What do you think?
Rate this book


Unknown Binding
First published January 1, 1954
L’atrocité de la Lune, l’amertume du Soleil
Tels que les excréments chauds d’un vieux colombier
Mille Rêves en moi font de douces brûlures :
(…)
Doux comme le Seigneur du cèdre et des hysopes,
Je pisse vers les cieux bruns, très haut et très loin,
Avec l’assentiment des grands héliotropes. (Oraison du soir)
– Et tout ce corps remue et tend sa large croupe
Belle hideusement d’un ulcère à l’anus. (Venus Anadyomène)
Et le soir aux rayons de lune, qui lui font
Aux contours du cul des bavures de lumière,
Une ombre avec détails s’accroupit, sur un fond
De neige rose ainsi qu’une rose trémière...
Fantasque, un nez poursuit Vénus au ciel profond (Accroupissements)
Mais, vrai, j’ai trop pleuré ! Les Aubes sont navrantes.
Toute lune est atroce et tout soleil amer :
L’âcre amour m’a gonflé de torpeurs enivrantes.
ô que ma quille éclate ! ô que j’aille à la mer ! (Le bateau ivre)
Je regrette les temps où la sève du monde,
L’eau du fleuve, le sang rose des arbres verts
Dans les veines de Pan mettaient un univers ! (Soleil et chair)
Nous ne pouvons savoir !
– Nous sommes accablés
D’un manteau d’ignorance et d’étroites chimères !
Singes d’hommes tombés de la vulve des mères,
Notre pâle raison nous cache l’infini ! (id.)
Que comprendre à ma parole ?
Il fait qu’elle fuit et vole !