L'université québécoise est en pleine mutation. De plus en plus sous le contrôle d'intérêts financiers privés, elle semble peu à peu délaisser le savoir au profit de l'avoir et adopte largement le vocabulaire et la ligne de pensée de l'économie : clientèle, efficience, capital humain, compétence, compétition, rentabilité, investissement, subventions, partenariat public-privé, privatisation, brevet... Des exemples ? - L'Université Mc Gill offre un diplôme de MBA au coût de 30 000$ par année. Il est donc possible au Québec de défier la justice et la loi sans remuer les consciences et l'opinion publique.- Pour des raisons de rentabilité, une institution envisage de fermer le département de philosophie ou de chimie pour offrir des cours de tourisme gastronomique.- Il est désormais facile et courant d'obtenir un doctorat en éducation sans jamais avoir lu Platon, Montaigne ou Rousseau. Une usine à diplôme, l'université ? L'étudiant doit-il être perçu comme un « client » et le fruit de ses recherches un « produit » régulé par les dictats de l'industrie ? Au nom de la rentabilité à tout prix, nous dit Normand Baillargeon, l'université est en voie de devenir le symbole de notre faillite intellectuelle. Autopsie d'une catastrophe en train de se produire...
Teacher at the University of Quebec at Montreal (UQAM) in Education Sciences, he has written many essays on Philosophy. His most famous work is Petit cours d'autodéfense intellectuelle.
Très intéressant de lire un rêveur. Dans ce cri du coeur de l'auteur, il souligne l'importance pour une société de se doter d'une institution universitaire qui fera la promotion de bases théoriques. Il y définit l'université, l'enseignement universitaire et décrit des problèmes criants qui la touchent. Merci M. Baillargeon.