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Je meurs d'amour pour toi

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Peu de femmes artistes ont connu une renommée aussi éclatante que celle d''Elisabeth Vigée-Lebrun. Douée de charme, de beauté et d''esprit, considérée comme une portraitiste de talent alors qu''elle n''a que vingt ans, elle répond aux attentes de la société aristocratique qui se reconnaît dans l''image qu''elle lui prête. Marie-Antoinette la choisit pour peintre officiel. Elisabeth poursuit ainsi sa fulgurante carrière en France jusqu''à la Révolution. Très liée à la noblesse de cour, elle juge plus prudent d''émigrer dès 1789. Elle parcourt alors l''Europe jusqu''en Russie. Partout où elle passe, elle est reçue et fêtée dans la meilleure société. Les commandes affluent. À son retour en France en 1800, elle découvre un monde nouveau dans lequel elle demeurera une nostalgique de l''Ancien Régime dont elle était l''une des égéries. Cependant jusqu''à sa mort, en 1842, elle poursuit son œuvre et tente de maintenir les habitudes de la vie mondaine d''autrefois.

256 pages, Pocket Book

First published September 18, 2008

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Isabelle de Bourbon-Parme

1 book2 followers

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Displaying 1 - 6 of 6 reviews
Profile Image for Manon.
1 review7 followers
January 9, 2011
Élisabeth Badinter, recherchant des informations sur Philippe 1er (*), tomba sur des lettres de sa soeur à l'archiduchesse Marie-Christine d'Autriche. L'étonnement est intense: alors que la cour d'Autriche est des plus strictes, ces deux femmes semblaient entretenir une relation amoureuse. L'écrivaine féministes présente ces 195 billets précédés de notes passionnantes sur un contexte souvent oublié -qui a déjà entendu parlé d'Isabelle Bourbon de Parme, alors qu'elle est l'une des premières princesses philosophes de l'histoire?- dans la nouvelle collection du Livre de Poche, La Lettre et La Plume. Cette dernière a pour vocation de mêler l'histoire et la littérature à travers des journaux intimes ou des correspondances (voir prochaine review des souvenirs de la Princesse de Metternich "Je ne suis pas jolie, je suis pire.", jusque là seul ouvrage de la collection avec les lettres d'Isabelle).

Avec "Je meurs d'amour pour toi..." on ne peut parler d'une correspondance (en tout cas, connue du public) car les réponses de l'archiduchesse Marie-Christine demeurent introuvables. Fait assez frustrant, surtout lorsqu'Isabelle dévoile réellement sa passion à la lettre 45 ("[...] vous me faites tourner la tête : l'amour-propre est pourtant un étrange mal : parce que j'imagine que peut-être vous m'aurez déjà lue ou me lirez bientôt, je suis dans l'état le plus violent, la sueur me coule sur le front, je suis en haleine [...]) ou encore lorsqu'elle lui avoue des "infidélités" (platoniques, évidemment: "En entrant, j'aperçois une demoiselle belle comme Vénus : elle en avait les traits, la beauté et les grâces. Grosse comme un cochon (c'est là qu'on en apprend sur les critères de beauté à la fin du XVIIIe en Autriche, bien que la princesse de fiche des conventions), une large bouche, un nez qui annonce combien elle a d'esprit, des yeux un peu farouche..."

Princesse philosophe, pour plusieurs raisons. Père absent, mère trop peu aimante, grand-père pris de crises de folies, obsédé sexuel et terrorisé par l'enfer, Isabelle eut une enfance, si ce n'est heureuse, qui lui permit de demeurer dans quatre pays. Ces voyages lui firent acquérir une connaissance linguistique dans quatre langues donc, d'où certains passages dans ses lettres complètement incompréhensibles (germanisme retrouvés dans une tournure française, termes espagnols dans de l'allemand, etc...). Elle écrit dès son plus jeune âge (**) et critique le sort des princesses. Pourtant, elle garde la foie (**) et n'abandonnera jamais sa religion. Fin stratège, elle sait en même temps comment mettre toute la Cour a ses pieds et sa belle-mère Marie-Thérèse d'Autriche ne cessera de s'émerveiller devant elle. Quand Isabelle mourira à 22 ans de la variole, elle est sans aucun doute, avec Joseph II et Marie-Christine d'Autriche, l'une des personnes les plus affectées.


Don Philippe de Bourbon (père d'Isabelle) et sa famille, par Giuseppe Baldrighi

A 19 ans, elle se marie avec Joseph II, pour qui elle n'a guère d'amour mais plutôt de l'estime (tiens tiens, ça rappellerait pas un peu La Princesse de Clèves tout ça?). On remarquera qu'avant même de rencontrer sa belle-sœur, elle est déjà fascinée par les échos qu'elle en a. Et lorsqu'elles se rencontrent, c'est le début d'une relation amoureuse (Elisabeth Badinter n'est pas certaine du fait qu'elle soit charnelle, quoique pour ce qui est de "En attendant, je vous embrasse. Pour ce qui est du velours, il ne sera pas trop long" je me demande si elle parle simplement d'un de ses ouvrages en tissu) qui durera trois ans, jusqu'à la mort d'Isabelle.

Bien que certaines lettres relèvent d'une émotion sans faille et de déclarations enflammées, d'autres n'ont pas réellement d'intérêt ("Vous voulez savoir des nouvelles de mon rhume?" Non, on s'en fout.). Ou peut-être celui de découvrir qu'au XVIIIe en Autriche, parler de son "cul bien foireux" ou autres problèmes médicaux ne sont absolument pas tabous.
L'attrait principal du livre et donc de découvrir certains aspects de l'histoire oubliés, et des biographies intéressantes grâce à Elisabeth Badinter (***). Je serais curieuse d'en savoir plus sur l'archiduchesse Marie-Christine maintenant, et plus particulièrement sur sa vie amoureuse avant (le prince de Wurtemberg peut-être, que Mademoiselle de Bourbon de Parme est "au désespoir de devoir citer"), pendant, et après Isabelle...



"À propos, le visage est un peu malade mais votre place favorite ne [l’est pas]", "Il pourrait bien arriver que nous nous embrassions jusqu’à en mourir""Je suis très disposée à vous étouffer à force de caresses"... 



Au fil de mes lectures me vient une question: y-a-t-il eu une période antérieure à la notre, quelque part sur terre, ou l'homosexualité féminine n'a pas été taboue ni même considérée comme contre-nature?

__________________________________________________________________________________________
* Elisabeth badinter, L'Infant de Parme, 2008
** par Isabelle de Bourbon Parme elle-même, Méditations Chrétiennes ainsi que Les Aventures de l'Étourderie, Remarques politiques et militaires et Réflexions sur l'Éducation. 
*** Interview avec E. Badinter sur Agitateurs-Idées.fr


Marie Jo Bonnet, Les Relations Amoureuses entre Femmes du XVIe au XXe siècle, 1995
Profile Image for Julia.
174 reviews17 followers
September 15, 2019
Miss Isabelle Bourbon de Parme was an iconic, romantic and sly scheming lesbian princess... writing heartfelt and funny love letters to her half sister while badmouthing her weak husband... ALL OF THAT centuries before the GOT fandom invented fanon lesbo Margaery Tyrell and I feel so thankful... History is for sure a wonder! I bought this funky little book at a gay library, which makes all of this a thousand times more enjoyable and like... isn’t everything just really, really neat sometimes ?
Profile Image for Amandine.
450 reviews63 followers
April 2, 2012
Relecture (29 mars 2012) : Princesse oubliée et peu connue, Isabelle de Bourbon-Parme a pourtant eu une vie très intéressante, bien que courte. Elizabeth Badinter remédie à cette ignorance dans sa préface très complète : elle n’y développe pas seulement une biographie, mais trace le portrait psychologique de cette femme et l’influence des évènements de sa vie sur son caractère. La lecture des lettres à l’archiduchesse Marie-Christine vient ensuite compléter le tableau et le mettre en mouvement. On y découvre une jeune femme charmeuse et séductrice dans les premières lettres, amoureuse ensuite, parfois jalouse, passionnée, à la santé fragile, tendre et manipulatrice grâce à une bonne connaissance de la psychologie humaine. J’ai beaucoup apprécié ce dernier aspect des lettres et du document intitulé Conseils à Marie : elle y décrit les membres influents de la famille impériale – l’empereur, l’impératrice et son mari, le futur Joseph II – afin que sa belle-sœur sache comment se comporter avec eux pour gagner leur affection et en être bien traitée quand elle ne sera plus là pour la guider. Aux instructions particulières se mêlent d’autres plus générales sur la façon d’être l’amie de quelqu’un, d’une princesse, d’une reine ou de sa mère par exemple. Cela montre une autre facette de cette femme, qui devait sembler bien sage en apparence, mais était très observatrice et possédait une grande finesse psychologique. Par contre, excepté quelques allusions, on apprend peu de choses sur le caractère de l’archiduchesse Marie-Christine dans ces lettres, ce qui peut donc faire regretter l’absence des réponses de celle-ci (et faire espérer qu’on les retrouvera un jour ; il n’y en a qu’une seule dans cette édition). Actuellement, il faut se contenter de celles d’Isabelle de Bourbon-Parme. Sur ces lettres en particulier, il faut savoir qu’il s’agit d’une correspondance quotidienne complète (et non de quelques lettres choisies par l’éditeur) : on y trouve donc de très belles déclarations d’amour, mais aussi des billets pour arranger un rendez-vous et des passages – parfois scatologiques – sur son état de santé ou celui de l’autre. Si le lecteur peut s’y intéresser dans un premier temps, cela peut finir par lasser, comme ce fut le cas pour moi à la fin de ma lecture.

http://minoualu.blogspot.com/2012/04/...

1re lecture (octobre 2010) :
Les lettres d'Isabelle de Bourbon-Parme à sa belle-sœur dont elle était amoureuse (cet amour était partagé) sont parmi les plus belles que j'aie lues jusqu'à présent, bien qu'elles deviennent assez répétitives à la fin. Elles éclairent d'un jour nouveau cette princesse peu connue et étudiée. J'y ai notamment apprécié ses qualités d'observation dans sa lettre de conseils.
Profile Image for Floriane.
56 reviews8 followers
March 27, 2016
Il a fallu effectuer un travail minutieux pour retranscrire cette correspondance, et c'est avec grand plaisir que je l'ai lu. La préface peint fort bien le décor et est très agréable. Mais quelle frustration de ne pas avoir les réponses de Marie-Christine! On aimerait tant en savoir plus sur la nature de leurs relations et leurs pensées...
Profile Image for Arcane(s).
16 reviews
November 12, 2023
Une correspondance très intéressante, renforcée par une préface qui aide à comprendre les subtilités de ces lettres.
Ravi d'avoir découvert cette relation saphique Historique qui a sans doute changé à vie la façon d'être de Marie-Christine.
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