À l'aube de ses dix-huit ans, Dostoïevski entreprit de déchiffrer le mystère qu'est l'homme. Et lui, qui était-il, à quelles idées croyait-il, quelle était sa foi, sa vision de l'art et de la vie ? Cette sélection d'extraits de son oeuvre de publiciste, en particulier du Journal d'un écrivain (1873-1881), mis en résonance avec sa correspondance, ses carnets et ses récits, esquisse un portrait intellectuel du grand romancier et penseur russe.
avoir pris ce livre au hasard parce que le titre est stylé et en s’attendant a un roman, et ce retrouver avec un livre de citations ⚰️ (je suis très bête)
+ 0,5 ⭐️ Du Dostoïevski quoi. Y a certaines idées que je pensais déjà et il a réussi à les dire d'une façon parfaite : sur les rêveurs ; ceux qui se bercent dans leurs souvenirs sans vivre dans le présent, la peine de mort, l'art, la beauté...
J'enlève une demi étoile pour l'aspect religieux qui prend une place assez conséquente dans le livre. Je ne suis absolument pas religieuse et j'ai un avis vraiment différent du sien. Après, il faut penser au contexte, où la religion avait peut-être une place plus importante à l'époque qu'aujourd'hui.
Pour autant, je suis globalement d'accord avec sa vision, c'est toujours aussi plaisant de lire cet auteur.
Dostoïevski et ses idées qui peuvent sauver un homme, le monde Il parle de tous sujets avec une manière simple et complète En tant que passionnée de sa plume, ce recueil d'extraits littéraires est un must read
"L'art est pour l'homme un besoin, au même titre que manger et boire" - "La beauté est une chose mystérieuse" - "Il faut représenter la réalité telle qu'elle est" - dit-ton. Or cette réalité n'existe pas, elle n'a même jamais existé sur terre, car l'homme n'a pas accès à l'essence des choses, il perçoit la nature telle qu'elle se reflète dans son idée, en passant par ses sentiments; par conséquent, il faut donner davantage de champ à l'idée et ne pas redouter l'idéal" - "Piégés dans le cercle vicieux du mensonge, ils commettent des crimes et court irrésistiblement à leur perte" - "Une question insoluble se pose : est-ce l'homme qui possède du talent ou bien le talent qui possède l'homme ? D'après tous les talents, vivants et morts, que j'ai suivis et observés, il me semble extrêmement rare que l'homme soit capable de maîtriser son don et qu'au contraire, presque toujours le talent tient son détenteur sous son joug" - "Les gens comprendraient qu'il n'est point de bonheur dans l'inaction, que la pensée qui ne s'exerce pas s'éteint, qu'on ne peut pas aimer son prochain sans lui sacrifier son labeur, qu'il est abject de vivre en parasite et que le bonheur n'est pas dans le bonheur mais seulement dans l'effort de l'atteindre" - "Le pédant, en revanche, qui ne quitte jamais son bureau et attend que le développement, le progrès et l'humanité lui tombent tout cuits dans le bec, sans la vie de l'histoire, sans le moindre effort, sans ces détours et ces erreurs qu'il méprise avec autant de grossièreté que d'aveuglement, celui-là est un paresseux indifférent qui a perdu tout son bon sens" - "Il est honteux et vulgaire de préserver la richesse, la grossière concupiscence engendre la paresse, et la paresse engendre des esclaves" - - "Déjà au bagne, j'ai senti que j'étais séparé du peuple, le brigand m'a beaucoup appris" - - "Ainsi [...]contaminai-je toute cette terre qui vivait heureuse et sans péché avant moi. [...] Très vite le premier sang coula : ils s'en étonnèrent, furent épouvantés et commencèrent à se séparer, à se désunir. Des alliances faisaient leur apparition, mais pour s'opposer les uns aux autres." - - - (DORIAN) "Le suicidé est justement le porte-voix passionné de son idée, la nécessité du suicide, ce n'est pas un homme airain (=impitoyable), indifférent. Il souffre réellement, il se tourmente. Pourquoi vivre dès lors qu'il a pris conscience que vivre en animal est répugnant, anormal et insuffisant pour un homme ? Et dans ce cas, qu'est-ce qui le retient sur terre ? Voilà comment cette lucidité l'a achevé" - "[...] Il s'agit d'un besoin de franchir la limite, un besoin de franchir la limite, un besoin d'aller jusqu'au précipice de ses sens éteints, de s'y pencher pour jeter un regard dans l'abîme et - dans certains cas qui sont loin d'être rares - de s'y jeter la tête la première, sous l'effet de l'envoûtement. C'est un besoin de négation en l'homme, parfois sans qu'il la recherche et jusque dans sa vénération, une négation qui porte sur tout, sur ce que son cœur connaît de plus sacré, sur son idéal le plus achevé, sur l'intégralité de ce que son peuple regarde comme sacré, devant quoi jusqu'à présent il s'était toujours uniquement prosterné et qui soudain lui est devenu une sorte de fardeau inssuportable" - "Sa vie, l'homme ne la passe pas à vivre, mais à se composer lui-même il s'autocompose."
Les morceaux choisis sont satisfaisants, et classés par thèmes mais sans trop de continuité ou progression dans un propos. La phrase titre reste selon moi la meilleure citation (et c'est pour cela que j'ai lu le livre en premier lieu).
Je m’attendais à lire une compilation de lettres mais cet bouquin m’a étonné positivement. C’était très agréable d’approfondir un peu plus dans sa pensée et philosophie