Le Japon fascine et attire les voyageurs du monde entier : sa culture et sa longue histoire, sa nature et ses rites suscitent curiosité et admiration. Mais son apparente perfection a des revers. Dans une enquête inédite, une journaliste révèle la face cachée de l’archipel. La démocratie japonaise est-elle aussi solide qu’elle en a l’air ? Comment un Premier ministre – Shinzo Abe – a-t-il pu être assassiné en pleine rue dans un pays où la délinquance est si faible ? La liberté de la presse y est-elle vraiment respectée ? Par quel moyen l’école y fabrique-t-elle des enfants si parfaits ? Quel sort y réserve-t-on aux immigrés ou aux minorités sexuelles ? Que cache la folle industrie du manga ? Pour quelles raisons, au pays de l’enfant-roi, la dénatalité n’a-t-elle pu être enrayée ? Le cinéma japonais est-il celui que l’on voit en France ? Au fil de ses reportages et de son expérience personnelle, Karyn Nishimura-Poupée, journaliste correspondante au Japon, raconte les réussites éclatantes et les atouts d’une société japonaise singulière et révèle, derrière ce grand pouvoir d’attraction, de plus sombres réalités – sociétale, politique, judiciaire, médiatique, éducative.
Table of contents: I-Derrière les idéaux démocratiques / Behind the democratic ideals II- Politique : sous la coupe d'un parti omnipotent / Politics: under the heel of an all-powerful party III- Médias : liberté surveillée / The media: a monitored freedom IV- Le pays le plus sûr du monde ? / The safest country in the world? V- Justice : sévérité et procédures déroutantes / The law: severity and confusing procedures VI- Relations sociales : rester à sa place / Social relationships: know your place VII- Une société patriarcale rétive au changement / A patriarchal society resistant to change VIII- Education : comment former des salariés dociles ? / Education: how to train docile employees? IX- Face au vieillissement : entre pessimisme et créativité / An aging population: between pessimism and creativity X- Travail : une obligation sociale / Work: A social obligation XI- Immigration : des riches expatriés aux demandeurs d'asile / Immigration: from wealthy expats to asylum seekers XII- Culture populaire : quand passion rime avec exploitation / Popular culture: when passion rhymes with exploitation
Choses apprises / Facts I learned from this essay. Please feel free to tell me if you deem it inaccurate or if you know otherwise!
* There is hardly any intermediate body between the government and the citizen to act as an judge in matters constitutional, regarding work, health, the media,... Coupled with the widespread fear of standing out, this gives the Japanese government unmatched leeway to carry out controversial policies (cf. Shinzo Abe) and further isolates individuals.
* In international matters, politicians in Japan seem to entertain a double language, one for foreign countries, one for Japanese citizens, especially when it comes to formal commitments (minority rights, environmental issues...).
* Mainstream newspapers seem to be mostly about announcements. Self-censorship and conformism seem rampant in kisha clubs.
* Once ostracized, it seems particularly hard to feel truly reintegrated in Japanese society. For instance, when you are deemed a suspect, a disturbing factor, an outsider... Second chances seem to be the exception. It applies to: impoverished single mothers, students back from an exchange program, unemployed populations, marginalized groups in general.
* In judicial proceedings, more often than not, the Defence is not seeking to be as contradictory as it could. Also, they can prove to be protracted and quite opaque (cf: Iwao Hakamata)
* Only one parent keeps parental authority in case of divorce, be it from mutual agreement or judiciary decision. It is due to the consideration for the children's safety. However, cases exist when the father is entirely denied the right to see his children by the mother, without any declared motive.
* Extra working hours and transfers, among others, imperil family life, making married life unbalanced for couples and compromising children-parents relationships.
*Most schools do not encourage the expression of critical thought or dissent.
*Technosolutionism
In short, I was happy to have this opportunity of looking up lesser known traits of Japanese society before visiting Kansai, be it for a mere two weeks.
EDIT AFTER THE KANSAI TRIP IN EARLY MAY 2025: Kyōto, Fushimi Inari, mai 2025
Pays idéalisé : gens disciplinés, propreté et respect sont la description que l’on se fait du Japon lorsqu’on pense à lui. Cependant, derrière le voile, se trouve une société très différente où la collectivité prime sur l’individu. L’autrice compare le Japon à une Etat totalitaire mais sans utiliser aucun outil de dictature. En effet, le respect de l’autorité et le collectif qui vient avant l’individu permet un contrôle de la population via la culture. De plus, le pouvoir politique reste au sein de familles où tous les hommes sont ministres ou députés alimentant le népotisme (faveur accordée par une personne en place pour sa famille ou amis). La presse nationale ne sert généralement pas de contrepouvoir car lors des conférences de presse les journalistes pouvant poser leur questions aux politiques sont bien souvent sélectionnés à l’avance et leurs questions connues. La violence commise au Japon est principalement le fait de jeunes hommes, victimes d’un mal être (généralement sans emploi, sans ami ou compagne) illustrant la mise au ban de la société des personnes qui ne s’intègrent pas professionnellement notamment. 25% des personnes qui se suicident sont âgées de plus de 70 ans, symbole d’une exclusion sociale. L’autrice explique que les difficultés économiques et le recul l’absence du Japon dans les grandes innovations du XXIème siècle, après la téléphonie et l’internet du début des années 2000, viennent de l’enfermement sur soi et du manque d’ouverture du pays aux autres. Les personnes qui sortent du moule sont ostracisés et rejetés par la société japonaise . Un étudiant qui part faire ses études à l’étranger sera mal vu à son retour et aura plus de difficultés à trouver un emploi car il est considéré comme imprégné d’autres valeurs qui sont en oppositions avec celles japonaises. Ce phénomène empêche la liberté et la créativité, essence de l’innovation. J’ai beaucoup aimé ce livre car il décrit un Japon que je ne connaissais et qui est loin de ce que je pouvais imaginer. J’aurais bien aimé que l’autrice mette plus en avant certains aspects positifs notamment dans l’éducation où la description faite s’arrête à la primaire et collège et parle très peu de l’université et de l’enseignement supérieur.
This entire review has been hidden because of spoilers.
Un livre écrit par une passionnée du Japon mais qui ne mâche pas ses mots pour révéler ce qui ne va pas. Dans une des meilleures démocratie où le même parti est au pouvoir, un parti lui même dirigé par les mêmes vieux hommes. Dans un pays qui n’a que peu de contradiction journalistique, de critique et de débat. Dans un pays où les jeunes n’ont pas d’avenir, où les métiers passion payent atrocement mal et où les métiers de bureau sont dominés par des vieux managers stricts.
Démystifier le Japon est un exercice nécessaire, tant l'image positive dont ce pays jouit à l'étranger et le "tatemae" qu'il donne à voir de prime abord rendent difficiles pour le touriste de passage et ceux qui ne parlent pas la langue d'apercevoir les autres réalités du pays — souvent en décalage avec cet idéal —, même lors de séjours de plusieurs semaines. En ce sens, ce livre est bienvenu, et est à recommander à celui qui cherche à compléter sa première expérience du Japon avec des éléments issus d'un quotidien qu'il a sûrement effleuré sans s'en rendre compte.
Les initiés — ceux qui, comme l'autrice, ont fait du Japon leur quotidien — ni trouveront rien de nouveau ni de surprenant.
Le livre est par ailleurs très inégal. Il se démarque avant tout dans ses premiers chapitres. L'autrice y présente les travers du système politique japonais et les dysfonctionnements des contre-pouvoirs que sont censés être la justice et les médias. Parfois plus engagés que descriptifs, ces chapitres n'en sont pas moins très éclairants. Peut-être est-ce dû au fait que ces domaines politiques sont ceux que l'autrice, par son métier de journaliste, est les plus à même de connaître.
Les chapitres suivants sur les questions plus sociologiques (démographie, place de la femme, éducation, etc.) illustrent que n'est pas sociologue qui veut. Beaucoup moins recherchés que les chapitres précédents, ils sont généralement une succession de faits divers témoignant des formes les plus extrêmes des dysfonctionnements de la société japonaise. L'autrice laisse le lecteur en extrapoler ce qu'il souhaite (sont-ils représentatifs ? quelles causes ? quelles conséquences réelles ?). L'analyse et la nuance sont rarement là. Conséquence prévisible : alors que l'autrice invitait à juste titre en début d'ouvrage à analyser les différences culturelles et sociologiques avec un œil neutre, critique mais impartial, ces chapitres sur les sujets sociologiques font tout l'inverse. Ils se transforment rapidement en liste de doléances, de ce que le Japon devrait faire pour y remédier. Certaines de ces réflexions sont profondément intéressantes (améliorer la place de la femme au Japon passerait avant tout par une réhabilitation de celle des hommes). La plupart, plus traditionnelles, laissent entrevoir le réflexe humain de voir dans ce qui est fait chez nous une solution parfaite pour les problèmes des autres (le Japon aurait besoin d'un CNC à la française). Au final, ces chapitres m'ont donné le sentiment d'être attablé dans un izakaya avec des expats de long terme au Japon : ressassant des problèmes et critiques bien connues, agrémentés des derniers faits divers, et présentant des lieux communs en guise de suggestions.
On regrettera en outre trois aspects qui ont fortement gâché l'expérience de lecture : - Les statistiques pour beaucoup écrites en toutes lettres. Dire qu'il y a trois cent quatre vingt deux mille huit cent trente quatre cas de... au Japon, c'est pas très lisible. - Un parti pris sur certaines questions qui frôle l'attitude réactionnaire. C'est notamment visible sur toutes les questions technologiques. "Le problème des jeunes, ce sont les smartphones, m'voyez". Et l'autrice, plusieurs dizaines de pages plus loin, de reprendre l'argument factice prétendant souligner la contradiction chez les pauvres qui "s'habillent dans les frippes mais possèdent un smartphone", au passage ignorant que celui-ci est devenu un bien d'équipement dont l'absence serait synonyme d'exclusion sociale, et par extension de difficulté à exercer un quelconque travail. Ce même travers se retrouve dès que l'autrice parle d'IA (présentée comme une entité monolithique qui serait le mal incarné) et est particulièrement visible lorsqu'elle critique le "techno-solutionnisme" japonais... Ces partis pris sont souvent assénés sans nuance et de manière presque arbitraire, desservant encore plus un propos qui, comme rappelé plus haut, appelait à la neutralité et l'impartialité. - Des problèmes récurrents d'édition, avec des phrases grammaticalement incorrectes et plusieurs erreurs sur les termes. Même si le lapsus de "déclin démocratique" au lieu de "démographique" m'a arraché un sourire.
Incroyable, mes fans de hggsp il est pour vous celui là On en apprends + sur le Japon, sa politique et géopolitique, pour autant on sens que l’autrice malgré qu’elle soit engagée n’a pas de regard discriminant ou mauvais concernant le pays Le fait qu’elle soit mariée à un japonais, qu’elle ait des enfants japonais et qu’elle vive au Japon depuis plusieurs années rend son pdv d’autant plus légitime Le seul « défaut » que je pourrais donner à ce livre c’est l’agencement des chapitres et des thématiques abordées (j’ai trouvé ça étonnant de commencer par la géopolitique et de finir par le côté social) À lire !