En 1497, l'Angleterre découvre l'Amérique : l'explorateur John Cabot, à la solde du roi Henry VII, aperçoit les rives de Terre-Neuve. C'est le début d'une aventure de près de trois siècles, au terme de laquelle naîtront les États-Unis d'Amérique.Comment s'est déroulée la conquête de ce territoire, arraché aux populations amérindiennes et aux concurrents espagnols, hollandais et français ? Comment aventuriers en quête de fortune, laissés pour compte de la vieille Europe, esclaves africains, marchands audacieux, se sont-ils mêlés pour bâtir de nouvelles sociétés ? Et par quelles voies ces colonies extrêmement diverses se sont-elles retrouvées ensemble sur le chemin de l'indépendance ?Dans cette grande fresque, qui fait pour la première fois la somme de toutes les connaissances sur l'Amérique anglaise, Bertrand Van Ruymbeke souligne les ruses de l'histoire : fondées sans politique prédéfinie, les colonies anglaises sont une construction du hasard. Rien ne laissait présager qu'elles deviendraient un ensemble impérial - encore moins une nation...
C'est sur les conseils de @BazaR que j'ai lu ce livre qui porte sur un pays et une période qui ne me passionnent pas a priori. Et pourtant je l'ai trouvé extrêmement intéressant, peut-être parce que j'ignorais tout de ce dont il parle ! ;) Le livre se centre sur les colonies britanniques (ou qui deviennent britanniques), effleure la question des autochtones, développe un peu plus celle de l'esclavage qui n'est d'ailleurs pas cantonné aux Etats du sud.
L'auteur met en évidence toutes les différences qui jouent entre ces colonies qui vont du Maine à la Géorgie. Diversité des origines et des statuts, colonies fondées par des Anglais, des Suédois, des Néerlandais ; colonie royale, colonie privée appartenant à un seigneur ou à une Compagnie… Diversité du peuplement et des sociétés qui se sont développées dans des géographies et des climats contrastés : des hivers froids du Maine jusqu'au climat quasi subtropical de la Géorgie Et donc diversité des religions, un thème qui m'intéresse particulièrement car j'ai toujours été surprise de l'importance de la religion aux USA et de la multitude des différentes églises. J'ai donc lu en sus un livre sur les Quakers, les "tremblants", qui m'ont intriguée. le peuplement en Amérique du Nord commence après les troubles religieux liés à la Réforme. On voit donc défiler des Puritains au Massachussetts, des Quakers en Pennsylvanie, des Protestants de tous poils, quelques Catholiques égarés au Maryland, etc.
Et pourtant, malgré toutes ses différences, beaucoup de point communs qui feront que l'union sera possible au moment de l'Indépendance en 1776. Car on retrouve partout le même mode de gouvernance : une Assemblée des citoyens (beaucoup plus démocratique que ce qui se fait dans l'Ancien Monde) prend en charge le fonctionnement de la communauté et ce sont ces Assemblées qui s'opposeront à la taxation que l'Angleterre cherchera à imposer dans les années 1770. E pluribus unum.
Bref, un livre très intéressant, qui ensevelit parfois le lecteurs sous les chiffres (quelques tableaux auraient eu leur place pour remplacer des paragraphes entiers constitués de nombres) mais qui nous fait vraiment participer à la mise en place de ce nouveau pays.