Alfred Musset (1810-1857) on Ranskan romantiikan keskeisiä nimiä, jonka suuret traagiset runot ovat lajissaan ylivoimaisia. Jo elinaikanaan hän oli profeetta, jota kuunneltiin, rakastettiin, jonka mukana kärsittiin.
Yöt on dokumentti yhdestä maailmankirjallisuuden kuuluisimmasta rakkaussuhteesta: Musset'n ja kirjailijatar George Sandin intohimoisesta, onnettomasta, mutta päättymättömästä rakkaudesta. He olivat molemmat aikansa täysverisiä lapsia, "vuosisadan sairauden" tartuttamia epäilijöitä, hyvän ja pahan, älyn ja tunteen rajoja kokeilevia etsijöitä. Runot ovat kokoelmassa aikajärjestyksessä ja paljastavat tämän rakkaussuhteen monet käänteet, toivon, täyttymyksen, epäilyn ja sammumattoman kaipauksen vaiheet.
Vaikka Musset onkin leimautunut haaveellisen ja romanttisen kärsimyksen runoilijaksi, hän oli itse asiassa paljon monitahoisempi sekä ihmisenä että taiteilijana. Ironia ja huumori muodostavat tärkeän juonteen niin hänen lyriikassaan kuin proosassaan ja näytelmissään, samoin selvänäköisyys, joka antoi hänelle kyvyn tarkkaailla omia sielunliikkeitään ulkoapäin.
Alfred Louis Charles de Musset-Pathay (11 December 1810 – 2 May 1857) was a French dramatist, poet, and novelist. Along with his poetry, he is known for writing La Confession d'un enfant du siècle (The Confession of a Child of the Century, autobiographical) from 1836. Musset was born on 11 December 1810 in Paris. His family was upper-class but poor and his father worked in various key government positions, but never gave his son any money. His mother was similarly accomplished, and her role as a society hostess, - for example her drawing-room parties, luncheons, and dinners, held in the Musset residence - left a lasting impression on young Alfred. Early indications of Musset's boyhood talents were seen by his fondness for acting impromptu mini-plays based upon episodes from old romance stories he had read. Years later, elder brother Paul de Musset would preserve these, and many other details, for posterity, in a biography on his famous younger brother. Alfred de Musset entered the collège Henri IV at the age of nine, where in 1827 he won the Latin essay prize in the Concours général. With the help of Paul Foucher, Victor Hugo's brother-in-law, he began to attend, at the age of 17, the Cénacle, the literary salon of Charles Nodier at the Bibliothèque de l'Arsenal. After attempts at careers in medicine (which he gave up owing to a distaste for dissections), law, drawing, English and piano, he became one of the first Romantic writers, with his first collection of poems, Contes d'Espagne et d'Italie (1829, Tales of Spain and Italy). By the time he reached the age of 20, his rising literary fame was already accompanied by a sulphurous reputation fed by his dandy side. He was the librarian of the French Ministry of the Interior under the July Monarchy. During this time he also involved himself in polemics during the Rhine crisis of 1840, caused by the French prime minister Adolphe Thiers, who as Minister of the Interior had been Musset's superior. Thiers had demanded that France should own the left bank of the Rhine (described as France's "natural boundary"), as it had under Napoleon, despite the territory's German population. These demands were rejected by German songs and poems, including Nikolaus Becker's Rheinlied, which contained the verse: "Sie sollen ihn nicht haben, den freien, deutschen Rhein ..." (They shall not have it, the free, German Rhine). Musset answered to this with a poem of his own: "Nous l'avons eu, votre Rhin allemand" (We've had it, your German Rhine). The tale of his celebrated love affair with George Sand, which lasted from 1833 to 1835, is told from his point of view in his autobiographical novel, La Confession d'un Enfant du Siècle (The Confession of a Child of the Century, made into a film, Children of the Century), and from her point of view in her Elle et lui. Musset's Nuits (1835–1837, Nights) trace his emotional upheaval of his love for George Sand, from early despair to final resignation. He is also believed to be the author of Gamiani, or Two Nights of Excess (1833), a lesbian erotic novel, also believed to be modeled on George Sand.
Tomb of Alfred de Musset in Père Lachaise Cemetery Musset was dismissed from his post as librarian by the new minister Ledru-Rollin after the revolution of 1848. He was however appointed librarian of the Ministry of Public Instruction in 1853. Musset received the Légion d'honneur on 24 April 1845, at the same time as Balzac, and was elected to the Académie française in 1852 (after two failures to do so in 1848 and 1850). Alfred de Musset died in his sleep on 2 May 1857. The cause was heart failure, the combination of alcoholism and a longstanding aortic insufficiency. One symptom that had been noticed by his brother was a bobbing of the head as a result of the amplification of the pulse; this was later called de Musset's sign. He was buried in Père Lachaise Cemetery in Paris.
The not-so-long-lasting love relationship between Alfred de Musset and Goerge Sand was famous already during their lifetime and with these poems from de Musset - full of bittersweet suffering and moaning and also romantical language - it has stayed famous even after de Musset and Sand have passed away long time ago.
Quatre très belles nuits entre le poète et sa muse !
A MUSE Qu’aviez-vous donc, ô mon poète ! Et quelle est la peine secrète Qui de moi vous a séparé ? Hélas ! je m’en ressens encore. Quel est donc ce mal que j’ignore Et dont j’ai si longtemps pleuré ?
LE POÈTE C’était un mal vulgaire et bien connu des hommes ; Mais, lorsque nous avons quelque ennui dans le coeur, Nous nous imaginons, pauvres fous que nous sommes, Que personne avant nous n’a senti la douleur.
LE POÈTE Non, — c’est à mes malheurs que je prétends sourire. Muse, je te l’ai dit : je veux, sans passion, Te conter mes ennuis, mes rêves, mon délire, Et t’en dire le temps, l’heure et l’occasion. C’était, il m’en souvient, par une nuit d’automne, Triste et froide, à peu près semblable à celle-ci ; Le murmure du vent, de son bruit monotone, Dans mon cerveau lassé berçait mon noir souci. J’étais à la fenêtre, attendant ma maîtresse ; Et, tout en écoutant dans cette obscurité, Je me sentais dans l’âme une telle détresse Qu’il me vint le soupçon d’une infidélité. La rue où je logeais était sombre et déserte ; Quelques ombres passaient, un falot à la main ; Quand la bise sifflait dans la porte entr’ouverte, On entendait de loin comme un soupir humain. Je ne sais, à vrai dire, à quel fâcheux présage Mon esprit inquiet alors s’abandonna. Je rappelais en vain un reste de courage, Et me sentis frémir lorsque l’heure sonna. Elle ne venait pas. Seul, la tête baissée, Je regardai longtemps les murs et le chemin. — Et je ne t’ai pas dit quelle ardeur insensée Cette inconstante femme allumait en mon sein ; Je n’aimais qu’elle au monde, et vivre un jour sans elle Me semblait un destin plus affreux que la mort. Je me souviens pourtant qu’en cette nuit cruelle Pour briser mon lien je fis un long effort. Je la nommai cent fois perfide et déloyale, Je comptai tous les maux qu’elle m’avait causés. Hélas ! au souvenir de sa beauté fatale, Quels maux et quels chagrins n’étaient pas apaisés ! Le jour parut enfin. — Las d’une vaine attente, Sur le bord du balcon je m’étais assoupi ; Je rouvris la paupière à l’aurore naissante, Et je laissai flotter mon regard ébloui. Tout à coup, au détour de l’étroite ruelle, J’entends sur le gravier marcher à petit bruit... Grand Dieu ! préservez-moi ! je l’aperçois, c’est elle ; Elle entre. — D’où viens-tu ? Qu’as-tu fait cette nuit ? Réponds, que me veux-tu ? qui t’amène à cette heure ? Ce beau corps, jusqu’au jour, où s’est-il étendu ? Tandis qu’à ce balcon, seul, je veille et je pleure, En quel lieu, dans quel lit, à qui souriais-tu ? Perfide ! audacieuse ! est-il encore possible Que tu viennes offrir ta bouche à mes baisers ? Que demandes-tu donc ? par quelle soif horrible Oses-tu m’attirer dans tes bras épuisés ? Va-t’en, retire-toi, spectre de ma maîtresse ! Rentre dans ton tombeau, si tu t’en es levé ; Laisse-moi pour toujours oublier ma jeunesse, Et, quand je pense à toi, croire que j’ai rêvé !
LA MUSE Apaise-toi, je t’en conjure ; Tes paroles m’ont fait frémir. Ô mon bien-aimé ! ta blessure Est encore prête à se rouvrir. Hélas ! elle est donc bien profonde ? Et les misères de ce monde Sont si lentes à s’effacer ! Oublie, enfant, et de ton âme Chasse le nom de cette femme, Que je ne veux pas prononcer.
A MUSE Poète, c’est assez. Auprès d’une infidèle, Quand ton illusion n’aurait duré qu’un jour, N’outrage pas ce jour lorsque tu parles d’elle ; Si tu veux être aimé, respecte ton amour. Si l’effort est trop grand pour la faiblesse humaine De pardonner les maux qui nous viennent d’autrui, Épargne-toi du moins le tourment de la haine ; À défaut du pardon, laisse venir l’oubli. Les morts dorment en paix dans le sein de la terre : Ainsi doivent dormir nos sentiments éteints. Ces reliques du cœur ont aussi leur poussière ; Sur leurs restes sacrés ne portons pas les mains. Pourquoi, dans ce récit d’une vive souffrance, Ne veux-tu voir qu’un rêve et qu’un amour trompé ? Est-ce donc sans motif qu’agit la Providence Et crois-tu donc distrait le Dieu qui t’a frappé ? Le coup dont tu te plains t’a préservé peut-être, Enfant ; car c’est par là que ton cœur s’est ouvert. L’homme est un apprenti, la douleur est son maître, Et nul ne se connaît tant qu’il n’a pas souffert. C’est une dure loi, mais une loi suprême, Vieille comme le monde et la fatalité, Qu’il nous faut du malheur recevoir le baptême, Et qu’à ce triste prix tout doit être acheté. Les moissons pour mûrir ont besoin de rosée ; Pour vivre et pour sentir l’homme a besoin des pleurs ; La joie a pour symbole une plante brisée, Humide encore de pluie et couverte de fleurs. Ne te disais-tu pas guéri de ta folie ? N’es-tu pas jeune, heureux, partout le bienvenu ? Et ces plaisirs légers qui font aimer la vie, Si tu n’avais pleuré, quel cas en ferais-tu ? Lorsqu’au déclin du jour, assis sur la bruyère, Avec un vieil ami tu bois en liberté, Dis-moi, d’aussi bon cœur lèverais-tu ton verre, Si tu n’avais senti le prix de la gaieté ?
Les Nuits (1835-1837) regroupent quatre poèmes: les Nuits de mai, de décembre, d'aoùt et d'octobre. Musset, brisé après la rupture avec George Sand, est demeuré silencieux et s'interroge sur les rapports entre la douleur et la création artistique. Dans "Nuit de mai", la Muse appelle le poète et le presse d'écrire, lui démontrant que la souffrance est salvatrice et inspiratrice. Tel est le pélican qui donne son coeur en pâture à ses petits affamés, le poète livre au lecteur les vers qui lui dicte sa douleur. Dans "Nuit de décembre", le poète angoissé est poursuivi par la mystérieuse apparition de son double 'vêtu en noir', qui lui ressemble 'comme un frère' et symbolise la solitude profonde qui l'atteint alors. Une émotion poignante et sincère; une poèsie du coeur qui s'épanouit dans la souffrance: "les plus désespérés sont les chants les plus beaux" (Nuit de mai)
A great collection of four romantic poems by the great poet, playwright, and novelist Alfred de Musset that are full of sublime images in the form of a dialogue between the Muse and the poet, in which he talks about the sadness, despair, and emotional pain he experienced in his love for George Sand. Reading this poem can demonstrate the deep impacts of the failing relationship between the poet and the feminist writer, which lasted until the end of his life. The mood of the poems is melancholic but sublime and beautiful. I loved all the poems but “October Night” in particular fascinated me the most. Norman Cameron’s translation is a very beautiful one that makes reading the poems in English and enchanting experience.
« C’est une dure loi, mais une loi suprême, Vieille comme le monde et la fatalité, Qu’il nous faut du malheur recevoir le baptême, Et qu’à ce triste prix tout doit être acheté. »
Les vers de Musset sont très beaux mais, justement, n’ayant jamais vraiment aimé ni vraiment souffert, il me manque l’expérience à laquelle ils pourraient faire écho et leur lyrisme romantique a du mal à me toucher. Par contre, j’imagine que ce doit être des vers qui doivent beaucoup parler à ceux qui vivent une rupture ou qui ont peur d’être blessés en aimant de nouveau.
Äskettäin jossain katsomassani televisiosarjassa viitattiin Musset'n runoihin. Kun eräässä kirjassakin viitattiin häneen, piti kaivaa Yöt taas esiin. Kansilehden vuosiluvun mukaan olen hankkinut tämän kirjan vuonna 2008, mutta en ole tainnut lukea sitä aiemmin kokonaan.
Öitten runoja pitäisi tutkia George Sandia kirjoja selaillen ja Chopinia kuunnellen. Kova kolmikko sytyttää paremmin yhdessä kuin erikseen.
"Arunca-n vazul lumii trufia blestemata, Tu inima amara, ce nu te-ai daruit. Iubeste! Fii ca floarea mereu improspatata, Sa suferi mai departe de-ai suferit odata; Iubeste totdeauna, si dupa ce-ai iubit".