Trois femmes vivant dans la même rue partagent l’obsession du temps qui passe, et le désir d’arrêter le flux fragile des choses. Chacune compense le sentiment aigu du périssable par un désir très fort de bâtir : une famille, une maison, une église. Elles n’ont toutefois aucun moyen de se rencontrer car elles vivent à trois époques différentes. Andreea Răsuceanu part à la recherche de l’âme de Bucarest : ses paysages, son histoire, sa modernité, ses croyances et superstitions. Elle interroge dans une écriture fluide et d’une spéculaire beauté le rapport à la mémoire, et particulièrement au passé, source de la seule intimité véritable entre les êtres. Dialogue entre trois femmes de trois générations hantées par l’absence d’un proche, mais convaincues qu’on peut forger son propre bonheur, Une forme de vie inconnue est un texte entêtant et émouvant, qui happe le lecteur grâce à son pouvoir d’évocation, même au plus fort de l’Histoire. Ce roman sans frontières a redéfini la scène littéraire roumaine par son réalisme existentialiste et mélancolique.
Andreea Răsuceanu est écrivaine, critique littéraire, éditrice. Elle a publié deux romans qui ont obtenu les prix littéraires les plus renommés de Roumanie : le prix de l’Académie roumaine et le prix de l’Union des écrivains. Elle est également chercheuse, auteure de quatre essais de géocritique dont un livre consacré au Bucarest de Mircea Eliade (Éléments de géographie littéraire). Son oeuvre est traduite en espagnol, bulgare et français.
ANDREEA RĂSUCEANU a absolvit Facultatea de Litere a Universităţii din Bucureşti (1998-2002). În anul 2009 a devenit doctor în filologie cu lucrarea Mahalaua Mântulesei, drumul către modernitate. A publicat cronici, interviuri, articole de specialitate în reviste precum: Viaţa Românească, România literară, Observator cultural, Bucureştiul Cultural, Idei în dialog, Dilema veche, Convorbiri literare etc. Este autoarea mai multor traduceri din limba engleză şi prefeţe. Prima ei carte, Cele două Mântulese a apărut la Editura Vremea, în anul 2009. A fost nominalizată la premiile României literare, ale Uniunii Scriitorilor din România şi la Marile Premii Prometheus, secţiunea Opera Prima. În 2013 a apărut, la Editura Humanitas, cartea Bucureștiul lui Mircea Eliade. Elemente de geografie literară, care a fost nominalizată la premiile Uniunii Scriitorilor din România și la premiile revistei Observator cultural. A primit premiul Tânărul critic al anului 2013, în cadrul Galei tinerilor scriitori. Debutul în proză a avut loc în anul 1999, în revista Cuvântul, condusă de Radu G. Țeposu. A mai publicat fragmente de proză în reviste precum Ramuri, Familia, Bucovina literară, Convorbiri literare. În 2011 i-a fost tradusă o povestire, Verișoara, în limba maghiară și a apărut în revista Székeliföld. Bucureștiul literar. Șase lecturi posibile ale orașului e cea mai nouă carte a ei, apărută la editura Humanitas în 2016 și nominalizată la premiile revistei Observator cultural.
Volume
Cărți – autor
Bucureștiul literar. Șase lecturi posibile ale orașului, colecția „Academica”, Humanitas, 2016
Bucureștiul lui Mircea Eliade. Elemente de geografie literară, colecția „Critică literară/Eseu”, Humanitas, 2013; pref. Sorin Alexandrescu
Cele două Mântulese, Editura Vremea, 2009
Cărți – coautor
Bucureștiul meu, Humanitas, 2016
Orașul, Gestalt Books, 2016
Tot înainte!, Editura Curtea Veche, 2016
Bookătăria de texte și imagini 2, Pandora-M, 2016
Cărți, filme, muzici și alte distracții din comunism, Polirom, 2014
Ferestre din București și poveștile lor, Editura Peter Pan, 2015
Avec un peu plus de 90 occurrences dans le texte, Bucarest apparaît, statistiquement, presque toutes les trois pages. C’est incontestablement un véritable personnage du roman. J’aurais pu dire que la ville devient la quatrième FEMME du livre, mais hélas, en roumain il s’agit d’un masculin : symbole fort, car les trois autres femmes de ce roman historique y sont très attachées. D’aucuns, qualifient le livre de monographie historique de la ville de Bucarest plutôt que de roman, et j’aurais tendance à faire pareillement. C’est une monographie du point de vue de personnages qui vivant à des époques différentes où la mort rôde.
La version française de « O formă de viață necunoscută », comporte des notes très utiles, dont notamment cet avertissement du début : « Le texte se déroule à trois périodes historiques distinctes : le XVIIIe siècle, alors que la Roumanie est sous influence turque, divisée en deux principautés, la Moldavie et la Valachie ; la Première Guerre mondiale, où le pays est disputé / occupé par trois armées ennemies – allemande, bulgare, ottomane – ; et l’après-guerre, où la dictature succède très vite au mirage de la Libération. À chaque âge, le pays éprouve les menaces respectives de la peste, des bombes, et de la dictature, tout en conservant ses permanences et, sous le lustre des boulevards commerçants et cosmopolites, l’inaltérable mystère de ses vieux quartiers ».
En effet, Andreea Rasuceanu, a passé son doctorat sur une étude de la rue Mântuleasa à Bucarest. C’est un sujet qui lui tient à cœur et qu’elle maîtrise, comme nous le prouve amplement le livre.
Il y a également, et j’en félicite l’éditeur ou la traductrice qui en ont eu certainement l’idée (en effet, dans l’original cela n’y est pas) deux arbres généalogiques qui établissent les liens entre les personnages et la narratrice.
Je préfère, de loin, le deuxième volet de la trilogie, Vântul, duhul, suflarea, pas encore traduit en français.