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Le rire et les rieurs ; suivi de, Mon suicide

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Au pays de l’humour noir et de la fantaisie, Henri Roorda est une figure tutélaire, encore trop méconnue.
Pédagogue, mathématicien, pamphlétaire et humoriste, anarchisant se défiant du fanatisme, Henri Roorda (1870-1926) a commencé à publier sous les auspices d’Élisée Reclus et d’Alphonse Allais.
En 1925, en pleine maturité, il écrit Le Rire et les Rieurs , formidable tentative théorique dont se sont abstenus les humoristes ; et Mon suicide , qui résume son existence. C’est la dernière année de sa vie, il livre les deux faces de sa philosophie, désabusée et paradoxalement vaillante, empreinte d’un pessimisme joyeux.

108 pages, Paperback

First published January 1, 2011

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About the author

Henri Roorda

19 books5 followers
Henri Roorda van Eysinga was born on November 30, 1870, and killed himself on November 7, 1925. He was raised amidst revolutionary ideals: when he was a child, his family had to relocate to Switzerland after his father was declared persona non grata by the Dutch government, and there his parents befriended the anarchist thinkers Élisée Reclus and Peter Kropotkin. The young Roorda studied math and went on to work as a teacher who was beloved by his students; he was, however, deeply disappointed by his work. Accordingly, Roorda wrote a progressive critique of the prevailing educational structure (Le Pédagogue n'aime pas les enfants), as well as humorous columns for the Swiss dailies, which were collected in numerous compilations. He frequently wrote under the name Balthasar. Before he died, he left behind a brief note to a friend and his final text, My Suicide (Mon suicide).

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Profile Image for Bogdan.
134 reviews82 followers
May 1, 2025
Le rire et les rieurs

Dans le premier récit de ce mince volume, Henri Roorda fait la critique de quelques ouvrages qui traitent – avec plus ou moins de succès – d'expliquer le rire comme phénomène. D’un esprit très lucide et vif, l’auteur confronte Kant, Schopenhauer et Bergson, parmi d’autres philosophes et théoriciens moins connus – tous penseurs du rire qui ne font pas rire.

Il se met partiellement d’accord avec eux, mais — ce qui est plus important — il les contredit systématiquement en exposant les lacunes de leurs points de vue. Il donne des contre-arguments qui sont incontournables à force d’être illustrés par de petits contre-exemples tout à fait pertinents — et vraiment drôles.

Ici se voit l’atout qu’a Roorda, comme écrivain de belles-lettres mais aussi en homme très versatile — humoriste, anarchiste, éducateur, pacifiste — sur les grands philosophes de vocation. Il montre que l’imagination peut être plus logique et réaliste que la raison pure – et les anecdotes plus fortes que les arguments.

L’auteur charme parce qu’il n’écrit pas, à son tour, un traité sur le rire: il traite simplement le sujet, et le laisse ouvert. Et le succès de son entreprise est qu’au lieu de démontrer, exhaustivement et pour toujours, ce qu’est ou n’est pas le rire, il convainc tout en faisant rire.


Mon suicide

En lisant le deuxième récit, je crois avoir découvert – quoique je ne sois pas le premier – une affinité entre Roorda et Cioran (ou vice-versa, pour respecter la chronologie). Mais c’est strictement à l’homme Cioran que je pense – j’aurais de la peine à comparer le style fulgurant et exquis des aphorismes de l’un avec le ton détaché et les déductions terre à terre que l’autre prend dans ces notes.

Les deux hommes se rejoignent dans leur pragmatisme. Ce trait de caractère ou attitude est beaucoup plus caché dans le cas de Cioran, mais c’est un fait bien connu (il le raconte lui-même avec humour dans un entretien) qu’il a sauvé la vie d’une personne qui pensait se suicider en lui expliquant que le suicide est une idée positive.

C’est un acte, même si dernier, de liberté, qui est à la portée de presque chacun – s’il n’y a pas d’empêchements physiques – et qui reste toujours à faire pour se sauver d’une vie qui ne mérite plus d’être vécue, si, tout pris en considération, c’est vraiment cela le cas.

Je pense que Cioran a toujours eu ce si en avant-dernière pensée, et cela lui a permis de considérer, longuement, le tout et le rien, de formuler bien son désespoir, de contempler l’horizon et les abysses sur les cimes du désespoir sans s’y laisser tomber.

Ça lui a permis de cultiver quelques relations d’amitié, avec Michaux et Beckett, par exemple, et aussi d’avoir des relations amoureuses entre temps; de ne jamais rater d’envoyer de drôles de cartes d’anniversaire (“Je te félicite, un an de moins!” – ou quelque chose de pareil), de parcourir la France en vélo, en se reposant le temps de fumer une cigarette dans chaque cimetière – enfin, de mourir assez content — de mort naturelle — vieux et sage.

Quant à Roorda, ce petit ouvrage a été, malheureusement, son véritable billet de suicide. Il a mis fin à ses jours pour des raisons universellement compréhensibles...

Roorda et Cioran (beaux noms barbares!) ont eu des biographies de dépaysés, d’étrangers, l’un étant d’origine belge en Suisse, l’autre d’origine roumaine en France. Les premiers mentors qui ont laissé une marque durable sur leur pensée étaient des hommes simples – les parents avec des idéaux socialistes pour l’un, des bergers contemplatifs des Carpates pour l’autre.



“Existera-t-il un jour une société très différente de la nôtre, où les individus pourront plus facilement se rapprocher et se séparer les uns des autres?”

Malheureusement, oui.

“Si les lois étaient faites par des hommes charitables, on faciliterait le suicide de ceux qui veulent s'en aller.”

C’est désormais le cas, tant dans le pays d’origine de l’auteur que dans celui où il a vécu.
Profile Image for Stef Smulders.
Author 77 books119 followers
June 23, 2021
I was expecting humour but these are both essays the first one about philosophers' ideas of what constitutes humor and the second about why the author no longer wants to continue living. Interesting but definitely not funny.
Displaying 1 - 2 of 2 reviews

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