Dans la Celtique ravagée par la guerre, le mystère plane sur le sort du haut roi. Ambigat est-il mort ? L'incertitude excite les convoitises et ajoute au désordre. Par loyauté et par ambition, Bellovèse se lance à sa recherche à travers les contrées écumées par des bandes féroces, mais aussi à travers la géographie des rêves et des oracles. Toutefois, nombreuses sont les meutes qui lui disputent son gibier. Cette troisième partie de Chasse royale, le deuxième tome de la trilogie Rois du monde, nous plonge au coeur du monde celte : âpre et violent, empli de gloire et de magie. Jean-Philippe Jaworski poursuit ainsi l'édification de ce qui est, d'ores et déjà, un monument de la fantasy historique.
Bon et bien m'y voilà... Arrivé à la fin de ce deuxième cycle. Je n'ai absolument rien à redire, j'ai encore une fois tout aimé ici ! La force des scènes et des dialogues, la mise en place et le rythme du récit, ainsi et surtout la plume de l'auteur qui reste sublime du début à la fin 💖
Enfin et hélas, voici la fin de cette Chasse royale, qui ce sera finalement étalée sur quatre tomes.
Enfin, parce que boudiou, quatre volumes pour découper ce qui aurait dû être un seul tome (un gros tome, certes), ça fait beaucoup. Et hélas, parce qu'il va falloir attendre la suite un moment maintenant que c'est lu...
L'action reprend, comme c'est devenu de coutume dans ce "tome 2 à épisodes", là où on l'avait laissée. La Celtique est toujours à feu et à sang et privée de son Haut roi, introuvable depuis le déclenchement des troubles. Bellovèse reprend donc la recherche de son oncle (le Haut roi), seul capable de redresser la situation.
On retrouve les forces des tomes précédents de Chasse royale, une action sans temps morts, toujours en tension ; des personnages bravaches, au-delà du raisonnable pour certains ; des éléments fantastiques subtils et ambivalents (croyances ? vraie magie ?) ; une écriture maîtrisée et épique lors des combats, bref, que du bon !
Réellement, les scènes de batailles et de duels entre héros sont impressionnantes.
Les personnages et les dialogues ne sont pas en reste, avec toujours autant de délectation à les voir se provoquer, asticoter, s'envoyer des piques pleines de fiel. Et la petite Sacrila ! Je suis fan !
Je ne dirais évidemment rien de l'histoire elle-même, mais le final est époustouflant et laisse le lecteur pantois et clairement dans l'attente de la suite !
Qu'elle arrive vite, siou plaît ! C'est pour ma salubrité mentale.
Avec une facilité déconcertante, à chaque tome, Jaworski se réinvente et réinvente notre plaisir par la même occasion. Ici la magie est toujours là, toujours présente, mais elle s’effiloche peu à peu pour laisser plus de place à l’émotion et nous offrir un tome diablement humain et juste ravageur, qui porte extrêmement bien son nom : Curée chaude !
Amour, foi, croyance, famille et trahisons sont encore au coeur de ce tome au développement riche et complexe où la guerre et les sentiments sont centraux. On y suit un Bellovèse qui se retourne en plein dans les drames qui agitent le peuple Celte et c’est tiraillant, étouffant et bouleversant.
J’ai beaucoup aimé une fois de plus suivre l’homme au cours de ces aventures. Des aventures très guerrières cette fois puisque le torchon brûle entre le Haut roi qu’il sert, c’est-à-dire son oncle régicide, et le camp du Haut druide qu’il vient de retrouver, qui l’a trahi et qui a embarqué son frère. Quand je vous disais que c’était compliqué. Les terrains de batailles sont donc à chaque entournure et la course en avant de Bel semble se résumer à un enchaînement de luttes dans ce tome, ce que Jaworski décrit avec un feu rare, comme si on y était, comme si on trimait et souffrait avec lui. Magistral !
Pour autant, c’est l’écriture des personnages et de leurs relations complexes qui m’a soufflée ici. J’ai retrouvé un Bel grandi de ses passages en forêt, ce n’est plus le même et nous ne le voyons juste plus de la même façon en ayant appris tout cela sur lui. L’auteur s’attache donc à lui trouver des partenaires à la hauteur. C’est le cas de la jeune Sacrila, cette petite fille à l’âme ancienne et la la langue si bien pendue qui va tenir tête à toutes les têtes couronnées qu’elle croise, elle future Haute reine. C’est encore plus le cas de son oncle, Ambigat, vraie bonne surprise ici, que ce personnage de vieux roi tourmenté, tourmenté par son passé, par ses affiliations, par ses croyances et par ce qu’il commence à réaliser avec l’âge. Il m’a ébloui par ses choix matures et complexes qui vont pourtant mettre le royaume à feu et à sang mais montrent sa droiture.
Ce fut donc une lecture éminemment politique que celle de ce tome, une lecture guerrière aussi, qui a su replacer les croyances à leur juste place dans ce jeu d’échec complexe et j’ai aimé les questions soulevées par Bel et Ambigat. On voit les manipulations sous prétexte de croyances. On voit les points d’achoppement malgré une mythologie commune. On voit les espoirs contraires que donnent les interprétations de chacun. C’est assez fascinant.
Alors impossible pour moi de résister au feu et aux larmes de ce tome où j’ai eu l’impression de replonger dans les tourments d’un Bel me rappelant furieusement le Uther de Last Kingdom. Comme lui, il voyage de lieu de bataille à lieu de bataille, il voit ses croyances remises en cause, ses alliances jetées à terre et il est de plus en plus dur de trouver en qui croire et en qui avoir confiance. C’est vraiment le récit d’une période de furie et de convictions fragiles mais dévoyantes que nous conte avec panache et vigueur ce Jaworski, cette fois, aussi guerrier qu’humain et tragédien. La lecture fut rude, fur dense, fut intense et maintenant que faire face au vide de cette absence de suite… Je me sens bien orpheline et démunie.
Ce dernier tome des Rois du monde est à la hauteur du reste de la série, mais je dois avouer être content que l’histoire ne s’étire pas plus. Tout ce qui était bon dans les livres précédent s’y retrouve, comme tout ce qui m’avait moins plus.
Au moins, le sort du roi nous est ENFIN révélé. J’ai beaucoup apprécié ce moment dans le livre, mais dans l’ensemble de la série, j’ai trouvé que c’était un mystère un peu trop étiré.
L’action, les combat et la guerre ne cessent de croître en importance ici. C’est l’affrontement ultime entre les loyalistes et les rebelles. Comme toujours, c’est sanglant, cru et décrit avec précision. Toutefois, il y a TELLEMENT de camps, de noms de peuples, de noms de personnages qui ont tous comme seul attribut d’être des guerriers durs à cuire que ça m’est devenu très difficile de faire les distinctions.
De plus, j’ai fini par être tanné de toutes les insultes ou les défis à l’honneur de l’un et des autres. Le concept de ce qui est acceptable et de ce qui ne l’est pas pour le peuple des Celtes a été bien établi tout au long de la série, mais là j’ai trouvé que trop des éléments permettant la résolution du conflit tournaient sur des discussions interminables de « les Dieux ne te permettront pas ça! », etc.
J’ai aussi été déçu que la framing story perde son intérêt. On ne nous mentionne plus à qui Bellovèse raconte son histoire, qui devait venir le rejoindre dans le « présent »… j’aurais aimé boucler cette boucle.
Ceci étant dit, la conclusion des toutes dernières phrases du roman était UN CHOC! Ça c’est une façon de finir une série.
"Comme eux, me voici condamné à me surpasser et à décevoir. Plus d'issue ni de repos possible : désormais, il faudra renchérir sans cesse, et payer aussi durement les accomplissements que les échecs".
Cette citation pourrait s'appliquer aussi bien à Jaworski qu'elle ne s'applique à Béllovèse. En effet, quand on écrit une saga d'une telle ampleur, il est difficile de se hisser à la hauteur des attentes.
Cependant je dirais de ce tome qu'il ne déçoit pas, même si les 5 étoiles sont un peu généreuses. Il conclut de manière convaincante l'arc "chasse royale". On se plonge avec délice dans cette histoire sanglante émaillée de vieux français et narrée avec le style unique de Jaworski.
Au niveau des demis-regrets : si le personnage de Bellovèse prend de l'épaisseur en même temps que de la carrure, on ne peut pas dire qu'il en soit de même pour les personnages secondaires que j'ai trouvé un peu négligés, peut-être à part le grand roi Ambigat.
Quant à la conclusion, si par certains aspects elle peut sembler brusquée, elle introduit parfaitement la suite, pour bientôt j'espère.
Ce quatrième tome clôture la seconde branche de chasse royale. La plongée dans le monde celtique est toujours aussi agréable, voire l'écriture devient même encore plus fluide. Le personnage principal prend de l'épaisseur et une nouvelle phase est franchie. On y retrouve tous les éléments de la série : tradition celtes, religions, intrigues, personnages haut en couleur, feuilletonant, et le tout servi par une belle écriture efficace.
Still very enjoyable but being action-packed, this book makes relatively little progress in the grand scheme of things. The overarching story is progressing slowly.