Depuis 2017, L'accouchement est politique s'est imposé comme une référence majeure dans la visibilisation des violences gynécologiques et la critique de l'hypermédicalisation de l'accouchement, signant ainsi la fin d'un impensé féministe.Voici une nouvelle édition augmentée de ce traité féministe sur l'appropriation institutionnelle du corps des femmes – mères ou non – étayé par une analyse socio-historique, scientifique et des témoignages de terrain. Déjouant les pièges de l'essentialisation et des assignations de genre, les autrices replacent l'accouchement et la maternité au coeur des luttes féministes contemporaines et invitent à leur alliance radicale, pour l'autonomie de la vie affective, sexuelle et reproductive.
ce livre permet d’avoir une vision très globale sur la question de la vie sexuelle et reproductive des femmes en France, et notamment des inégalités et des violences qu’elles vivent à chaque « étape » (contraception, avortement, grossesse, accouchement (avec un gros focus sur l’accouchement quand même (d’où le titre du livre (mm si le livre aurait du s’appeler « la fécondité est politique » selon moi but anyway)))) il y a un fort appui sur des études sociologiques (stat + quali) (partie 1 « qui maitrise la fécondité ? ») et historiques (partie 2 « la fécondité : histoire d’une maladie pas comme les autres ») travaillant sur la question de la maternité d’un point de vue sociologique, j’ai appris pleins pleins de choses qui me paraissent essentielles ! typiquement, je ne savais absolument pas comment se déroule un accouchement « type » en France + j’ai beaucoup aimé découvrir une critique de l’hypermedicalisation du corps des femmes, axée sur la grossesse et l’accouplement, ainsi qu’une autre façon d’envisager la grossesse et l’accouchement, notamment à travers la promotion de l’accouchement physiologique (qui respecte bien plus le corps des femmes, tandis que l’accouchement hypermedicalisé est un outil d’appropriation immense du corps des femmes par les médecins, qui permet ensuite d’exercer des violences) selon moi le plus gros apport du livre dans les champs scientifiques et théoriques (si on peut dire ça comme ça) est la partie 3 (« feminisme ou maternité, doit-on choisir ?) qui revient sur l’incapacité des mouvements féministes à s’approprier la question de la grossesse et de l’accouchement, en raison du risque de promotion d’un discours essentialisant du corps des femmes quand on traite de ces sujets là + à cause du fait que la maternité a été considérée pendant trop longtemps comme la pierre angulaire de l’exploitation/oppression/domination/appropriation de la classe des femmes
cependant, je ne comprends pas pourquoi paul b preciado est nommé par son deadname tout le long du livre (ce qui aurait pu être corrigé par cette réédition de septembre 2025) + je ne suis pas d’accord avec l’ensemble des analyses et conclusions, mais je pense que c’est dû au fait que les autrices sont psychologues et conseillères conjugales (même si je salue de fou leur maitrise des théories féministes, et leur ancrage matérialiste, genre vraiment j’étais agréablement surprise là dessus) + y’a beaucoup de répétitions quand même, et la réflexion aurait pu aller plus loin (en gros c’est plus une base pour comprendre un peu l’état des lieux de la santé reproductive des femmes en France, qu’une critique révolutionnaire) (donc trop trop hâte de lire le livre « plutôt vivre » qui traite aussi de la question de la vie sexuelle et reproductive, mais avec un angle decolonial (tellement important quand on traite de cette question), et beaucoup plus incarné (beaucoup de récits perso je crois) et radical)