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Le Complexe d'Orphée: La gauche, les gens ordinaires et la religion du progrès

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Semblable au pauvre Orphée, le nouvel Adam libéral est condamné à gravir le sentier escarpé du « Progrès » sans jamais pouvoir s’autoriser le moindre regard en arrière.
Voudrait-il enfreindre ce tabou – « c’était mieux avant » – qu’il se verrait automatiquement relégué au rang de Beauf, d’extrémiste, de réactionnaire, tant les valeurs des gens ordinaires sont condamnées à n’être plus que l’expression d’un impardonnable « populisme ».
C’est que Gauche et Droite ont rallié le mythe originel de la pensée capitaliste : cette anthropologie noire qui fait de l’homme un égoïste par nature. La première tient tout jugement moral pour une discrimination potentielle, la seconde pour l’expression d’une préférence strictement privée.
Fort de cette impossible limite, le capitalisme prospère, faisant spectacle des critiques censées le remettre en cause. Comment s’est opérée cette double césure morale et politique ? Comment la gauche a-t-elle abandonné l’ambition d’une société décente qui était celle des premiers socialistes ? En un mot, comment le loup libéral est-il entré dans la bergerie socialiste ? Voici quelques-unes des questions qu’explore Jean-Claude Michéa dans cet essai scintillant, nourri d’histoire, d’anthropologie et de philosophie.

357 pages, Kindle Edition

First published October 1, 2011

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About the author

Jean-Claude Michéa

25 books37 followers
Jean-Claude Michéa (né en 1950) est un professeur de philosophie (aujourd'hui à la retraite) et un philosophe français, auteur de plusieurs essais consacrés notamment à la pensée et à l'œuvre de George Orwell.

Fils d'Abel Michéa, résistant communiste pendant la Seconde Guerre mondiale, il passe l'agrégation de philosophie en 1972 à l'âge de vingt-deux ans. Engagé au Parti communiste français, il s'en écarte en 1976.

Professeur de philosophie au lycée Joffre à Montpellier depuis la fin des années 1970 (il a pris sa retraite à la fin de l'année scolaire 2009-2010), Jean-Claude Michéa est connu pour ses prises de positions très engagées contre les courants dominants de la gauche qui, selon lui, ont perdu tout esprit de lutte anticapitaliste pour laisser place à la « religion du progrès ».

Prônant des valeurs morales proches du socialisme de George Orwell, Jean-Claude Michéa fustige l'intelligentsia de gauche qui s'est selon lui éloignée du monde prolétarien et populaire. Il défend des valeurs morales collectives dans une société de plus en plus individualiste et libérale, faisant exclusivement appel au droit et à l'économie pour se justifier. Il « considère que les idéaux bourgeois libéraux ont triomphé du socialisme en le phagocytant » et « déplore que le socialisme ait accepté les thèses du libéralisme politique ».

Participant depuis de nombreuses années à l'entraînement d'adolescents, il a publié un livre sur le football, tout à la fois éloge de ce sport populaire par excellence, et critique de l'industrie footballistique. Selon lui, le football est mis à mal par les doctrines comme le merchandising et le supporter qui en sont les conséquences les plus néfastes.

Puis, dans L'Enseignement de l'ignorance et ses conditions modernes, Michéa développe la théorie selon laquelle l'enseignement serait passé d'un enseignement tourné vers la culture générale et l'émancipation intellectuelle du citoyen à une formation préparant l'individu à la compétition économique du xxie siècle.

Dans Impasse Adam Smith, Michéa considère que la gauche est une alliance entre le socialisme et le progressisme formée lors de l'Affaire Dreyfus, qui ne peut se faire qu'au détriment du socialisme, la gauche ne faisant ainsi que livrer un peu plus le monde à l'emprise économique du libéralisme économique. Pour Michéa, le libéralisme est structurellement une idéologie progressiste, opposée aux positions conservatrices ou réactionnaires comme l'avait souligné Marx. De la droite à l'extrême gauche, une idéologie libérale est selon lui à l'œuvre. L'essai qu'il a publié en 2007, L'Empire du moindre mal, est consacré à cette question. Son livre a fait l'objet d'un accueil critique plutôt positif chez les partisans de la décroissance ou la Revue du MAUSS5. Sa position est proche de celle du philosophe Dany-Robert Dufour dans son ouvrage Le Divin marché.

Dans les Mystères de la gauche (2013), il poursuit cette critique de la gauche, qui selon lui, « ne signifie plus que la seule aptitude à devancer fièrement tous les mouvements qui travaillent la société capitaliste moderne, qu'ils soient ou non conformes à l'intérêt du peuple, ou même au simple bon sens ». La gauche étant devenue identique à la droite, cherche à dissimuler cette proximité en mettant en avant les questions «sociétales».

Jean-Claude Michéa est également l'un des principaux introducteurs en France de l'œuvre de l'historien américain Christopher Lasch, dont il a préfacé plusieurs ouvrages dans leur traduction française.

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Displaying 1 - 4 of 4 reviews
Profile Image for EU.
255 reviews7 followers
August 14, 2022
Présenté un peu abusivement comme le « philosophe des gilets-Jaunes », Jean-Claude Michéa est certainement une voix originale dans la philosophie politique contemporaine. Et l’on comprend qu’il mette mal à l’aise les gauchistes mondains qu’il étrille vigoureusement dans cet ouvrage. Mais là n’est pas l’important. Ce qui est le plus intéressant dans sa réflexion est sa remise en question des principes directeurs des sociétés occidentales depuis les années 70, à savoir un libéralisme radical tant en matière économique que sur les questions dites « sociétales ». Si sa démonstration n’est pas parfaite - il s’appuie un peu trop sur un cercle restreint de référence et gâche une partie des analyses avec le recours à la psychanalyse ou d’autres lubies - elle n’en met pas moins en lumière le mécanisme de délégitimation accéléré des institutions et de la superstructure idéologique dominante en général aux yeux des peuples attachés à leurs traditions et notamment aux valeurs de « common decency » mises en avant par George Orwell. On peut d’ailleurs mettre cela en parallèle avec l’instance de Gramsci sur la nécessité de respecter la culture populaire afin de bâtir un socialisme réel, car tel est bien le but aussi de Michéa. Que cet objectif soit utopique ou pas, là n’est pas le sujet. Mais sa critique de la grande dépossession culturelle des peuples afin de satisfaire la mécanique de consommation capitaliste n’est pas sans fondement. Et mérite une réflexion approfondie.
Profile Image for Jankovic29.
20 reviews1 follower
October 12, 2021
Très décevant. Le livre est davantage un pamphlet contre une gauche progressiste que Michéa fantasme complètement qu'un essai construit et appuyé par des faits.
Profile Image for Océane Wanecque.
21 reviews3 followers
July 17, 2024
Je prends toujours plaisir à lire Michéa et à régulièrement souffler du nez avec complaisance.
1 review1 follower
November 29, 2021
C'est un avis basé sur que la première partie du livre car malheureusement je ne peux pas aller plus loin tellement ce qui est dis me sidère.

Tout les gens à "Gauche" sont des cons qui ne réfléchisse pas aux dangers du progrès a outrance ( le mec vit littéralement dans une grotte ), défende des combats qui font le jeu du capitalisme ( en gros tu dois te préoccuper uniquement des travailleurs pauvres bien français. si tu te soucis de la misère dans les banlieues t'es un idiot utile ) et censure les voix dissidentes ( la fameuse cancel culture !!! )

Si vous voulez vous infligé un vrai calvaire n'attendait pas ce livre est pour vous
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