Nul ne s’aventure sans appréhension à Sangomar, ce bout de terre inhabitée où, dans la tradition animiste sérère, se rassemblent les djinns et les âmes des défunts. Sur l’île voisine, la jeune Coumba entame un long veuvage, recluse chez sa belle-mère. Elle vient de perdre son mari dans le naufrage du Joola, en 2002, au large du Sénégal.Dès la nuit tombée, après le cortège des prières rituelles et des visites obligées, Coumba peut enfin faire face à son chagrin, consigner les souvenirs heureux, invoquer les morts. Alors, sa chambre s’ouvre grand aux veilleurs de Sangomar, esprits des ancêtres et des naufragés qui lui racontent leur destin et la mèneront à la rencontre de son « immortel aimé ». Un grand roman de liberté et d’amour fou, porté par le souffle ensorcelant de Fatou Diome.
Fatou Diome est née en 1968 sur la petite île de Niodior, dans le delta du Saloum, au sud-ouest du Sénégal. Elle est élevée par sa grand-mère.
Contrairement à ce qu'exigent les traditions de sa terre natale, elle côtoie les hommes plutôt que d'aller aider les femmes à préparer les repas et assurer les tâches ménagères. Toujours en décalage avec le microcosme de l'île, elle décide d'aller à l'école et apprend le français. Sa grand-mère met un certain temps à accepter le fait qu'elle puisse être éduquée : la petite Fatou doit aller à l'école en cachette jusqu'à ce que son instituteur parvienne à convaincre son aïeule de la laisser poursuivre. Elle se passionne alors pour la littérature francophone.
À treize ans, elle quitte son village pour aller poursuivre ses études dans d'autres villes du Sénégal tout en finançant cette vie nomade par de petits boulots : elle va au lycée de M'bour, travaille comme bonne en Gambie et finit par entamer des études universitaires à Dakar. À ce moment, elle songe à devenir professeur de français, loin de l'idée de quitter son pays natal.
Mais à vingt-deux ans, elle tombe amoureuse d'un Français, se marie et décide de le suivre en France. Rejetée par la famille de son époux, elle divorce deux ans plus tard et se retrouve en grande difficulté, abandonnée à sa condition d'immigrée sur le territoire français. Pour pouvoir subsister et financer ses études, elle doit faire des ménages pendant six ans, y compris lorsqu'elle peut exercer la fonction de chargée de cours durant son DEA, fonction qui lui apporte un revenu insuffisant pour vivre.
En 1994, elle s'installe en Alsace. Elle est étudiante à l'université de Strasbourg où elle termine aujourd'hui son Doctorat ès lettres sur Le Voyage, les échanges et la formation dans l'œuvre littéraire et cinématographique de Sembène Ousmane, tout en donnant des cours.
Elle se consacre également à l'écriture : elle a publié La Préférence nationale, un recueil de nouvelles, aux éditions Présence africaine en 2001. Le Ventre de l'Atlantique est son premier roman, paru en 2003 aux éditions Anne Carrière.
Enfin fini. Ça a été long et laborieux, les tournures de phrases n'étaient pas les plus faciles. J'ai été touchée par la beauté de ce livre sur le deuil, sur l'émotion à 2 vitesses en Occident, sur les dangers et l'aliénation des injonctions des "Métamorphosés", sur l'animisme... J'ai parfois été agacée aussi par quelques pages, je le confesse (devoir rassurer les chromosomes y, les critiques envers les personnes qui dépigmentent leur peau alors que le problème est le racisme systémique qui amène les personnes à ne trouver belles que les peaux claires par exemple). Mais globalement si ça n'était pas toujours facile à lire c'était magnifique.
Une écriture très rythmée, avec plein de références au début. J'ai eu du mal à m'accrocher mais au fil de la lecture, on s'attache, on s'accroche au personnage et on se fond dans cet univers mystique qui recèle bien des pouvoirs. Une belle première fois !
Je n'avais encore jamais lu un tel livre, qui fut pour moi comme un voyage.
Tout d'abord, ce livre fut un voyage au Sénégal ; Un voyage dans un pays que je ne connais pas, j'ai trouvé leurs coutumes et leurs croyances tellement différentes de celles auxquelles je suis habituée et très intéressante.
Mais ce livre est aussi une envolée lyrique sur la vie, le deuil, la mort, la maternité, le monde dans lequel on vit et tellement plus.
La plume de l'autrice est très belle (malgré quelques longueurs) et parsemée de perles philosophiques
J’aime beaucoup lire les romans de Fatou Diome par l’univers qu’elle réussi à nous faire sentir. Là aussi elle nous fait bien sentir la lourdeur et la longueur du deuil vécu par les femmes au Sénégal. Mais je dois avouer que j’ai trouvé ce livre un peu long, lourd et et un surplus de mots qui m’a parfois donné le goût d’abandonner sa lecture. Je me suis aussi interrogé par les références européennes trop souvent utilisées par rapport à la réalité sénégalaise.
Incredible work from Fatou Diome that allows you to delve into the fabric and story-telling of the Saloum-Delta. The history and culture are written into every sentence of the book, that's why it was at times hard to follow and fully comprehend all the unsaid/unwritten.
Increíble. Diome nunca defrauda, dolor, viudedad, y lucha contra las tradiciones que someten a la mujer, pero no es lo mejor que he leído de la autora.