Διακρίνουμε την παλαιολιθική θρησκεία μόνο μέσα σ' ένα αμυδρό ημίφως. Το μόνο πράγμα που θα μπορούσαμε να υποστηρίξουμε, εκτός από μια γενική αρχή συμπληρωματικότητας μεταξύ μορφών με διαφορετική σεξουαλική αξία, είναι ότι οι παραστάσεις καλύπτουν ένα σύστημα εξαιρετικά πλούσιο και πολύ πιο πολύπλοκο απ' ότι φανταστήκαμε. (ΑΠΟ ΤΗΝ ΠΑΡΟΥΣΙΑΣΗ ΣΤΟ ΟΠΙΣΘΟΦΥΛΛΟ ΤΟΥ ΒΙΒΛΙΟΥ)
André Leroi-Gourhan was a French archaeologist, paleontologist, paleoanthropologist, and anthropologist with an interest in technology and aesthetics and a penchant for philosophical reflection.
Dans le livre, l’auteur se pose la question « Est-ce qu'il a existé une forme de religiosité, religion chez les Anthropiens paléolithiques ? » Avant d’aborder ce thème central, une définition cohérente des mots « religiosité » et « religion » nous semble indispensable. Nous avons retenu plusieurs définitions qui sont plus ou moins complémentaires.
D’abord comme définition personelle je propose : « La religion est l'ensemble d'actes effectués par un individu ou un groupe d'individus résultant et témoignant d'une croyance en une force plus forte que lui-même. Tous les actes reviennent aux tentatives de rendre favorable cette force inconnue et redoutée en espérant qu'elle ne se tourne pas contre lui. »
Herman De Dijn, professeur philosophie à l’Université Catholique de Leuven (KUL), fait apparaître le mot « transcendent » dans sa définition de religion. Le « transcendent » représente ce qui est plus fort que l’être humain, ce qui ne peut pas être expliqué, ce qui « dépasse » la conscience de l’homme. Selon lui, la religion fait partie des trois intérêts principaux de l’être humain : l’intérêt de manipuler le monde, l’intérêt de connaître et l’intérêt de donner du sens aux choses de tous les jours. C’est dans le dernier intérêt que s’inscrit la religion, notamment la force d’honorer le « transcendent ».
Dans le livre, ces définitions sont complétées d’autres aspects. Tout d’abord, aucune distinction est faite entre religion et magie, faute de matériaux réellement fondés pour établir une séparation. Le sens même du mot « religion » est très restreint dans son usage. Il est simplement fondé sur les manifestations de préoccupations paraissant dépasser l’ordre matériel. L’auteur continue : « La religiosité n'est pas faite que de religion, mais elle entraîne d'un bloc tout un cortège de faits physiologiques et psychologiques qui créent un champ émotionnel dans lequel l'explication rationnelle n'a pas la première place. »
Ensuite, l’inhumation volontaire et si possible rituelle est considérée comme le grand argument de bataille pour ou contre la religion. Il est certain que le fait d’enterrer un corps constitue une forte présomption en faveur d’idées sur la suite d’une vie au-delà de la mort apparente. Néanmoins, certains auteurs ont discuté pour établir la distinction entre une sépulture sans idée religieuse et une sépulture impliquant l’idée de survie. A l’autre côté, l’abandon pur et simple du corps ne signifie pas forcément l’absence d’idées sur la survie.
Vite, on se rend compte que une définition cohérente et complète est difficile à faire et c’est justement ceci qui est nécessaire pour la construction d’un raisonnement fondé. Ces réserves faites, il n’y a aucune raison valable pour dénier aux Anthropiens paléolithiques des préoccupations de caractère mystérieux, ne serait-ce que parce que leur intelligence, de même nature sinon de même degré que celle de l’homo sapiens, implique la même réaction en face de l’anormal, du « transcendent ».
Pour démontrer la présence ou l’absence d’une pensée religieuse dans le Paléolithique, l’auteur s’appuie sur différentes disciplines : la zoologie (le culte des ossements), l’anthropologie (les pratiques mortuaires), la technique et l’art.
La contrainte la plus importante, qui distingue nettement l’historien du préhistorien, c’est que le dernier détruit son document en le fouillant. Les sources sont si modestes et si fragmentaires qu’il est obligé de recourir à des impressions pour exercer sa critique. Il en résulte une minceur des conclusions, pas du tout attirante pour un public qui cherche des histoires fantastiques et sensationnelles.
Au lieu de se laisser conduire par l’imagination, l’auteur a priviligié l’énumération bibliographique des arguments qui peuvent révéler une pensée religieuse au Paléolithique. Il les a complémenté avec des hypothèses et là où possible des réfutations.
Le culte des ossements a beaucoup alimenté la fantaisie des préhistoriens. L’hypothèse « religieuse » était évidente et facile. Néanmoins, la théorie de la conservation différentielle a gâté le plaisir. L’ordre de la dégradation physico-chimique des cadavres aboutit à une conservation préférentielle. Les débris les plus dûrs, les plus séchés et par conséquent les plus résistants à la dégradation persistent au long de l’histoire, ce qui est souvent confondu avec une sélection intentionnelle, un argument excellent pour la pensée religieuse.
Quoique différents malentendues aient ainsi été éclaircis, quelques exemples pas élucidés demeurent : les carcasses jetées en vrac de plusieurs loups, les dépôts intentionnels de cailloux sphéroïdes, de silex, de dents de mammifères et d’os, le squelette d’enfant néanderthalien parmi cinq massacres de bouquetins en cercle, … Il suffit de combiner l’élément « os », un mot lugubre qui évoque une atmosphère « transcendant », avec le mot « cercle », un mot réligieux et même associé avec la sorcellerie, pour aboutir à un « rituel ». Il y a peu d’effort à faire ensuite pour imaginer les Paléolithiques dansant en rond avec des cris aigus autour des crânes des colosses décimés.
Ainsi de nombreuses découvertes ont d’abord été « gonflées » pour ensuite être réfutées par un argument logique. Qu’est-ce qui nous reste finalement par rapport à la question centrale ? Rien de consistant ne peut être retenu, sauf l’hypothèse qu’il y avait un certain respect pour le fauve et pour les cadavres, ce dernier relevant du souci religieux de ne pas éparpiller les dépouilles.
Les pratiques mortuaires ensuite n’ont pas non plus échappé à l’attention des préhistoriens. Après tout, tout ce qui touche au squelette de l’homme exerce sur eux une profonde impression et c’est le domaine où l’on voit le vrai et le faux se mêler avec la plus franche indifférence. Par exemple, la grande proportion des mâchoires inférieures d’hommes fossiles par rapport au reste du squelette a donné naissance à l’hypothèse du « culte des mandibules ». Malheureusement la statistique vient perturber cette théorie en démontrant qu’aussi ici le phénomène de conservation différentielle s’impose. En comparaisant la dégradation des Néanderthaliens d’Europe avec différents animaux comme le loup, l’hyène et le renard, des ressemblances se révèlent. La mandibule apparaît comme l’une des plus rebelles à la corrosion. Il faut donc, ou bien considérer que les Néanderthaliens ont suivi le même processus de désintégration que les carnivores, ou bien prêter aux renards actuels une dévotion spéciale à l’égard des mandibules de leurs ancêtres. Qui sait-le ? En tout cas, le contraire n’a pas encore été prouvé.
Cependant, il reste quelques exemples positifs comme un fragment de mandibule d’enfant percé d’un trou de suspension et un crâne féminin compléte avec deux plaquettes d’os taillées, simulant les yeux.
Le cannibalisme comme pratique mortuaire, quoique son existence ait été démontrée par plusieurs arguments, ne révèle pas un contenu religieux, à moins qu’on ne découvre un jour des faits vraiment probants.
L’inhumation volontaire et si possible rituelle est le grand argument pour ou contre la religion paléolithique. L’argument n’est pas très exclusif parce que, comme on avait déjà dit, l’abandon pur et simple du corps ne signifie pas forcément l’absence d’idées sur la survie. Pourtant, quelques faits positifs s’y ajoutent. Une analyse statistique montre qu’apparemment les Néanderthaliens laissent entrevoir des préoccupations non techniques, comme les tas de sphéroïdes, l’ocre et les objets curieux de sorte que la balance doit pencher positivement dans le sens de véritables pratiques funéraires.
Rappelons-nous quelques objets qui nous font penser à la présence d’une religiosité. D’abord, l’ocre, la matière première des peintures pariétales, est considérée aussi comme ayant servi à colorer les tombes, à peindre les corps des vivants, à symboliser de manière générale le sang et par conséquent la vie, celle du mort en particulier. Apparemment il s’agissait d’une substance d’emploi très courant.
Ensuite, l’apport volontaire d’objets de forme mystérieuse, comme les fossiles de gastropodes et de polypiers sphéroïdes constitue le premier témoignage qu’on ait de l’intérêt porté par l’homme aux formes insolite. C’est en quelque sorte l’introduction lointaine à l’art figuratif. En ce qui concerne les nombreux coquillages retrouvés dans les habitats des Anthropiens paléolithiques, on sait qu’ils constituaient des éléments de parure. On ne possède que très peu d’indications sur le sens qui leur était attribué hors de leur valeur esthétique. Ce qui est plus frappant est la grande similitude de forme qu’on retrouve entre les croches de cerf, les littorines et de nombreuses perles d’os ou d’ivoire qui peuvent avoir été des imitations des uns ou des autres. Mais comment interpréter les mosaïques rectangulaires de petits galets et les boules d’ocre rouge entourant un objet ? S’agit-il de restants de rites, de cérémonies ? Peut-être, ces questions resteront sans réponse puisqu’il s’agit de gestes et paroles qui ne se fossilisent pas.
En effet, à partir du Paléolithique supérieur une étape nouvelle est ouverte à l’humanité, celle de la figuration graphique. Avant d’aborder ce thème il faut qu’on se mette d’accord sur le fait que la discussion est mal fondée si l’on sépare l’artiste, qui ne créerait que des formes, de l’homme religieux qui ne représenterait que des dieux. Même dans les œuvres les moins figuratives et les plus dénuées de contenu religieux, l’artiste est créateur d’un message. Il exerce à travers les formes une fonction symbolisante qui perce ailleurs dans la musique ou le langage.
Une première chose très frappante est l’effet du déterminisme. Le sens apparent des images ne semble pas avoir varié de 30.000 à 9.000 avant notre ère. A niveau culturel équivalent, les mêmes manifestations apparaissent.
Qu’est-ce qu’il nous reste encore de la religion au Paléolithique après toutes ces réfutations et explications matérielles ? Ce livre (et cette fiche de lecture), ont-ils été capables de répondre à la question centrale : « Les Anthropiens paléolithiques, ont-ils connu un sentiment religieux ? ». Le poids des conclusions et des preuves est faible. En tout cas, je répète une phrase que nous ne pouvons pas perdre de vue : « Il n’y a aucune raison valable pour dénier aux Anthropiens paléolithiques des préoccupations de caractère mystérieux, ne serait-ce que parce que leur intelligence, de même nature sinon de même degré que celle de l’homo sapiens, implique la même réaction en face de l’anormal, du « transcendent » ».
Que l’extraordinaire ait été perçu nous semble clair. Il établit une forte présomption en faveur de la conception d’un surnaturel, mais probablement pas au sens où nous le concevons depuis des millénaires.
La complémentarité entre les sujets dans l’art pariétal, appelée « la clef de la symbolique paléolithique » me semble un peu « forcée ». Ne s’agiterait-il pas plutôt de la représentation des besoins de bases de l’être humain ? La pyramide des besoins de Maslov indique qu’au fur et à mesure qu’une société se développe, d’autres besoins que les besoins de base (nourriture, protection et sexe) émergent. Tout en bas du pyramide, dans les sociétés « primitives », les besoins de base dominent. La caverne, le cheval, le bison, l’homme et la femme, n’est-ce pas une belle représentation des soucis présents dans les pensées des Anthropiens paléolithiques ?
Néanmoins, l’auteur continue : « La seule chose qu'on puisse avancer, hormis un principe général de complémentarité entre des figures de valeur sexuelle différente, c'est que les représentations couvrent un système extrêmement complexe et riche, beaucoup plus riche et beaucoup plus complexe qu'on n'avait imaginé jusqu'alors ». N’avançons pas notre jugement de valeur. En tout cas, je ne suis pas convaincu. A l’autre côté, il nous faut faire face au fait que même s’il n’est pas facile d’en démêler les éléments, nous en retrouvons la syntaxe, identique, sur toute l’aire de diffusion de l’art pariétal.
En conclusion, les dents d’animaux, les coquillages, les pendeloques de matière osseuse ou de pierre, l’inhumation volontaire, l’ocre, … constituent une catégorie importante d’objets ou de rites dont le sens religieux ne semble pas faire de doute, mais dont la valeur exacte reste assez hypothétique.
Finalement, avant de continuer la recherche, n’oublions pas se poser la question « S'agit-il de prouver que le préhistorien a de l'imagination ou de constater que son sauvage prédécesseur avait un cadre de pensée solidement construit ? »
في هذا الكتاب الصغير افكار واقعية عن دين إنسان ما قبل التاريخ بدون مبالغة بالاراء والنظريات التي توسع الفكر الديني لتلك الفترة بأكثر مما يحتمل متخذة من وثائق قليلة جداً لا تصمد أمام المقارنة والنقد ولا تتكيف جيداً مع الدور الذي يراد لها أن تلعبه ويمكن لمجاميع إنسان بكين والفكوك السفلى ودمية الكهوف ان تقبل تفسيرات عديدة مغايرة للممارسة الدينية كذلك عبادة الدببة، من بين كل هذه الوثائق الغامضة يبقى القليل من الوقائع التي لا تقبل الجدل وشواهد على وجود دفن . تطرق هذا الكتاب إلى كل من ( عبادة العظام، عبادة الدب، الممارسات الجنائزية، عبادة الفكوك السفلى، الجماجم المنعزلة، اكل لحم البشر ) بشكل مجرد عن أي مبالغة في التفسير .
الترجمة سيئة نوعا ما ويصعب فهم بعض الجمل والمقاطع, ومن ناحية مضمون الكتاب فهو اقرب لفن ماقبل التاريخ ورسوماته , فكما ذكر الكاتب فمن الصعب جدا التكهن بدين انسان ماقبل التاريخ من الاثار المجردة الموجودة حاليا. كما صور الكاتب صعوبة ذلك بكائن فضائي يجد صليب وكأس مقدسة ويراد منه تصور الديانة المسيحية !!
Autor rozważa realistycznym okiem badacza różne teorie odnośnie religijności ludzi paleolitu. Polecam zapoznać się z wnioskami pana Andre Leroi-Gourhana. Poszerza myślenie o naszej historii
Leroi-Gourhan's work may be quite old, but it was refreshing to read. Among the many books and articles written on prehistoric shamanism and magic, this book stands out because the author tries to be as objective as possible and challenges different theories. He analyzes some significant prehistoric artifacts and questions their religious character by trying to find very objective and even mundane uses for them.
Toujours très intéressant, une bonne base pour connaître les grands sites de l'art rupestre. Mais à remettre en perspective car les données sont déjà datées. En ce qui concerne les religions de la préhistoire, il s'agit finalement plus d'un prétexte à présenter les faits symboliques connus à l'époque qu'une analyse sortie de l'imaginaire de possibles religions au paléolithique. En ça, Leroi-Gourhan est super !
Il miglior libro a disposizione sulle religioni della preistoria. Leroi-Gouran con precisione, serietà, scientificità vi presenta e demolisce le assurde teorie su culti delle mandibole, degli orsi e altre assurdità varie.