Nul ne peut servir deux maîtres... Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l'argent » (Mt 6, 24). À travers les nombreuses paraboles des intendants, l'Évangile ne se prive pas de critiquer vigoureusement l'asservissement par l'argent et s'oppose à la propriété comme jouissance exclusive, de même qu'il rejette le pouvoir perçu comme maîtrise d'autrui. Selon le Christ, nos biens et nos statuts ne nous appartiennent pas vraiment mais sont des dons à partager. Notre autorité ne légitime pas notre domination mais oblige au service des autres. Dans bien des cas, pourtant, cet enseignement n'est guère accueilli ; pour nombre de chrétiens une foi authentique s'accommode fort bien de privilèges indécents. Comment briser la logique mortifère de l'appropriation et de la privatisation du monde ? S'inspirant des textes évangéliques, Guillaume Dezaunay invite à raviver en nous la soif de justice, à participer à la construction d'un autre régime économique et à déployer une spiritualité de la désappropriation et de la mise en commun. Jusqu'à parler d'un « Christ rouge ». AUTEUR Professeur agrégé de philosophie, Guillaume Dezaunay enseigne cette discipline dans un lycée à Metz ainsi qu'en maison d'arrêt. Il est l'auteur d'un roman publié en 2018 aux éditions Balland : La mort est un problème à résoudre.
Jesus étais il anarcho-communiste ?? La religion catholique est elle révolutionnaire ?? C’est la prémisse que s’est donner Dezaunay dans cet œuvre. Précurseur de la théologie de la libération en France l’auteur y fait la promotion d’un christianisme social, matérialiste et révolutionnaire en alliant écrit biblique et pensée critique. Analyse du système économique et de la propriété privée, des structures sociales et de suprématie en passant par l’antiracisme, le féminisme, l’impérialisme et la lutte écologique, analyse quasi providentielle du conflit israelo-palestinien, tout y est. Lecture proposé par mon beau-père croyant et pratiquant pendant mes vacances familiales en France de 2024. Total sortie de ma zone de confort comme athée pur et dur. Seul bémol une position un peu naïve sur l’état et une invisibilisation de la religion catholique dans l’histoire comme outil du colonialisme. Vraiment une belle œuvre littéraire. Comme l’affirme l’auteur dans cette intéressante citation : « la foi qui ne conduit à aucune acte de bonté et de justice est une foi morte, et celle qui console en détournant de l’existence concrète et matérielle est un opium »