Eunice, dix-neuf ans, athlète, étudiante en fac de psycho, vient de se faire larguer par son petit ami. Alcool et danse pour tenter d'anesthésier la tristesse. En se réveillant avec une gueule de bois carabinée, la jeune femme pense avoir touché le fond mais les nombreux appels en absence laissés sur son portable par son père annoncent le pire. Sa mère, Jane, est morte, d'une chute dans l'eau du fleuve au sortir d'une boîte de nuit. L’enquête conclut très vite à un simple accident mais Eunice refuse d’y croire. Et si un agenda rouge retrouvé dans un salon de coiffure lui donnait raison ? Et si les initiales écrites sur plusieurs pages étaient un indice ? Pour Eunice, c’est le début d’une quête de vérité afin de comprendre qui était cette mère dont elle réalise qu’elle ne connaissait pas grand-chose. Le choc du deuil rappelle que toute famille est le lieu de secrets enfouis. La rencontre avec la sereine et superbe Jennah marquera un tournant vers l’apaisement. Eunice est une histoire d’amours, de sororité, de transmission et de rémission. C’est aussi un éveil à la tendresse et au pardon. Un roman coup de poing, porté par une langue très rythmée. Slameuse et artiste passe-frontières, Lisette Lombé a publié un court roman, Venus Poetica , et un recueil, Brûler brûler brûler (prix Grenades/RTBF). Elle est également cofondatrice du Collectif L-SLAM et sera, en 2024, la prochaine Poétesse nationale en Belgique.
Lisette Lombé is een veelzijdig Belgisch-Congolees kunstenaar: ze dicht, slamt, performt, organiseert workshops, schrijft romans en maakt collages. Ze is medeoprichter van het multiculturele Collectif L-SLAM. Lombé zet zich in voor de rechten van al wie het moeilijk hebben in de samenleving en strijdt tegen elke vorm van onrecht. Voor die rol als activiste en als ambassadeur van de slam werd ze in 2017 benoemd tot Ereburger van de stad Luik. Vanaf 2024 is ze Belgisch Dichter des Vaderlands.
i can see the merit and all and it's mostly a case of personal taste i guess mais vraiment la deuxième personne narrative en littérature j'ai rarement vu aussi casse-gueule depuis le plot twist "it was all a dream" et le recours narratif au voyage dans le temps. difficile aussi d'injecter AUTANT d'enjeux et de thématiques à un récit aussi bref, je n'ai pas été entièrement convaincue par la façon dont ça a été appréhendé. that being said, it's probably just me as i'm the lesser voice on this - énormément de mal avec les leitmotiv qui ont à mon sens un peu la main lourde niveau lyrisme (le bouquin répète tellement de fois "SOUFFLE EUNICE" que la meuf doit probablement avoir vu ses poumons tripler de taille après les 170 pages que fait le texte) mais voilà, à part ça, beaucoup de jolie sensibilité, des belles fulgurances, et dans l'ensemble une oeuvre dont je vois la cohérence, simplement pas vraiment ma came
C’est un beau moment que j’ai passé avec Eunice, portée par un style particulier et puissant. Certains passages résonnent en moi, mais les passages très crus ont un peu entaché l’expérience, même si je comprends la nécessité de ceux-ci. Un beau récit que je recommanderai!
L’écriture de Lisette Lombé est très sensorielle, politique, percutante, chantante, elle respire. Les personnages prennent vie. La colère d’Eunice est palpable, c’est un long cri. La forme « tu » plutôt que « je » ou « elle » est vraiment intéressante, comme une petite voix intérieure qui permet de tenir les événements et les émotions à distance. J’ai lu ce livre vite, avec plaisir, mais je regrette néanmoins un manque de structure, une envie de toucher à tout (inceste, lesbianisme, deuil, féminisme, addictions…) sans creuser quoi que ce soit. Au final, il en ressort un ensemble un peu superficiel, dans l’air du temps certes, mais sans recul. Après, si la volonté est de donner l’illusion d’être dans les pensées d’une fille de 19 ans, c’est réussi! Même si je pense qu’Eunice est/pourrait être capable de plus de souplesse et de finesse. Le fil rouge (le deuil, l’enquête familiale) perd de sa substance au fil des pages.
En bref : Un livre que j’ai adoré pour sa forme, sa fluidité, sa sa sincérité, son rythme, mais dont le contenu m’a semblé trop dispersé.
Une petite pépite qui se lit facilement et rapidement, mais qui n'en est pas moins d'une grande profondeur. L'écriture est superbe, imprégnée du talent de poétesse de l'autrice, dans un style unique dont le rythme adopte les courbes du récit. La voix narrative à la deuxième personne du singulier permet une narration introspective qui s'enfonce loin dans l'intimité et l'inconscient de la narratrice. Le sentiment de lire ses pensées est crédible, on a même parfois l'impression d'être elle, de se fondre dans son identité. Le roman est court mais la complexité du sujet est abordée avec subtilité et déploie des thématiques peut-être un peu trop nombreuses pour obtenir toutes une réelle attention, mais dont on sent les interconnexions et la nécessité d'être. Les relations entre les femmes du récit, narratrice à un point de bascule de sa vie, mère brutalement décédée, petite amie rencontrée au bon moment, tante présente mais décalée, grand-mère qui plane comme une ombre à l'arrière-plan du tableau, sont tissées finement. C'est une histoire sur ce que c'est d'être une femme bisexuelle, une fille, une amante, une membre d'une famille où le matrimoine s'inscrit dans la chair. Un texte très fort, singulier mais potentiellement universel.
phrases superbes. nécessaire et stylé. la trame est très bien pensée, on est sans cesse surpris par les nouvelles directions de l'histoire: rien n'est ce qu'il parait être. eunice cherche à oublier son ex? non, elle cherche l'assassin de sa mère? non, elle essaie de surmonter le deuil? si, l'assassin? l'assassine? la drogue maintenant? c'est une histoire d'amour queer? ah en fait elle prend soin de sa tante? etc. mais les lignes directrices restent claires (famille, amour, séparations et liens, coping). "Souffle, Eunice" pour rythmer c'est magique un tout petit peu déçue par la fin, et il y a quelques motifs qui reviennent mais sans nécessité au sein de l'oeuvre (par exemple l'obsession d'eunice pour l'anatomie et la chirurgie, j'ai vu qqch à propos du corps qui fait lien avec le reste mais pas davantage.) sorties de contexte certaines formules frôlent le planplan. vraiment si je veux être cruelle, mais ça ne le mérite pas
(vg)
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Encore une très belle découverte littéraire belge francophone et liégeoise.
Dans ce roman, Eunice, 19 ans, étudiante et athlète est brutalement quittée par son compagnon, ce qui l'entraine immédiatement dans un gouffre de tristesse et de colère, de larmes et de ressassement aussi. Lorsqu'elle s'éveille le lendemain, après une nuit alcoolisée, elle apprend le décès inattendu de sa mère.
Double choc.
Que faisait sa mère sous substance, en boîte du nuit , habillée comme une adolescente ?
A l'encontre de tous, Eunice décide qu'il ne s'agit pas d'un accident et mène sa propre enquête sur une mère qui se révèle une inconnue.
Lisette Lombé (1978) a débuté par l'écriture de slams dits sur scènes, puis par la poésie (elle fut poétesse nationale) Elle connaît les mots, sait les utiliser pour leur sens, mais autant pour leur rythme, leurs sonorités, seuls ou ensembles, ce qui crée une écriture vive, explosive, vivante, proche des émotions, vraiment différente. Le personnage d'Eunice lui ressemble probablement dans sa découverte du slam , sa recherche de liberté, son féminisme exigeant en faveur de personnes invisibilisées ( bisexuelles, Noires, pauvres, emprisonnées,... )
Autour d'Eunice, la vie continue : mort de Johnny, affaire Weinstein, @metoo . Surtout @metoo, qui libère souvenirs enfuis, d'autres mots et une force incroyable que la jeune femme acquiert à jamais.
Eunice, au-delà du thème du deuil, est aussi l'histoire d'une jeune fille un peu perdue qui apprend à se connaître, à se poser, à poser des mots, à s'imposer, qui grandit.
Dans Eunice, Lisette Lombé déploie une écriture puissante et trash pour mettre en lumière des sujets essentiels : le deuil, l’anxiété, le désir féminin, et plus largement la condition des femmes. À travers son style incisif, elle vient ébranler des barrières sociales et exposer, sans filtre, les violences systémiques qui traversent nos sociétés.
Mais Eunice, c’est avant tout l’histoire d’une jeune femme au prénom éponyme qui, face à la perte de sa mère, aux inégalités, et à la peur de souffrir, cherche un juste équilibre "entre l’acuité et la fuite". Sarcastique, entêtée, elle fuit les relations saines et exclusives pour mieux éviter la douleur, tout en se raccrochant à l’idée qu’il lui reste quelque chose à découvrir sur sa mère. Comme si en refusant de la laisser partir, elle pouvait enfin renouer avec elle, comprendre celle qui, au-delà d’être une mère, était aussi une femme.
Le roman alterne entre engagement et intime, entre critique sociale et introspection brute, offrant une lecture percutante, parfois dérangeante, mais toujours nécessaire.
Par contre, ce qui l'est peut-être un peu moins ou en tout cas vraiment pas mon kiffe, c'est le récit à la 2ème personne. berk.
L’histoire d’un deuil et celui d’un passage à l’âge adulte qui se passe dans la douleur. C’est cru, c’est vindicatif mais c’est littéraire et juste. On est touché!
Lisette Lombé sera la poétesse de l'année 2024 en Belgique. Elle provient du slam. Son écriture est proche de l'oralité, musicale, poétique, percutante. Après Vénus Poética, Tenir et Brûler, Brûler, Brûler, un livre jeunesse, elle nous propose son premier roman.
Un roman qui aborde de nombreux thèmes de notre société en plus du deuil et des secrets de famille et les liens mère-fille.
Eunice a 19 ans, elle vient de se faire larguer et a noyé son chagrin dans l'alcool. A son réveil, de nombreux appels en absence de son père pour l'avertir que Jeanne - Jane, sa mère - est morte. Elle a chuté lors d'une soirée bien arrosée, un peu camée, d'une péniche et s'est noyée.
Commence alors pour Eunice un questionnement, une enquête à l'aide de l'agenda rouge retrouvé, de mystérieux rendez-vous avec TM. Sa mère était une femme avant tout mais que sait-elle à ce sujet ?
Ce récit se divise en 4 parties et aborde le travail de deuil. : COUPER, RECOUDRE, CICATRISER et VIVRE.
Eunice rencontrera Jennah, une jeune slameuse et avec elle viendra la libération de la parole.
L'écriture est percutante, vive, rythmée, poétique et parfois crue, brute comme la vraie vie. Cette prose incisive est d'une grande justesse. La langue claque, elle peut surprendre, dérouter, choquer mais a aussi le pouvoir d'émouvoir.
Il ne faut pas oublier que c'est une très jeune femme qui s'exprime à la seconde personne sur le deuil, le féminisme, la bisexualité, la pansexualité, le phénomène #metoo, la sororité.
Un premier roman trés réussi que je vous recommande vivement.
Ma note : 9.5/10
Les jolies phrases
Il n'y a qu'un temps pour les crop tops et les minijupes. Chacune à son tour ! Et plus tôt tu captes que la société te considère comme un produit parmi les produits, avec une date de péremption, moins tu t'exposes à cette course contre le temps aussi désespérée que vaine.
Ta mère est un puzzle. Chaque personne que tu rencontres te confie une pièce dont la teinte vient modifier ce que tu croyais savoir d'elle. Tu ne connais pas Jane. Son écorce, sa surface, sa carapace, oui. Ses aspirations profondes, ses fantasmes, ses regrets, non. On peut sortir du ventre d'une femme, on peut être nourrie par elle durant près de vingt ans, on peut vivre sous son toit, dormir toutes les nuits à une cloison d'elle, et ne s'être jamais demandé qui était vraiment cette femme. Qui s'intéresse à ce que sa mère ressent en tant que femme ? Qui se souvient même que sa mère n'a pas toujours été une mère ?
Être bouffée par un boulot qui te permet à peine de bouffer.