L'hystérie est la plus ancienne maladie psychique du monde occidental, avec la mélancolie. Mais qui sait vraiment ce que cela signifie ? Attribuée à l'utérus, puis au cerveau, et enfin aux nerfs depuis la fin du XVIIIe siècle, l'hystérie est la bête noire de la médecine moderne, et est quasiment devenue une insulte du langage courant. On a du mal à comprendre pourquoi elle subit un traitement si péjoratif sinon par une explication malheureusement simple : l'hystérie serait une " folie femelle ". Honteuse, indigne. La psychiatrie actuelle l'a fait disparaître de son vocabulaire, pourtant l'hystérie exprime une problématique essentielle de l'être humain : en faisant du corps l'expression des souffrances de l'âme, elle souligne bel et bien l'essentielle connexion de l'âme et du corps. De nos jours, les neurosciences ne cessent par ailleurs de l'éclairer de connaissances nouvelles. Assignée depuis toujours aux femmes, l'hystérie ne leur est pourtant aucunement spécifique. Non, l'hystérie n'est pas féminine. Les choses changent : aujourd'hui, elle n'est plus la névrose spécifiquement féminine décrite par Freud en 1895 mais une pathologie sans genre ni âge. De quelle façon se dégenre-t-elle depuis une quarantaine d'années ? À travers des cas de patients, des œuvres de fiction et des personnages célèbres, tout en s'appuyant sur des travaux scientifiques riches et variés, cet ouvrage explore cette question. Alors qu'on avait pu la croire vaincue par le narcissisme triomphant et les confinements, l'hystérie trouve une nouvelle jeunesse sur les réseaux sociaux, où se joue une séduction généralisée sur fond de tyrannie du paraître, soulevant par là-même des questions sociétales fondamentales. Marqueur de notre besoin d'exister dans le regard des autres, elle reste le fascinant sismographe de notre vivre ensemble. Les femmes n'ont pas fini de se battre pour avoir " un corps à soi ", comme Virginia Woolf revendiquait il y a presque un siècle " une chambre à soi ". Un corps avec lequel être soi plutôt qu'être mal, un corps désirant plutôt que perfusé au désir d'autrui : n'est-ce pas pour les femmes la meilleure façon d'en finir avec cette hystérie qu'on leur accole encore ?
Je ne suis pas très convaincue par ce livre... Peut-être déçue de son contenu trop psychanalytique alors que je cherche justement à m'éloigner d'un jugement freudien. Après une première partie qui se base entièrement (littéralement) sur Histoire de l'hystérie d'Étienne Trillat, le livre n'est qu'un flot de témoignages de l'autrice (psychologue) qui raconte les histoires de ses patientes (? Éthique de travail ?). Enfin bref, je lis aussi cela dans le cadre de mon mémoire, mais il ne m'a pas du tout parlé.
Je ne m'attendais pas du tout à ça et je suis assez déçue. Je pensais que l'idée était quand même de remettre un peu en question la pertinence de ce trouble (du fait qu'à la base il a été inventé à partir de stéréotypes genrés, et pour contrôler la sexualité des femmes), et pas du tout. De plus, on reste vraiment sur un versant psychanalytique, ce qui forcément contribue à cette non remise en question.
J'ai été aussi très choquée de la vignette clinique de Michaël, où l'autrice le décrit comme un "beau timide" et un "séducteur hystérique", alors que du haut de ses 30 ans, il lui explique avoir été en couple avec des ados. On est donc clairement dans de la pédocriminalité. Mais apparemment ça la fait sourire. A vomir.