoup le traitement de la mère, Danissa, princesse en exil, mère implacable, qu’on devine rongée par l’envie de vengeance. Ambigat, l’oncle de Bellovèse est un personnage qu’on devine bien plus ambigu que Danissa ne voudrait le faire croire. À la fin du roman, je me demande toujours dans quelle mesure c’est un monstre assoiffé de sang, et dans quelle mesure il est juste un chef d’État qui a tenté de prendre les moins mauvaises décisions.
Niveau écriture, comme je l’ai dit, j’ai eu du mal à accrocher au début. Gagner la guerre était brillant parce que le style était à la fois recherché et très trivial. Même pas mort est plus verbeux pour moi, il y a beaucoup de mots rares, beaucoup de tournures alambiquées. Au bout d’un moment, on s’y habitue, et ça contribue au charme du livre, mais c’est un roman exigeant à lire. En gros, ne vous y attaquez pas si vous êtes fatigués et que vous voulez une lecture facile et distrayante.
En résumé : Même pas mort n’égale pas le coup de cœur de Gagner la guerre, mais reste un bon roman, magnifiquement écrit, entre rêve et réalité. Vivement la suite !
Proto-history! Gaulish mythology! Non-linear chronology ! Great style!
I have unapologetically enjoyed that book. It tells the young years of Bellovèse, the semi-legendary Gaul chieftain who allegedly founded Milano, through the memories of the hero, told to a Ionian guest/prisonner. The story goes back and forth to several key moments of his childhood and his teenage years, forged by meetings (in real life and/or dreams) with unearthly creatures and troubled humans, a complex political context that puts his life at stakes and the burden of religious rites and traditions.
While the well-documented depiction of the everyday way of life and rites of the Gauls is fascinating, I thoroughly enjoyed the non-linear pace of the plot and the unique writing style. Jean-Philippe Jaworski achieves the tour de force of building a style that displays an exceptionnally broad, rich vocabulary without sounding snob or pretentious. I consider I have a good vocabulary level but I kept my dictionnary close all the time - to be frank, adding new words to my personal culture was definitely not an issue ;-)
I guess this specific style is one of the main reasons why this book has not been translated in many languages yet (I can picture the headaches the brave translators will have!), and it is too bad. This book is well-written first installment of a series original enough to deserve to be be widely translated.
3.5 as in "I liked it, но...". Требует более внимательного и старательного чтения, чем я могла предложить именно в этот момент. Интересно, но очень тяжело следить, да и на то, чтобы втянуться и получить достаточно информации для заинтересованности, потребовалось много страниц и времени. Иногда не очень понимала, зачем я читаю эту Toxic Masculinity: The Novel (не знаю, справедливо ли это замечание, конечно). Большую часть текста мало что понятно, потому что герой или не говорит прямо, или сопротивляется сюжету, не понимая или не соглашаясь с тем, что ему говорят. Это не недостаток книги, а выбор автора и особенность стилизации, но создаёт некоторый барьер перед читателем (мной, кто их знает, других читателей). Перечитать, думаю, будет приятно и небесполезно; если бы в этой серии была только одна следующая книга, я ждала бы перевода на какой-то известный мне язык, а (кажется) три - это слишком много, боюсь представить, каких масштабов может достичь эта история за такое время. Понравилось, что здесь происходит со временем и реальностью, моменты, когда настоящее проникает в прошлое, ещё более прошлое, сны и бред, были, пожалуй, самыми приятными. В целом, места, которые мне нравились, мне ОЧЕНЬ нравились, но путь к ним был долог.
L'écriture est magnifique mais je n'ai pas réussi à apprécier pleinement cette histoire.
L'aspect celtique m'a convaincue et fascinée et est extrêmement bien travaillé mais j'ai eu du mal avec le rythme et le découpage du récit.
Je n'ai pas réussi à m'attacher au personnage principal même si j'ai trouvé les personnages secondaires très bien construits. J'ai manqué de représentations féminines et j'aurais aimé passé plus de temps sur l'île des vieilles.
Néanmoins, Jean-Philippe Jaworski nous démontre ces merveilleux talents de conteur avec ce début de saga et je pense qu'il peut plaire à beaucoup de monde.
Je suis totalement passé à côté lors de ma première tentative de lecture il y a 5 ans. Toutefois, compte tenu du grand talent indéniable de l’auteur, et de la jubilation ressentie lors de la lecture de ces autres romans, j’ai retenté l’expérience en ce retour de vacances. Quelle bonne inspiration !!! Je n’ai pas lâché la lecture durant ces derniers jours. Quelle merveille que cette incroyable écriture, et sens du récit, entrelacé entre passé et présent, réalité et rêve. Un chef d’œuvre dont je poursuis de ce pas la découverte en me plongeant dans la suite...
Dans le paysage de l’Imaginaire français, Jaworski est vraiment un nom à côté duquel ne pas passer pour peu que vous aimiez les belles plumes ciselée et enlevée, les personnages nuancées et les univers politiquement riches. C’est donc naturellement qu’enfin je découvre sa saga Rois du monde qui n’est pas la saga à l’aventure épique que j’attendais mais plutôt une fantasy mélancolique très immersive.
Je le dis souvent, j’ai découvert l’auteur avec Janua Vera et Gagner la guerre, ce qui teinte toutes mes attentes le concernant. J’ai lu, par exemple, le mois dernier les débuts de son Chevalier d’épines et si j’ai adoré la plume, cela manquait cruellement d’intrigue et d’action pour moi. J’ai un peu le même constat ici mais étant déjà passée par là, cela m’a permis de plus apprécier l’exercice et de passer un très bon moment, surtout que le cadre était dépaysant. Alors non, je n’ai pas eu la gouaille et la vivacité que j’attendais mais j’ai aimé l’ambiance mélancolique et la construction à rebours de l’histoire. J’ai totalement plongée dans cette écriture fictionnelle inspirée de notre Gaule et ses peuples celtes.
Car en effet, Jaworski aime revisiter notre Histoire. Dans Chevalier d’épines, il s’attaque aux romans de chevalerie, ici, il remonte encore plus loin dans le temps, à une époque où les royaumes n’existaient pas mais où la société celte était structurée en clans, en peuples, qui se disputaient fort fréquemment, ce que l’auteur rend très bien, en ajoutant sa petite touche magique à lui. L’ambiance est donc digne de cette période charnière entre ce qu’on imagine de la vie dans la Gaule antique et ce qu’on imagine des premiers temps de ce qu’on appellera le Moyen Âge, avec ainsi des gentes dames adultérines, des jeunes héritiers se formant aux armes ou encore des guerres d’influence entraînant tout un peuple. J’ai adoré l’immersion proposée.
Car on retrouve avec bonheur, si on est amateur, cette plume si riche qui caractérise Jaworski et qui fait littéralement revivre l’époque où on se trouve. Comme Guy Gavriel Kay ou Emmanuel Chastellière, lui aussi propose une fantasy historique où la magie se fait discrète. Il nous fait ainsi non pas suivre la destinée d’un jeune élu, mais l’histoire passée et racontée avec mélancolie d’un héritier déchu à qui la mort a été refusée, ce qui a changé son destin. Bellovèse sera ainsi le narrateur blasé de sa propre histoire et non contera tel un barde dépressif ce qui l’a conduit là où on le découvre dans les premières pages. L’occasion pour nous de découvrir les relations entre les différents peuples de cette culture celte, la place des enfants, de l’aristocratie, la vie des combattants et les batailles auxquelles ils participent, tandis que nous le suivons sur les champs de bataille, auprès de sa mère et son frère, aux côtés d’un vieux vagabond… Rien que du très classique, certes, mais du très bien raconté même si la tension est assez minime et qu’on cherche un certain temps où tout cela va nous mener. Mais la plume de l’auteur fait tout passer. Il y a des scènes puissantes dans ce récit qui peut sembler tout tranquille.
Nous sommes ainsi face à un récit pluriel où le décor a une importance très forte mais où les personnages et le poids de leurs décisions sont aussi centraux, faisant de cette lecture quelque chose de très fin et psychologique avec des réflexions intéressantes sur l’honneur et les attentes, par exemple, ou encore sur les différentes images et étiquettes qu’on peu porter au cours d’une vie, comme l’illustre chaque personnage croisé et recroisé dans cette histoire à la narration temporellement éclatée, ce qui m’a passionnée. Mystères et psychologie se mêlent à merveille dans cette aventure lente et entêtante où on n’a qu’une envie, retrouver ce jeune héros pour mieux le cerner et le comprendre.
Nous ne sommes donc peut-être pas dans la saga enlevée et gouailleuse que j’attendais mais ce joli récit mémoriel au coin du feu que semble nous conter ce jeune héros mélancolique fut une plongée immersive dans une histoire fictive des celtes de l’Antiquité. La plume est superbe, les personnages plus vrais que nature et la narration entraînante dans sa lenteur réaliste et mélancolique. Nous sommes ici dans les prémices d’une légende étrange, singulière, qui prend à contre-pied de nos attentes mais qui nous charme et nous envoûte.
Ayant très apprécié "Gagner le Guerre" de Jaworski, et étant un grand amateur de mythologies celtique, quand j'ai vu que l'auteur avait également écrit une série sur les gaulois je me suis jeté dessus.
Ce qui est clair c'est que Jaworski a fait ses devoirs. Du légendaire gaulois nous avons à peine comme sources que des textes ethnographiques romains, des noms de dieux, et ce que l'archéologie peut nous apprendre. Donc pour reconstituer la société et les croyances gauloises, on peut utiliser la mythologie comparée, en étudiant les textes mythologiques médiévaux irlandais et gallois qui ont été préservés, mais aussi peut-être en étudiant le légendaire contemporain des "nations celtiques" actuelles, qui portent sans doute une part de "mentalité celtique" héritée des temps immémoriaux.
Avec ces informations et des études scientifiques qui ont été faites à ce sujet, Jaworski reconstitue avec brio une société gauloise antique très convaincante. Il prend des libertés, bien sûr, pour inventer des légendes et références, mais elles sont toujours consistantes avec l'idée que l'on se fait de l'univers celtique et gaulois. Jaworski ne prend pas le lecteur par la main, il ne lui explique pas les références religieuses. Mais malgré ça je pense que même le lecteur lambda peut apprécier d'être plongé dans un monde au légendaire riche qui lui échappe. Par exemple, en parlant du personnage principal Bellovèse qui a survécu à une blessure perçue comme mortelle, un personnage dit "il a été touché par le bon côté de la massue". Ceci est une référence au dieu Dagda connu par les textes irlandais (mais sans doute connu des gaulois aussi) qui possède une massue dont un côté donne la mort, et l'autre rend la vie. Mais ceci Jaworski ne l'explique pas. Il lâche ainsi des petites références qui rendent ce monde plus crédible.
Tout le monde semble d'accord à dire que le style d'écriture est très bon. Jaworski reste fidèle à lui même, avec une écriture soutenue et même poétique ponctuée de langage parlé, ce qui rend la lecture particulièrement agréable.
L'histoire est elle pleine de rebondissements, avec de nombreux et longs flashbacks qui permettent au lecteur de découvrir ou redécouvrir les personnages et mieux comprendre les actions décrites au début du roman. Ça vaudrait le coup de le relire rien que pour ça, mais je pense que je vais plutôt me jeter sur les tômes suivants.
Ce livre est très bien écrit, comme toujours avec Jean Philippe Jaworski. Il se situe dans le monde Celte, une civilisation riche de nombreux mythes fascinants.
J'aurais normalement dû l'apprécier. Mais je l'ai lu après "Gagner la Guerre", et les personnages sont moins étoffés, les intrigues moins retorses, moins touffues, et l'environnement ici parait beaucoup moins riche.
D'autre part, j'ai observé les personnages d'assez loin, je ne m'y suis jamais identifié. Je n'ai pas beaucoup ressenti le mystère et la magie qu'on associe d'ordinaire aux mythes Celtiques imprégnés de Druidisme. J'ai vu des tribus de guerriers protohistoriques qui s'affrontaient pour le prestige, la gloire, ou par vanité, et qui s'entretuaient de manière périodique. Je n'ai pas vraiment accroché. La lecture n'était pas déplaisante, loin de là, il y a beaucoup de choses dans ce roman, mais il ne m'a pas vraiment donné envie de lire la suite.
Se lit plutôt bien MAIS...curieusement, un frein important à la crédibilité de la lecture et à la plongée dans l'univers celte que nous propose l'auteur a été le langage relativement soutenu. Concrètement, j'ai eu l'impression que ce choix de niveau de langage desservait totalement le roman. À quel moment est-ce que le narrateur, un jeune celte à peine sorti de l'adolescence, peut-il conter une histoire comme s'il avait été un intime de Madame de Sévigné? Sans aucune éducation princière, comment peut-il s'exprimer dans un langage aussi sophistiqué? Les dialogues, quant à eux, sont nettement plus rustres et crédibles et cette dichotomie ne fait que renforcer l'étrangeté de cette histoire dont le narrateur et personnage principal s'exprime comme un rustaud et conte comme un aède. On est embarqué, mais à moitié.
Bellovèse, fils de Sacrovèse, roi des Turons n'a pas toujours dirigé. Encore jeune, le Haut Roi son oncle a tué son père puis fait exiler sa famille loin de toute éducation noble. Lorsque les clans celtes sont venus les chercher pour participer à l'effort de guerre, Bellovèse, adolescent fougueux en quête de frisson s'est jeté au milieu du péril. Mais, tout ne s'est pas passé comme prévu... Il n'est Même pas Mort.
L'histoire de Bellovèse est énigmatique. Plus on en apprend, plus elle nous file entre les doigts. Les périodes se mélangent et se superposent dans un récit narratif qui oscille entre les temps, entremêlant pouvoirs et légendes. Mais tout cela, est-ce bien vrai ? La narration m'a fortement rappelé certaines nouvelles de Janua Vera. La plume est toujours aussi belle et agréable. Beaucoup d'informations sont confirmées dans les dernières pages du roman, j'aurais préféré qu'elles soient divulguées au fur et à mesure pour limiter cette brusque montagne de révélations à assimiler.
Ce livre n'est qu'une introduction à l'histoire de Bellovèse et à sa jeunesse. Je continuerai la découverte de son ascension dans Chasse Royale.
Just reread this book. Another masterpiece by Jaworski. One of my favorite fantasy writers. I really don't understand why his books are not translated into English. They would become immediately best-sellers. Extremely well-written, great characters, the world-building is top-notch and very original (a fantasy version of old Gaul before the Roman invasion, with druid magic Celtic mythology). The story is compelling and the main character is very interesting to follow. The book is the first part of a long series but we get some closure at the end. Maybe not as great as Gagner la guerre but not far behind.
Quelle déception que ce roman de Jean Philippe Jaworski... J'avais adoré Gagner la guerre, j'ai donc voulu approfondir la lecture de son œuvre avec le premier tome de Rois du monde. On y retrouve un vocabulaire toujours aussi riche et des dialogues qui font "réalistes". Mais malheureusement je n'ai pas du tout accroché à l'histoire en elle-même. Je n'arrive pas à comprendre où l'auteur veut nous amener. C'est une critique très subjective car j'ai vraiment eu du mal à finir ce livre.
Jean-Philippe Jaworski s’avère être un maître de la fantasy francophone. Même pas mort est l’histoire mystérieuse et captivante d’un guerrier qui aurait dû mourir, mais qui a échappé à son destin « grâce » à une forme de malédiction, le tout dans un monde fortement inspiré des vikings et peuples celtes. (Ou peut-être même est-ce supposé être un récit historique, dans notre monde, mais avec l’ajout de magie? Je ne suis pas certain…)
La prémisse est phénoménale! Le monde est d’une richesse inouïe, comblé de peuples aux coutumes fascinantes et aux ambitions sanglantes. C’est un récit plein d’action, plein de mort et de douleur. Les scènes de combat sont à la fois élaborées et nettes, envoûtantes et stressantes.
Deux détails m’ont un peu moins plu : les noms des personnages et des lieux sont particulièrement difficiles à suivre et à mémoriser; ils se ressemblent tellement! De plus, différentes narrations s’imbriquent les unes dans les autres et j’ai eu de la difficulté à comprendre les changements de l’une vers l’autre; les transitions ne sont pas toujours évidentes.
Ceci étant dit, c’est le début d’un long récit élaboré et palpitant qui s’offre à moi et j’ai extrêmement hâte de découvrir la suite!
J.P Jaworski me fatigue. C'est tellement bon, j'en peux plus de prendre des claques, mes oreilles bourdonnent et mes joues sont en feu. Ou bien est-ce une fièvre hivernale ? Qui sait ? Pas moi. Pas après avoir lu ce livre, ce voyage. Un style tout dans la maîtrise, un univers solide basé sur un pan d'histoire peu connu, du mystère, des personnages ambigus. Sans rire, c'est trop trop bien !.
Cette plume et cette verve sont uniques ! Et elles servent à merveille un récit, certes un tant soit peu emberlificoté, mais c'est très grand plaisir que de lire une histoire aussi bien ficelée. Le vocabulaire riche et abondant en fait un lecture délicieuse.