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Histoire de France #9

Révolution, Consulat, Empire, 1789-1815

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Résumé

Une approche thématique et un récit des événements de la Révolution de 1789 à la naissance de la République en 1792, les années de Directoire, puis celles du Consulat et de l'Empire.

Quatrième de couverture

Révolution, consulat, empire 1789 / 1815 De la chute de l'Ancien Régime à celle de Napoléon, ce volume aborde l'une des périodes clefs de l'Histoire de France, fondamentale à bien des égards pour comprendre les fondements et le fonctionnement de notre démocratie. Le plan mêle une approche thématique et un récit des événements. La moitié des douze chapitres est ainsi ordonnée autour des grandes ruptures : 1789, « année sans pareille », bien sûr, mais aussi la naissance de la République en 1792 lors de ce que d'aucuns ont compris comme une « seconde Révolution », la Terreur, les années du Directoire désormais mieux connues grâce à de nombreux travaux récents, puis celles du Consulat et de l'Empire, aujourd'hui au centre des nouvelles recherches des historiens. Les chapitres thématiques abordent les questions économiques et sociales, les religions, l'histoire culturelle, la Contre-Révolution et l'émigration, les relations internationales et les problèmes coloniaux, les questions militaires évidemment, si obsédantes à partir du printemps 1792, car les tambours de la guerre alors n'ont cessé de battre pendant plus d'une génération... Chacun des chapitres propose une synthèse claire et accorde une place centrale aux travaux les plus récents. Dans « l'atelier de l'historien » sont évoqués différents thèmes renouvelés et/ou suscitant toujours des questionnements, voire des controverses. Ainsi, un aperçu de l'historiographie de la période rappelle à quel point la Révolution, le Consulat et l'Empire ont été, deux siècles durant, un enjeu dans les querelles entre historiens, tant que l'idée même de Révolution déclenchait des oppositions partisanes, aujourd'hui en grande partie apaisées. De même, l'analyse de sources vives, comme les pamphlets ou les images, permettra aux lecteurs de se familiariser avec le travail de l'historien face à ses documents. Enfin, plusieurs approches sont proposées sur des questions ayant fait l'objet d'études tout à fait neuves : les élections dans la période révolutionnaire, la vente des Biens nationaux, la première abolition de l'esclavage, la place et le rôle majeurs des femmes dans la Révolution, la singularité de la Révolution française dans ce qui fut nommé « Révolution atlantique »... C'est une période centrale de l'histoire de France qui se trouve ici revisitée.

715 pages, Paperback

Published October 20, 2009

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About the author

Michel Biard

62 books

Michel Biard est un historien français, dont les travaux portent principalement sur la Révolution française.

Agrégé d’histoire, il est docteur de l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne, où il a soutenu en 1993 une thèse sous la direction du professeur Michel Vovelle.

Après avoir été pendant dix ans maître de conférences en histoire moderne à Paris-I, il est depuis 2004 professeur d’histoire du monde moderne et de la Révolution française à l’université de Rouen, dont il dirige le département d'histoire depuis le 27 avril 2010.

Les 15 et 16 octobre 2011, il a présidé le colloque interrégional des Amis du Perche, intitulé La Révolution au Perche, 1789-1799 : rupture ou continuité ?

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Profile Image for Yann.
1,413 reviews394 followers
November 14, 2020
Ce volume aborde l'une des périodes clef de l'histoire de France, fondamentale à bien des égards pour comprendre la France d'aujourd'hui: nos actuelles démocraties et sociétés reposent encore sur nombre d'institutions et de créations législatives de ces décennies fondatrices, de la Déclaration des Droits de l'Homme et du citoyen (1789) au Code Civil des Français (1804).

Période fondamentale aussi car Révolution, Consulat et Empire n'ont cessé de nourrir de violents débats et des querelles historiographiques âpres et passionnées, issus des conflits provoqués par 1789 et ses suites. Ils ont aussi fait naître des idéaux, généreux et universalistes, sans cesse réactivés par les espoirs (et désillusions) révolutionnaires des XIXe et XXe siècles. Sans doute, la fameuse opposition entre Albert Soboul et François Furet, qui fit les beaux jours de l'historiographie révolutionnaire des années 1960-1970, s'est en grande partie apaisée. L'interprétation de ce bouleversement intense tend aujourd'hui à se faire moins violente, moins polémique, même si survit un important courant historiographique qui honnit tout ce que peut représenter la Révolution française, entendue comme synonyme d'arbitraire, de guillotine, de Terreur, voir de "génocide" (la Vendée), ou encore perçue comme une sorte d'ancêtre des régimes totalitaires du XXe siècle.

Plus que nul autre, Hippolyte Taine peut illustrer jusqu'à quel point la haine pour l'irruption populaire dans une révolution peut influencer la plume d'un historien. Ce républicain devenu conservateur, profondément choque par la défaite militaire et plus encore par la Commune, publie tout d'abord, en 1872, des Lettres d'un témoin de la Révolution Française. Avec ce récit anonyme d'une Anglaise "témoin" de la Révolution, traduit et préfacé par ses soins, il livre un ouvrage hostile à la Révolution, qui n'a rien à envier à certains de ses prédécesseurs royalistes. Œuvre de "la rage de ces nouveaux Goths", la Révolution aurait jeté la France entre les "mains de débauchés nécessiteux et ignorants, d'escrocs, d'hommes condamnés par les lois, et qui sans elle, seraient maintenant aux galères ou en prison!" Quelques années après ce pamphlet qui ne dit pas son nom, Taine publie le premier volume de son Origines de la France contemporaine, puis un second tome sur la période révolutionnaire. Une courte - mais intéressante - préface, datée de décembre 1877: " Les insurrections populaires et les lois de l'Assemblée constituante finissent par détruire en France tout gouvernement, un parti se forme autour s'use doctrine extrême, s'empare du pouvoir et l'exerce conformément à sa doctrine. A mon sens, le passé a sa propre figure, et le portrait que voici ne ressemble qu'à l'ancienne France. Je l'ai tracé sans me préoccuper des débats présents. Ceci est de l'histoire, rien de plus, et, s'il faut tout dire, j'aime trop mon métier d'historien pour en faire un autre en me cachant" Derrière cette profession de foi positive se dissimule pourtant un auteur qui voue une haine profonde à la "vile multitude". Si Taine a bien un certain souci des sources et s'attache comme Michelet avant lui aux actions populaires, sa vision du peuple est résolument effrayée et effrayante. À l'en croire, la foule révolutionnaire anéantit tout un long processus de pacification, de civilisation de l'individu : " On voit tout d'un coup sortir le barbare, bien pis l'animal lubrique, qui tue en ricanant et gambade sur les dégâts qu'il a fait." De plus, ce type de prose va être repris quelques années plus tard pour recevoir une sorte de verni "scientifique" avec les travaux du docteur Gustave Le Bon (Psychologie des foules 1895, et surtout La Révolution et la psychologie des révolutions 1912). La foule révolutionnaire devient une foule "à l'état animal", proie facile de "meneurs" et soumise à des phénomènes de "contagion mentale", qui, effet de groupe oblige, amène les individus qui la composent à retourner à "l'état sauvage". On est très loin des descriptions d'un Michelet mettant en scène une foule innocente, capable de bonté au milieu du déchaînement de violence sitôt qu'elle n'est plus "enragée, aveugle, ivre de son danger même". On est également loin des premières analyses de la violence dès l'été 1789. Mais au delà des violences, Taine dénonce le fait que la Révolution française, après "l'anarchie spontanée" (titre d'ouverture du premier tome) et au gré de la "conquête jacobine" (titre du second paru en 1881) soit devenu une affreuse "dictature" dirigée par un "parti". Tremblez, lecteurs de 1881, le "spectre" est toujours là! Taine a perçu le lien possible entre la composante sociale de la révolution et l'action de groupes politiques organisés, aussi le décrit-il comme le danger à éviter pour une IIIe République qui vient de naître en écrasant les Communards. Sa vision, noircie à l'excès et réfutant les écrits de Thiers ou Mignet, donnait ainsi du grain à moudre à toute une historiographie hostile à la Révolution, alors même qu'en liaison avec la célébration de 1889 s'en affirmait une toute autre.

On doit à Alphonse Aulard un gigantesque effort de publication de sources à l'occasion du centenaire. Il s'en prend à Taine, qualifié "d'idôle des conservateurs" dans un ouvrage de 1907. Cela lui vaut une réplique d'Auguste Cochin qui est loin d'être inintéressante pour comprendre la future polémique Soboul/Furet. Cochin range tout d'abord Aulard sous une étiquette qui allait avoir une fortune certaine: "On sait quel renom d'orthodoxie radicale, de pureté de principes, dirait un Jacobin de 93, s'attache à son œuvre. [...] Il n'a pas l'élégance de Mignet, ni le coup d'aile de Michelet, ni la flamme de Quinet, ni la belle langue d'aucun. Mais il est leur maître à tous en fait d'orthodoxie jacobine". Par ailleurs, il défend Taine comme un éminent historien qui a su penser la Révolution là où Aulard se voit accusé d'être une sorte de rat d'archives étroitement positiviste, bien incapable de voir le "mal" révolutionnaire là où Taine l'aurais mis à jour. Là encore, ses arguments sont des plus utiles pour comprendre les deux visions affrontées de la Révolution : "M Aulard ignore le philosophe, salue l'écrivain, mais prend au collet l'historien. C'est aux notes, aux références qu'il l'attaque. Il les a, nous dit-il, toutes vues, vérifiées toutes celles qui sont vérifiables; et la conclusion est écrasante; l'érudition de Taine ne vaut rien, la base de l'édifice fait défaut; et dès lors tout s'écroule. Taine n'a rien ajouté aux pamphlets royalistes de la Restauration que "l'agrément de son style et le prestige des côtes d'archives"". On devine aisément la suite du livre de Cochin, une défense en règle de celui qu'il nomme le "plus grand" historien défunt contre les attaques d'Aulard, dénoncées comme injustifiées, à la pleine satisfaction de Maurras et des royalistes de l'Action Française.

En ces mêmes années, c'est un auteur d'un genre particulier qui donne lui aussi sa vision de la Révolution et, dans la lignée de quelques études du XIXe, esquisse une réhabilitation de la mémoire de l'Incorruptible: "Je suis avec Robespierre, et c'est avec lui que je vais m'asseoir aux Jacobins" écrt Jean Jaurès, dirigeant socialiste, fondateur du journal l'Humanité, mais aussi historien de la Révolution française. Certes, il est loin d'être tendre avec Robespierre, mais à ses yeux l'essentiel est dans ce qu'il a incarné, dans ces voies ouvertes par la Révolution française et dans l'idée d'une société idéale encore à venir. Après Jaurès, l'historiographie dénoncée par Cochin comme "jacobine" est souvent qualifiée de "marxiste" dans la mesure où nombre de ses représentants les plus connus sont eux aussi liés aux mouvances socialistes et communistes. Parmi eux, Albert Mathiez, éleve d'Aulard, puis Georges Lefebrve et Albert Soboul.

La contestation de l'historiographie dite "jacobine" est venue d'historiens anglo-saxons, l'anglais Alfred Cobban et l'américain Robert Palmer. Le premier, en 1955, nie toute cause sociale à la Révolution qui se trouve résumée à un simple affrontement politique lié aux seules élites, nie toute réalité à la féodalité de 1789 et soutient que les paysans se sont avant tout révolté contre la bourgeoisie. D'emblée le contre-pied est total avec les historiens qui, avec Jaurès, ont entrepris de s'attacher à démontrer l'importance des facteurs économiques et sociaux. Pour sa part, Robert Palmer invite à replacer la Révolution française dans un mouvement plus large, la "révolution atlantique", ouverte par la révolution américaine.

Dans ce contexte, les remises en cause du monde anglo-saxon vont trouver un relai en France, en 1965, avec deux historiens, François Furet et Denis Richet. Leur ouvrage sort avant les fêtes de fin d'années et bénéficie d'une belle présentation matérielle éloignée des présentations classiques et austères de Soboul. Les deux auteurs ne sont pas à date des spécialistes de la période révolutionnaire, mais les deux ont été membres du parti communiste et l'on quitté à la fin des années 1950, ce qui pèse lourd dans la riposte que leur prise de position historiographique va susciter. Ils remettent au goût du jour une thèse de certains libéraux du XIXe: l'idée d'une Révolution en deux temps, d'abord menée par les élites, ensuite par l'intervention populaire, la radicalisation et les violences. Furet et Richet proposent une notion qui va faire couler beaucoup d'encre : le "dérapage". Là où 1793-1794 étaient considérés comme une phase ascendante de la Révolution avant que Thermidor ne brise ce mouvement, elles deviennent ici les années noires et meurtrières issues du "dérapage" de 1791. Enfin, loin de considérer la Révolution comme un bloc, à l'instar de Clémenceau, les auteurs posent la question : aurait-on pu faire l'économie de cette révolution? Soboul ne monte pas immédiatement au créneau pour critiquer l'ouvrage. La critique étant virulente, c'est une véritable lutte qui s'engage et elle va durer de longues années.

En 1978, François Furet publie Penser la Révolution française où il redécouvre le Cochin de 1909 qui stigmatisait la "machine" jacobine "tyrannique" voulant instaurer un pouvoir de type collectiviste. Dénonçant plus que jamais ce qu'il nomme la "vulgate" soboulienne ou le "catéchisme révolutionnaire" il écrit que "1789 ouvre une période de dérive de l'histoire" et que la période révolutionnaire a été une "matrice du totalitarisme". Enfin il énonce une négation de sa théorie du "dérapage" : la Révolution n'aurait pas dérapé, elle était, selon lui, par nature "totalitaire" dès 1789 et même dans ses racines idéologiques. Au moment du bicentenaire, face au retour sur le devant de la scène d'une historiographie ouvertement contre-révolutionnaire (qui va même oser qualifier la guerre civile de Vendée de "génocide"), il modifie encore une fois ses positions: certes, elle a enfanté la Terreur, mais elle a été décisive pour les idéaux démocratiques.

L'éclatement de la Sorbonne universitaire a fait naître une opposition entre Université Paris I Panthéon-Sorbonne réputé "de gauche" et une université Paris IV Sorbonne réputé "de droite". Ce clivage est aujourd'hui en partie artificiel et peut prêter à sourire, toutefois, s'agissant de l'histoire de la Révolution française il apparaît bien concret. En 1985, à Paris IV, un doctorant soutient une thèse intitulé Le Génocide franco-français, la Vendée Vengé qui est publié l'année suivante, et où l'auteur évoque le chiffre énorme de 500 000 morts dans les guerres de Vendée. Aujourd'hui, ce travail a été plus que remis en cause par de nombreux historiens.

Désormais, il semblerait presque de bon ton de ne plus que "penser" (en mal) la Révolution française et non plus de l'étudier, sauf à en étudier les seules violences. Faut-il en conclure au triomphe des remises en cause historiographiques de la Révolution française voir au retour en force d'une vision noircie? Où bien le temps de la polémique étant passé, les historiens ont davantage de temps à consacrer au travail sans être sommés de se rattacher à un camp ou à un autre? Une évidence s'impose : les travaux scientifiques sur la Révolution française sont toujours très nombreux et d'une grande richesse. Si l'impact médiatique de Furet persiste bien après son décès, et si des phénomènes de mode savamment orchestrés peuvent remplir les librairies d'ouvrages d'un sérieux plus que douteux consacrés à Marie-Antoinette, ce qui était la querelle Soboul/Furet semble devoir s'achèver peu à peu. "Penser" la Révolution va peut-être enfin laisser la place à des études historiques.
Profile Image for Zéro Janvier.
1,711 reviews125 followers
December 2, 2019
Après un volume consacré à La France des Lumières qui m’avait agréablement surpris et mis l’eau à la bouche pour la suite, c’est peur dire que j’attendais beaucoup de ce neuvième volume de la collection Histoire de France éditée par Belin. Il couvre la passionnante période de 1789 à 1815 sous le titre Révolution, Consultat, Empire.

Le plan proposé par les trois auteurs, Michel Biard, Philippe Bourdin et Silvia Marzagelli, est malin : il commence par six chapitres chronologiques qui racontent et expliquent la période révolutionnaire puis napoléonienn, puis se poursuit avec cinq chapitres consacrés à des thématiques transverses qu’ils abordent chacune sur l’intégralité de la période 1789-1815.

L’ouvrage débute par un premier chapitre résumant les dernières années précédant la Révolution : le poids des tensions sociales avec des révoltes multiples et récurrentes, les dernières tentatives réformatrices, leur échec conduisant à l’impasse, elle-même débouchant sur la convocation des Etats Généraux en 1789. Dès ces premières pages, j’ai été captivé, je sentais que ce tome avait tout pour me plaire.

Cette impression s’est poursuivie avec un deuxième chapitre, toujours aussi passionnant, consacré à la mise en place et la chute de la Monarchie constitutionnelle de 1789 à 1792.

J’ai été encore plus captivé par le troisième chapitre relatant les années 1792 à 1793 : la condamnation et l’exécution de Louis XVI, la Convention, la radicalisation des positions, la République en péril face aux oppositions intérieures et à la guerre venue de l’étranger, la Terreur, la chute de Robespierre, et la mise en place du Directoire, qui fait l’objet du chapitre suivant.

Ce quatrième chapitre m’a permis de redécouvrir la période du Directoire (1795-1799). République du centre, République bourgeoise, objet d’une légende noire, le Directoire scelle l’alliance du politique et du militaire, voit grandir la popularité des généraux, avant de tomber lors du coup d’Etat du 18 Brumaire mené par Bonaparte et ses alliés.

Le cinquième chapitre est consacré à la période du Consulat (1799-1804), avec l’affirmation d’un régime autoritaire autour de Bonaparte, l’oeuvre de réconciliation nationale (Concordat, amnistie des émigrés), et les grandes réformes – dont nous voyons pour certaines encore les traces de nos jours – dans les domaines des finances, de l’administration, de la justice ou de l’éducation.

Le sixième chapitre, consacré à l’Empire (1804-1815), clôt la première partie du livre, dédiée au récit chronologique. Les auteurs évitent brillamment l’écueil de se contenter d’égrener les victoires et défaites des campagnes napoléoniennes en Europe. Ils montrent comment le régime autoritaire à l’intérieur était indissociable de l’état de guerre quasi-permanent et de la rivalité avec l’Angleterre.

Après de passionnants chapitres déroulant la chronologie de la Révolution, du Consulat et de l’Empire, l’ouvrage se poursuit avec des chapitres thématiques. Pour commencer : l’économie, avec ses transformations entre 1789 et 1815 (abolition des droits féodaux, vente des biens nationaux, droit de la propriété, etc.) et ses défis face à la guerre. C’est intéressant, mais moins accessible que les premiers chapitres.

Le deuxième chapitre thématique porte sur la question religieuse : l’état de l’Eglise à l’aube de la Révolution, l’évolution du lien entre Église et État au cours des années 1789-1815, la reconnaissance des minorités religieuses, la déchristianisation de la société et l’apparition de fêtes civiques. C’est très intéressant et toujours précis sur le sujet.

Le livre se poursuit avec un chapitre consacré aux mouvements contre-révolutionnaires, à travers leurs idées, leur diversité voire leur hétérogénéité, leurs actions – notamment en Vendée, et en Bretagne avec les Chouans), le rôle des émigrés, et les tentatives de mettre fin aux avancées révolutionnaires par les urnes plutôt que par les armes.

Le chapitre thématique aborde les relations de la France révolutionnaire avec ses voisins européens d’une part, et avec ses colonies d’autre part. Sur le continent, les relations internationales sont marquées par un état de guerre permanente : guerre défensive pour protéger la Révolution, guerre de libération avec les Républiques-sœurs, guerre expansionniste ensuite. Les colonies quant à elles suivent d’abord l’exemple de la Révolution avant de lutter pour leur indépendance après les tentatives de reprise en main, notamment de Napoléon.

Suite logique du chapitre précédent sur les relations internationales, le dernier chapitre thématique détaille l’omniprésence de la guerre dans la France révolutionnaire puis napoléonienne : la levée d’une armée nouvelle, révolutionnaire ; le coût – notamment humain – de la guerre ; la culture du soldat et le culte des généraux, dont évidemment Bonaparte ; les liens entre armée et pouvoir politique.

Avant les inévitables annexes, l’ouvrage propose comme pour chaque volume de la collection un Atelier de l’Historien, composé ici de trois parties :

- les sources (presse, pamphlets, mémoires, tableaux, caricatures) et leur exploitation

- les problèmes et débats (les femmes dans la Révolution, la première abolition de l’esclavage en 1794, la vente des biens nationaux, la révolution et le monde des lettres et des arts, les interprétations de la Terreur, la révolution française vue comme l’un des épisodes d’une révolution atlantique plus globale)

- l’historiographie, à la fois de la Révolution et de la période napoléonienne

Dois-je préciser que, comme chacun des volumes de cette collection, le livre est subliment illustré et richement documenté ? Je le dis à nouveau, car il le mérite autant que les volumes précédents.

J’attendais beaucoup de ce tome mais je n’ai pas été déçu : son plan extrêmement bien conçu, la qualité du texte et des illustrations m’ont permis de redécouvrir avec passion la période révolutionnaire et napoléonienne, avec des éclairages permis par les recherches historiques les plus récentes, loin de certains clichés persistants dans les médias “grand public”.

J’espère être aussi emballé par le prochain tome, consacré à une période que je connais mal mais dont je devine toute la richesse : la France des années 1815 à 1870, période de La Révolution inachevée.
Profile Image for Baptiste le Pirate.
89 reviews
March 9, 2024
Un livre extrêmement intéressant mêlant chapitres chronologiques, thématiques puis historiographiques sans oublier les notices biographiques à la fin.
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