À l’intérieur d’une cour briquetée de la rue Saint-André, Christophe Keller, ingénieur du téléphone, fait la rencontre de Béatrice Chevreau, maîtresse d’école. Il est français, elle est québécoise, mais cela n’importe pas. Il veut des enfants, elle veut être aimée et c’est le début d’un malentendu qui poussera Béatrice à faire son nid sous les toits de Paris. (Refrain.)
Chanson française met en scène une fille légère, un homme de bonne volonté, un charmeur éhonté, une sœur vive, une mauvaise mère et un fils qui part. Que ce soit dans le soleil couchant d’un Montréal orangé ou dans la lumière d’un Paris qui s’éveille, on est dans un monde à la mélancolie chantante et à l’humour fragile, un monde d’éclats et de vert-de-gris.
Chanson française n’est pas un roman : c’est une chanson d’amour comme on l’entend chez Barbara et Françoise Hardy.
Sophie Létourneau est née en 1980 à Lévis. Elle a étudié à Montréal, puis elle a vécu à Paris, Madrid et Tokyo. Elle habite maintenant à Québec, où elle enseigne la littérature à l’Université Laval. Sophie Létourneau est l’auteur d’un récit (Polaroïds, Québec Amérique, 2006). Chanson française est son premier roman.
J’ai adoré l’écriture, la façon de raconter, l’atmosphère à la fois légère et dramatique d’un premier grand amour … Les personnages m’ont plu. J’avais constamment envie de m’y plonger. J’aime cette autrice.
L’intrigue générale était intéressante, j’étais souvent pas certaine du choix amoureux final que ferait Béatrice. Je comprends que certains aient été un peu déçus de la fin. De mon côté, j’ai apprécié l’amertume piquante et le regret latent de Béatrice plus vieille. Je pense qu’elle fait écho à notre humanité, à cette part de nous qui ne cesse de remettre en question certains choix en prenant de la maturité.
Chanson française, c'est une histoire d'amour, oui, mais surtout une histoire d'erreurs, de quête de soi, d'incertitude, de passion, de rêve, d'acceptation, de mauvais timing. Ce livre est particulièrement venu me chercher : il était facile de se retrouver dans le personnage de Béatrice, jeune enseignante dans la vingtaine qui rencontre l'homme de sa vie, Christophe. Les deux feront face à des choix qui laisseront de profondes marques dans leurs vies respectives. L'écriture de Sophie Létourneau est à la fois douce et juste, percutante aux bons moments, puis sensible lorsqu'il le faut. Ce roman fait désormais partie de mes livres préférés : en moins de 200 pages, vous deviendrez intimement liés au récit.
"Tu as sorti ton sourire des grands jours. Devant lui, la vie s'est effacée comme devant l'évidence. Tu as oubliénton regret et les moments où tu avais pensé : "Plus jamais." Peu importe ce qu'il te demanderait, tu saurais quoi répondre. Oui, rester. Oui, partir. Oui, le lit. Avec lui, c'était oui."
Ce sont les mots de Dominic Tardif dans le Voir, à la sortie, qui m’avaient donné envie de lire ce livre :
« Un beau petit roman doucement suranné, qui prouve que les cyniques n’ont pas le monopole de l’intelligence, à lire en sifflant l’apéro. »
Je les avais notés dans un fichier Excel que j’utilisais avant Goodreads et sans pour autant concrétiser le projet, je pensais souvent à cette lecture à venir. Puis, j’ai constaté que Chanson française était temporairement disponible sur l’audio fil thématique de Radio-Canada. Je n’avais encore jamais expérimenté le format livre audio. J’étais doublement curieuse.
Pour ce qui est du texte, Tardif avait les mots justes. J'ajouterais que Chanson française a l’aura d’un Marius et Fanny de son temps. Quiproquos, départs, amours aussi candides que tragiques... Le niveau de légèreté est bien dosé. L'écriture est à la fois chic et espiègle.
Quant au format, j’ai vraiment l’impression que la narration (par Catherine Trudeau) apporte une dimension intéressante. À l’oral, le texte, adressé à la deuxième personne, change complètement de perspective : on reçoit des commandes et des directives plutôt que de les dicter soi-même.
« Puisque tu ne pouvais pas savoir la vérité, tu l'as inventée. Tu t'étais raconté tant d'histoires que tu croirais le connaitre plus que lui-même. Tu l'avais aimé à la folie. À voir des signes d'amour quand il n'y avait rien. Tu avais tellement attendu que tu ne l'attendais plus [.] »
On m'avait dit de ce roman que c'était une hyper belle histoire d'amour; ça m'a un peu refroidie et le roman en question a pris la poussière dans ma pile. Et pourtant...Ce fut une agréable surprise. Ce n'est pas simplement une histoire d'amour, c'est une histoire de regrets, de nostalgie, de « la vie continue », mais plus important encore, l'écriture est belle et originale. La narration au « tu », les sauts dans le temps...c'est entraînant, c'est délicat, personnel, intime.
Cliché, plate et à saveur prépubère, Chanson Française ne mérite pas sa place dans la liste des nominés aux Prix littéraire des collégiens. La lecture de ce livre m'a été pénible; autant jolie que soit l'écriture, j'avais l'incessante impression que Létourneau nous faisait vivre son propre petit fantasme bourgeois à travers Béatrice. L'écriture à la deuxième personne du singulier est un choix esthétique qui peut bien être exécuté, encore faudrait-il que l'histoire soit minimalement captivante.
Sur un autre thème, je relirais cette auteure avec délice. J'ai tout aimé de son écriture, vraie, colorée, simple. L'histoire et ses personnages, tout aussi vrais et prenants, toutefois, sont moins dans mes goûts du moment.
«Pendant que ça sonnait, tu as pensé que tout n'était pas encore joué.»
Sixième fois que je le lis, toujours aussi agréable ! Je m'y sens bien, la mélodie de l'écriture de l'auteure et ses personnages me calment sans pour autant que ce soit trop confortable :)
Des histoires d'amour rocailleuses pour Béatrice. On dirait qu'elle sait ce qu'elle veut, mais pas vraiment. Vraiment pas, en fait. Elle est perdue. Un voyage mélancolique dans les méandres de l'amour des individus mais aussi des grandes villes que sont Montréal et Paris.
J'hésitais entre deux et trois étoiles. J'aimais pas du tout le style d'écriture au "tu" (ça peut passer pendant quelques pages, mais pas tout le roman - et y'avait même des fois des erreurs de concordance des temps). Comment dire? C'était beau, et poétique, mais ça ne servait pas vraiment l'histoire, juste l'atmosphère. (C'était même un peu endormant des fois.)
C'était un de mes achats du douzou, et j'avais demandé "une histoire d'amour" à ma libraire, mais bien que c'était une histoire d'amour, c'était un peu trop loin de la romance à mon goût. On aurait dit que l'auteur tentait trop de faire un drame avec un simple manque d'affirmation / de communication. Bref, quand même quelques beaux moments, et un effort de style évident, mais j'ai pas adoré.
Une histoire d'amour douce-amère, aussi jolie et vive que que son titre l'annonce. L'utilisation de la deuxième personne dans la narration est un choix surprenant: il entraîne pourtant le lecteur dans le tourbillon sentimental dans lequel est plongé Béatrice. Des images très réussies, jolies, sensuelles ("[...] il s'est penché vers toi pour te donner la bise entre l'oreille et la joue. Exactement là où le coeur bat." p.72), une impression de grande fluidité dans le style de l'auteure qui donne envie de lire le roman d'un trait, comme je l'ai fait. Ce n'est ni un roman introspectif ou psychologique; par contre, telle une chanson réussie, on peut y lire ce qu'on a envie de voir.
Les premières pages m'annonçaient quelque chose de grand, mais ça s'est embrouillé vers la fin, comme s'il fallait conclure au plus vite. L'écriture demeure tout de même magnifique !