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Reflexiones sobre la cuestión antisemita
Sartre avait montré dans Réflexions sur la question juive comment le juif est défini en creux par le regard de l’antisémite. Delphine Horvilleur choisit ici de retourner la focale en explorant l’antisémitisme tel qu’il est perçu par les textes sacrés, la tradition rabbinique et les légendes juives.
Dans tout ce corpus dont elle fait l’exégèse, elle analyse la conscience particulière qu’ont les juifs de ce qui habite la psyché antisémite à travers le temps, et de ce dont elle « charge » le juif, l’accusant tour à tour d’empêcher le monde de faire « tout » ; de confisquer quelque chose au groupe, à la nation ou à l’individu (procès de l’« élection ») ; d’incarner la faille identitaire ; de manquer de virilité et d’incarner le féminin, le manque, le « trou », la béance qui menace l’intégrité de la communauté.
Cette littérature rabbinique que l’auteur décortique ici est d’autant plus pertinente dans notre période de repli identitaire que les motifs récurrents de l’antisémitisme sont revitalisés dans les discours de l’extrême droite et de l’extrême gauche (notamment l’argument de l’« exception juive » et l’obsession du complot juif).
Mais elle offre aussi et surtout des outils de résilience pour échapper à la tentation victimaire : la tradition rabbinique ne se soucie pas tant de venir à bout de la haine des juifs (peine perdue…) que de donner des armes pour s’en prémunir.
Elle apporte ainsi, à qui sait la lire, une voie de sortie à la compétition victimaire qui caractérise nos temps de haine et de rejet.
Dans tout ce corpus dont elle fait l’exégèse, elle analyse la conscience particulière qu’ont les juifs de ce qui habite la psyché antisémite à travers le temps, et de ce dont elle « charge » le juif, l’accusant tour à tour d’empêcher le monde de faire « tout » ; de confisquer quelque chose au groupe, à la nation ou à l’individu (procès de l’« élection ») ; d’incarner la faille identitaire ; de manquer de virilité et d’incarner le féminin, le manque, le « trou », la béance qui menace l’intégrité de la communauté.
Cette littérature rabbinique que l’auteur décortique ici est d’autant plus pertinente dans notre période de repli identitaire que les motifs récurrents de l’antisémitisme sont revitalisés dans les discours de l’extrême droite et de l’extrême gauche (notamment l’argument de l’« exception juive » et l’obsession du complot juif).
Mais elle offre aussi et surtout des outils de résilience pour échapper à la tentation victimaire : la tradition rabbinique ne se soucie pas tant de venir à bout de la haine des juifs (peine perdue…) que de donner des armes pour s’en prémunir.
Elle apporte ainsi, à qui sait la lire, une voie de sortie à la compétition victimaire qui caractérise nos temps de haine et de rejet.
128 pages, Paperback
First published January 9, 2019
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About the author
Delphine Horvilleur
32 books89 followersElle est une femme rabbin française appartenant à l'organisation juive libérale Judaïsme en mouvement issue du Mouvement juif libéral de France et de l'Union libérale israélite de France, écrivain et philosophe.
Elle est membre du Conseil des rabbins libéraux francophones ainsi que directrice de la rédaction de la Revue de pensée(s) juive(s) Tenou'a.
----------------
She is France's third female rabbi, and (as of 2012) editorial director of the quarterly Jewish magazine "Revue de pensée(s) juive(s) Tenou'a". She leads a congregation in Paris, and is currently co-leading the Liberal Jewish Movement of France, a Jewish liberal cultural and religious association affiliated to the World Union for Progressive Judaism.
Elle est membre du Conseil des rabbins libéraux francophones ainsi que directrice de la rédaction de la Revue de pensée(s) juive(s) Tenou'a.
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She is France's third female rabbi, and (as of 2012) editorial director of the quarterly Jewish magazine "Revue de pensée(s) juive(s) Tenou'a". She leads a congregation in Paris, and is currently co-leading the Liberal Jewish Movement of France, a Jewish liberal cultural and religious association affiliated to the World Union for Progressive Judaism.
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Community Reviews
Displaying 1 - 19 of 19 reviews
October 20, 2020
3,5*
Manche Gedanken sind wirklich toll und nachvollziehbar dargelegt wurden. Vor allem der Teil über Antisemitismus als "Männerkrankheit" bzw. wie Frauenfeindlichkeit und Antisemitismus in Verbindung stehen, fand ich sehr interessant. Anderes hingegen ist sehr kompliziert zu lesen und mit fehlendem Hintergrundwissen schwer verständlich.
Manche Gedanken sind wirklich toll und nachvollziehbar dargelegt wurden. Vor allem der Teil über Antisemitismus als "Männerkrankheit" bzw. wie Frauenfeindlichkeit und Antisemitismus in Verbindung stehen, fand ich sehr interessant. Anderes hingegen ist sehr kompliziert zu lesen und mit fehlendem Hintergrundwissen schwer verständlich.
January 25, 2019
L'érudition de l'auteure rend cet essai remarquable.
June 19, 2024
Livre vraiment très intéressant et qui complète vraiment bien "réflexion sur la question juive" de Sartre. L'antisémitisme vu du point de vue religieux est vraiment passionnant car on en entend en vérité jamais parlé. Traité sous un prisme différents la question en est d'autant plus intéressante et enrichissante culturellement parlant
March 8, 2019
Delphine Horvilleur toujours très agréable à lire
grande érudition talmudique,
réflexions très intéressantes sur l'antisémitisme en parrallèle avec la misogynie,
différences entre racisme commun et antisémitisme
rôle essentiel de l'identité mouvante du judaisme, identité non fixée, incomplète construite sur la faille de la circoncision (coupure) et de la disparition du temple
en gros, juifs sont des empecheurs de "totaliser" en rond
grande érudition talmudique,
réflexions très intéressantes sur l'antisémitisme en parrallèle avec la misogynie,
différences entre racisme commun et antisémitisme
rôle essentiel de l'identité mouvante du judaisme, identité non fixée, incomplète construite sur la faille de la circoncision (coupure) et de la disparition du temple
en gros, juifs sont des empecheurs de "totaliser" en rond
May 21, 2023
16 janvier 2022
J'ai un profond respect pour Delphine Horvilleur, une érudite qui parvient, grâce à son calme, sa lucidité, sa pédagogie à me faire comprendre des sujets ardus. Parfois on a l’impression d'être aussi intelligents qu’elle, juste parce qu’elle vous explique les choses avec modestie et bienveillance.
Toda raba, rabbi Horvilleur.
« Réflexions sur la question antisémité » by Delphine Horvilleur. Éditions Grasset et Fasquelle. 2019. Le Livre de Poche 2020.
Sartre avait montré dans Réflexions sur la question juive comment le juif est défini en creux par le regard de l'antisémite. Delphine Horvilleur choisit ici de retourner la focale en explorant l'antisémitisme tel qu'il est perçu par les textes sacrés, la tradition rabbinique et les légendes juives. Dans tout ce corpus dont elle fait l'exégèse, elle analyse la conscience particulière qu'ont les juifs de ce qui habite la psyché antisémite à travers le temps, et de ce dont elle "charge" le juif, l'accusant tour à tour d'empêcher le monde de faire "tout" ; de confisquer quelque chose au groupe, à la nation ou à l'individu (procès de l' "élection") ; d'incarner la faille identitaire ; de manquer de virilité et d'incarner le féminin, le manque, le "trou", la béance qui menace l'intégrité de la communauté. Cette littérature rabbinique que l'auteur décortique ici est d'autant plus pertinente dans notre période actuelle de repli identitaire que les motifs récurrents de l'antisémitisme sont revitalisés dans les discours de l'extrême droite et de l'extrême gauche (notamment l'argument de l'"exception juive" et l'obsession du complot juif). Mais elle offre aussi et surtout des outils de résilience pour échapper à la tentation victimaire : la tradition rabbinique ne se soucie pas tant de venir à bout de la haine des juifs (peine perdue...) que de donner des armes pour s'en prémunir. Elle apporte ainsi, à qui sait la lire, une voie de sortie à la compétition victimaire qui caractérise nos temps de haine et de rejet.
J'ai un profond respect pour Delphine Horvilleur, une érudite qui parvient, grâce à son calme, sa lucidité, sa pédagogie à me faire comprendre des sujets ardus. Parfois on a l’impression d'être aussi intelligents qu’elle, juste parce qu’elle vous explique les choses avec modestie et bienveillance.
Toda raba, rabbi Horvilleur.
« Réflexions sur la question antisémité » by Delphine Horvilleur. Éditions Grasset et Fasquelle. 2019. Le Livre de Poche 2020.
Sartre avait montré dans Réflexions sur la question juive comment le juif est défini en creux par le regard de l'antisémite. Delphine Horvilleur choisit ici de retourner la focale en explorant l'antisémitisme tel qu'il est perçu par les textes sacrés, la tradition rabbinique et les légendes juives. Dans tout ce corpus dont elle fait l'exégèse, elle analyse la conscience particulière qu'ont les juifs de ce qui habite la psyché antisémite à travers le temps, et de ce dont elle "charge" le juif, l'accusant tour à tour d'empêcher le monde de faire "tout" ; de confisquer quelque chose au groupe, à la nation ou à l'individu (procès de l' "élection") ; d'incarner la faille identitaire ; de manquer de virilité et d'incarner le féminin, le manque, le "trou", la béance qui menace l'intégrité de la communauté. Cette littérature rabbinique que l'auteur décortique ici est d'autant plus pertinente dans notre période actuelle de repli identitaire que les motifs récurrents de l'antisémitisme sont revitalisés dans les discours de l'extrême droite et de l'extrême gauche (notamment l'argument de l'"exception juive" et l'obsession du complot juif). Mais elle offre aussi et surtout des outils de résilience pour échapper à la tentation victimaire : la tradition rabbinique ne se soucie pas tant de venir à bout de la haine des juifs (peine perdue...) que de donner des armes pour s'en prémunir. Elle apporte ainsi, à qui sait la lire, une voie de sortie à la compétition victimaire qui caractérise nos temps de haine et de rejet.
November 10, 2019
« Souviens-toi de ce que t’a fait Amalek (...) Tu effaceras la mémoire d’Amalek de dessous le ciel : ne l’oublie point. »
Deutéronome 25 :17-19
Voilà, résumé en quelques phrases toute la dichotomie, l’ambiguïté, l’incapacité d’oubli du peuple Juif. Dans ses phrases, se retrouve toute la sémantique du peuple Juif. L’interdiction de l’oubli, le droit à l’oubli, le devoir de l’oubli ; toute la sagesse que la nature a donnée à l’homme, c’est justement la mémoire et surtout l’oubli. Cependant, voici un peuple à qui on recommande de se souvenir d’oublier, apportant ainsi une confusion, une contradiction, voire un déchirement.
Comment peut-on se souvenir d’oublier. La mémoire n’aura donc pas de répit ? Qui a le droit à l’oubli : l’offenser ou l’offenseur ?
Le Juif se doit de se souvenir d’être la victime, l’offenser, le souffrant de l’histoire. Quand le monde, le reste, a droit à l’oubli, lui reçoit une autre recommandation : celle de ne jamais oublier ; l’entraînant dans une logique de la peur irrationnelle ; d’une différenciation révélée et vécue.
La perpétualisation des souvenirs millénaires installe dans la durée un statut de victime qui impacte sur la psyché et la personnalité du peuple Juif. Avec le temps, le peuple Juif a développé des troubles psychotraumatiques chroniques ; comme la peur, l’anxiété, la colère, l’angoisse, la dépression, l’apathie, la honte ou la culpabilité.
D’ailleurs, Delphine Horvilleur dit elle-même si bien : « À l’heure où la compétition victimaire fait rage, où tant d’individus ou de « communautés » font des douleurs du passé un appui identitaire, il convient d’être particulièrement attentif au syndrome d’Amalek, qui menace les individus, les familles ou les nations. Amalek s’éveille à chaque fois que la rancœur hurle du passé ; et qu’elle convainque que la mémoire donne plus de droits que de devoirs. » Elle a su effectivement, sinon efficacement résumé toute la pensée d’un peuple sur sa responsabilité et ses interrogations sur « leur particularisme non-prosélyte. » Finalement, le Juif veut se distinguer des autres hommes à travers son droit aux souvenirs, tout en y refusant les accès à ses souvenirs aux mêmes autres. Le particularisme n’est pas tant le fait d’avoir des souvenirs, mais bien le fait de perpétuer l’entre-soi ; le contraire du prosélytisme. Ce qui n’est pas accessible devient fascinant, voire dérangeant, pour ceux qui s’y voient refuser l’accès. Donc, le Juif perpétue, bien malgré lui, l’antisémitisme d’Amalek, en raison de sa position non-prosélyte : cela même qui lui vaudra cette chasse à l’homme ancestral jusqu’aujourd’hui !
« Faire entendre la parole de l’autre, de celui dont on a étouffé la voix pendant si longtemps : la démarche est essentielle et fondamentale, à condition qu’elle ne soit pas une construction identitaire aussi excluante et haineuse que ce que l’on entend condamner. » Dans le dernier chapitre de son livre, Delphine Horvilleur nous demande de ne pas hiérarchiser les souffrances et les malheurs des uns et des autres, selon leur propre histoire. En cela, elle nous rappelle que la Shoah, le Goulag ou la traite négrière, sont tous des formes horribles de la souffrance que l’homme a dû subir ou fait subir. Cependant, la phrase même de celle-ci nous retourne vers la condition actuelle des Palestiniens dans un pays où ils sont majoritaires et où une minorité exerce sur eux une loi dominante implacable, quitte à les cantonner dans un espace confiné : que d’un autre temps, nous aurions appelé apartheid.
C’est bien là toute la polarité de l’énoncé de l’histoire juive. Est-ce que la racine antisémite moderne ne se trouve pas justement dans cet argument fallacieux et contradictoire ? Ce discours est d’autant plus étonnant qu’au-delà de l’avenir pérenne d’un État Juif, il y va aussi du futur harmonieux des Juifs aux quatre coins de la planète. Comment demande-t-on aux < autres > de nous croire semblables et en même temps faire preuve d’exceptionnalisme. Bref, comment demander une dérogation à la règle que l’on exige des autres ? Voilà tout le combat du Juif moderne qu’Israël lui impose. C’est à se demander si l’antisémitisme n’est pas finalement auto-infligé. Certainement, il appartient à l’Israël et toute la diaspora juive d’y apporter une réponse.
Pour finir sur l’antisémite, je me réfère à la citation de Jean-Paul Sartre « L’antisémite est un homme qui a peur. Non des Juifs certes : de lui-même, de sa conscience, de sa liberté, de ses instincts, de ses responsabilités, de la solitude, du changement, de la société et du monde ; de tout sauf des Juifs (…) c’est l’homme qui veut être roc impitoyable, torrent furieux, foudre dévastatrice : tout sauf un homme. »
Voilà, pour moi, où se situe tout le paradoxe ! Je souhaite que le Juif devienne un homme parmi tant d’autres. Certes, avec ses particularismes, mais pas si exceptionnel qu’il se détache de la communauté des hommes sous le simple prétexte à ne pouvoir oublier.
Deutéronome 25 :17-19
Voilà, résumé en quelques phrases toute la dichotomie, l’ambiguïté, l’incapacité d’oubli du peuple Juif. Dans ses phrases, se retrouve toute la sémantique du peuple Juif. L’interdiction de l’oubli, le droit à l’oubli, le devoir de l’oubli ; toute la sagesse que la nature a donnée à l’homme, c’est justement la mémoire et surtout l’oubli. Cependant, voici un peuple à qui on recommande de se souvenir d’oublier, apportant ainsi une confusion, une contradiction, voire un déchirement.
Comment peut-on se souvenir d’oublier. La mémoire n’aura donc pas de répit ? Qui a le droit à l’oubli : l’offenser ou l’offenseur ?
Le Juif se doit de se souvenir d’être la victime, l’offenser, le souffrant de l’histoire. Quand le monde, le reste, a droit à l’oubli, lui reçoit une autre recommandation : celle de ne jamais oublier ; l’entraînant dans une logique de la peur irrationnelle ; d’une différenciation révélée et vécue.
La perpétualisation des souvenirs millénaires installe dans la durée un statut de victime qui impacte sur la psyché et la personnalité du peuple Juif. Avec le temps, le peuple Juif a développé des troubles psychotraumatiques chroniques ; comme la peur, l’anxiété, la colère, l’angoisse, la dépression, l’apathie, la honte ou la culpabilité.
D’ailleurs, Delphine Horvilleur dit elle-même si bien : « À l’heure où la compétition victimaire fait rage, où tant d’individus ou de « communautés » font des douleurs du passé un appui identitaire, il convient d’être particulièrement attentif au syndrome d’Amalek, qui menace les individus, les familles ou les nations. Amalek s’éveille à chaque fois que la rancœur hurle du passé ; et qu’elle convainque que la mémoire donne plus de droits que de devoirs. » Elle a su effectivement, sinon efficacement résumé toute la pensée d’un peuple sur sa responsabilité et ses interrogations sur « leur particularisme non-prosélyte. » Finalement, le Juif veut se distinguer des autres hommes à travers son droit aux souvenirs, tout en y refusant les accès à ses souvenirs aux mêmes autres. Le particularisme n’est pas tant le fait d’avoir des souvenirs, mais bien le fait de perpétuer l’entre-soi ; le contraire du prosélytisme. Ce qui n’est pas accessible devient fascinant, voire dérangeant, pour ceux qui s’y voient refuser l’accès. Donc, le Juif perpétue, bien malgré lui, l’antisémitisme d’Amalek, en raison de sa position non-prosélyte : cela même qui lui vaudra cette chasse à l’homme ancestral jusqu’aujourd’hui !
« Faire entendre la parole de l’autre, de celui dont on a étouffé la voix pendant si longtemps : la démarche est essentielle et fondamentale, à condition qu’elle ne soit pas une construction identitaire aussi excluante et haineuse que ce que l’on entend condamner. » Dans le dernier chapitre de son livre, Delphine Horvilleur nous demande de ne pas hiérarchiser les souffrances et les malheurs des uns et des autres, selon leur propre histoire. En cela, elle nous rappelle que la Shoah, le Goulag ou la traite négrière, sont tous des formes horribles de la souffrance que l’homme a dû subir ou fait subir. Cependant, la phrase même de celle-ci nous retourne vers la condition actuelle des Palestiniens dans un pays où ils sont majoritaires et où une minorité exerce sur eux une loi dominante implacable, quitte à les cantonner dans un espace confiné : que d’un autre temps, nous aurions appelé apartheid.
C’est bien là toute la polarité de l’énoncé de l’histoire juive. Est-ce que la racine antisémite moderne ne se trouve pas justement dans cet argument fallacieux et contradictoire ? Ce discours est d’autant plus étonnant qu’au-delà de l’avenir pérenne d’un État Juif, il y va aussi du futur harmonieux des Juifs aux quatre coins de la planète. Comment demande-t-on aux < autres > de nous croire semblables et en même temps faire preuve d’exceptionnalisme. Bref, comment demander une dérogation à la règle que l’on exige des autres ? Voilà tout le combat du Juif moderne qu’Israël lui impose. C’est à se demander si l’antisémitisme n’est pas finalement auto-infligé. Certainement, il appartient à l’Israël et toute la diaspora juive d’y apporter une réponse.
Pour finir sur l’antisémite, je me réfère à la citation de Jean-Paul Sartre « L’antisémite est un homme qui a peur. Non des Juifs certes : de lui-même, de sa conscience, de sa liberté, de ses instincts, de ses responsabilités, de la solitude, du changement, de la société et du monde ; de tout sauf des Juifs (…) c’est l’homme qui veut être roc impitoyable, torrent furieux, foudre dévastatrice : tout sauf un homme. »
Voilà, pour moi, où se situe tout le paradoxe ! Je souhaite que le Juif devienne un homme parmi tant d’autres. Certes, avec ses particularismes, mais pas si exceptionnel qu’il se détache de la communauté des hommes sous le simple prétexte à ne pouvoir oublier.
August 19, 2020
I picked this up, not entirely to discover the nature of antisemitism - nobody really wants to know what makes people think such untenable things - but because these are the musings of a very interesting WOMAN on one of the most explosive subjects of our current political and intellectual world.
And, boy was I rewarded!
Horvilleur doesn't shy away from anything. In a concise and eloquent way she thinks her way through (almost) all angles one can approach antisemitism from. She takes historical, religious, nationalist and feminist viewpoints into account, disassebles them and lets them fall together again in new patterns. She references a lot, so that even someone not so well read on the treatises before on this subject can easily follow what she bases her discussions on. But still, she remains delicately philosophical, in that she never tries to present a solution for anything at the end of her findings.
Directly to be put beside Sartre & Co. on your shelf! Brilliant!!
And, boy was I rewarded!
Horvilleur doesn't shy away from anything. In a concise and eloquent way she thinks her way through (almost) all angles one can approach antisemitism from. She takes historical, religious, nationalist and feminist viewpoints into account, disassebles them and lets them fall together again in new patterns. She references a lot, so that even someone not so well read on the treatises before on this subject can easily follow what she bases her discussions on. But still, she remains delicately philosophical, in that she never tries to present a solution for anything at the end of her findings.
Directly to be put beside Sartre & Co. on your shelf! Brilliant!!
January 23, 2024
“Ne sono consapevoli molti intellettuali arabi, fra i quali Edward Said, lui che così spesso affermava che il successo della causa palestinese doveva molto all’identità di coloro con i quali si confrontava. Questo conflitto non avrebbe mai avuto una tale attenzione, diceva, se i nemici non fossero stati gli ebrei.”
In questi tragici giorni di guerra, seguendo il consiglio di un’amica lettrice recupero questo breve ma intenso saggio, scritto da una giornalista e rabbina (fino a due giorni fa manco sapevo che una donna potesse ricoprire questo ruolo, nella religione ebraica) francese, che ricerca nella Bibbia, nel Talmud e nei pensatori di ieri e di oggi le ragioni e le manifestazioni dell’odio e del pregiudizio per ciò che è o viene percepito diverso e difficile da comprendere e accettare. Una lettura naturalmente di parte, ma estremamente significativa e utile a comprendere il mondo che ci circonda.
In questi tragici giorni di guerra, seguendo il consiglio di un’amica lettrice recupero questo breve ma intenso saggio, scritto da una giornalista e rabbina (fino a due giorni fa manco sapevo che una donna potesse ricoprire questo ruolo, nella religione ebraica) francese, che ricerca nella Bibbia, nel Talmud e nei pensatori di ieri e di oggi le ragioni e le manifestazioni dell’odio e del pregiudizio per ciò che è o viene percepito diverso e difficile da comprendere e accettare. Una lettura naturalmente di parte, ma estremamente significativa e utile a comprendere il mondo che ci circonda.
May 4, 2019
Réflexion intéressante, tout particulièrement les explications talmudiques sur le judaisme et l’appréciation de la haine historique à l’encontre des hébreux retranscrit dans le Livre.
Cependant, les réflexions pêchent un peu concernant les différentes formes d’antisémitisme, dès lors les attaques contre les Juifs sont nécessairement l’un et son contraire (féminin et dominateur / confondu et s’excluant du groupe / victime et « bourreau colonialiste »).
La conclusion emprunte à Derrida le caractère indéfinissable du judaïsme, critiquant l’antisémite en ce qu’il fixe l’identité juive alors que les Juifs continuent de se chercher.
Si l’on comprend bien d’un côté la pensée derridienne, elle est de faible poids et assez inopérante face à l’antisémitisme, comme si elle rétorquait : comment peut-on haïr ce qui ne se définit pas?
Cependant, les réflexions pêchent un peu concernant les différentes formes d’antisémitisme, dès lors les attaques contre les Juifs sont nécessairement l’un et son contraire (féminin et dominateur / confondu et s’excluant du groupe / victime et « bourreau colonialiste »).
La conclusion emprunte à Derrida le caractère indéfinissable du judaïsme, critiquant l’antisémite en ce qu’il fixe l’identité juive alors que les Juifs continuent de se chercher.
Si l’on comprend bien d’un côté la pensée derridienne, elle est de faible poids et assez inopérante face à l’antisémitisme, comme si elle rétorquait : comment peut-on haïr ce qui ne se définit pas?
May 23, 2021
Kein einfaches Buch. Das Erklärungsmodell für den Antisemitismus baut auf der Verwobenheit rabbinischer, feministischer und poststrukturalistischer Argumentationslinien auf. Ich gebe zu, ich habe nicht alles verstanden. Es ist auch als Laie und nicht-Jüdin fiel es mir schwer bestimmte Fragmente zu beurteilen. Am meisten genoss ich die Interpretation unterschiedlicher Fragmente der Rabbinischen Literatur im Kontext vom Antisemitismus.
May 21, 2022
An interesting, if slim look at some of the origins of anti-semitism. For such a short treatise this provides a lot of food for thought.
July 24, 2022
Sehr schlaue Überlegungen zum hochaktuellen Thema mit teilweise beklemmenden Perspektiven! Lesen, lesen, lesen!!!
April 16, 2024
Toch te moeilijk Frans voor mij precies. Wel bijgeleerd.
Read
September 30, 2024A quand (!) l'abstraction de ces 'Grands Livres' et de ces textes REDIGES HORS-PROPOS !
June 21, 2025
A small, quick-read which at times was difficult to follow. Nonetheless, I enjoyed reading and learning
July 7, 2025
Interessante, approfondito, colto ma diretto. Da leggere
March 5, 2019
Je ne comprends pas l'utilité de ce livre fort creux. L'antisémitisme est un sujet fondamental et, malheureusement, l'un des moteurs de l'histoire mondiale, et il mérite donc un traitement autrement plus sérieux. Il existe heureusement d'excellents ouvrages qui lui sont consacrés à commencer par celui, encyclopédique tout en étant doté d'une grande hauteur de vue, dû en 2010 au regretté Robert Wistrich: A Lethal Obsession: Antisemitism – From Antiquity to the Global Jihad (non traduit) https://www.goodreads.com/book/show/6... .
May 18, 2023
The book consists of short chapters where Horvilleur exposes in each chapter a different perspective to look at antisemitism.
Some are interesting perspectives, but the author lost me when she went too deep into religious explanations and interpretations. The text wasn’t really enjoyable to read since Horvilleur jumped all too often from one thing to another.
It was mostly valuable for me because I finished reading Emanuel Levinas not that long ago. The text of Horvilleur gives me insight into the roots of his philosophical ideas.
Some are interesting perspectives, but the author lost me when she went too deep into religious explanations and interpretations. The text wasn’t really enjoyable to read since Horvilleur jumped all too often from one thing to another.
It was mostly valuable for me because I finished reading Emanuel Levinas not that long ago. The text of Horvilleur gives me insight into the roots of his philosophical ideas.
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