Toutes les différences entre les sexes sont socialement construites ; ce dogme est ressassé à l’envi dans la société française d’aujourd’hui. Pourtant il y a bien un impératif de reproduction – chez les humains comme chez tous les autres mammifères – qui induit un rapport à la séduction différent suivant que l’on naît garçon ou fille. Partant de ce constat simple mais désormais voué à l’anathème, Nancy Huston explore les tensions contradictoires introduites dans la sexualité en Occident par la photographie et le féminisme. Ainsi parvientelle à démontrer l’étrangeté de notre propre société, qui nie tranquillement la différence des sexes tout en l’exploitant et en l’exacerbant à travers les industries de la beauté et de la pornographie. Ce livre brillamment dérangeant a suscité les réactions de nombreux lecteurs, dont certaines lettres sont ici reproduites en fin d’ouvrage.
(from Wikipedia) Huston lived in Calgary until age fifteen, at which time her family moved to Wilton, New Hampshire, USA. She studied at Sarah Lawrence College in New York, where she was given the opportunity to spend a year of her studies in Paris. Arriving in Paris in 1973, Huston obtained a Master's Degree from the École des Hautes Études en Sciences Sociales, writing a thesis on swear words under the supervision of Roland Barthes.
(Actes Sud) Née à Calgary (Canada), Nancy Huston, qui vit à Paris, a publié de nombreux romans et essais chez Actes Sud et chez Leméac, parmi lesquels Instruments des ténèbres (1996, prix Goncourt des lycéens et prix du livre Inter), L'empreinte de l'ange (1998, grand prix des lectrices de ElleJ et Lignes de faille (2006, prix Femina).
Petit livre qui a créé une polémique qui ne dépassera pas le phénomène de mode.
Très beaux moments de lecture sur la fin avec des interviews d'artistes décrivant leur expérience de dessin de nu ou de témoignages de prostituées.
Le statut de ce livre est obscure car il part d'un présupposé qui se veut sociologique, anthropologique et philosophique et relève ensuite des expériences (comportements, histoires) qui confirmeraient cette thèse comme par exemple celles de Jean Seberg ou encore Marylin Monroe. Quelle est la valeur de ces témoignages rapportés si ce n'est fictionnel et fictif ? De plus, ce texte se veut critique de la théorie des genres que Nancy Huston ne connait visiblement pas puisque certains auteurs de ce courant disent tout à fait la même chose qu'elle. De plus, pouvons-nous considérer que la pornographie et la prostitution soient vraiment exemplatifs en matière de genre ?
Comme résultat, une tentative d'essai idéologique où s'enchainent des opinions et des clichés à moitié vrais ou/et faux qui reflètent une seule réalité, celle annoncée dans son titre comme Reflet dans un oeil d'homme. Et encore, que d'un seul type d'homme. Pour conclure, la question des relations entre les genres est traitée de manière unilatérale et superficielle.
Bref grosse déception car Nancy Huston sait écrire et a un style agréable et précis par moment mais qui par sa volonté idéologique se fourvoie dans une domaine qui ne lui sied pas du tout, à savoir, la recherche scientifique (philosophique, sociologique ou anthropologue) ou encore la création/développement d'idées nouvelles.
I'm very disappointed by this book. I often found myself disagreeing strongly with Nancy Huston's views on feminism and sexism, which came as a surprise for me. I think she did a good job analysing prostitution, but the rest left me with a feeling of intellectual shortcuts. I don't get what her beef against gender theory is. She didn't make one argument that convinced me we're only "animals" and answer to "natural urges". And I don't understand why she spent so long interviewing three of her male friends about sex and women, when they had such a narrow and cliché view on it. Her arguments are heteronormative and self-centered.
La thèse soutenue tout au long de ce livre a le charme de dénoncer quelque chose d’excessif en étant tout autant excessive dans sa critique. À savoir, l’idée selon laquelle il n’y a aucune différence entre les hommes et les femmes en prétendant qu’il s’agit là d’une position largement admise et agressivement défendue par la société. Avec un postulat de départ aussi faussé, on ne peut que s’attendre à ce que la suite soit consternante. On est pas déçu.
Si l’idée qu’il existe des différences entre les hommes et les femmes qui sont liées au fait que l’Homme est un animal comme les autres avec une pulsion de reproduction, ce qui explique certains comportements innés, n’est pas inintéressante ni, contrairement à ce que l’auteure aimerait croire, si sulfureuse que cela, elle la défend de façon tellement bancale qu’on pourrait croire qu’il s’agit là d’une satire. Elle s’appuie pour ce faire sur sa propre expérience et sur des écrits autobiographiques d’écrivaines reconnues, entrecoupé d’arguments péremptoires dont la démonstration ne semble pas être suffisamment importante pour qu’elle s’y abaisse. Outre le fait que les évidences anecdotiques ne sont pas des preuves et que corrélation n’est pas causalité, on pourrait arguer, de plus, que ceux qui se livrent à l’exercice narcissique de l’autobiographie sont ceux qui ont des choses, espérons-le, sortant de l’ordinaire à écrire. Aussi, leurs expériences et la façon dont elles l’ont vécu ne peut nullement s’appliquer à toutes les femmes. Mais s’il fallait démonter un à un chaque argument avancé par Nancy Huston, on se trouverait rapidement à répéter les mêmes choses, tant ce livre tourne en rond.
Essai schizophrénique dans lequel tantôt la nature tantôt la culture explique le comportement masculin agressif, suivant ce qui sert l’auteure, tant que cela permet de le justifier. Les femmes y sont perpétuelles victimes, et même instigatrices des violences qu’elles subissent car bloquées dans quelques traumatismes d’enfances. Elles sont objectifiées de façon délirante par l’auteure pour satisfaire à quelconque désir masochiste.
Essai prétentieux dans lequel les faits sont ignorés ou distordus au profit du biais de confirmation. Pour illustrer l’idée selon laquelle Hollywood n’aimait pas que les actrices tombent enceintes parce qu’elles devenaient alors la propriété d’un seul au lieu d’être la propriété de tous (ce qui en soi, est déjà une bien belle chose à lire), elle utilise le cas de Claudia Cardinale. Mère jeune, sous la pression de ses producteurs elle décide de confier sa fille à sa mère qui, jusqu’à sa mort, fera passer sa petite fille pour sa fille. En vérité, devenue mère après un viol, Claudia Cardinale fait effectivement passer son fils pour frère pendant quelques années avant de révéler la vérité à une journaliste, son fils étant adopté plus tard par son mari. Les faits, on l'aura compris, sont des éléments négligeables.
Essai paresseux qui s’enfonce avec joie dans la bêtise. « La femme ne jouit que si elle aime », « la femme recherche le père dans toutes ses relations », « le masochisme n’existe pas, ce n’est qu’une soumission à la figure du père, qui est forcément abusive », « même si on lui demande explicitement son consentement, la femme est forcément victime de ce qu’on lui fait » (je paraphrase, mais pas tant que cela), « si vous soutenez le droit des femmes à se prostituer, envoyez-y votre fille ». Convainquant.
Essai d’une malhonnêteté intellectuelle indécente, où tout est bon pour dire que tout est inné, normal, passez votre chemin. Tentative dans une école de ne pas inconsciemment influencer les enfants dans la reproduction de comportement genré ? « Une étude d’une sociologue démontre que ça ne marche pas ! » Nous assène Nancy Huston. C’est sûr que les enfants n’existent qu’à l’école, que des comportements influencés par la société peuvent se changer en un claquement de doigt et que le but ultime ce n’est pas de laisser un choix à l’enfant mais de ne forcer dans une identité unisexe.
Essai qui s’enorgueillit d’une bibliographie impressionnante (d’ailleurs j’ai lu certains des livres, on en a pas tiré les mêmes conclusions) mais qui échoue pourtant à démontrer la capacité de recherche et de compréhension. Par exemple,l'auteure évoque avec un ami le nu masculin dans l'antiquité. Les statues du monde antiques représentant des hommes ont toujours un sexe plus petit que la réalité, et s’il n’est pas interdit de recueillir l’avis d’un ami artiste sur le sujet (« le corps masculin est moins beau, son gros sexe rompt l’équilibre ») il n’est pas non plus interdit de mettre ça en perspective. Dans l’iconographie antique, le sexe masculin était petit car c’était le signe de l’homme civilisé en opposition avec le sexe démesuré des satyres. C’est une représentation artistique. Tout comme les statues ont toutes le pied grec alors qu’une minorité de gens ont cette spécificité anatomique. Mais Nancy Huston n’aime pas, ne croit pas, en ce qui ne soutient pas son opinion.
Mention spéciale à l’incapacité de l’auteure à comprendre ce que le français a traduit malhabilement par « théorie du genre » (spoiler, ce n’est pas ce qu’elle avance) et la publication de courriers qu’elle a reçus, exclusivement, évidemment, en accord avec elle. Petit moment masturbatoire et exhibitionniste.
Un livre d’une tristesse effarante et qui semble se substituer à une thérapie pour son auteure.
"Reflejos en el ojo de un hombre", de Nancy Huston, fue uno de esos casos en los que me pelée con la autora de principio a fin. Y es que me resultó imposible no hacerlo, considerando sus ataques sin fundamento a lo que denomina "ideología de género" (ya con ese punto de partida íbamos mal). No solo califica a los estudios de género de elitistas e irresponsables, sino que llega a afirmar, por ejemplo, que la belleza femenina provoca la agresión, que la mujer acepta e incluso busca la violencia machista, y que la perspectiva de género no permite explicarla. En contrapartida, ella ofrece sus propias explicaciones, centradas en la animalidad, en los instintos, lo que me parece peligrosísimo y llevaría a justificar la violencia con el argumento de que el hombre es así por naturaleza y no puede reprimirse. Definitivamente no somos animales y estamos lejos de ahí (lenguaje, cultura, ritos funerarios, etc.). Pensé que argumentos de este tipo eran tan arcaicos que ya no encontraban sitio en la actualidad, pero sí. Y no es lo único. Haría falta una tesis para discutir cada capítulo de este libro. Como por ejemplo las apreciaciones de la autora, plagadas de estereotipos y sin sustento en estudio alguno, sobre comportamientos de personas homosexuales, o la inclusión a lo largo del libro de gran número de entrevistas a amigos varones cis, con discursos bien heteronormativos, que solo contribuyen a reafirmar sus opiniones. Todo muy sesgado. ¿Qué rescato? Me parece interesante el planteamiento sobre cómo el advenimiento de la fotografía, entendida como prolongación del ojo masculino, impacta en la construcción de la imagen de la mujer. La mirada del otro en tanto mirada masculina, no representa al cuerpo sino que lo presenta, cosifica, llegando a definirlo en negativo, como objeto liso. De todas maneras estos aportes no son propios de la autora, sino la articulación de contribuciones de otros pensadores, como Jean Baudrillard. En fin, no es la reseña más habitual, en la que recomiendo un libro, sin embargo puede ser una lectura atractiva para quienes tengan interés en estos temas, ganas de conocer otras posturas y, sobre todo, reflexionar.
Un très bel essai qui éclaire les relations hommes-femmes d'une lumière apaisée, et souligne certaines contradictions du féminisme contemporain: nier les différences biologiques entre les sexes en ne prenant en compte que les constructions sociales, se complaire dans le culte de la beauté et du corps parfait prôné par l'industrie cosmétique et pornographique, et accepter la prostitution comme un métier "comme les autres", "choisi". Nancy Huston souligne que malgré l'émancipation de la femme, le sujet qu'elle a pu devenir redevient objet en se pliant volontairement aux injonctions de beauté et de perfection; et que les représentations de la féminité aujourd'hui excluent totalement la maternité... Il faut donc nuancer les propos constructivistes et l'individualisme, pour embrasser la dualité homme-femme dans tout son potentiel. Différences reconnues et prises en compte ne doivent pas conduire à l'inégalité, mais permettre des rapports apaisés et intelligents entre Elle et Lui. Un essai étoffé de références littéraires, académiques et biographiques riches et variées.
Nancy Huston est une grande romancière. "Lignes de faille" compte parmi mes livres favoris. Mais c'est aussi une féministe engagée dont le dernier essai s'inscrit en faux contre les théories constructivistes de l'indifférenciation des sexes.
A rebours de l'idée désormais majoritairement admise que les identités sexuelles sont construites, qu'on ne naît pas femme (ou homme) mais qu'on le devient, Nancy Huston ose réaffirmer le primat de la biologie. Sans doute ne sommes-nous pas des chimpanzés (comme l'a clamé Elisabeth Badinter), mais le sommes nous malgré tout quand même encore un peu. "Le mâle a intérêt à répandre sa semence le plus largement possible dans le plus grand nombre possible de corps de femelles jeunes et bien portantes c'est-à-dire susceptibles de mener une grossesse à terme et de survivre à un accouchement" (p. 22). La femme, elle "n'a pas intérêt à copuler avec le premier venu" et aura "tendance (car intérêt) à choisir ses partenaires avec discernement, préférant un mâle qui lui semble non seulement physiquement fort mais psychiquement fiable, susceptible de rester plusieurs années auprès d'elle et de l'aider à nourrir ses petits" (idem). La preuve - administrée avec cette rigueur scientiste dont seuls les Etats-Unis ont le secret : appelés à indiquer l'odeur qui les attire le plus sur des T-shirts masculins, des jeunes femmes choisissent ceux portés par les hommes dont les anticorps diffèrent le plus des leurs, c'est-à-dire le géniteur potentiel qui fournira à leur descendance la meilleure protection (p. 86).
Nancy Huston dépiste la trace de ces irréductibles différences biologiques dans les regards que s'échangent les hommes et les femmes. Les hommes regardent les femmes. Bien sûr, rétorquera-t-on, les femmes n'ont pas les yeux dans leurs poches et regardent aussi les hommes ; mais leur regard n'a jamais la même insistance, la même impudeur, la même violence que ceux qui chaque jour déshabillent à leurs corps défendants (!) les jolies filles. Les femmes sont des "reflets dans un œil d'homme" (allusion revendiquée au titre du roman de Carson McCullers). Non pas l'objet passif de la concupiscence masculine, mais l'actrice dédoublée de ce regard. Dédoublée car devant son miroir la femme "regardée" devient aussi "regardante". Et si la femme regardée est féminine, la femme regardante est, elle, masculine : elle se porte le regard qu'elle imagine les hommes porter sur elle. C'est ce qui explique que la coquetterie féminine ait encore de beaux jours devant elle. Et Nancy Huston de souligner le paradoxe d'une société qui nie la différence des sexes mais où les industries de la beauté et de la photographie n'ont jamais autant valorisé, au risque de le réifier, le corps féminin. On pourrait reprocher à Nancy Huston - et aux déterminismes - sa tendance à la généralisation. Toutes les femmes ne sont pas coquettes, lui fera-t-on remarquer, tandis que l'homme contemporain métrosexuel devient plus soucieux de son apparence et que le corps masculin est lui aussi réifié comme dans les magasins Abercrombie. Mais on s'accordera à reconnaître que la coquetterie est globalement plus féminine : il suffit de se promener ces jours ci dans n'importe quelle station balnéaire pour être frappé du soin que mettent les femmes à se maquiller, à se coiffer et à s'habiller pour sortir tandis que leurs compagnons masculins dépenaillés ne manifestent guère de souci de leur apparence.
En plein débat autour du Mariage pour tous et de la "théorie des genres", l'essai de Nancy Huston se prêtera à des lectures polémiques. Parce que le constructivisme est classé à gauche et le déterminisme à droite, on aura tôt fait de la ranger parmi les penseurs rétrogrades. Ce serait caricaturer une réflexion autrement plus subtile.
De una completa incorrección política, Nancy Huston, ex feminista militante, es capaz de obligarnos a volver a mirar la mirada. Una mirada muy específica: aquella de los ojos de hombre sobre el cuerpo de una mujer, “inmenso paradigma de nuestra especie”. De seguro la tesis del ensayo de la Huston hará levantar una ceja desaprobadora a cualquier feminista contemporánea, incluso a cualquier mujer, sea o no feminista. Este “paradigma de nuestra especie” es simplemente que, desde el trasfondo, más que histórico, biológico, de los seres humanos, los hombres han mirado el cuerpo de las mujeres, una mirada que es innata, involuntaria. El vínculo entre mirada y deseo ha sido “un simple dato de la existencia”. Huston propone que nos hagamos cargo de este “dato”. Hombres y mujeres sencillamente no somos iguales. Es cierto que las mujeres miran, que las mujeres dibujan, fotografían, esculpen cuerpos masculinos, pero durante los milenios de la historia humana el que ha mirado ha sido el hombre, y la que es mirada es la mujer. El hombre esculpe el misterio del cuerpo femenino, la mujer es ese misterio. Lo específico de esta mirada masculina sobre el cuerpo femenino es que es completamente involuntaria y difícilmente controlable. La base de esta diferencia se encuentra en la diferente estrategia reproductiva de machos y hembras de nuestra especie. La hembra de nuestra especie se embellece porque le importa seducir al macho porque quiere ser madre, sin importar que este sea un deseo consciente (la mayoría de las veces no lo es). Huston sostiene que el feminismo nunca ha sabido dar una explicación sobre la universal coquetería femenina, y ha separado, de un modo similar a como lo hace el cristianismo, el cuerpo del alma, relegando al cuerpo a las catacumbas. Pero somos cuerpo, sin duda. Precisamente porque la coquetería femenina es una realidad tan universal, es que todas las sociedades han debido generar normas muy precisas acerca de la relación entre hombres y mujeres, y cómo debe comportarse cada uno de ellos en relación con el cuerpo femenino. Es decir, no es que Huston esté dando carta blanca al acoso sexual callejero, sino que, muy por el contrario, está diciendo que el fenómeno existe fundamentado en una mirada difícilmente controlable, y que es justamente ese fenómeno el que nos obliga a reglamentar la conducta de modo drástico con una fuerte sanción social. Y, para la autora, la mirada masculina tiene una contrapartida en la exhibición femenina. Dice: “He necesitado mucho tiempo para admitir, o quizá para recordarme a mí misma, que las mujeres también sienten el deseo de ser miradas” (p.12). Inquietante. Hay que leerlo.
Reflets dans un œil d'homme est un essai sur la féminité, le regard des hommes & des femmes sur cette féminité, le sexe instinctif/le sexe socialement construit, la prostitution... Tout cela en vrac.
Il y a des passages qui ont trouvé écho en moi, & d'autres qui me semblent simplement posés (grossiérement) là pour donner plus de poids à la thèse de Nancy Huston.
A mon sens, trop d'exemples sans réelle construction, beaucoup de répétitions, & une fascination évidente de l'auteure pour certaines pratiques sexuelles.
Un point de vue bien pauvre de la sexualité féminine & de la vie intérieure des être humain.
2 étoiles pour certains chapitres mieux développés & instructifs.
"Lucian Freud explique qu’il se sert exclusivement de ses proches comme modèles, justement en raison de leur plus grande vulnérabilité : « Les modèles professionnels ont été tellement scrutés qu’ils ont fait pousser une deuxième peau. Quand ils ôtent leurs vêtements, ils ne sont pas nus (naked): leur peau est devenue un deuxième habit (Richardson) »"
« Aucune occidentale ne peut prétendre avoir mené son existence à l’abri de cette propagande qui fait de nous toutes, à des degrés variables selon notre âge, notre milieu social et notre métier, avec notre coopération enthousiaste ou à notre corps défendant, des reflets dans un œil d’homme. »
Ce livre est un essai sur la femme dans notre société. Huston fait de très bons points et le texte est intéressant à lire. De par le sujet et les idées que Huston veut couvrir, le texte aurait intérêt à être étudié plutôt que seulement lu - ce que évidemment je n'ai pas eu le temps de faire. Le livre vaut la peine d'être lu.
Fue terrible, muchos de los argumentos fueron incoherentes. La perspectiva de la autor no es una perspectiva conservadora ni liberal. Fue una lectura requerida en un curso universitario de "mujeres del mundo hispano" pero de este libro, no aprendí nada
Comme elle le préfaçait dans "Burqa de chair" de Nelly Arcan, Nancy Huston a été fortement marquée par ses écrits.
Dans cet essai féministe sur l’image, le corps et le regard des hommes (et toutes les conséquences qui en découlent), elle convoque Anaïs Nin, Virginia Woolf, Jean Seberg ou Marilyn Monroe… Elle s’interroge sur cette société qui sacrifie ses filles et ce qu’elle voit comme des grandes hypocrisies.
A rebours du courant actuel ou seul le genre (et ses multitudes) et donc l’éducation serait responsable, elle met en avant notre animalité de mammifères – sans pour autant nier l’importance de l’apprentissage, de l’éducation, du rôle des pères…
Un essai parfois caricatural dans lequel elle laisse malheureusement de côté toutes les personnes qui ne se retrouveraient pas dans une vision aussi binaire du sexe – et avec possiblement une vision un peu datée des chasseurs-cueilleuses. Pour autant, pourquoi, comment et par quel miracle l’humanité ne serait-elle pas animale et soumise aux lois de l’évolution ?
Quelques passages frappants et intéressants quand Huston parle de la manière dont les femmes reçoivent le regard masculin et la manière dont elles l'intériorisent et parfois en souffrent, parfois s'en servent. De beaux passages aussi sur le dessin de ni avec témoignages d'artistes et de modèles. Mais la thèse de défile ensuite, Huston se sert d'exemples de femmes célèbres censées révéler une généralité et prouver ses arguments et on a l'impression d'une trop grande subjectivité de l'auteur dans sa thèse. Le livre vaut quand même le coup d'être lu, on y trouve de beaux témoignages qui font réfléchir au rapport des femmes à leur corps, leur nudité et leur image, mais l'argumentation ne convainc pas, et elle donne envie d'aller lire ses opposants.
On peut être d'accord ou pas avec l'auteur, cette lecture donne à réfléchir. Et donne envie de noter plein d'autres lectures. Et c'est ce qu'on aime, non ?
Rendue à la page 90 j’ai décidé de mettre ce livre au recyclage. Je ne veux même pas le donner, je veux m’assurer qu’il disparaisse. Nancy Houston come on! Qu’est-ce que tu racontes?!?
Je dévore chaque roman de Nancy Huston avec passion. Quel bonheur de découvrir qu’en plus d’être une écrivaine formidable, elle est aussi une femme engagée dans les luttes féministes. Il m’était donc impensable de ne pas lire "Reflets dans un œil d’homme", son essai le plus ouvertement militant. Son intérêt pour les écrits de femmes prostituées ou escortes est communicatif. Je la savais déjà admiratrice de Grisélidis Réal, mais j’ai été ravie de découvrir ses analyses consacrées à Nelly Arcan, autrice canadienne encore trop peu connue en France. D’autres figures tout aussi fascinantes traversent le livre, comme l’inoubliable Anaïs Nin, dont je connaissais jusque-là mal le parcours. J’ai particulièrement aimé l’alternance entre les analyses littéraires et les passages autobiographiques, où Huston explore à la fois ce que signifie grandir et vieillir à travers le regard masculin, et la manière dont ce regard se forme et se transforme au contact des femmes. Pourtant, malgré tout l’intérêt que j’ai porté à cet essai, c’est aussi le premier livre de Nancy Huston que j’ai failli abandonner. Pour la première fois, je me suis retrouvée en profond désaccord avec elle sur certains sujets, notamment lorsqu’elle aborde la « théorie du genre » (les guillemets sont d’elle). La déception fut immense, presque douloureuse : comment une femme aussi brillante, aussi cultivée, pouvait-elle rejeter Simone de Beauvoir ? J’ai construit tout mon féminisme — toute ma personne, même — autour de cette phrase fondatrice : « On ne naît pas femme, on le devient. » Alors, pourquoi ce rejet ? Comment comprendre cela ? Il m’a fallu du temps pour réfléchir. À nos divergences, à ce qu’elles révèlent. Et j’ai fini par saisir quelque chose d’essentiel : ce qui compte, ce n’est pas de choisir un camp. Nancy Huston incarne un féminisme humaniste ; pour ma part, je me reconnais davantage dans le féminisme intersectionnel et queer. Mais ces courants ne sont pas incompatibles — ils sont autant de lentilles qui permettent d’observer le monde sous des angles différents. Aucun n’a tout à fait raison seul, aucun n’a tout à fait tort non plus. Ensemble, ils enrichissent la pensée. Pour cette raison, malgré mes désaccords, je recommande ce livre. Parce qu’il m’a fait réfléchir, douter, me repositionner. Et j’espère que chaque lecteur ou lectrice qui le découvrira connaîtra, à son tour, cette même mise en question salutaire.
This is the first essay I've read and I'm very satisfied with my pick.I started this with no expectation or preconceived opinion (since the author's pretty known).
I really enjoyed reading it, I have to say. I loved how accessible the text was for everyone and how she repeated her point of view often but with different examples and with different aspects. What was most interesting was how different her point of view was from anything I've read or heard before. Her thesis is this: male and female aren't equal, and the businness of beauty and prostitution and pornography prove it.
From a start, with the thesis stated,it's very controversial and will make already most people angry and rage, but honestly, before giving your firm opinion, read the WHOLE essay.
I was shocked at first since I have never heard someone state this, but the more I read and the more I understood what she meant, and mostly that she didn't mean it to belittle women but to actually protect them and openning their eyes. Granted, I don,t agree with everything she says, I still think it is amazing in the sense that it makes you question the society we're in and your own point of view about these things.
It's up to you to decide what this book will give or not in the making of your opinion, but I can honestly say it will not leave you indifferent.
The way it was written was what I liked and didn't like at the same time: the text is too all over the place. There are chapters, which helps, but these are separated again and at some point it just becaomes too confusing, even if they have titles. Instead of putting all her thoughts on one subject in one chapter, she pops the subject everywhere and anywhere. Also, there's not that much scientific facts or others backing her up, but mostly sociologist or actual people she interviews. The proof behing her facts are there, just not as reliable as I would've prefered them to be.
The way it's writting though is perfect: straight forward and clear. There are some stylistic device used, but it's mostly unambiguous.
Un essai sur la femme : son évolution et ses reflets chez les hommes.
Instructif !
Nancy Huston nous évoque dans ce livre la femme. Comment le devient-on? Qu’est-ce que cela change dans le regard sur soi et sur les autres ?
Et là on en vient aux origines des espèces, toutes les espèces animales utilisent les femelles pour féconder et le mâle doit être fort pour pouvoir en féconder le plus possible. Jusque là ça va, puis ça coince si on tente de dire la même chose pour les humains. (Je commençais d’ailleurs à faire ma choquée durant ma lecture, la femme ne sert pas qu’à CA !)
Mais Huston s’arrange à nous faire accepter un postulat de départ : les femmes se sentent femmes dans le regard des hommes, elles veulent plaire : se maquiller, s’habiller le matin pour être "présentable" ; mais dans ce cas, n’est-ce pas aussi pour se plaire, se sentir belle pour soi ?
Huston nous parle également de l’enfance d’une fille, une fille qui a été abusé par un homme de sa famille aura continuellement une faille de se sentir aimée, son exemple part de l’inceste à la prostitution. L’auteur déclare qu’un homme allant voir une prostituée accepterait-il que sa fille le fasse? Et oui, ça change tout de suite la donne !
D’ailleurs elle déclare : "Les revenus annuels de l’industrie pornographique sont supérieurs à ceux, cumulés, de Microsoft, Google, Amazon, eBay, Yahoo !, Apple, Netflix et EarthLink." (p.193).
Elle explique la différence entre la nudité dans l’art et le nu pornographique, l’art laisse un mystère, une certaine beauté ; le nu porno est rapide, à l’état brut…
Elle évoque la maternité qui est le centre de la vie d’une femme. Mais elle rétorque que certaines femmes la refuse cette grossesse. Instinct maternel n’est pas inné, il se forge durant notre vie. Certaines femmes peuvent être très maternelles dès le départ (d’ailleurs sans avoir d’enfant, c’est mon cas) ou alors tout le contraire les enfants les font paniquer.
Essai intéressant avec un avis tranché contre l'opinion commune. Selon Huston la biologie détermine le sexe et donc le genre. Hommes et femmes se comportent différemment selon leurs gènes. Elle est opposée à la thèse de Beauvoir (le second sexe) et à la théorie du genre, ce qui n'est pas politiquement correct aujourd'hui, mais expose ses arguments sans manquer de respect aux personnes non cis. Je n'ai pas toujours cerné où elle voulait en venir et ne sais pas si je dois la situer en extrémiste. En tout cas elle est bel et bien féministe mais pense que les femmes seront toujours un objet de désir et de domination pour les hommes et quon ne peut pas empêcher ça car cest la nature qui l'impose. Elle pense qu'on peut passer au-delà en enseignant aux hommes à se comporter de manière civilisée.
Une de mes lectures les plus instructives et passionnantes de ces derniers temps. Nancy Huston s'élève contre la théorie des genres. Je ne connais pour ainsi dire pas le sujet, elle arrive à le rendre lisible, fluide et agréable, c'est fouillé sans pour autant s'enliser. A l'intuition, pas d'accord avec la totalité du contenu, mais qu'importe? Certains passages sont criants de vérité, d'une empathie extraordinaire, c'est comme de voir soudain baignés de lumière des comportements qu'on observe depuis quotidiennement sans en avoir saisi les motivations. J'ai trouvé ce livre formidable.
L'analyse d'une essayiste à propos du regard masculin porté sur la femme et s'appuyant sur des références littéraires ou figures diverses (Anais Nin, Marylin Monroe, Nelly Arcan, Virginie Despentes...).