Asperges sauvages et saké à Tsugaru, lotte de mer de Kazamaura ou nouilles de la destinée aux cascades d’Akame, porc noir à Kagoshima, fête du balaou au port de pêche de Nemuro, voici une promenade savoureuse du nord au sud du Japon dans les pas d’une écrivaine gastronome avec la complicité de son ami, le mangaka Taniguchi. Après les histoires délicieuses d’Un sandwich à Ginza, nous voici invités à voyager de Hokkaidô jusqu’à Okinawa, en passant par les quartiers populaires de Tôkyô, pour un vagabondage culinaire à la découverte d’une spécialité locale, d’un restaurant ou d’un goût singulier comme celui du légendaire bentô aux oursins à savourer sur un banc en gare de Kuji. Un moyen de comprendre aussi le rapport des Japonais à la nourriture : mets de saison, plats de fête, recettes jalousement gardées, destins d’établissements centenaires. Un voyage de dégustation aussi nourrissant pour l’esprit que pour le corps.
"Des boîtes-repas suivant la voie des maku-no-uchi bentōs dans la plus parfaite orthodoxie, chacune des saveurs ayant été élaborée avec soin sans verser dans l'excentricité. C'est justement le plaisir de déguster lentement un maku-no-uchi bentō, bouchée après bouchée, en regardant par la vitre du train, qui fait le charme d'un voyage au Japon."
Pour ce nouveau voyage culinaire et historique aux quatre coins du Japon, je réitère ma généreuse note de 3.5/5 donnée au précédent volume. La traductrice de la version française n'étant pas la même que celle du livre Un sandwich à Ginza, j'ai pu en ressentir quelques légères différences mais sans pour autant que cela ne m'apporte confusion. J'ai d'ailleurs beaucoup apprécié l'ajout de notes en bas de page !
La dimension sociale avec, entre autres, le récit de petits commerces familiaux qui se sont vu mettre la clé sous la porte en raison de l'ouverture de grands supermarchés à Okinawa ; mais aussi la dimension environnementale, avec la mention des terribles dégâts causés par le réchauffement climatique sur l'île d'Hokkaido, sont deux éléments qui étaient davantage mis au devant de la scène dans ce volume. Le livre ayant été initialement publié en 2013, les ravages du tremblement de terre du 11 mars 2011 ont également eu leur part d'importance au cours de ce récit. Une histoire réelle ne peut effectivement pas se dissocier du contexte social dans lequel elle est ancrée.
Enfin, les cartes placées en début de chapitre qui situent les villes sur le territoire japonais étaient à mes yeux un judicieux petit ajout ! De la même manière que les descriptions saisissantes de Yōko Hiramatsu et que les magnifiques illustrations de Jirō Taniguchi, elles permettaient l'immersion totale du lecteur dans l'univers nippon. J'ai cependant la même critique que celle relevée après lecture du premier volume au sujet de la collision entre les pages de bandes dessinées et le texte...
Lo stile asciutto ed entusiasta di Hiramatsu dipinge un altro gradevole viaggio attraverso il Giappone, con le sue tavole e i volti e le storie di chi è seduto ad esse. A volte la rigorosità e meticolosità delle descrizioni sembra farci immergere di meno nella narrazione, ma si tratta solo di una sensazione all'ingresso di un mondo ancora in grado di sorprendere a quasi ogni passo.