Qui a tué la gourmandise féminine ? On lie souvent les troubles alimentaires féminins à l’intensification du diktat de la minceur dans les années 1970, mais ce phénomène, encouragé par l’industrie capitaliste, est bien plus ancien. Du mythe d’Ève, soumise à perpétuité au désir masculin pour avoir goûté au fruit défendu, à l’émergence des premiers restaurants – réservés aux hommes –, en passant par leur exclusion de la gastronomie, les femmes semblent condamnées à cuisiner et servir tout en s’affamant, à être ménagères ou gloutonnes quand les hommes sont grands chefs ou fins gourmets. Comment a-t-on déréglé l’appétit des femmes ? Comment les mouvements féministes contemporains abordent-ils le rapport à la nourriture et au corps ? En fouillant dans l’histoire et la littérature, et en donnant la parole à des mangeuses de tous horizons, ce récit-enquête incarné tente de répondre à ces questions et apporte quelques miettes d’espoir dans un monde d’affamées. Journaliste et podcasteuse, Lauren Malka chronique pour Causette et pour l’émission de Jamy Gourmaud Les Épicurieux. Elle a écrit et coréalisé le documentaire La France aux fourneaux, et participé à quatre recueils féministes, dont Ceci est mon corps et Survivre au sexisme ordinaire. « Ce livre est salutaire. » Ryoko Sekiguchi (préface)
BON Un récit qui retrace l'historique complexe de la relation entre les femmes et la nourriture. Un sujet large, et, dès le début l'autrice pose les bases et aborde la question de l'oppression du corps des femmes. J'ai adorer les chapitres autours de l'exclusion des femmes dans la gastronomie, l'imaginaire entre les femmes et la nourriture, les TCA, et la place dans l'espace social.
Le point fort c'est les citations des différentes femmes qu'elle a interviewé et toutes les œuvres culturelles qu'elle réutilise. J'aurais aimé que certaines interventions soit plus poussé (mais c'est quelque chose que je reproche de base à cette collection)
Enfin, J'avais jamais envisagé la révolution féministe des années 70 sous l'angle qui est présenter donc c'était intéressant ! COEUR SUR LE MESSAGE DE FIN
Un essai essentiel à lire pour ouvrir ses yeux sur les femmes et leur rapport à la nourriture. Le récit historique de ce rapport à la nourriture est très éclairant sur la construction des croyances et des habitudes alimentaires dans nos sociétés actuelles. Toute cette réflexion nécessaire, nuancée et éclairante est portée par une plume qui fait de cette lecture un cheminement à la fois et percutant.
Un livre intéressant et riche. Néanmoins, je reste un peu sceptique sur certains choix de l'autrice, notamment dans la partie sur les troubles alimentaires. J'ai trouvé qu'elle avait des biais qu'elle peinait à dépasser. En-dehors de ça, le reste du livre m'a beaucoup plu.
Un livre qui ne se contente pas de parler des TCA mais ouvre pleins d'autres portes sur le sujet du rapport des femmes à la nourriture et au domaine culinaire, ce qui est appréciable. Cependant, tout est un peu trop survolé à mon goût, la pensée de l'autrice s'égare dans des pistes et questionnements qu'elle n'approfondit pas toujours, on peine donc à en retirer une ou des conclusions(s) puissantes. Mais ça reste néanmoins une lecture que je conseille à tout le monde ! Ma vraie note : 3,5 😉
sans que ce ne soit une nouvelle surprenante, l’oppression se marque donc bel et bien jusque dans l’assiette, ou plutôt devrais-je dire qu’elle y commence. remonter les siècles du contrôle masculin opéré sur les femmes via leurs façons de s’alimenter (ou de ne pas s’alimenter) est une manière de prendre du recul et de déconstruire les fausses idées que l’on entretient non seulement au sujet de l’alimentation mais aussi et surtout au sujet de la restriction. à nouveau et comme ailleurs, nous sommes victimes d’un système contre lequel j’ose espérer qu’il sera un jour possible de se battre. à mon sens, la révolution peut commencer par l’alimentation.
Ceci est un récit-enquête incarné écrit ou une journaliste. Ce n'est pas un essai. Même si de nombreuses sources sont indiquées, cela reste donc un temoignage / plaidoyé. Une fois ceci dit, il n'en reste pas moins que ce livre pose des questions intéressantes.
La première partie évoque la façon dont les enfants ont été et sont éduqués face à la gourmandise/ alimentation. Cette éducation est très differente pour les garçons et les filles. Pour les filles, la gourmandise est associée à la sexualité. Dans le passé, les hommes ont eu peur de la puissance supposée des femmes dans la cuisine (empoisonnement, sorcellerie, ...) Bref la nourriture comme élément de contrôle.
Dans la seconde partie, il est question de l'exclusion des femmes de la gastronomie hier et aujourd'hui pour les reléguer à la cuisine quotidienne même si la situation évolue petit à petit mais cela reste très, très lent.
Enfin dans la dernière partie, la plus intéressante selon moi, il est question des Troubles du Comportements Alimentaires mais pas que...
On apprend que la différence de taille entre les hommes et les femmes viendrait en partie du fait que les protéines étaient réservées aux garçons. Differents travaux scientifiques ont démontré cette causalité.
Il est ensuite question de grossophobie.
Un chapitre sur le backlash / retour de bâton suite à l'émancipation féminine du 20eme siècle m'a particulièrement intéressée. Ou comment les femmes en choisissant de ne plus être "matrones" vont vouloir reconquérir leurs corps...
Mais les magazines, l'industrie agro-alimentaire, de l'amincissement, du fitness vont pousser les femmes vers cette obligation d'être mince en créant le problème de la graisse féminine, il faut créer un "corset musculaire" en lieu et place du corset des siècles passés.
Les TAC sont de plus en plus communs et touchent principalement les jeunes filles (1 homme pour 8 femmes). Cela serait la maladie mentale avec le plus fort taux de suicide...
Un livre qui permet de prendre conscience de l'influence du passé et de l'ampleur des progrès à faire.
Peut-être une des lectures les plus importantes de ma vingtaine,
J’ai beaucoup appris pendant ma lecture, j’ai ri, mais j’ai surtout pleuré. J’ai eu le coeur brisé de m’être reconnue par moments, d’avoir reconnu certaines de mes proches.
Ce livre est comme un énorme câlin, mais je conseille vraiment d’avoir le coeur bien accroché pour l’attaquer!
Le sujet reste vaste et intéressant mais on enfonce un peu des portes ouvertes. Le style est certes original (mix de témoignages, expériences personnelles, sources) mais à mon goût manque de rigueur. Un état des lieux plus qu'une réflexion poussée à mon sens.
un thème qui paraît niche mais qui ne l’est pas tant que ça lorsqu’il est question d’émancipation des femmes et de féminisme
je n’ai pas été convaincue par toutes les analyses, toutes les explications ou sentiments de l’autrice, mais j’ai beaucoup apprécié les passages d’analyse littéraire (sur Platon, Aristophane, Margaret Atwood, Annie Ernaux, Virginia Woolf…)
j’ai aimé découvrir l’existence des « food studies » et recueillir encore plus de témoignages sur les TCA, pour mieux les comprendre
le texte est très sourcé (j’ai noté quelques futures lectures 👀), et le fait que l’autrice soit journaliste et non chercheuse essayiste donne à celui-ci une consistance particulière, hybride, très plaisante
Des propos très justes, malheureusement je l’ai lu de manière trop éparse pour en tirer quelque chose de clair. Mais je suis heureuse que ce livre existe, le sujet est trop important et pourtant tellement tabou.
On retrace l'histoire de la relation qu'on les femmes avec la nature. Contrairement à ce qu'on peut penser cela remonte à bien avant l'an 0 et est même présent dans la mythologie (grec, romaine, egyptienne...). A travers des certains films notamment "Alice au pays des merveilles" que le problème face à la nourriture est mis face aux jeunes publique des leur plus jeune âge. Nous pouvons aussi constater une hausse importante de TCA suite a la crise de la Covid 19 et c'est une maladie difficile à détecter chez certaines personnes et dure à soigner.
Essai avec de nombreuses références sociaux culturelles très intéressantes. J’ai parfois manqué d’un fil conducteur dans la réflexion pour bien en comprendre la thèse.
Toustes devrions le lire pour prendre conscience de la véritable tare que représente l’alimentation pour les filles et les femmes dans le monde. Parlons en les unes les autres, et trouvons le moyen de ne plus perpétuer ce modèle. Je ne connais pas une seule femme qui n’ait pas un rapport un tant soit peu maladif avec l’alimentation. C’est une réalité. Prenons en conscience pour changer ce modèle qui nous oppresse et nous opprime chaque jour !
Je me suis réconciliée avec le fait que c’était pas de la socio, mais de l’histoire sociale/histoire des médias, avec beaucoup d’histoires personnelles. Et finalement c’était aussi ok. C’était du coup très sensible, comme cette thématique le nécessite finalement. Une fin étrangement deep, qui m’a ouvert des portes ; suivie d’une conclusion un peu simplette… et c’est peut être pas plus mal? J’ai de l’affection pour ce livre, qui a essayé quelque chose de grand, qui dit quelque chose de la “féminité” et qui vient vraiment de l’intime
Enfin un livre sur le sujet. Bien construit, avec 3 parties bien distinctes: les femmes et la gourmandise, les femmes et la gastronomie et enfin les femmes et les troubles du comportement alimentaire. C'était pour cette dernière partie que je me suis intéressée à cet essai, et je n'ai pas été déçu. Un peu à la Mona Chollet, l'auteur pousse ses réflexions loin (un peu trop?) avec des comparaisons entre personnages littéraires, mais c'est le but d'un essai: bousculer les réflexions. Je me suis sentie appaisée et motivée à enquêter sur le sujet.
Le rapport que j’ai à la nourriture depuis ma naissance est plus que questionnable et même si c’est pas ce livre qui va changer tout ça, c’est quand même agréable de lire ce genre de choses, de voir l’histoire des troubles et des dictats alimentaires et physiques qui pèsent sur les femmes depuis la nuit des temps. J’ai « adoré » (pas exactement le bon terme) la troisième partie qui s’attarde sur des témoignages d’autrices, de philosophes et de femmes d’aujourd’hui que j’ai trouvé assez percutants comme ils résonnent avec mon expérience personnelle, même si j’aurai préféré qu’il y en ait un peu plus. Je pense que l’autrice aurait pu pousser certains aspects et aller plus loin dans certains propos mais ça reste une lecture impactante, libératrice même, qui m’a permis de mettre des mots sur des comportements, même si, comme c’est expliqué dans le livre, ca ne change rien au final.
2 passages qui m’ont marqué « On y trouve aussi des jeux et défis pour rivaliser de maigreur, comme le #Achallenge, qui incite les membres à prouver, photos à l'appui, que leur ventre, de face, ne dépasse pas la largeur d'une feuille A4 (soit 21 centi-mètres); ou encore le challenge #ThighHolding, qui consiste à encercler sa cuisse entre son pouce et son index avec ses deux mains'. Puis, des vidéos, images, poèmes et citations dites de « thinspiration» (« inspiration minceur»): une photo de l'actrice Milla Jovovich accompagnée de la phrase (qu'elle n'a probablement jamais prononcée) « Pour se réveiller mince, ça vaut la peine d'aller au lit en ayant faim'» ou de Kate Moss et de la fameuse citation qui lui est attribuée: « Rien n'a aussi bon goût que la maigreur'".» Cette phrase ne serait en réalité pas de la mannequin à l'origine, mais Kate Moss aurait déclaré en 2009, lors d'un entretien avec Women's Wear, qu'elle faisait partie de ses devises. En 2018, elle a confié à la NBC qu'elle regrettait amèrement ses propos. Aujourd'hui, des articles de presse continuent de commenter l'impact de cette citation sur les réseaux sociaux et la promotion de l'anorexie qu'elle a pu représenter auprès de nombreuses jeunes femmes dans le monde. »
« «Une alternance de pureté et de souillure», écrit Annie Ernaux, d'« orgueil » et de «débâcle »". « Une douleur vive, me dit Christine, danseuse classique de 48 ans, anorexique depuis ses 13 ans. Celle de la faim, impérieuse, qui me torture. Mais aussi la jouissance de dépasser cette faim, quand j'y arrive. Quand je sens mes os sous mes fesses lorsque je suis assise dans le métro, je me sens galvanisée et supérieure aux autres. Mais dès que je mange un truc en trop ou que je ne compense pas tout de suite, je me sens horriblement mal.» Dans le roman de Nancy Huston Dolce Agonia, le personnage de Rachel résume: « S'affamer et s'empiffrer sont les deux faces d'une même médaille. »
Big up à ce livre qui aborde beaucoup de sujets (en enfonçant des portes ouvertes, peut être) liés entre autres à l'exclusion, l'oppression, la répression, la culpabilisation, les pressions (etc etc) imposées aux femmes et/ou subies par elles quant à l'alimentation, l'apparence physique et le monde de la bouffe en général. L'autrice construit et étaye ses propos à partir d'anecdotes et d'autres écrits ce qui rend ses propos compréhensibles et bien illustrés. J'ai l'impression que c'est une sorte de ratatouille féministe, les chapitres abordant des thèmes différents et composant un tout bien gourmand!!! (cringe mode activé jtm maman) j'ai pas l'impression qu'il y ait une conclusion très claire et fixe, je l'ai plutôt lu comme une synthèse de nombreuses données qui m'a éclairée sur les nombreuses pressions et influences agissant sur le rapport des femmes à l'alimentation; un exercice informatif et féministe dont le message ultime que je retiens est une invitation à élaborer un nouveau language et un nouveau rapport, libre éclairé et choisi, par et pour les femmes, au MANGER (qu'on adore)
Ouvrage bien documenté qui fait un constat très glaçant de la relation des femmes avec la nourriture. Glaçant car il semblerait qu’aucune femme interviewée ou étudiée n’a de rapport apaisé avec la nourriture, glaçant aussi par les modèles dans la culture générale et cela jusque dans les livres pour enfants, c’est dire si l’embrigademment est profond. Glaçant encore car la dernière partie est consacrée aux troubles les plus impactant sur la santé mentale et physique des femmes. La conclusion, qui se veut positive n’est pas le constat d’un changement en cours ni même avenir, mais une image ténue d’une manière d’être qui me semble non seulement un pis-aller, une pirouette mentale mais aussi un item de plus sur ma do-do list de trucs à faire parce qu’aucun responsable ne fera le boulot.
Mon expérience de lecture est donc assez négative, même si peu est réellement imputable à l’autrice. Son style ne m’a pas rendu l’experience plus agréable, mais il faut bien reconnaître que j’ai peu de goût pour la non-fiction et qu’il urait fallu que ce style soit particulièrement bien affûté.
Au delà des analyses sur l'anorexisme et la boulimie qui montrent qu'il ne faut pas seulement considérer ces femmes comme des victimes mais des femmes qui prennent ainsi possession/controle de leur corps (ou résistent au diktat sur la féminité ou les mariages forces), l'analyse sur la cuisine et la gastronomie- monde auquel les femmes n'ont pas eu accès pendant longtemps - est interessante. Une femme peut faire de la cuisine à la maison mais ne peut pas acceder à la vraie gastronomie et la compréhension des mets plus raffinés. Pourtant les grands cuisiniers parlent souvent de l'importance de leur mère dans la découverte de la cuisine (donc propos à nuancer). Je pense que le rapport à la viande aurait pu être mieux développé, la viande étant donnée en priorité aux hommes quand il y avait peu à manger, le sucre étant moins cher, en particulier dans l'Angleterre du 19ieme siecle. Pourquoi les femmes sont les championnes des légumes - et ce sera leur revanche pour les années a venir.
Histoire de bien nous retourner le cerveau et de montrer que les hommes sont encore le problème Uh them again
En étant plus sérieux le livre est tellement intéressant et bien écrit j’ai adoré. J’avoue avoir lâché ma larme en lisant la partie nous apprenant qu’il y a de fortes chances qu’avant nous faisions la même taille que les hommes et que cette différence actuelle serai liée à tous ces siècles de privations alimentaires etc (re formulation à ma sauce)
3,5 ⭐️ Livre informatif qui offre un point de vue féministe sur l’alimentation des femmes, en abordant divers sujets tels que les troubles alimentaires, le monde de la gastronomie ou encore la gourmandise.
Bien que l’auteur donne des pistes de réflexion intéressantes, elle ne va pas au bout de son raisonnement. C’est peut être dû au style journalistique utilisé, puisqu’il ne s’agit pas d’un essai ici. Je suis donc restée sur ma faim (sans mauvais jeu de mots).
Un livre qui ouvre les jeux pour comprendre la société qu’on a créé depuis nos origines préhistorique et qui ont impacté sur la relation entre les femmes et les nourritures. Les expériences de tous les femmes qui te font te rendre du compte que ce sont des problèmes plus courants (même si la société ne l’assume pas). À lire pour comprendre des situations des proches et pour détecter que tout le monde a été influencé par cette dégradation de relation de la nourriture pour les femmes.
A lire impérativement ! Un prisme du féminisme pas très exploité pourtant tellement important et riche. Bien au-delà des TCA et autres images du corps, ce livre apporte un regard complet sur tout le rapport entre femmes et nourritures - hier et aujourd'hui. Vraiment vraiment très bien écrit et sourcé, rien à redire
J’aurais aimé que l’autrice approfondisse certains sujets notamment les TCA, le sexisme dans les metiers gastronomiques et les interviews qu’elle fait en début de livre avec des élèves. J’ai moins aimé la partie historique même si, je l’admets, elle apporte des éclaircissements sur la construction du rapport entre les femmes et la nourriture tel qu’il existe ajd.
SUPER intéressant! une très belle enquête avec beaucoup de détails qui m'a beaucoup appris. c'est fou comme des choses aussi simples que la langue, les adjectifs et la nourriture ait été utilisé comme une arme pour oppresser les femmes. il m'a fait beaucoup de bien, aillant moi-même pas mal de difficultés avec la nourriture. je le conseille vivement!!
Super lecture ! Intéressant et utile pour comprendre le genre en cuisine. À la fois des questions sur le corps, les pratiques alimentaire en général… Simple et qui se comprend facilement. Une lecture utile !