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Québec défiguré (Le): Une géographie de la laideur

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À l’image d’un thérapeute qui, traitant le cancer d’un patient, se livre à la célébration de la santé, c’est en dénonçant les laideurs du monde que cet ouvrage fait l’éloge de la beauté. Alliant les récits personnels à l’interprétation des grands textes de la tradition, il offre en creux une théorie de la laideur et démontre l’importance de remettre les enjeux esthétiques à l’avant-plan de la lutte environnementale. Passant en revue une série d’expériences trop communes, il s’agit de déceler les multiples maux dont souffre l’agrégat dissipé qu’est la ville moderne, de diagnostiquer les laideurs de la campagne devenue un déchet de la ville, de pointer du doigt les laideurs que l’industrie engendre au pourtour des centres urbains, de reconnaître également celles que revêtent les lacs et rivières dont on s’afflige de la dégradation des rives, d’éventer celles des forêts trop belles pour ne pas subir la hargne des spéculateurs et avilisseurs, de dénoncer celles des trop nombreux panneaux routiers insolents que les agences publicitaires disséminent le long des routes et autoroutes, de dévoiler celles qu’engendre la seule présence de touristes piétinant et mutilant les lieux qu’ils prétendent chérir, de démasquer celles des centres de pèlerinage où religiosité populaire et cupidité mercantile font bon ménage. Le Québec défiguré, qui contient aussi de nombreux dessins réalisés par l’auteur, est publié à titre posthume et peut être considéré comme l’ultime cri du cœur d’un amoureux de la Terre.

Paperback

Published June 26, 2023

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Luc Bureau

12 books

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Displaying 1 - 4 of 4 reviews
15 reviews
August 28, 2023
J'ai été plutôt déçu par un livre que j'appréhendais avec une certaine excitation perverse, mon côté doomer qui sortait. J'aurais pu enlever une étoile de plus, mais je suis clément puisque rien du propos n'est carrément erroné et ça fait plaisir de voir un peu de pessimisme dans l'industrie culturelle toujours trop complaisante par peur de choquer. Ça c'est pas mal tout ce qui sort de bon du livre.

Pour le mauvais, d'emblée l'introduction est à jeter. D'abord l'auteur y inscrit une question de recherche bidon à laquelle il ne retournera pas du reste du livre. Via cette question il tente de rapprocher les enjeux environnementaux (pollution humaine causant les changements climatiques, un fait scientifiquement/ empiriquement vérifiable et vérifié) aux enjeux d'esthétisme de l'environnement. Il affirmera même que ce serait scientifiquement prouvable que le laid soit lié aux désastres environnementaux. Ce qui est exclu ici, c'est que la laideur est un constat subjectif, une qualité apposée à un objet ou territoire, et non pas un fait scientifique. On peut trouver que les usines et autres attirails industriels causant beaucoup de pollution sont laids, mais leur laideur n'est pas intrinsèque à leurs émanations.

Pour un court commentaire général sur tout le livre : il s'agit d'observations superficielles, telles que toute personne avec un sens critique de l'esthétique assez aiguisé et un pessimisme non réprimé peut avoir à la vue des territoires mentionnés et décrits dans ce livre. Venant d'un professeur de géographie, je m'attendais à plus de décortiquage des sujets mentionnés, mais il ne dit pas faux pour autant. Également, un trop grand élan de nostalgie occupe ce texte, ça frôle par moments certains stéréotypes conservateurs, "on était donc mieux dans le temps".

Par ailleurs, et c'est là ma critique la plus exhaustive, l'auteur manque cruellement de perspective matérialiste (dans le sens de théorie socio/politico/écono/philosophique du terme, pas du synonyme de consumérisme).
D'abord, il utilise le terme de modernité pour parler de l'époque actuelle et affirmer que c'est l'humanité de cette époque qui est la plus grande responsable de la laideur des territoires, et il stipule que cette époque aurait débuté à la fin du XVIIIe siècle, engendré la révolution industrielle et toutes les quêtes de profits et de productivité. C'est là une double faute : pour parler de l'époque actuelle à n'importe quel moment de l'histoire, il faut parler de contemporanéité, la modernité ayant de toutes autres connotations très spécifiques dans divers domaines, mais, de surcroît, pour parler de l'époque décrite ici aussi précisément, il faut définitivement parler du mode de production capitaliste et non de la modernité dans son sens spécifique. Bien qu'il nomme ce dernier à quelques occasions, c'est toujours de manière désincarnée, décrit comme une dérive quelconque plutôt qu'en tant que fondement socioéconomique dominant des 300 dernières années – comme c'est le cas chez bien des commentateurs sociaux des dernières années d'ailleurs – ce fameux capitalisme "sauvage".
Un autre exemple de son manque de matérialisme est qu'il traite des responsables de l'enlaidissement territorial en tant qu'humanité. Cela oublie le fait que les membres de la classe dominée – la classe ouvrière, prolétaire – constituée de plus de 90% de la population des pays riches, plus de 99% de la population mondiale, ne possèdent pas les moyens de production. À vrai dire ils ne possèdent rien. Ils vivent dans un monde qu'ils empruntent aux dominants, aux possédants, aux dirigeants, aux bourgeois, qui exploitent la classe ouvrière. Ce sont eux les responsables. Et même, ce ne sont pas eux, ce sont les impératifs de la classe capitaliste, bourgeoise, qui les obligent à agir de la sorte. Oui, l'industrialisation est responsable d'une grande partie de l'enlaidissement décrit dans ce livre, mais c'est uniquement par nécessité de maximisation des taux de profits.
Et voila un autre manquement au matérialisme dans ce livre : on y parle de l'appât du gain et de l'avarice comme pêchés à l'origine de la laideur. Ce sont là des comportements humains et individuels, alors que la maximisation du taux de profits n'arbore aucun comportement ni émotion humains, c'est strictement un impératif fondamental par lequel fonctionne le mode de production dans lequel nous vivons actuellement. Les capitalistes font preuve de comportements humains, oui, parce qu'ils sont (au sens littéral seulement) des êtres humains, mais pour ce qui est de leurs pratiques économiques, elles sont faites dans le seul but de répondre aux diktats du système que ces capitalistes servent.
Je pourrais en ajouter encore, mais arrêtons-nous ici avant d'endormir quiconque voudrait lire cette critique jusqu'à la fin.

Pour finir, je tiens à mentionner ici un commandement de rédaction d'essai, qui m'a été inculqué par un prof de méthodologie : Il ne faut jamais faire référence aux exergues dans le texte. Si l'on veut traiter d'une citation dans un texte, il faut inclure la citation dans le texte directement et non en exergue. L'exergue est un univers parallèle au corps du texte, mais l'auteur de ce livre y a fait allusion quasiment à chaque début de chapitre – il y a même un chapitre complet voué à analyser les citations de son exergue.
Profile Image for Trésor de Velours.
159 reviews3 followers
July 17, 2023
Dans cet essai, Luc Bureau, un essayiste-professeur de géographie, tire comme s'il était armé d'un lance-flamme sur notre bêtise en matière esthétique au Québec. Selon l'auteur, la lutte en matière environnementale ne saurait se dissocier de la lutte à la préservation de la beauté. Notre insensibilité devant notre patrimoine (architectural, notamment) et notre manque flagrant d'ambition pour un aménagement du territoire amoureux de celui-ci sont, aux yeux de Bureau, de honteux sacrilèges.

Outre quelques envolées un peu nichées, ce livre est une joie à peine dissimulée pour ceux-celles qui ont la larme à l'œil de voir une route sur le bord de l'eau à La Malbaie, près de la Basilique à Sainte-Anne-de-Beaupré et de constater qu'il existe encore des lieux comme le Boulevard Wilfrid-Hamel.
Profile Image for Jean-Sylvain.
297 reviews3 followers
October 15, 2024
Le Québec défiguré comporte moult informations sur l’enlaidissement de la «poubelle Province». Cet aspect est bien documenté, et constitue la force du texte. Le ton de l’auteur est néanmoins agaçant et m’a donné envie d’en interrompre la lecture à plusieurs reprises. Les figures sont difficiles à lire et la qualité du dessin laisse à désirer.
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