Sauvage

by Julia Kerninon

Habitée par la passion héritée de son père, qui tient un restaurant réputé, Ottavia rêve de faire de la grande cuisine. Sa rencontre avec Cassio, l’apprenti de son père, est décisive. Mais pour inventer son propre destin, elle doit s’échapper de cette double tutelle.

Plus tard, elle réalise enfin son rêve : monter son propre restaurant. Cependant le passé n’est jamais très loin, et le lien avec Cassio demeure malgré la rupture. Est-elle au bon endroit ? A-t-elle fait fausse route ? Mais Ottavia garde en elle une forme de sauvagerie.

Julia Kerninon a l’art de plonger au cœur des sentiments d’une femme, avec ses aspirations et ses empêchements, en suivant toujours un fil romanesque tendu. Elle campe une héroïne d’aujourd’hui : suivre sa carrière ou fonder une famille ? Comment choisir entre les différentes vies qu’il est possible de vivre et les alternatives qui se présentent ? Comment imposer sa liberté et accomplir son destin ?

Genres: Fiction, Roman, French Literature, Cuisine

304 pages, Paperback

Published August 17, 2023

About the author

Julia Kerninon est née en 1987 à Nantes, où elle vit. Elle est docteure en lettres, spécialiste de littérature américaine. Elle s’est fait remarquer dès son premier roman, Buvard (2014), qui a reçu notamment le prix Françoise-Sagan.

Trois livres vont suivre aux Éditions du Rouergue, dans lesquels elle affirme son talent et déroule son principal thème de prédilection, la complexité du sentiment amoureux.

Reviews

[Tiphaine · Rating 1 out of 5]

profondément ennuyant, il ne se passe pas grand chose le style est pauvre et parsemé de trop de phrases similaires qui pourraient se résumer en une. les personnages sont toxiques et comme dans trop de romans, Ottavia a beau être insupportable elle est aimée de tous et on lui pardonne tout sous prétexte qu’elle est complexe et libre.
des descriptions infinies sur de la cuisine qui n’apporte rien à l’histoire, mais moi je m’en fiche de ta caponata ma belle.

[Sixtine Sellier · Rating 3 out of 5]

J’ai hésité entre 2 et 3 étoiles mais c’est le 3 qui l’emporte car Julia Kerninon a vraiment une belle écriture. Pourtant ses histoires me laissent de marbre et ses personnages me traversent. J’ai du mal à comprendre l’engouement général et l’étiquette de grands romans féministes / d’émancipation, que l’on accole à ses derniers titres. Je ne parviens pas à ressentir de l’empathie ou de l’admiration pour les héroïnes qu’elle construit. Je leur trouve un manque d’épaisseur et de développement psychologique et j’ai toujours l’impression que ce qu’elles vivent ne les touche pas vraiment, et par ricochet, cela ne me touche pas non plus. J’ai fermé ce livre avec un sentiment un peu flou, un avis non tranché… bien écrit, certes, mais peut être un peu plat à mon goût.
Bref, cela ne dépareille absolument pas de son Liv Maria qui m’avait laissée sur la même déception, surtout face aux avis dithyrambiques.
Tant pis, une rencontre manquée !

[Emeline Brun · Rating 5 out of 5]

J'ai eu un peu peur pendant les premières pages car je ne retrouvais pas le souffle de l'écriture de Julia Kerninon que j'aime tant. Ce roman prend le partie d'une écriture du micro détail, des micro actions, de longues listes. On retrouve le même genre de personnages, une femme qui étouffe de son indépendance et de son besoin de liberté, qui navigue difficilement dans sa maternité, les mêmes histoires d'amour tumultueuses, la nostalgie des amours perdus peut etre plus intense encore que dans les autres romans de l'autrice. Malgré tout la magie a fini par opérer de nouveau pour moi, il y a des passages de pure voltige littéraire, des phrases grandioses. Je pense que pour comprendre Ottavia il fait avoir vécu ce déchirement et cette distance avec le monde qui la rendent souvent peu sympathique car trop intense et égoïste, mais putain il en faut des personnages féminins comme ça, qui ne sont pas dans le sacrifice de l'amour ou de la maternité, qui ne sont pas bonnes ou généreuses, qui ont des défauts énormes et qui sont imparfaites et fêlées, parce qu'on le pardonne aux personnages masculins, alors Ottavia merci d'exister et de ne donner aucune réponse facile, merci d'avoir ouvert une nouvelle fenêtre de poésie, de questions, de routes tortueuses et de sujets difficiles.

[Laurelas · Rating 4 out of 5]

Lu juste après Liv Maria et peut-être que j’aurais dû laisser une respiration entre ces deux lectures, tant elles se ressemblent un peu trop. J’ai presque eu l’impression de lire la même substance enrobée différemment.

Après, l’écriture de l’autrice me séduit toujours autant, et certaines phrases me restent en mémoire tant elles ont résonné.

Je ne sais pas si j’ai vraiment apprécié Ottavia, mais j’ai en tout cas apprécié suivre son cheminement, ses doutes, ses désirs et son indépendance. Ses confrontations aussi, avec sa mère notamment, ça m’a beaucoup touchée. Et encore une fois, Julia Kerninon est l’autrice de la fragmentation féminine - elle explore ce que les femmes peuvent être (fortes mais pleines de doutes, mères mais absentes, amoureuses, solitaires, intenses et sauvages.. etc).

Pourtant malgré tout ça, je crois que le livre m’a moins envoûtée que Liv Maria, peut-être parce que je les ai lus trop l’un après l’autre.

Une lecture fiévreuse et intime (encore une fois).

[CamCam’ · Rating 3 out of 5]

La plume de Julia Kerninon est toujours aussi envoûtante, et fait beaucoup réfléchir sur la liberté des femmes.

J’ai bien aimé ce roman qui se lit d’une traite et qui pose des questions très intéressantes, mais je l’ai trouvé un peu long, et je pense quand même être passé à côté du message global malheureusement.

[Moka Aumilieudeslivres · Rating 3 out of 5]

"Tu accordes généralement à tes désirs l'attention que les autres accordent uniquement à leurs besoins."

[Louise Casals · Rating 3 out of 5]

Bof. Des personnages sans profondeur et une héroïne présentée comme libre et indépendante, mais qui n'est jamais évoquée que sous le prisme de ses relations avec des hommes, malgré l'ébauche d'une relation mère-fille trop rapidement évacuée. Dommage.

[Salomé Lambert · Rating 3 out of 5]

3.5 - je n’ai pas aimé la fin

[Mélina · Rating 4 out of 5]

J'aime l'écriture et les thèmes abordés dans les livre de Kerninon en général et celui-ci je l'ai lu en une journée. C'est peut-être ma crise de la quarantaine, mais je me suis sentie interpellée full pin par les émotions vécues par Ottavia. Et, fouille-moi d'où ça sort, je me sens connectée à l'Italie, alors c'etait "perfetto" pour moi, ce joli roman facile à lire.

[Hannah · Rating 5 out of 5]

« Même si je sais qu'on doit accepter la réalité comme elle est, je ne l'ai jamais fait. La liberté qu'on a abandonnée autrefois et qu'on ne nous rendra pas, il faudra la prendre.
C'est tout. »

[Justine Poutre · Rating 3 out of 5]

Malgré cette plume remarquable, je n’ai pas réussi à être totalement captivée par l’histoire, notamment dans la première partie. Même si le roman finit par gagner en force, ce début plus lent a freiné mon enthousiasme.

[Manylecookie · Rating 4 out of 5]

Qui est Ottavia Selvaggio ?
C'est toute la question est explorée dans ce roman. Cette jeune italienne raconte son parcours initiatique, sa quête de soi qu'elle découvre et comprend à travers sa cuisine et les hommes qu'elle a aimés. Un roman sensible et intimiste.
Les paradoxes de l'amour portés par la plume poétique et acerbe de Julia Kerninon.

[Charlotte · Rating 3 out of 5]

Il ne se passe absolument rien dans ce livre. Le style est sublime, certes, c'est du pur Julia Kerninon. Par contre les personnages sont d'une vacuité sans nom, et hormis quelques rares passages particulièrement bien écrits, l'ensemble n'est qu'une immense longueur dont on a hâte qu'elle finisse.

[Jules Simonnet · Rating 5 out of 5]

Si j'avais pu mettre douze, j'aurais mis douze.

[Sarry Martine · Rating 2 out of 5]

Pour ma part pas autant apprécié que Liv Maria que j'avais dévoré.... Ici la lecture est ennuyeuse, elle ne m'a pas transportée, bref déçue jusqu'à la fin.

[Audrey Martel · Rating 3 out of 5]

3,5⭐️
Ça ne passe clairement pas le test de Bechdel mais c’est rempli de belles lignes qui font réfléchir sur nous, sur les autres et sur nos choix.

[Guinebert C · Rating 5 out of 5]

Sauvage porte bien son nom. Une écriture nerveuse qui ne s'embarrasse que de l'essentiel, et une femme qui suit sa passion aveuglément au point de douter. J'ai aimé ce personnage pour tout ce qu'il évoque de sacrifice ou de non sacrifice dans la vie d'une femme. Le refus des choix que la société impose et s'y conformer par amour. Reste que la fin m'a un peu laissée sur ma fin. Je n'ai pas trouvé logique le changement, le bouleversement du regard aussi tôt. Mais c'est un avis tout personnel. C'est un beau livre. À lire.

[Mélanie Roccia · Rating 3 out of 5]

j'ai apprécié découvrir ce personnage: Libre, sans limite, passionné et sauvage.
une femme qui nous partage ses états d’âme. qui vit selon un loi qui n’appartient qu’à elle.
j’ai mis un peu de temps a comprendre le personnes et savoir là où l’écrivaine voulait nous amener. Et j’ai fini par m’attaché à ce personnage.
ce livre m'a quand même fait me questionner sur le liberté, égoïsme, vivre pour soit ou les autres donc jai hésité entre 3 étoiles ou 4.

puis jai choix 3. (mais ce serait un 3.5)

[Nathlit · Rating 4 out of 5]

.
Sauvage nous entraine À Rome, ces petites rues, ces gelateria, ces piazza, trattoria, dans ces quartiers de l'Esquinilo et du Monti où les rues convergent vers la Santa Maggiore.
Oui ça fleure bon l'Italie et sa pure cuisine romaine. L'art de vivre à l'italienne, un certain goût pour la simplicité de vivre.
Ottavia Selvaggio, cheffe, héritière du talent de son cuisiner de père, enivre nos sens, car l'Italie est un pays de sensations, et ici la métaphore est belle, simple, ce personnage jamais ne cède, jusqu'au boutisme "la cuisine" car c'est là qu' elle existe, qu'elle créé, qu'elle vit pleinement l'instant. Les amies oui, les enfants oui, les amours chaotiques oui, Ottavia compose avec cela pour ne pas se perdre , c'est derrière les fourneaux qu'elle s'ancre, elle papillonne peu et si elle se l'autorise c'est pour revenir de pied ferme, derrière les fourneaux.
Ce personnage si féminin, et tourbillonnant, sort de l'imaginaire de Julia Kerninon. Ottavia a un côté 100 À l'heure, ses amours traversent sa vie sans qu' Ottavia ne se laisse rattraper par le sentiment amoureux, Cassio amour de jeunesse et Mentor, sera toujours présent, comme son double masculin. De Bensch, elle ne fera qu'une bouchée de ce critique culinaire, en s'unissant à lui il devient le pere de sa petite famille, tout au plus elle vacille auprès de Clem, et c'est pour mieux redoubler d'ardeur en cuisine. Rien ne détourne Ottavia de son lieu à elle, son restaurant, toute sa vie y converge, sa liberté toujours en ligne de mire.
Ce que j'aime chez Kerninon c'est qu'elle n'en aura jamais fini d'écrire sur être une femme. À bien y réfléchir, à chaque fois que je la lis, j'y retrouve cette écriture marquante et limpide de Buvard, comme une empreinte. Alors qu'emportée par ma lecture, j'en relisais des phrases, des passages pour prolonger l'arrivée de l'inévitable point final. Mention spéciale à la mère d'Ottavia pour son "Même les cochons bronzent" et "les Hommes c'est bien pour avoir des enfants. Après on a le droit de reprendre sa vie" ... Et pleins d'autres phrases dans le même esprit 😏

[Véronick · Rating 4 out of 5]

J'aime beaucoup les oeuvres de cette autrice. Contrairement aux critiques, Liv Maria m'a moins touchée. Il reste que j'aime la qualité de son écriture et les portraits de femme qu'elle dépeint de façon assez captivante.

[lou´ · Rating 4 out of 5]

4.5⭐️ j'ai vraiment ADORÉ le personnage d'Ottavia elle est indépendante, forte et puissante je l'adore

[Elisouchka]

Une recette efficace sur le papier - héroïne de femme libre et forte , milieu de la cuisine, questionnements existentiels, écriture limpide dans un joli décor italien. C’est bien exécuté mais il m’a manqué quelque chose, une saveur particulière qui accrocherait le palais… je suis restée sur ma faim (et j’arrête ici ma métaphore filante comme une mozzarella!)

[Apolline · Rating 5 out of 5]

Julia Kerninon donne toujours de la force.

[Noémie · Rating 4 out of 5]

happée comme toujours par l'écriture de Kerninon. elle a un tel don pour écrire les femmes et leur histoire du début à la fin que la fiction impose malheureusement, tant on voudrait continuer à suivre leurs aventures.
je me suis délectée des plats italiens et du détour parisien, délectée de ce destin de femme qui s'entoure des hommes qu'elle choisit (oui je lis des hétérosexuels et parfois... j'aime ça...)

[Océane Bnd · Rating 3 out of 5]

« « Comme tout le monde, j’espère pouvoir être comprise et aimée. La semaine dernière, dans le bus, j’ai vu écrit sur un panneau Pour assurer votre équilibre, tenez vous, et je me suis demandé si ça suffirait, si c’était aussi simple que ça, et si c’était bien le cas, comment une chose aussi fondamentale aurait pu m’échapper si longtemps.»

[Camille Bulle]

J'ai approché cette lecture avec méfiance, parce que ça se passe à Rome et que ça parle de cuisine, d'amour et de tempéraments forts : je me suis dit 'alleeeez, en avant les clichés'.

Et il faut reconnaître que c'est un peu usé, la cuisine comme moyen d'expression des caractères têtus et bouillants qui ne savent pas communiquer.

Mais bon. Julia Kerninon ajoute d'autres ingrédients dans son livre (ah bah y'a pas de raisons, moi aussi je me vautre dans la métaphore culinaire) : dans Sauvage, elle raconte l'histoire d'Ottavia, une femme qui privilégie sa carrière et ses instincts au détriment de ce qu'on attend d'elle, c'est à dire qu'elle se case et s'occupe de sa famille.
Enfin bref, c'est une femme qui envisage la vie comme un mec et qui cherche à trouver, puis à défendre sa propre recette de la liberté.

Si son écriture est fluide, Julia Kerninon y met un soupçon de piment, juste pour que ça vous gratte là, un peu, dans la gorge.
Elle ne cherche pas à rendre son héroïne sympathique. Ottavia est badass, mais je l'ai pas trouvée attachante, et jusqu'au bout j'ai eu un doute : est ce que c'est parce qu'elle est vraiment désagréable ou est ce que ce sont ses choix qui me dérangent ?

Mention spéciale pour le personnage de Bensch, qui occupe le rôle du père au foyer, et le thème de la littérature abordé à travers lui.

'Quand il passait du temps chez moi, Bensch s'installait dans la chambre pour travailler. Un jour, en rentrant, je l'avais entendu dire à travers la porte "Mais enfin la fidélité n'est pas la question ! La fidélité n'a aucune importance. C'est seulement le sens qui compte. Faire en sorte qu'à la fin, ce soit aussi bon que ça l'était au départ." J'avais poussé la porte, Bensch s'était tourné vers moi, il était au téléphone, je lui avais demandé "De quoi tu parles, exactement ?" Il avait éclaté de rire. "De traduction," il avait dit. "Je parle de traduction avec Adam, un confrère. Il pense qu'il faut traduire mot à mot. Je lui prouve que c'est idiot." J'avais refermé la porte doucement.'

#hellocamsbooks #juliakerninon #sauvage

[Laetitia · Rating 3 out of 5]

A l'aube de la quarantaine, Ottavia se penche sur son passé et tente de trouver les raisons qui l'ont amenée à la vie qu'elle mène à présent. Mariée, mère trois enfants, son foyer ne lui suffit pas. Ce qui la motive et la nourrit à tous les niveaux, c'est son restaurant, qui porte pourtant le nom de son mari, Bensch. C'est autant avec et à l'encontre de son Chef de père qu'elle a monté son propre établissement. C'est avec et contre sa famille et son premier fiancé qu'elle a choisi le métier de restauratrice. Mais c'est le nom de son littéraire de mari qu'elle a préféré pour nommer son refuge, Bensch sonnait mieux que Selvaggio ? Ou est-ce une tentative d'émancipation ?
Ottavia fait resurgir son passé : enfant, jeune fille, adolescente, jeune adulte, mère et "Cheffe de foyer". Elle questionne ces étapes de vie, ses déboires, ses rencontres, ses espoirs et désillusions. Mais comme le chantait Barbara "Que tout le temps qui passe, Ne se rattrape guère...,Que tout le temps perdu Ne se rattrape plus !"
En se retournant vers ses souvenirs, Ottavia essaie-t-elle désespérément de mieux se connaître ? De se retrouver ou de se rencontrer ? Cherche-t-elle à imaginer d'autres vies que la sienne ? La réapparition de ses amours passées va-t-elle l'aider à se trouver ou au contraire, ces hommes vont-ils la perdre ?

"On n’agit jamais pour une seule raison, c’est toujours un écheveau qui nous décide."

J'ai découvert Julia Kerninon récemment, à l'occasion d'un club de lecture et avec Liv Maria. J’attendais sans doute trop d'Ottavia la Sauvage et c'est ce qui explique mon avis en demi-teinte. Le personnage m'a moins touchée que celui de Liv, sans doute qu'Ottavia est un peu trop "dure et orgueilleuse" à mon goût... J'ai été plus émue par les hommes qui gravitent autour de l'héroïne : ses amoureux malheureux évidemment, mais surtout son père incompris.
"Les hommes, c’est bien pour avoir des enfants. Après, on a le droit de reprendre sa vie."
J'ai beaucoup aimé l'idée de lever le voile sur l'idée que les gens se font d'une femme comme Ottavia. A travers des retrouvailles, des lettres, des confidences ou des disputes, elle réussit à percer le mystère de l'image qu'elle renvoie et à comprendre ce qui l'a éloignée de ses amours.

Au contraire de son héroïne, Sauvage est un roman accessible qui se dévore très rapidement (surtout pour les férus de cuisine et de travail !). Le style de Julia Kerninon est travaillé, imagé, entraînant et fluide. Les phrases se mettent au diapason d'Ottavia et de ses humeurs changeantes. L'écriture est tantôt saccadées, tantôt envolées, mêlant listes d'ingrédients et grandes réflexions sur la parentalité, l'amour, le couple et la passion du travail. Les chapitres sont découpés en sous-parties - majoritairement courtes - ce qui rythme bien la lecture, malgré quelques flottements, justifiés par l'histoire. La construction n'est pas tout à fait chronologique mais cohérente avec la narration et les thèmes abordés.

[Océane Bernard · Rating 3 out of 5]

« Est ce que ça veut dire que les femmes ne peuvent pas partir?
Je lui avais demandé un jour.
Je ne crois pas. Je crois que c’est plutôt que ça n’a pas d’importance pour nous, on n’a pas besoin de fuir, on est là mais on est toujours aussi ailleurs, dans nos têtes. »

“ J’avais pensé que je l’aimais, peut-être d’abord parce qu’il m’était tellement étranger, tellement étrange. Je ne savais pas comment il faisait pour vivre avec moi, je ne comprenais pas ce qui était important pour lui, vous pourquoi, mais c’était intéressant de ne pas comprendre. J’avais murmure je t’aime et il m’avait répondu je sais. Avant de m’endormir en cuillère contre lui, pour la première fois j’avais pensé que peut-être, au contraire, il me ressemblait davantage que je ne l’avais pensé jusque-là. »

« Pourquoi j’étais toujours aussi incapable de dire les choses avec honnêteté au lieu de me cacher dans le silence. Pourquoi je ne comprenais pas les choses les plus évidente, les plus capitales. Les gens avaient besoin de limites. Ils avaient besoin de vigilance, pas seulement de tolérance. Ils avaient besoin qu’on veille sur eux, et que des mots soient prononcés à temps. »

« Je n’espère plus sortir intacte de quoi que ce soir. D’aussi loin que je puisse m’en souvenir, le problème n’a jamais été d’obéir aux ordres, seulement de garder du respect pour ceux qui les donnaient.»

« Comme tout le monde, j’espère pouvoir être comprise et aimée. La semaine dernière, dans le bus, j’ai vu écrit sur un panneau Pour assurer votre équilibre, tenez vous, et je me suis demandé si ça suffirait, si c’était aussi simple que ça, et si c’était bien le cas, comment une chose aussi fondamentale aurait pu m’échapper si longtemps.»

« A la fin, il s’agit toujours de deviner, décider, lire, entre les lignes, traduire, essayer. Même si je sais qu’on doit accepter la réalité. Comme elle est, je ne l’ai jamais fait. La liberté qu’on a abandonné autre fois quand nous nous rendra pas, il faudra la prendre. C’est tout. »

[Sally Chan · Rating 4 out of 5]

Mon deuxième livre de Julia Kerninon et je peux dire que j'aime la fluidité de son écriture. C'est comme si on lisait des chick-flicks mais avec beaucoup plus de profondeur. Les thèmes de ceci, la liberté des femmes, la relation entre deux êtres et ceux qui construisent nos identités; sont très bien mélangés avec l'univers de la cuisine. Moi-même qui ne cuisine presque jamais, je vois pourquoi c'est une passion, une carthasis pour certains. Les sujets sont creusés avec intérêt et avec une certaine finesse, comme si on parlait de la dentelle et arrivent à nous invite à y penser.

*Spoiler*
Seul bémol, je trouvais pas très crédible quand Clem n'arrêtait pas de parler comment il l'aime, etc etc. Car après il y avait Cassio aussi qui s'avère un nounours au lieu d'un Marlon Brando. Après un moment, c'était un peu trop. Mais ça passait quand même, dont mes 4 étoiles, car je crois qu'en s'imaginant dans la peau de Ottavia, les lecteurs sont flattés. D'où la partie un peu chick-flick aussi.

L'autre scène que je trouvais pas crédible c'était à la piscine de l'hôtel de Mercure... Déjà, à cette heure-ci, l'accueil ne va pas laisser les gens monter au toit pour nager. Puis elle l'a fait toute nue ... Oui, très crédible pour un hôtel Mercure en plus. Bon, peut-être , comme disait Clem, il gagnait beaucoup dont il a donné un pourboire généreux pour privatiser cet endroit ? Ou c'est juste un hôtel qui s'en fout un peu. Je sais que c'est pas hyper important mais les petits détails comme ça casse un peu la fluidité de la lecture.

Sinon, franchement j'ai passé un bon moment avec ce roman.

[Sylvaine Yvenou · Rating 5 out of 5]

J'avais quitté Liv Maria émerveillée par le parcours de cette femme hors du commun mise en mots et en musique par Julia Kerninon, je referme Sauvage tout aussi enthousiaste.

Ottavia Selvaggio, notre belle italienne, notre belle romaine, a choisi de marcher sur les pas de son père. Elle a repris le flambeau et est devenue une cuisinière hors pair. Il lui a fallu faire un choix, ou plutôt des choix , amours, travail, voyages, travail, enfants, travail .. et maintenant à la la quarantaine est-ce qu'elle va encore se satisfaire d'être la Reine en sa cuisine? ..
Encore une fois Julia Kerninon brosse le portrait d'une femme qui assume ses choix, qui s'assume , qui parfois hésite mais toujours repart de l'avant. Elle est entourée, aimée mais est-ce suffisant pour la combler et satisfaire son éternelle insatisfaction? Va savoir.

Julia Kerninon a la plume facile, alerte, pas de temps à perdre le client en salle attend son plat. Seule remarque j'ai pris au moins 3 kilos à force de saliver à l'évocation de tous ces plats préparés dans la cuisine d'Ottavia . Ah ne me parler pas de la vie de lectrice !!