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Comment devenir moins con en dix étapes

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Vous ne pouvez plus voir en peinture votre mec (père, frère, oncle, collègue, patron, ami, plan cul, amant, mari)? Offrez-lui ce livre. Promis : c’est la dernière chose que vous ferez pour lui.Loin d’un traité sur la masculinité ou la nécessité de ne pas être viril, d’une leçon de morale culpabilisante ou d’une nouvelle théorie promettant de révolutionner les relations femmes-hommes, ce livre parle de situations concrètes et quotidiennes que nous traversons tous et propose des solutions ambitieuses et réalistes.

318 pages, Paperback

Published May 12, 2023

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Displaying 1 - 5 of 5 reviews
Profile Image for Guillaume Sley.
55 reviews36 followers
March 1, 2024
Déjà, je suis un mec cis blanc. Je ne me sens pas spécialement légitime de parler de féminisme plus que pour apporter mon soutien aux luttes. Et puis, une autre partie de moi est un peu fébrile à l'idée de dire ou faire des bêtises.

En lisant le livre de Quentin Delval j'ai réalisé que c'était surtout une stratégie d'esquive propre à l'éducation masculine : éviter de se confronter au sujet parce que c'est confortable, ça ne fait prendre aucun risque. Soutenir sans se mettre en danger, sans se mettre en situation de vulnérabilité, sans ouvrir la porte à la remise en question, c'est facile parce que le sexisme n'impacte pas réellement mon quotidien personnel. J'ai tout à y gagner.

Ou pas. Même pas du tout en fait.

Parce que les luttes sont intrinsèquement intersectionnelles. De la même manière qu'il est impossible de lutter pour l'écologie sans parler de lutte des classes, il est tout aussi impossible de parler de lutte des classes sans inclure les luttes féministes, anticolonialistes ou sans antivalidistes.

Pour lutter contre le vieux monde qui ne cesse de nous individualiser, de nous diviser, de nous déconnecter les un.e.s des autres au profit d'une compétition soit disante bénéfique socialement, nous avons besoin de refaire lien, de retisser du collectif, de l'entraide. Nous avons besoin d'un "vivre ensemble" réellement fort, sans oppressions, sécurisant, qui fasse corps socialement. C'est de cette manière que le capitalisme mourra.

Et pour que ce futur désirable advienne, l'esquive n'est pas permise. Le soutien sans implication est au mieux inutile, au pire délétère. Si retisser du lien est capital pour les luttes, alors il est d'autant plus indispensable que chaque personne ai un impact positif sur le collectif.

Faire sa part, donc.
Déconstruire oui, mais reconstruire autrement, surtout.

C'est là que j'ai envie de reparler du livre de Quentin Delval. Si je le trouve important c'est justement parce que ce n'est pas un livre théorique, mais un vrai manuel d'action à destination des hommes (et personnes éduquées comme hommes) qui désirent sortir de l'esquive pour réellement améliorer leurs relations, sans être motivés par la quête de la médaille du parfait allié.

Quentin y aborde le corps, les émotions, l'empathie, les relations H/F mais aussi H/H. Tout plein de sujets hyper intéressants que viennent compléter toute une banque de ressources, liens, et graphiques. Un livre très complet que n'aurai désormais de cesse de recommander à mes congénères masculins.

Si je devais émettre un seul mini bémol, ça serait pour moi son titre. J'ai peur qu'il maltraite un peu trop l'égo de ceux à qui il en bénéficierais pourtant le plus. C'est dommage.

Mais en dehors de ça, c'est un 10/10.
2 reviews
December 23, 2024
Une chose que j’ai souvent déploré concernant la littérature féministe est l’absence de pendant concernant la masculinité. Les théoriciennes (oui car essentiellement des femmes) ont bien mis en lumière tous les déboires du patriarcat. Les femmes se sont emparées de la question et proposent de nouvelles façons d’être pour les femmes et les minorités de genre, pour ne plus vivre sous le joug de ce système. Le problème est ce qui se passe en face : on entend les bruyants masculinistes, certains hommes qui font leur autocritique, mais c’est tout. En tout cas, autant que je sache, il n’y a pas en face la proposition d’un contre modèle pour les hommes hétéros cis-genre qui soit compatible avec une sortie du patriarcat. Non seulement la déconstruction ne se lit qu’en creux de tout ce que le mouvement féministe dénonce, mais la redéfinition de cette nouvelle masculinité reste un impensé chez les hommes. Quentin Delval signe à mon sens un ouvrage pionnier de son genre : un homme « normal » qui propose de le suivre dans sont parcours pour la construction d’un nouveau modèle masculin.

Le livre est construit autour de différents axes sur lesquels les hommes ont à se questionner pour sortir des modèles de masculinité toxique. C’est parfois difficile à lire, bien que le style est très bon (pédagogue et avec la bonne dose d’humour), car ça tape exactement là où il faut, là où ça fait mal. Même pour un public éduqué aux questions de féminisme, on voit tous les angles morts, nos petites lâchetés du quotidien, bien plus nombreuses que ce qu’on peut imaginer qui se mettent en travers. Et on voit qu’en ne restant que dans la majorité silencieuse, persuadé d’être un « mec bien », on peut rater beaucoup. Heureusement, le livre, bien que succinct sur les questions de théorie féministe, peut se voir comme un réel manuel de terrain sur comment mettre en place tout ce qu’il faut pour s’améliorer. Et au-delà de la difficile auto-critique que l’on traverse à la lecture du bouquin, on entrevois également toutes les améliorations que l’auteur a pu observer au cours de son travail sur lui-même, ce qui est d’autant plus motivant. A cela s’ajoute des outils et une bibliographie pour approfondir les questions.

Pour moi, c’est un bouquin à lire (ou à offrir) de toute urgence pour quiconque se réclame allié du féminisme. C’est à la fois une illumination, sous la forme d’un sacré coup dans les dents mais aussi la promesse de relations (amoureuses mais aussi amicales, familiales, professionnelles…) beaucoup plus épanouies.
50 reviews1 follower
September 20, 2024
Intéressant même si par moment ça tourne un peu à la chefferie de projet avec fiches de suivi et rétroplanning à mettre en place. Mais bon, trêve de plaisanterie, ça donne à réfléchir et ça peut aider à se déconstruire sans pour autant se perdre.
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