Stefan Zweig est l'écrivain étranger le plus lu en France. Les éditions Arfuyen ont fait découvrir en 2021 ses textes poétiques, qu'il plaçait au centre de son oeuvre. Or, de même qu'on oublie trop chez Zweig le poète, on oublie trop chez lui le penseur : « Mon but, écrit-il à Rolland, serait de devenir non une célébrité littéraire, mais une autorité morale. » Grâce à cet Ainsi parlait, c'est bien ainsi que Zweig nous apparaît au fil de ses nouvelles, essais, pièces et biographies mais aussi de ses journaux et lettres. Un homme intègre et inquiet, doutant de lui-même mais ne transigeant jamais sur l'essentiel : la lutte contre les nationalismes, le rejet des fanatismes religieux, le combat contre tous les dogmatismes. Aux côtés de Romain Rolland le combat qu'il mène pendant le Première Guerre mondiale pour la paix et la réconciliation européenne est d'une admirable clairvoyance. Tout aussi prophétique ce qu'il annonce pour les lendemains du conflit : « Je suis convaincu - dur comme fer - qu'après la guerre l'antisémitisme sera le refuge des partisans de la "Grande Autriche". » Hitler, on le sait, était autrichien... Inlassablement Zweig nous met en garde contre les périls du sectarisme et de la violence : « Tuer un homme, insiste-t-il dans son Castellion (1936), ce n'est pas défendre une doctrine, c'est tuer un homme. On ne prouve pas sa foi en brûlant un homme mais en se faisant brûler pour elle. » À la fin de sa vie, c'est chez Montaigne, lui aussi, qu'il trouvera un réconfort et un modèle : « Je vois en lui, l'ancêtre, le protecteur et l'ami de chaque homme libre. »
Stefan Zweig was one of the world's most famous writers during the 1920s and 1930s, especially in the U.S., South America, and Europe. He produced novels, plays, biographies, and journalist pieces. Among his most famous works are Beware of Pity, Letter from an Unknown Woman, and Mary, Queen of Scotland and the Isles. He and his second wife committed suicide in 1942. Zweig studied in Austria, France, and Germany before settling in Salzburg in 1913. In 1934, driven into exile by the Nazis, he emigrated to England and then, in 1940, to Brazil by way of New York. Finding only growing loneliness and disillusionment in their new surroundings, he and his second wife committed suicide. Zweig's interest in psychology and the teachings of Sigmund Freud led to his most characteristic work, the subtle portrayal of character. Zweig's essays include studies of Honoré de Balzac, Charles Dickens, and Fyodor Dostoevsky (Drei Meister, 1920; Three Masters) and of Friedrich Hölderlin, Heinrich von Kleist, and Friedrich Nietzsche (Der Kampf mit dem Dämon, 1925; Master Builders). He achieved popularity with Sternstunden der Menschheit (1928; The Tide of Fortune), five historical portraits in miniature. He wrote full-scale, intuitive rather than objective, biographies of the French statesman Joseph Fouché (1929), Mary Stuart (1935), and others. His stories include those in Verwirrung der Gefühle (1925; Conflicts). He also wrote a psychological novel, Ungeduld des Herzens (1938; Beware of Pity), and translated works of Charles Baudelaire, Paul Verlaine, and Emile Verhaeren. Most recently, his works provided the inspiration for 2014 film The Grand Budapest Hotel.