Quel roman ! George Duroy (plus tard Du Roy) est un beau jeune homme, petit provincial de Normandie qui monte sur la capitale sans fortune. Très vite, ses charmes jouent en sa faveur et il devient un gigolo opportuniste jusqu’à devenir un homme sans scrupule et obsédé par l’argent.
Mme de Marelle, Mme Forestier puis Mme Walter deviennent toutes trois ses maîtresses. Il épouse Mme Forestier peu après la mort de son mari qu’il fini par divorcer. Il compte ainsi épouser le fille de Mme Walter, Suzanne qui n’est alors qu’une jeune femme. Ceci rend Mme Walter rongée de jalousie et de folie. Le thème de la vieillesse est donc assez important dans le livre également. La mère est donc délaissée au profit de la fille.
Même si les histoires d’adultère et de calculs sentimentaux sont important dans le livre il est tout de même important de souligner le fait que Maupassant s’est inspiré de ses expériences personnelles pour écrire ce roman. Il puise son inspiration dans sa connaissance des conquêtes coloniales françaises comme au Maroc, de la montée du journalisme en France ou encore des conflits d’intérêts entre les fortunes parisiennes et l’État. Il y’a également une critique de l’Église comme dans beaucoup de ses autres romans, notamment dans Une Vie. En effet, il ne se marie que civilement avec Mme Forestier pour pouvoir opportunément épouser Suzanne ensuite.
Au début tout est un peu séparé : les hommes sont des compagnons d’affaires et les femmes sont des amantes. Peu à peu, ces deux mondes s’entre choquent ce qui crée des liens à la fois complexes et cyniques. Duroy fait mal aux gens mais est indifférent à cela, profondément obsédé par le succès et l’argent.
Bel-Ami est donc un livre riche en thèmes et en symboles, très intéressant pour comprendre le monde du pouvoir français au 19eme siècle.
Man, I really enjoyed this book from the beginning. The plot moves really quickly, often to the extent that I feel as though certain pertinent details are lost, which is unfortunate. The narrative revolves around this young Frenchman named Georges Duroy, from the countryside, i.e. Rouen. The novel begins with Duroy's move to Paris after fighting in French Africa to pursue a career in journalism. However, having not received a quality education, he struggles initially to compose «échos» for his company, often relying on his best friend's wife to do the job for him. I resonated a little with these struggles, especially given that Maupassant describes Duroy as having what I'd assume to be the stereotypical 19th century looks of a French hotshot. There were even moments of existential crises and reflections made by one of Duroy's peers, Norbert de Varenne, a embittered poet who bemoans the follies of his society, the lack of material pleasure within his life, and the dolorous inevitability of man's mortality. Unfortunately, about halfway into the book, I felt like the novel became kind of telling of Duroy's evolution into a type of Dom Juan, which I don't necessarily have any qualms about, but I felt like it was becoming increasingly impersonal and lacked moral authority. There wasn't any real serious struggle that was seen earlier in the novel, and the story became a continued sequence of mistresses and infidelity without any explicit moral consequences or moments of edification. The ending was honestly so mid I didn't really know what to think, but maybe that's the point: maybe the moral of the story is that often, life is just randomly better for others, often to such an absurd extent, that reason and logic are seemingly absent. At the end of the novel, Duroy ends up becoming a rich head of his journal, and marries this naïve daughter of his final mistress, Mme. Walter. I was struck by a passage where Maupassant describes Duroy as contemplating his success in multiple spheres as an act of divine intervention: «Bel-Ami, à genoux à côté de Suzanne, avait baissé le front. Il se sentait en ce moment presque croyant, presque religieux, plein de reconnaissance pour la divinité qui l’avait ainsi favorisé, qui le traitait avec ces égards. Et sans savoir au juste à qui il s’adressait, il la remerciait de son succès.»
Translation (By me): "Beautiful-Friend, kneeling at the side of Suzanne, lowered his head. At this moment, he felt a sudden epiphany, almost religious, but full of a recognition for the divine which had favored him, and treated him with such respects. And without truly knowing who he was addressing, he gave thanks for the success it had rendered him."
Nonetheless, I have to admit that Maupassant has some of the most readily-digestible language of any French writer I know. The pages flew from one to the next, and the conversations were always heart-racing.
Un livre très intéressant à lire. Le style de Maupassant est très prenant, et les sujets abordés font que le livre a un aspect presque moderne et a très bien vieilli à mon avis. Il porte principalement sur la superficialité de la société de l'époque. Pour la dénoncer, Maupassant introduit George Duroy, un homme initialement perdu et se laissant porter par les événements à la manière d'un Holden Caulfield, et qui finira par grimper les échelons grâce à sa ruse et sa beauté. Sa première rencontre avec sa vieille connaissance Forestier annonce la couleur. Il est invité à rejoindre le monde du journalisme, décrit comme un univers où le paraître et les relations valent mieux que le talent et le travail. Au début de l'histoire, le personnage principal peut paraître sympathique, mais on se rend vite compte qu'il n'a pour seuls objectifs les femmes et le pouvoir. Il se laisse constamment porter par ses émotions: il se fâche contre son ami Forestier à cause d'une remarque et se met en tête de le "faire cocu", il se fâche constamment contre Madeleine après l'avoir épousée, il passe à tabac sa maîtresse Mme Marelle à la fin du livre. Mais malgré l'aspect détestable du personnage, l'auteur parvient à le rendre fascinant à suivre tout du long. Les personnages féminins sont également très intéressants. Madeleine serait sans doute en tant qu'homme, vue comme un politique ou journaliste de génie, mais travaille majoritairement à travers ses maris. Mme Marelle a une relation complexe avec Duroy et lui revient constamment au cours du livre. Madame Walter, pour laquelle Duroy développe une attirance aussi subite qu'éphémère, finit complètement dévastée et est tenaillée entre sa passion et ses convictions morales. L’amour est omniprésent dans le livre, mais il n’est jamais sincère : il est toujours motivé par l’intérêt, la luxure ou l’obsession. Une conséquence logique dans une société fausse et corrompue, que Maupassant dénonce tout au long du roman. Un autre concept revenant souvent est la crainte de la mort. Le poète de Varennes, cynique, est un de mes personnages préférés et a un monologue très poignant sur la futilité de la vie et la peur de la vieillesse, qui angoisse le personnage principal fortement (et moi aussi). La scène de la mort de Forestier est également très stressante, étudiant longuement les états d'esprit successifs du mourant. Ces scènes renforcent le contraste entre la futilité du monde social et la brutalité du destin humain. À la fin, Duroy finit par obtenir tout ce qu'il voulait: un divorce avec sa femme Madeleine qu'il méprise, un mariage avec la fille du riche M. Walter, un poste de ministre à venir, des retrouvailles annoncées avec sa maîtresse Mme Marelle (qu'il avait passée à tabac la dernière fois qu'on l'avait vue). Pas de drame, pas de morale chrétienne du type "l'orgueil précède la chute". Juste exactement ce qui avait été annoncé au début.
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Que dire ? 400 pages sur la vie d’un c***ard, d’un homme à femme, d’un manipulateur, et j’en passe. Un homme se servant des femmes avec qui il couche pour s’élever socialement et être riche.
Je me suis énormément ennuyée en lisant. Le même schéma se répète encore et encore avec à chaque fois une femme différente ce qui rend cela interminable. J’ai aimé la manière dont le journal est exploité, la place qu’il prend dans la narration, puisqu’il est à l’image des personnes qui l’alimentent. L’enjeu autour de l’écriture m’a beaucoup plu. Les situations dans lesquelles Bel-ami se trouvent en deviennent parfois comiques tant elles sont absurdes et organisées. Je doute fort que je serais allée au bout du livre sans ce côté-ci qui permet de renouveler un minimum les arcs narratifs.
!!!! spoiler !!!! La fin m’a également plus. J’aime le fait que Bel-ami revienne toujours à Madame de Marelle, et qu’il garde d’elle une vision simple, finalement la vision qui se rapproche le plus d’une histoire véritable, même si celle-ci reste la maîtresse par excellence. Bel-ami n’a pas l’air de saisir l’amour qu’il lui porte et c’est triste.
Un de mes livres favoris, le personnage principal un véritable co***** dans lequel je ne me reconnais pas. Néanmoins, à chaque fois que j'ai pu lire ce livre, c'est comme si il m'était obligé de le finir, obligé d'écouter les pensées de ce fou pour savoir quelle folie il va bien pouvoir nous faire à la page d'après !
« Dans une société dominée par l’apparence, l’argent et l’ambition, le pouvoir n’appartient pas au plus juste ni au plus capable, mais à celui qui sait séduire et manipuler, fût-ce au prix de l’amour et de la dignité des autres. »
Ainsi, Maupassant nous laisse une leçon amère : Georges Duroy triomphe… mais sa victoire est aussi la condamnation morale de toute la société qui l’applaudit.