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200 pages, Paperback
First published August 30, 2006
“S. de B. - Comment définiriez-vous en gros votre Bien et votre Mal, ce que vous appelez le Bien, ce que vous appelez le Mal?
J.-P. S. - Essentiellement le Bien c'est ce qui sert la liberté humaine, ce qui lui permet de poser des objets qu'elle a réalisés, et le Mal c'est ce qui dessert la liberté humaine, c'est ce qui présente l'homme comme n'étant pas libre, qui crée par exemple le déterminisme des sociologues d'une certaine époque.
S. de B. - Donc, votre morale est basée sur l'homme et n'a plus beaucoup de rapport avec Dieu.
J.-P. S. - Aucun, maintenant. Mais il est certain que les notions de Bien et de Mal absolus sont nées du catéchisme qu'on m'a enseigné.”
En réalité, l’arbre de l’évolution comporte des bifurcations qui doivent beaucoup plus au hasard qu’à la nécessité. Rien ne nous oblige à prolonger cette lutte au cours des événements qui sont la part spécifiquement humaine de notre vie: les échanges. (p. 122)
Il y eut, dans le passé, des tentatives pour fonder une moralité sur l'évolution. Je ne veux pas être associé à ces tentatives d'aucune manière. Il s’agit du genre de monde qu'un darwiniste, référant au concept de la lutte féroce pour la survie maintenant, où les forts dévorent les faibles. Je crois effectivement que la nature implique une lutte féroce pour la survie.
Je pense si vous observez le comportement animal dans la nature sauvage, dehors, dans les forêts, dans la prairie, il s'agit d'un genre de vie extrêmement impitoyable, extrêmement désagréable, il s'agit précisément du genre de monde que je désirerais ne pas habiter. Et si un programme politique était basé sur le darwinisme, à mon avis ce serait de la mauvaise politique, ce serait immoral .
Exprimé en d'autres termes, je dirais que je suis un disciple passionné de Darwin quant à la science, mais lorsque vient le moment d'expliquer le monde [humain], je suis un antidarwinien passionné à l'égard de la moralité et de la politique.*
Toute guerre se termine, toute haine finit par s’atténuer, son souvenir même à la longue disparaît. J’ai eu l’occasion, au cours d’une brève rencontre, de le dire à l’un des protagonistes d’un conflit qui semble sans issue, Yasser Arafat: « Un jour, dans dix ans, dans cent ans ou mille ans, cela dépend de vous, vos arrière-petits-enfants et ceux d’Ariel Sharon vivront en paix et ne sauront même plus pourquoi leurs ancêtres sont sont si violemment battus. De même mes propres petits-enfants ne savent plus pourquoi mon père s’est tant battu à Verdun contre les Allemands. »