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Alberto Giacometti
Alguns dos mais belos textos sobre arte moderna foram escritos sobre a obra de Alberto Giacometti (1901-1966), entre os quais os dois ensaios de Jean-Paul Sartre (1905-1980) apresentados nesta A BUSCA DO ABSOLUTO e AS PINTURAS DE GIACOMETTI. Eles foram publicados originalmente em periodicos, por ocasiao de exposicoes de Giacometti em 1948 e 1950. Desde entao, esta e a primeira vez que sao reunidos num unico volume.
- GenresArt
80 pages, Paperback
First published January 1, 2012
66 people want to read
About the author
Jean-Paul Sartre
933 books12.9k followersJean-Paul Charles Aymard Sartre was a French philosopher, playwright, novelist, screenwriter, political activist, biographer, and literary critic, considered a leading figure in 20th-century French philosophy and Marxism. Sartre was one of the key figures in the philosophy of existentialism (and phenomenology). His work has influenced sociology, critical theory, post-colonial theory, and literary studies. He was awarded the 1964 Nobel Prize in Literature despite attempting to refuse it, saying that he always declined official honors and that "a writer should not allow himself to be turned into an institution."
Sartre held an open relationship with prominent feminist and fellow existentialist philosopher Simone de Beauvoir. Together, Sartre and de Beauvoir challenged the cultural and social assumptions and expectations of their upbringings, which they considered bourgeois, in both lifestyles and thought. The conflict between oppressive, spiritually destructive conformity (mauvaise foi, literally, 'bad faith') and an "authentic" way of "being" became the dominant theme of Sartre's early work, a theme embodied in his principal philosophical work Being and Nothingness (L'Être et le Néant, 1943). Sartre's introduction to his philosophy is his work Existentialism Is a Humanism (L'existentialisme est un humanisme, 1946), originally presented as a lecture.
Sartre held an open relationship with prominent feminist and fellow existentialist philosopher Simone de Beauvoir. Together, Sartre and de Beauvoir challenged the cultural and social assumptions and expectations of their upbringings, which they considered bourgeois, in both lifestyles and thought. The conflict between oppressive, spiritually destructive conformity (mauvaise foi, literally, 'bad faith') and an "authentic" way of "being" became the dominant theme of Sartre's early work, a theme embodied in his principal philosophical work Being and Nothingness (L'Être et le Néant, 1943). Sartre's introduction to his philosophy is his work Existentialism Is a Humanism (L'existentialisme est un humanisme, 1946), originally presented as a lecture.
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Community Reviews
Displaying 1 - 3 of 3 reviews
November 16, 2015
Selon Sartre, Giacometti incarne l'artiste existentialiste, à mi-chemin entre l'être et le néant, à tel point qu'il le désigne, dans la peinture tout comme la sculpture, comme étant "l'homme qui est parvenu à peindre le vide".. et lequel "en pétrifiant le plâtre, il crée le vide à partir du plein."
Sartre et Giacometti partagent des préoccupations similaires: la quête des origines; l'existence; l'importance du corps; l'«ancrage dans le monde » de l'être humain; ou encore la dimension «indécomposable et indivisible » du visage...
La distance joue un rôle central dans la représentation artistique. Ainsi, il incombe à l'artiste, tout comme le spectateur, le devoir d'isoler son objet représenté pour saisir sa signification, savoir le voir à distance de son contexte, dans sa singularité. En écartant la perspective classique, Giacometti a voulu sculpter "l’apparence située et non plus l’être", sculpter l'apparence pour atteindre l'absolu... à la vision comme à l'esprit, ses sculptures restent ainsi indivisibles et lointaines même si on les touche du bout des doigts.
En fait, les œuvres ne sont pas statiques mais se modifient à la perception. L'enjeu est alors de surpasser la problématique de l'infinité d'apparences, de représenter l'homme tel qu'on le voit, à la distance juste: "approchez-vous, tout se brouille, s'aplatit et disparait; éloignez-vous, tout se recrée et se reproduit".
Selon la vision sartrienne, Giacometti ne sculpte pas des «sujets », mais la distance qui nous en sépare:
« À ses personnages de plâtre il confère une distance absolue comme le peintre aux habitants de sa toile. Il crée sa figure "à dix pas", "à vingt pas", et quoi que vous fassiez, elle y reste. Du coup la voilà qui saute dans l’irréel, puisque son rapport à vous ne dépend plus de votre rapport au bloc de plâtre : l’art est libéré.»..
Ainsi, si Giacometti serait parvenu à sculpter l'homme à distance, tel qu'on le voit, à travers ce que Sartre conceptualise par "la distance absolue", c'est parce qu'il avait renoncé à sculpter l'Homme en soi, en son essence.
La préoccupation de Giacometti est de sculpter l'être sans le figer, "faire un homme avec de la pierre sans le pétrifier", le faire exister comme une totalité absente tout en le rendant présent matériellement, la matière étant la marque indélébile de son appartenance au monde.. Par conséquent, ses sculptures sont pour Sartre comme une célébration du retour au «moment de la création ex nihilo ».
En reprenant comme titre pour son essai celui d'un roman de Blazac, Sartre fait allusion à "Balthazar Claës" lequel est rongé par sa quête d’idéal, de l'unité de l'homme hormis sa multiplicité , de même que Giacometti, à travers ses créations, est en quête tant de l’expression d’une "présence pure" que la recherche d’unité et d’indivisibilité du multiple, face à l’inéluctable dispersion de la matière.
Selon les critiques, cette analogie (allégorique) souffre d'inexactitudes:
Giacometti doit faire un homme avec de l'espace, « il faut qu'il inscrive le mouvement dans l'immobilité totale, l'unité dans l'infinité multiple, l'absolu dans la relativité pure, l'avenir dans le présent éternel, la clarté dans le silence obstiné des choses ».
Etant donné que l'"Unité" est une clef principale de la compréhension de l'homme dans l'analyse sartrienne, Giacometti tend à chercher l'unité sous l'infinie divisibilité de la matière. Or, celle-ci se distingue résolument de la quête de l’Un ("ma chimie unitaire") qui était celle de Claës.
Sartre et Giacometti partagent des préoccupations similaires: la quête des origines; l'existence; l'importance du corps; l'«ancrage dans le monde » de l'être humain; ou encore la dimension «indécomposable et indivisible » du visage...
La distance joue un rôle central dans la représentation artistique. Ainsi, il incombe à l'artiste, tout comme le spectateur, le devoir d'isoler son objet représenté pour saisir sa signification, savoir le voir à distance de son contexte, dans sa singularité. En écartant la perspective classique, Giacometti a voulu sculpter "l’apparence située et non plus l’être", sculpter l'apparence pour atteindre l'absolu... à la vision comme à l'esprit, ses sculptures restent ainsi indivisibles et lointaines même si on les touche du bout des doigts.
En fait, les œuvres ne sont pas statiques mais se modifient à la perception. L'enjeu est alors de surpasser la problématique de l'infinité d'apparences, de représenter l'homme tel qu'on le voit, à la distance juste: "approchez-vous, tout se brouille, s'aplatit et disparait; éloignez-vous, tout se recrée et se reproduit".
Selon la vision sartrienne, Giacometti ne sculpte pas des «sujets », mais la distance qui nous en sépare:
« À ses personnages de plâtre il confère une distance absolue comme le peintre aux habitants de sa toile. Il crée sa figure "à dix pas", "à vingt pas", et quoi que vous fassiez, elle y reste. Du coup la voilà qui saute dans l’irréel, puisque son rapport à vous ne dépend plus de votre rapport au bloc de plâtre : l’art est libéré.»..
Ainsi, si Giacometti serait parvenu à sculpter l'homme à distance, tel qu'on le voit, à travers ce que Sartre conceptualise par "la distance absolue", c'est parce qu'il avait renoncé à sculpter l'Homme en soi, en son essence.
La préoccupation de Giacometti est de sculpter l'être sans le figer, "faire un homme avec de la pierre sans le pétrifier", le faire exister comme une totalité absente tout en le rendant présent matériellement, la matière étant la marque indélébile de son appartenance au monde.. Par conséquent, ses sculptures sont pour Sartre comme une célébration du retour au «moment de la création ex nihilo ».
En reprenant comme titre pour son essai celui d'un roman de Blazac, Sartre fait allusion à "Balthazar Claës" lequel est rongé par sa quête d’idéal, de l'unité de l'homme hormis sa multiplicité , de même que Giacometti, à travers ses créations, est en quête tant de l’expression d’une "présence pure" que la recherche d’unité et d’indivisibilité du multiple, face à l’inéluctable dispersion de la matière.
Selon les critiques, cette analogie (allégorique) souffre d'inexactitudes:
Giacometti doit faire un homme avec de l'espace, « il faut qu'il inscrive le mouvement dans l'immobilité totale, l'unité dans l'infinité multiple, l'absolu dans la relativité pure, l'avenir dans le présent éternel, la clarté dans le silence obstiné des choses ».
Etant donné que l'"Unité" est une clef principale de la compréhension de l'homme dans l'analyse sartrienne, Giacometti tend à chercher l'unité sous l'infinie divisibilité de la matière. Or, celle-ci se distingue résolument de la quête de l’Un ("ma chimie unitaire") qui était celle de Claës.
June 9, 2017
Two brilliant essays on Giacometti from Sartre. Something required to understand the boundaries of art.
Dois ensaios brilhantes de Sartre sobre Giacometti. Algo necessário para compreender os limites da arte.
Dois ensaios brilhantes de Sartre sobre Giacometti. Algo necessário para compreender os limites da arte.
September 30, 2022
Maravilhoso! Tinha um pé atrás com Sartre, mas depois de ler essa joia quero embarcar na sua obra.
Displaying 1 - 3 of 3 reviews