"Écrits à des époques et dans des perspectives différentes, ces essais répondent à une même question : comment les privilégiés peuvent-ils penser leur situation ? L'ancienne noblesse a ignoré ce problème : elle défendait ses droits, elle en usait sans se soucier de les légitimer. Au contraire, la bourgeoisie montante s'est forgé une idéologie qui a favorisé sa libération ; devenue classe dominante, elle ne peut songer à en répudier l'héritage. Mais toute pensée vise l'universalité : justifier sur le mode universel la possession d'avantages particuliers n'est pas une entreprise facile. Il y a un homme qui a osé assumer systématiquement la particularité, la séparation, l'égoïsme : Sade. C'est à lui que notre première étude est consacrée. Descendant de cette noblesse qui affirmait ses privilèges à coups d'épée, séduit par le rationalisme des philosophes bourgeois, il a tenté entre les attitudes des deux classes une curieuse synthèse. Il a revendiqué sous sa forme la plus extrême l'arbitraire de son bon plaisir et prétendu fonder idéologiquement cette revendication. Il a échoué. Ni dans sa vie ni dans son oeuvre il n'a surmonté les contradictions du solipsisme. Du moins a-t-il eu le mérite de montrer avec éclat que le privilège ne peut être qu'égoïstement voulu, qu'il est impossible de le légitimer aux yeux de tous. En posant comme irréconciliables les intérêts du tyran et ceux de l'esclave, il a pressenti la lutte des classes. C'est bien pourquoi le privilégié moyen prend peur devant cet homme extrême. Assumer l'injustice comme telle, c'est reconnaitre qu'il y a une autre justice, c'est mettre en question sa vie et soi-même. Cette solution ne saurait satisfaire le bourgeois d'Occident. Il souhaite se reposer sans effort et sans risque dans la possession de ses droits : il veut que sa justice soit la justice. Nous avons examiné dans notre second essai les procédés utilisés par les conservateurs d'aujourd'hui pour valoriser l'iniquité. Notre dernier article est l'analyse d'un cas particulier. Du fait que la culture est elle-même un privilège, beaucoup d'intellectuels se rangent aux côtés de la classe la plus favorisée : on verra par quelles falsifications et quels sophismes l'un d'eux s'efforce à nouveau de confondre l'intérêt général et l'intérêt bourgeois. En tous ces cas, l'échec était fatal : il est impossible aux privilégiés d'assumer sur le plan théorique leur attitude pratique. Ils n'ont d'autre recours que l'étourderie et la mauvaise foi." Simone de Beauvoir.
Works of Simone de Beauvoir, French writer, existentialist, and feminist, include The Second Sex in 1949 and The Coming of Age, a study in 1970 of views of different cultures on the old.
Simone de Beauvoir, an author and philosopher, wrote novels, monographs, political and social issues, essays, biographies, and an autobiography. People now best know She Came to Stay and The Mandarins, her metaphysical novels. Her treatise, a foundational contemporary tract, of 1949 detailed analysis of oppression of women.
Me hacía falta una lectura así, donde se despotrique contra las falacias del mundo y de su configuración en la manera en la que la siento yo y se haga un eco de esa sensacion y me sienta escuchada y que alguien más ve esas contradicciones estúpidas que nos rigen.
"La burguesía cree en la ciencia y sus ideólogos la impugnan. Los burgueses se interesan fuertemente por su existencia empírica, pero sus moralistas la desdeñan en beneficio de lo Trascendente, y exaltan la muerte. La burguesía quiere que se le fabriquen espejos para contemplarse, pero exige que sean espejos deformantes."
Me sorprende que en la biblioteca de donde saqué en préstamo este libro haya más de una docena de ejemplares y que ninguno de ellos hubiera sido sacado en más de un lustro.
El libro es un revulsivo mental. Cuestiona la mentalidad derechista hasta la médula. Sin caer en enciclopedismos como el libro de Lukacs, quien estudió el irracionalismo alemán, de Beauvoir se va a la yugular de las tesis sostenidas de manera compartida por las derechas de su época (sin embargo, yo diría que sus ataques se extenderían a nuevos movimientos como los de la Alt Right o los de círculos tradicionalistas). Demuestra la filósofa francesa las contradicciones en los postulados de los diversos movimientos de la Derecha; ataca su culto por la violencia, la sangre y por la pluralidad. Al final, para de Beauvoir, las élites intelectuales de la Derecha son sólo el producto de una clase burguesa otrora dominante. Y eso explicaría sus perversiones mentales, su falta de juicio y su culto por el misterio.
Para la gran autora feminista (como para el resto de los marxistas filosoviéticos de su época) el capitalismo tenía los días contados y por eso su júbilo ante el advenimiento de un mejor tiempo para la humanidad se deja sentir en la conclusión de este juicioso libro.
Escrito desde el prejuicio, lleno de estereotipos. Conclusiones erradas para justificar la ideología de autora. Confunde liberalismo austriaco con tradicionalismo como si fuera lo mismo dotándoles con las mismas etiquetas. ..y parte de un socialismo utópico en su cabeza frente a un capitalismo real. Que compare socialismo real con capitalismo real.