Québec, 1930. Gabrielle est mariée avec Edward depuis bientôt dix ans. Entre la maison de l’île d’Orléans et celle de la Grande-Allée, elle mène une vie bien remplie, entourée de ses cinq enfants.
De toute évidence, il s’agit d’un mariage heureux. Mais cette chose qui devrait être si simple fait pourtant froncer bien des sourcils dans l’entourage de Gabrielle. Décidément, le bonheur est suspect en cette époque où notre sainte mère l’Église nous dit que nous ne sommes pas sur terre pour être heureux, mais pour accomplir notre devoir.
Dans le premier volet de cette grande trilogie romanesque, qui a connu un succès sans précédent au Québec, Marie Laberge brosse une large fresque de la société d’avant-guerre. Elle nous fait partager le destin de personnages si vrais qu’ils semblent bondir de la page. Grâce à son art de traduire les mouvements du coeur les plus subtils ou les plus inavouables, elle éclaire de l’intérieur une époque où, sous la gangue des conventions sociales et de la religion, les passions ne brûlaient pas avec moins de force qu’aujourd'hui.
Marie Laberge est née à Québec (Québec, Canada). Elle étudie chez les Jésuites, puis s'initie à la danse avec Ludmilla Chiriaeff. Après des études en journalisme, qu'elle abandonne en 1970, elle se consacre aux activités théâtrales et entre au Conservatoire d'art dramatique de Québec, d'où elle obtient un diplôme en 1975. Elle joue dans différentes pièces de théâtre à Québec, avant de faire de la mise en scène et de l'enseignement en art dramatique. En 1981, elle quitte Québec et s'installe à Montréal. En 1983-1984, elle enseigne et est directrice du département de théâtre de l'université Laval.
En tant que dramaturge, elle signe vingt pièces, dont la plupart sont jouées au Québec et dans divers pays européens. Parmi les plus notables, soulignons
L'Homme gris, jouée en France, en Belgique, en Allemagne, en Italie, aux Pays-Bas et en Lettonie, dans les langues respectives de ces pays, Oublier (prix de la meilleure production théâtrale de Bruxelles 1987-1988), Aurélie, ma sœur (produite en 1994 au Gate Théâtre de Londres), Le Faucon, présenté en 1996 au Festival des Francophonies en Limousin à Limoges. Elle est aussi scénariste, administre le Théâtre du Trident (1977 à 1980) tout comme le Centre d'études en art dramatique (1978 à 1981), dont elle est la présidente de 1987 à 1989.
Marie Laberge écrit cinq romans avant de rédiger la trilogie intitulée Le Goût du bonheur (Gabrielle, Adélaïde et Florent), qui se vend à plus de 500 000 exemplaires.
En mai et juin 1995, elle rédige le préambule de la Déclaration d'indépendance du Québec en collaboration avec Gilles Vigneault, Fernand Dumont et Jean-François Lisée, entre autres.
En 2006, elle écrit une chanson pour Céline Dion intitulée Le temps qui compte, mise en musique par Jacques Veneruso. Cette chanson parait sur l'album D'Elles, sorti le 21 mai 2007.
Entre 2009 et 2011, Marie Laberge publie un roman épistolaire - Les lettres de Martha - une correspondance qu'elle entretient personnellement 26 fois l'an avec ses lectrices et lecteurs inscrits.
Ce livre est un bonbon à la cannelle, une guimauve à l'érable. En tant qu'amoureuse des sagas familiales au cœur du 20ème siècle j'ai été gâtée. J'ai dégusté chaque page en ce début d'automne et ce fut l'ambiance parfaite.
Si Gabrielle à pu m'agacer dans les premières pages (tellement elle semblait parfaite !), je me suis attachée à la personnalité et au caractère du personnage. On plonge dans le cœur de la famille, on y apprend les secrets de chacun, les failles et les moments de joie.
Au delà de l'histoire familiale, le récit nous distille des détails de la lutte féministe au Québec.
Une fois le livre achevé, c'est le cœur brisé que j'ai quitté le quotidien de notre famille. J'essaye de ne pas me lancer dans le 2nd tome trop rapidement...
Wow. Je ne sais pas trop quoi dire. J'avais lu cette série autour de la sortie, il y a donc plus de dix ans, et j'avais adoré, du haut de mes quinze ans. Je me suis demandé si j'aimerais encore ça, maintenant que je suis plus "critique" ou whatever. C'est sûr qu'à certains moments, je me disais, "Gabrielle est trop parfaite, tout le monde est en amour avec elle, c'est pas réaliste"... ou plutôt, je me disais que j'aurais dû me dire ça, parce que moi aussi, j'étais en amour avec elle. C'est un merveilleux personnage, on voudrait que tout ce qu'elle touche fleurisse: ses enfants, son mari, ses oeuvres de charité, ses amitiés... C'est sûr que c'est facile d'écrire un personnage en avance sur son temps quand on écrit 70 ans après le fait. C'est sûr qu'on est plus touchés par ses causes féministes et sa protection de tous, incluant les "étrangers", de ce bord-ci de la Grande Noirceur. Reste que la magie opère.
Le roman commence tranquillement, avec une belle vie de famille heureuse, idyllique, qui rappelle Anne... la maison aux pignons verts (il y a d'ailleurs plusieurs parallèles à faire entre les personnages d'Anne et de Gabrielle, selon moi, ne serait-ce que parce que ce sont deux de mes personnages féminins favoris). L'arrivée de Nic à la moitié du roman donne une saveur plus poignante et dramatique au roman, qui ne perd jamais son centre heureux cependant... Mon unique critique serait que vers la fin du roman, on sentait que Laberge avait hâte d'arriver aux moments plus dramatiques. Le temps passe trop vite, Adélaïde grandit de cinq ans en deux-trois pages, uniquement pour préparer les scènes finales. (Mais quelles scènes finales. Et quelle dernière phrase!)
Impossible de ne pas commencer le deuxième tome immédiatement.
(GoodReads fandom friends, here's a book that I wish so much could be translated so that I could ask for it for yuletide. All the Edward/Gabrielle/Nic, please.)
Énorme, énorme, ÉNORME coup de cœur pour cette trilogie qui m'a tenu en haleine d'un bout à l'autre ! Les personnages sont tellement bien décrits, j'ai pris plaisir à les voir évoluer tout au long des années que couvre les trois tomes: j'ai ri, j'ai été surprise, j'ai été excédée par leurs comportements ou émue aux larmes (et je pleure rarement). C'est simple, ils vivent encore en moi, même après avoir tourné la dernière page du tome 3, et ça je pense que c'est le signe ultime du coup de cœur littéraire. J'ai énormément appris de la condition de la femme au Canada, des mœurs de la société, du conflit linguistique, des coutumes vestimentaires, bref: c'était un pur bonheur. Tout y est pour vous faire passer de belles heures de lecture.
J’ai tout adoré de l’histoire ; les personnages, la description complète, la lutte des femmes pour obtenir leurs droits. J’ai ressentis toutes sortes d’émotions, surtout de la colère et du dégoût par rapport à la place de l’église dans les familles et dans les décisions. Et quoi dire de la fin?? Par contre, j’ai parfois trouvé qu’il y avait des longueurs dans le roman et c’est ce qui a rendu ma lecture un peu moins fluide.
Voilà une trilogie que j'avais dévorée à l'adolescence au moment où c'était sorti. De m'y replonger fait partie de mon processus de deuil récent de ma grand-mère qui avait lu également la trilogie à l'époque et avec qui j'avais eu de belles discussions à ce sujet. J'ai retrouvé des parties d'elle dans le personnage de Gabrielle, ce qui m'a fait le plus grand bien.
J'avais peur de gâcher un doux souvenir de lecture en m'y replongeant mais ce fut tout le contraire. Des années plus tard, je crois que j'ai su apprécier d'autant plus toutes les nuances dans l'élaboration de la psychologie des personnages. Certaines décisions me choquaient encore mais j'étais mieux en mesure d'apprécier certaines gymnastiques mentales des protagonistes qui reflétaient certains enjeux d'une autre époque. On y aborde avec franchise une partie de l'histoire du Québec à l'époque où le clergé occupait une place prédominante, où le mariage prenait une toute autre signification et où tout était encore à faire en ce qui a trait aux droits des femmes.
Dans Gabrielle, je crois que Marie Laberge a fait une belle démonstration de la profondeur de son intelligence émotionnelle dans la construction de ses personnages et dans les rapports qu'ils entretiennent entre eux. J'ai savouré pleinement cette relecture et probablement plus encore que lors de ma lecture initiale car je me rappelais de la fin abrupte et précipitée qui rompait définitivement avec le rythme du reste du roman. J'en avais fort voulu à l'autrice à l'époque mais on dirait que la pilule passe beaucoup mieux avec le temps. Bref, un coup de coeur renouvelé.
Ce livre est un incroyable coup de coeur, mais aussi un coup au coeur. On y entre tout doucement, comme dans un rêve, puis on se laisse porter par les aventures de la famille Miller. L'heureux mariage de Gabrielle et d'Edward, les histoires de Germaine et Georgina, l'évolution des enfants, les domestiques, les nouvelles rencontres, les amitiés, les projets... et l'amour. L'amour qui lie tous ces personnages entre eux et font de ce livre une magnifique fresque familiale. Je l'ai lu lentement, comme on laisse un chocolat fondre sur la langue, pour profiter de tout. Je me suis attachée aux personnages, je leur ai souhaité tout le bonheur possible, j'ai espéré qu'ils ne soient pas dévastés par le malheur, même si leur destin n'allait pas toujours dans la direction que j'aurais voulue... J'attends de pouvoir lire le tome 2 avec impatience. La fin du tome 1 m'a bouleversée.
Que j'ai aimé Gabrielle et Adélaïde, Que j'ai aimé suivre les aventures de cette famille du début du XXème siècle, Que j'ai aimé voir les enfants grandir et sentir la condition des femmes évoluer... Avec tellement d'amour et d'intelligence au fil des pages...
Une vraie saga familiale comme je les aime tellement!!! ^-^
Après quelques difficultés à me plonger dans cette histoire familiale, j'ai été conquise par Gabrielle, Edward, Nic, Adelaïde, Isabelle, Paulette, Ted et Germaine. Ces personnages possèdent une telle force en eux ! Gabrielle est une femme moderne qui se bat pour protéger les siens et les enfants des autres, qui essaie toujours d'en faire plus pour les familles démunies lors de la crise des années 30. Autour d'elle et de son charisme gravite tout ce petit monde fasciné et subjugué.
Cette fresque familiale aborde tous les sujets qui marquent cette époque charnière et les changements qui la caractérisent. C'est passionnant d'apprendre petit à petit comment les français canadiens se révoltaient contre le gouvernement anglais, comment les femmes combattaient pour avoir le droit de vote, comment l'Eglise imposait son dogme et sa bien pensance, comment le racisme montait petit à petit contre toutes les minorités et enfin comment la montée du fascisme en Europe était ressenti de l'autre côté de l'Atlantique.
Le rythme de l'histoire s'accélère à la fin. Comme si celle-ci ne pouvait faire autrement que d'être prise dans le tourbillon de la guerre, qui s'approche puis qui éclate. Les personnages ont évolué, grandi. Leur bonheur et leur peine ne sont plus toujours les mêmes. On referme le livre en ayant l'impression d'avoir quitté une famille avec qui l'on avait vécu longtemps, avec qui nous avons partagé des moments de doutes, de tristesse mais également beaucoup de moments de bonheur.
Je n'ai pu m'empêcher de verser quelques larmes à la fin. Et quelle fin... Le tome 2 m'attend déjà mais je vais repousser sa lecture pour prolonger dans le temps ma découverte de la famille Miller et savourer un petit peu ce petit bout de Québec.
J'aurai aimé pouvoir mettre 4.5/5 Ce chef d'œuvre québécois, chaudement recommandé, demande un peu d'investissement, le début est long, lent et plein de questionnements religieux pesants. Mais petit à petit on apprend à aimer chaque membre de la famille Miller, de Gabrielle la si parfaite à Béatrice la coquette. On s'attache aussi à ceux qui gravitent autour de cette famille, et les pages se tournent comme les saisons passent. Tant et si bien qu'il devient difficile de s'arrêter de lire et que on souhaiterait encore plus de détails, malgré les déjà plus de 600 pages de ce roman. Un roman passionnant, foisonnant, sur la place de l'amour, de la femme, de la religion dans le Québec des années 30
Je suis en train de lire la trilogie "Le Gout de Bonheur" afin de comprendre le phénomène du best-seller québécois qui est maintenant vieux de trente ans. Comme la majorité des gens qui avais étudié la littérature française à l'université j'avais boycotté la catégorie dans l'espoir qu'elle disparaisse.
"Gabrielle" le premier tome est parfois brillant. Laberge semble réussir son défi déclaré qui est d'écrire l'épopée de la lutte des femmes à s'affranchir pendant les 50 ans qui ont précédé la Révolution tranquille. Son véhicule est le saga d'une grande famille des classes libérales professionnelles de la Grande Allée de la ville de Québec. Le sens historique de Laberge est tout à fait remarquable. Elle peut décrire avec précision les attitudes sociales des québécoises en 1914 en 1924 ou 1934 sans se livrer à des anachronismes. Plus remarquable encore est sa capacité de décrire les transitions d'un stage à l'autre.
Le résultat est un fleuve d'anecdotes sur la vie quotidienne de sa protagoniste sans une intrigue véritable. La thèse de Laberge est carrément que la prise de conscience ne se fait pas d'un seul coup mais se développe graduellement.
Malheureusement ce premier tome se termine en catastrophe avec deux événements très dramatiques qui se produisent dans les 20 dernières pages pour lesquels Laberge n'a rien fait pour préparer le terrain. On apprend par la suite que ces deux événements sont absolument essentiels au deuxième tome. Pourtant le premier tome finit en queue de poisson.
Véritable coup de cœur pour le premier tome de cette trilogie. J'ai pris plaisir à suivre Gabrielle, une femme aux convictions avant-gardistes pour son époque, tout en découvrant ses défis quotidiens avec ses enfants. Sa relation avec Edward, son mari, m'a particulièrement touchée. Par contre, vers la fin, les événements semblaient se dérouler trop rapidement, notamment le vieillissement des enfants sur seulement quelques pages, ce qui donne une impression de précipitation. J’ai quand même beaucoup aimé.
Je vais pas mentir, c’était long, mais très intéressant de plonger dans le Québec des années 1930. Les personnages sont attachants, mais un peu naïfs et l’histoire est monotone (sauf les 100 dernières pages). Autre point négatif: aucun chapitre, difficile de prendre le rythme.
5⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️ 5💧 2🌶️ Une œuvre magistrale qui traverse le temps et les émotions.
La trilogie Le Goût du bonheur de Marie Laberge, composée de Gabrielle, Adélaïde et Florent, est bien plus qu’une simple série de romans : c’est une plongée bouleversante dans l’histoire du Québec, dans les réalités sociales d’une époque et dans des destins qui défient les conventions.
À travers ces personnages d’une richesse inouïe, l’autrice nous transporte dans un monde où l’amour, le devoir, les sacrifices et les espoirs s’entrelacent avec une authenticité saisissante. Ce qui me touche particulièrement, c’est la manière dont Marie Laberge met en lumière des formes précoces de travail social, bien avant que cela ne devienne une profession reconnue. Elle donne une voix à ceux et celles qui ont lutté pour un avenir meilleur, tout en nous offrant des histoires d’amour qui bousculent les normes et brisent les moules de leur époque.
J’ai relu cette série à plusieurs reprises, et à chaque fois, je ressens la même intensité d’émotions. L’écriture de Marie Laberge est immersive, poignante et d’une justesse remarquable. Elle nous fait vibrer avec ses personnages et nous pousse à réfléchir sur notre propre histoire collective.
Si vous cherchez une lecture captivante, profondément humaine et empreinte de réalisme, Le Goût du bonheur est un incontournable. Une série qui marque à jamais.
Tant de choses à dire à propos de ce roman. J'ai d'abord trouvé que l'histoire était longue à partir et j'ai seulement embarqué rendue à la 200e page. Par contre, je comprends maintenant l'importance d'avoir si bien placée l'histoire et les personnes en premier lieu. Plusieurs termes importants y sont abordés et les personnages sont plus que attachants.
10 ans sépare le début de la fin de ce roman et l'évolution nous tient accrochée jusqu'à la fin. J'ai deja hate de lire le 2e tome.
Je trouve que ça fait du bien de voir de tels personnages féminins.
Les modèles d'émancipation féminine dans la littérature ne m'ont jamais réellement satisfaite : les femmes qui s'émancipent par l'adultère pour être punies à la fin du roman, c'est tout de même pas ce qu'on peut espérer de mieux.
Dans Gabrielle de Marie Laberge, on rencontre des personnages, Gabrielle surtout, qui cherche la liberté partout. Pas seulement la liberté sexuelle, mais aussi celle de pouvoir choisir son mari par amour, celle de pouvoir éduquer ses enfants comme elle veut et pas selon des principes étriqués, celle de pouvoir aider, celle de pouvoir signer un document sans son mari, celle de pouvoir voter, celle de pouvoir accéder à la contraception, celle d'aider les autres, celle de pouvoir divorcer d'un mari abusif, celle de se battre pour toutes les femmes, pour les enfants, pour celleux qui vivent dans la misère. Voilà enfin des personnages féminins qui puisent tout leur intérêt dans leur interaction les unes aux autres. Dans leur questionnement, aussi, leur marchandage avec Dieu, car leur émancipation ne se fait pas d'un coup, elle ne se fait pas sans culpabilisation, sans doute, sans résistance. Ca en fait des personnages complexes. En tout cas, les femmes ne sont pas là en tant que faire-valoir des hommes, et c'est assez rare pour être souligné !!
Cela dit, les interactions avec les personnages masculins sont bien aussi : l'histoire d'amour de Gabrielle et Edward est l'une des plus belles que j'ai lue. Et pour une fois dans une fiction : c'est une relation saine, qui ne romance pas des comportements abusifs. Leur relation est basée sur la communication.
Pour toutes ces raisons je pense que ce roman est bon en terme de représentation.
Et en plus de tout ça, les personnages sont attachant.es, iels sont la raison de mon coup de coeur pour ce roman.
J'étais passée à côté de cette trilogie lors de sa sortie, c'était même ma première expérience de lecture d'une oeuvre de Marie Laberge, mais je comprends entièrement pourquoi cette série a eu tant de succès. L'écriture est fluide, naturelle et les personnages sont merveilleux. Comme l'a si bien dit mon amie Mireille, Gabrielle est peut-être un peu trop parfaite dans sa capacité à rendre tout le monde amoureux d'elle, mais malgré cela, l'effet est là et le lecteur (ou la lectrice ici) se laisse entraîner.
J'ai été fascinée par le travail de recherche sur une société si loin et pourtant si près de la nôtre. Je reconnaissais ma ville, et j'ai posé beaucoup de questions à ma mère sur certains éléments qui m'ont surpris. Même si elle n'a pas connu cette époque directement, elle se rappellait de plusieurs choses quand même ("Un cinéma sur Salaberry?").
Que dire de ses personnages plus vrais que nature? Je les aime (presque) tous, dans leur complexité, leurs contradictions, leurs joies, leurs peines, leurs amours... J'en veux plus, et, chanceuse que je suis, j'ai encore 2 tomes à lire!
La fin est un peu abrupte, et à un certain moment je perdais le fil de l'âge des enfants (ce qui rend certains événements surprenants sur le coup), mais ça n'enlève rien au plaisir de lecture.
Ce n'est pas un livre parfait, mais j'ai eu tellement de bonheur (!) à le lire que ça mérite son 5 étoiles. Ça vient chercher mon amour des romans historiques, des longues sagas familiales.
Je viens à l'instant de terminer ma lecture, je suis donc encore totalement sous l'emprise des dernières émotions provoquées par ma lecture.
Que dire de ce livre ? Il est vrai que j'ai trouvé le début un peu long, il y avait une certaine lenteur à laquelle il fallait que je m'habitue. Puis il y a eu un moment charnière, un événement, qui a rendu ces personnages plus concrets, bien plus profonds et pour lesquels je me suis profondément attachée.
Le destin de chacun de ces personnages ne peut pas laisser indifférent. Ce livre m'a fait sourire, soupirer, ricaner mais m'a énormément insurger aussi. Non pas à cause de la plume de l'auteur ou encore par l'histoire elle-même. Non. Ce qui m'a insurgé, m'a mis en colère, c'est la réalité brute, cruelle et encore tellement d'actualité, de la détresse des familles qui perdent tout, les destins brisés par la crise économique, par la guerre, la maladie. De ces familles tellement pauvres, obligées d'exploiter leurs enfants. Ces enfants dépourvus d'éducation, obligés de subir le froid, la faim, la détresse. Mais aussi le destin de ces femmes, qui se battent pour avoir des droits : celui de voter, de pouvoir utiliser des moyens de contraceptions. Des femmes qui se battent pour seulement exister ...
Je conclurai en disant à quel point cette fin m'a totalement bouleversée. C'est horrible de terminer de cette façon ...
Je ne peux que conseiller ce livre. Il est certain que je continuerai la lecture de cette trilogie.
Plus un 3,5 étoiles qu'un tiède 3 étoiles mais alors que j'étais partie sur un bon 4 étoiles dès les premières pages, savoureuses jusqu'à la moitié du livre, avec des personnages que j'ai trouvés diablement attachants et particulièrement amusants avec tous leurs petits travers, un contexte historique vraiment intéressant autour, entre autres, du poids de la religion et de la place de la femme au Québec au début des années 30, et le plaisir d'une immersion complète dans le parler québécois, j'ai trouvé que l'ambiance avait basculé dans un ton moins entraînant vers le dernier tiers jusqu'à virer trop mélo et dramatique à souhait, avec Gabrielle, Nic et Adélaïde qui m'agaçaient de plus en plus au fil des pages - Gabrielle, trop parfaite, Nic, exaspérant sur la longueur, et Adélaïde pour qui il faut que les choses se passent comme elle veut et pas autrement, pas loin de l'égoïsme dans son attitude même si on veut faire passer ça pour de l'indépendance et de la détermination. J'hésite du coup à lire le tome 2 car je ne sais pas si je supporterai son personnage plus longtemps mais j'avoue que la toute fin aiguise quand même ma curiosité. À voir... :)
The only thing missing from such an engaging family epic is a good old-fashioned villain to balance out all of the warm fuzzies the sugar-sweet Miller family inspire. The author really knows how to convey the warm, nostalgic, anxious, diverse and deeply-divided spirit of Québec.
La seule chose que manque un tel aventure de famille est un gros villain pour bien balancer toute la douceur et la chaleur comfortable de la presque trop-sucrée famille Miller. L'auteure connait bien comment illustrer le bien-être, la nostalgie, l'inquiètude, la diversité et la profonde désunion de La belle province.
Coup de cœur pour ce premier tome de la saga Le Gout du Bonheur de Marie Laberge.
Dans cette oeuvre (parce que oui on peut totalement parler d'oeuvre), on suit Gabrielle Miller, une jeune femme mariée à Edward un brillant avocat. Au lendemain du krach boursier, on suit l'évolution du Quebec à travers les yeux de cette famille épargnée par la crise.
Gabrielle et Edward est un vrai couple. Amoureux fou l'un de l'autre, chose très rare à cette époque, ils ont réussi à fondé une belle famille. Leur aînée, Adelaïde est attachante au possible, et nous la voyons grandir avec beaucoup d'émotions. Parfois immature mais surtout fougueuse et impulsive, elle représente une jeunesse pleine de promesse.
Je me suis attachée à tous les personnages, que se soit Germaine et Georgina les sœurs de Gabrielle, Isabelle et Reine les nièces de Gabrielle, Paulette leur ami, Nic et Ted les associés d'Edward qui entre complètement dans la famille Miller. Sans oublier Florent au destin tragique.
Les 800 pages sont passées à une vitesse incroyable et dès les premières pages je me suis retrouvée happé dans cette histoire et cette famille. La plume de Marie Laberge est immersive et inclusive. La fin m'a complètement brisé le cœur et promet de profond changement dans la dynamique familiale en pleine seconde guerre mondiale.
Le seul point négatif que je peux soulever c'est le manque de repère temporelle. Je me suis parfois un peu perdue pour savoir les âges des personnages et combien de temps s'était déroulé entre chaque événement.
Ce livre, si différent, aborde tant de sujets difficiles, mais réels. Gabrielle, en avance sur son temps, a déjà des idées féministes et ça m’a beaucoup plu. En seulement quelques pages, j’ai lu l’inceste, le viol conjugal, le suicide, la noyade, la contraception, la tuberculose, le mariage forcé, l’adultère, le divorce mal vu, les femmes non mariées qui ne valent rien dans la société, le droit de vote, la politique, le travail des enfants et la pauvreté, et tant d’autres. Gabrielle, qui vit un mariage heureux, n’est pas du tout consciente de la réalité et du malheur des autres et tout ce qui compte, c’est le bonheur de sa famille. J’ai apprécié le rythme, je me suis sentie attachée à ces personnages, mais il y a eu un moment où j’ai été déconcentrée et, pour les 100 dernières pages, le rythme allait à une vitesse folle. Cela réflétait bien l’urgence de la guerre qui commençait, mais je ne comprenais plus l’âge des enfants. C’était plaisant que cette histoire se déroule dans ma ville. Je ne peux que recommander ce livre qui aborde tous ces sujets et qui fait rêver, car cette femme était vraiment en avance sur son temps, même si fictive. Je suis curieuse de la suite et déçue de son décès, je suis laissée sur ma faim et vais certainement lire le deuxième sous peu!
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J’ai mis un peu de temps à rentrer dans le roman ou plutôt à me laisser emporter par le joyeux quadrille des personnages brossés à merveille : Gabrielle, sublime de droiture, de passion mais aussi de naïveté, mère merveilleuse et exemplaire et femme dévouée ; son époux, Edward, mari fou amoureux, père adorable, homme d’affaire avisé mais jamais avide ; leurs cinq enfants, Adélaïde l’indépendante et brillante de justesse dans sa vision des autres et du monde, si généreuse mais aussi intransigeante, Béatrice, la coquette jalouse qu’on adore malgré son orgueil, Fabien, Rose et Guillaume, les bébés auxquels on s’attache comme si c’était les nôtres. Évidemment à ceux ci s’ajoutent tous les amis, tantes, nièces, amis des parents ou des enfants chacun ajoute son point de vue et sa sensibilité pour former un tout très doux mais pas forcément complaisant sur le Québec des années 30. Les accents québécois pointent dans les dialogues et les années passent : on goûte au bonheur. Les histoires d’amour à foison, amoureuses, familiales, amicales, entremêlées de réalités sociales sur la condition sociale, l’hygiène, la condition des femmes au début du XXe, j’ai été emportée par ce premier tome et il me tarde de lire les autres.
2.5, car j'ai oscillé, tout au long de ma lecture, entre 2 et 3... J'ai lu ce livre parce que je m'intéresse aux années 30 et aussi parce que, lors de mes années de libraire, ç'était notre gros vendeur. J'étais donc très curieuse de pouvoir un jour le lire. Je dois dire que, au début, j'étais plutôt ennuyée, je trouvais le style assez maladroit et les personnages mièvres, pour ne pas dire très clichés. Puis, petit à petit, j'ai commencé à y prendre goût, à m'y intéresser. Marie Laberge, il faut le reconnaître, a un grand talent de conteuse. Pourtant, l'ennui m'a repris au 3/4 du livre, particulièrement autour du triangle amoureux qui s'étire, tandis que la fin, soit les premières années de guerre et la fin tragique d'un personnage important, est rapidement expédiée, comme si l'auteure était finalement pressée de se débarrasser... (ce qu'elle fait avec certains personnages tout au long de l'intrigue d'ailleurs) Bref, pour les amateurs de saga historique seulement, mais j'aurai au moins lu un Marie Laberge dans ma vie. :-)