Gary Victor (born 9 July 1958 in Port-au-Prince), is a Haitian writer, playwright, and scriptwriter for television and radio. His radio sketches and uncompromising tone of his television series on the manners of the Haitian bourgeoisie, did not fail to make daily waves on the air. He also served as the General Secretary of the Senate of Haiti from 1996 to 2000.
(from Wikipedia)
Romancier, scénariste et journaliste, Gary Victor est né en 1958 à Port-au-Prince. Ses ouvrages sont publiés en France, au Canada et en Haïti. Il a reçu de nombreux prix littéraires dont le Prix du livre insulaire à Ouessant (2003), le Prix RFO du livre (2004). Il est l’auteur d’une œuvre originale acclamée en Haïti.
Il a publié chez Mémoire d’encrier Chroniques d’un leader haïtien comme il faut. Les meilleures d’Albert Buron (récits, 2006), Treize nouvelles vaudou (nouvelles, 2007), Maudite éducation (roman, 2012, en lice pour le Prix Médicis), Collier de débris (récit post-séisme, 2013). Il a dirigé l’ouvrage collectif Je ne savais pas que la vie serait si longue après la mort (nouvelles, 2012) issu d’ateliers d’écriture qu’il a animés et a participé au collectif Haïti-Québec Bonjour voisine (2013, sous la direction de Marie Hélène Poitras).
Son dernier ouvrage paru chez Mémoire d’encrier est Cures et châtiments, qui s’inscrit dans le cycle des polars vaudou, après Saison de porcs (2010) et Soro (2011) mettant en vedette l’inspecteur Dieuswalwe Azémar.
Le livre est intéressant et très bien écrit, mais j’avais de la difficulté lors des passages fantastiques. J’avais l’impression d’avoir passer des pages.
J’ai rencontré Gary Victor au Salon du livre Montréal quelques mois après la publication de ce livre. Son propos sur Haïti lors d’un panel a suscité mon intérêt à découvrir son œuvre.
Ce livre est une tragédie qui met en scène le désespoir qui pousse les gens ordinaires à commettre des actes impensables pour atteindre des buts toutefois légitimes. Certaines scènes sont très lyriques et parfois difficiles à suivre, mais représentatives du folklore haïtien.
Adrien, une jeune garcon avec un simple rêve, celui de devenir violoniste et d’obtenir un violon pour pouvoir poursuivre ses cours avec Monsieur Benjamin, est poussé malgré lui (ou presque) dans l’engrenage du pouvoir de la dictature des années 70. Il est berné plus d’une fois dans l’espoir de pouvoir obtenir la somme demandée pour se procurer son violon et finit par non seulement trahir les siens, mais se trahir lui-même.
Malheureusement, avoir un rêve dans ce pays est une faiblesse qu’on exploite. Est-ce qu’on peut en vouloir à Adrien? Ou à ceux qui ont profité de sa naïveté? Ou à ce pays qui refuse à un enfant un rêve aussi simple que celui d’apprendre à jouer du violon?
Belle découverte au salon du livre suggérée par une jeune fille passionnée de la maison d’édition Mémoire d’encrier. Gary Victor est l’écrivain le plus populaire d’Haïti. Il était bien temps que je le découvre. Pour faire court, c’est l’histoire d’un jeune garçon, très mature pour son âge et doué pour le violon. Malheureusement ni lui ni ses parents n’ont les moyens de lui acheter un violon. Il fera donc tout en son pouvoir pour se le procurer, et cela durant les années les plus sombres du régime Duvalier. Ce qui m’a énormément plu chez cet auteur c’est comment il passe de descriptions véridiques à un réalisme magique, voire fantastique avec une aisance surprenante. La première fois où j’ai pris conscience de ce changement de registre, j’ai dû relire les passages tant j’étais mystifiée. Les premiers chapitres n’annoncent pas de tels changements de style. J’avoue même que j’avais l’impression de lire un livre pour adolescents! Les tontons Macoutes deviennent des forces obscures d’un enfer dignes de visions apocalyptiques. Les corrompus, les pervers sont des nains ou des géants sur échasse, ou des personnages donquichottesques aux perverses obsessions. Ce roman m’a fait penser à Le maître et Marguerite de Boulgakov à cause de son côté fantastique.
Le violon d'Adrien est le récit initiatique d'un adolescent haïtien apprenti musicien prêt à tout pour un violon, un instrument rare dans un pays en proie à la dictature, à la violence et à la pauvreté. Une quête mêlant thriller, leçon de vie et culture haïtienne; ce récit contient des détails à caractère sexuel pouvant heurter les plus jeunes.
Pour ma part,
J'ai adoré ma lecture : captivante et instructive, on ne s'ennuie jamais. Les descriptions sont réalistes, la plume est riche et utilise à l'occasion le créole haïtien en guise d'illustration pour plus d'authenticité. Le récit est fluide, un savant équilibre entre découverte culturelle et leçon de vie.
Car il y a beaucoup d'aspects de la culture haïtienne à observer ici notamment les croyances locales, que je retiendrai à mon sens comme un syncrétisme religieux : un "mix" entre le christianisme évangélique, la phytothérapie et la sorcellerie vaudou héritée du fin fond des âges.
La trame du roman se déroule dans une époque problématique où Haïti est gangréné par l'oppression des "tontons macoutes" à la solde de la dictature présidentielle, vers les années 70, du temps des "gourdes" et du "borlette". Le narrateur y dépeint la pauvreté, la corruption et l'insécurité d'une société au bord de l'implosion où un apprenti violoniste n'y a pas sa place :
« Le violon, c'est pour la musique savante, Adrien. Notre pays est un bateau qui sombre. Il sombrera longtemps avant qu'une main peut-être divine ne le remette à flot. Pendant qu'il sombre, nos femmes et nos hommes ne pensent qu'aux choses les plus triviales qui soient. Je te plains. Tu es perdu dans un monde qui n'est pas le tien. Un petit Haïtien qui rêve de devenir un virtuose du violon ! »
Je n'ai qu'un seul mot pour ce roman de tous les genres riche en actions et en émotions : inclassable.
"Je n’ai pas trop bien compris ce qu’il avait voulu me dire, mais ce que je devinais, c’est qu’il avait besoin de quelqu’un à qui parler. Je l’ai donc écouté attentivement.(...)J’ai toujours été ainsi par la suite. Dans l’impossibilité de déplaire à ceux qui attendent de moi que je leur rende la vie moins difficile, moins compliquée, moins chaotique."
Je viens de finir un livre captivant donc peut être que je suis uniquement en deuil et n'apprécie rien à sa juste valeur. J'ai apprécié l'écriture et le style littéraire, mais plusieurs éléments "fantastiques" mont déplu. Je risque d'oublier ce livre à la fin de l'année.
Un récit émotif. Le personnage principal, Adrien, est attachant. J’aurais aimé pouvoir le serrer dans mes bras lors des moments plus difficiles et le rassurer. Ce livre m’a permis de découvrir la culture d’Haïti et son histoire. Une belle trouvaille !
" Qui ne risque rien n'a rien. Quand on risque tout, on peut aussi tout perdre ; des êtres chers, des choses les plus précieuses désormais impossible à récupérer. On est alors obligé de porter sur ses épaules [...] la douleur dont on est seul responsable."
Lu 2 fois. Lecture qui m’a déstabilisée par ses éléments de réalismes magiques, qui m’ont fait perdre le fils de l’histoire. J’ai dû apprendre à décrocher de mon envie d’expliquer/rationaliser ses éléments et simplement me laisser guider par la lecture !