« Georgette était notre bonne, mais le mot était imprononçable. »
Georgette veille sur les rituels qui scandent la vie de la narratrice et de son frère : le bain, les repas, le lever et le coucher, les fêtes, les voyages. Elle est aussi la seule à savoir comment se débarrasser des serpents et des scorpions.
Georgette est une seconde mère. Elle est indispensable. Mais socialement, elle demeure une fille, c’est-à-dire une domestique. Telle est la contradiction présente au cœur de ce récit subtil et déchirant.
En vingt-six séquences, Dea Liane décrit la vie quotidienne d’une famille sur le modèle du film amateur tel qu’il existait encore dans les années 90. En substituant des mots à des images, elle propose une nouvelle manière de raconter – sensible, précise. Sans oublier pour autant ce qu’elle doit à son autre langue maternelle : l’arabe.
Née en 1990 dans une famille syro-libanaise, Dea Liane est comédienne. Georgette est son premier roman.
3.5 Lecture qui se lit facilement et qui porte sur un sujet sur lequel je n’avais jamais vraiment lu avant : la relation d’une enfant, d’une famille, avec leur « nounou ». Les réflexions et les questionnements étaient intéressants ; les réalités d’immigration et de double identité aussi.
Je ne suis généralement pas fan des autofictions, mais celle-ci était très bien. Elle ne tombait pas trop dans la lourdeur, ce que j’ai apprécié.
Dans le torrent de parution de cette rentrée littéraire 2023, la recommandation avisée d'une libraire de confiance m'a fait découvrir Georgette.
Le sujet m'intrigue. Questionnement sur la domesticité, histoire familiale, critique sociale, récit de femmes, introspection contemporaine. Après une longue délibération et un changement de dernière minute, ce sera le seul et unique livre que j'achète avec mon budget serré.
Et puis, toujours grâce à la même libraire bien avisée, une rencontre est organisée avec l'autrice. Elle parle de la genèse de son projet d'écriture, des méthodes employées. Elle élabore sur son histoire familiale. Elle lit un extrait. Et bien-sûr, elle parle de Georgette.
Lors de cette rencontre je n'ai pas encore eu le temps de lire le livre, mais c'est peut-être mieux comme ça. J'ai pu entamer ma lecture en ayant déjà ri et été émue par ces moments de vie, pourtant si différents de ceux que j'ai moi-même connus mais teintés, à plus d'une occasion, de la même saveur.
Bref tout ça pour dire que c'était vraiment très bien. Merci Dea Liane d'avoir écrit et partagé cette histoire. Elle nous enveloppe de tendresse.
La relation entre la famille et Georgette est intéressante, parfois malaisante, mais j’ai aimé que l’autrice adresse ce malaise, ne l’évite pas. Il y a des passages où on voit le vrai amour que la famille avait pour Georgette mais beaucoup d’autres où on a l’impression qu’ils l’oublient complètement / ne la traitent pas comme un membre de la famille à part entière, voire même pas comme un humain (surtout le chapitre sur ses chambres…)
Je ne sais pas pourquoi ce livre a été écrit... Pour se déculpabiliser d'avoir eu une "bonne" dans cette famille bourgeoise ? Pour que l'auteure puisse lui dire qu'elle l'a aimée? L'écriture en tranches de vidéos a fini par m'agacer, car elle ne rapportait que les mêmes genres d'événement avec Georgette toujours en retrait. Il n'y avait pas de progression.