La femme a-t-elle toujours été cette perpétuelle mineure qu'elle fut au XIXe siècle ? A-t-elle toujours été écartée de la vie politique comme elle le fut dans la France de Louis XIV ? N'a-t-elle jamais eu plus d'indépendance économique que celle que lui concédait l'autorisation maritale ? Régine Pernoud, avec son expérience de médiéviste et d'archi-viste, s'est attachée depuis longtemps à l'étude de ces questions. Ses ouvrages consacrés à Héloïse, à Aliénor d'Aquitaine, à la Reine Blanche y donnaient partiellement réponse. Pour en finir avec le Moyen Age contenait, sur le statut de la femme, un raccourci qui a frappé bien des lecteurs et attiré l'attention des critiques, leur faisant souhaiter plus long développement sur le sujet. C'est ce développement qu'on trouvera dans La Femme au temps des cathédrales: on y apprendra que le plus ancien traité d'éducation est dû en France à une femme, que la médecine était exercée couramment par des femmes au XIII siècle, qu'au XII siècle l'Ordre de Fontevraud réunissait aussi bien les moines que les moniales sous l'autorité d'une abbesse. Sait-on qu'aux temps féodaux, les filles étaient majeures à 12 ans, deux ans avant les garçons ? Et sait-on que ce n'est qu'au XVIIe siècle que la femme a dû prendre obligatoirement le nom de son époux ? Etude systématique menée à travers une multitude d'exemples concrets, elle ne laisse échapper aucun aspect des activités féminines au cours de la période féodale et médiévale: administration des biens, métiers et commerce; domaine de la pensée, de la littérature, de la politique même; femmes écrivains, éducatrices suzeraines, celles qui animèrent les cours d'amour et celles qui ont inspiré les romans de chevalerie. Plus encore, l'auteur, puisant aussi bien dans l'histoire du droit que dans celle des événements et des faits sociaux, dessine ce qui n'avait pas encore été tenté, un schéma de l'évolution du pouvoir de la femme: depuis les origines - les libertés et l'auto-nomie par elle conquises - la période d'apogée, puis le déclin sous diverses influences - celle de l'Université notamment jusqu'au moment où en 1593 un édit du Parlement de Paris lui interdit toute fonction dans l'Etat. Beaucoup d'autres traits de société sont ainsi à découvrir dans l'étude de Régine Pernoud, très approfondie, mais comme toujours alerte et d'une lecture captivante. Un maître-livre, hors duquel désormais toute vision de la question ici abordée restera incomplète.
The fact that the medieval women described in this never get any attention from films and TV because we're somehow obsessed as a society with everyone being dressed in dirty beige and brown and GoT ruining everything fills me with the same feminist rage the author has for misogynistic Roman influence ruining everything
2.5 stars, not at all what I expected to read. The author tells the lives of numerous famous women of the time period. I would have loved to learn more about the lives of women in general, not just a few privileged ones, especially when the authors goes on tangeants that aren't relevant to her main subject matter. The author is obviously passionate and knows what she's talking about, it's a shame that the book is poorly edited and marketed. Some end of page anotations would have made it more accessible as well, had I not known all the clerical vocabulary and many of the historical figures already I think I would have tore out my hair!
Had it all been like the first couple of chapters I think I could have powered through to the very last page but I had to speed read and skip bits here and there. At least it isn't too long a history book..
It was very long and it really went all over the place. I only managed to follow half of all the chapters. It's a shame because it was still very interesting and I learned a lot of things but it was too hard to keep track of what the author was saying.
Régine Pernoud, one of the most prolific medievalists in 20th century France, is known for writing extensively about Joan of Arc and the social standing of women in the Middle Ages (500 - 1500). Therefore, her book "La Femme au temps des cathédrales" (1980) tries to analyse woman role in the medieval Europe (in fact, only in the Western Europe). But if you think, you will find here an ordinary text about the daily life of medieval woman, I must disappoint you. The book is oriented to spiritual and secular ranges. Why rich and beautiful noblewomen chose monastic life, but retained real power? Which French monastery, where lived nuns and monks, was ruled only by women? And which woman created the first hospital and piligrim's shelter in Europe?
It's pretty amazing, but women had more power in early middle ages, than in XVI-XIX c. They were writers, builders, artisans, merchants, medics and influential rulers. They ruled castles and led armies. In other words, women competed with men in every range of life. So, this book breaks old stereotypes. But in other case, woman was inspiration for poetry and songs. That's why, we have "courtly love" genre. Medieval literature, which was filled with examples of knights setting out on adventures and performing various deeds or services for ladies because of their "courtly love." R. Pernoud quoting colourful examples of this genre and shows us, what was chivalry and what did it require of a good knight or devoted lady.
So, if you want to know much more about medieval Europe, you must read this book. By the way, this book has some mistakes, for examples, an author calls early Ukrainians Russians (she doesn't understand difference between Russia and Rus), moreover, she wrote, that woman (Jadwiga of Poland) christianized all three Baltic States, but it also not true. So, read this book carefully.
Questo saggio espone in un linguaggio accessibile e con un ritmo scorrevole eventi relativi alla donna, in particolare nella fase dell'Alto Medioevo, contribuendo a sfatare luoghi comuni ancora radicati nella mentalità collettiva quando si va a pensare al ruolo che esse si ritrovavano ad avere nella società del tempo. Una lettura sempre attuale, che sicuramente riuscirà a sorprendere anche quanti pensavano di sapere già tutto della società medievale. Consigliato.
J’avais acheté La femme au temps des cathédrales lors de ma visite du château de Vincennes en 2012. L’Histoire a été écrite depuis des siècles par des hommes, la plupart du temps de gros misogynes, et a fortiori notre vision du Moyen Âge est biaisée par les préjugés développés à la Renaissance. J’étais donc doublement intéressée que de lire ce bouquin et j’en ai été bien récompensée car j’ai appris des tas de trucs et que j’écoute de la musique de troubadours en écrivant cet avis (ça balançait pas mal à l’époque).
Régine Pernoud était une médiéviste et historienne française et a écrit de nombreux ouvrages sur le Moyen-Âge et en particulier sur les femmes à cette époque. Dans ce livre, elle met en valeur l’évolution du rôle et de la place des femmes dans la société du début du Moyen-Âge à la Renaissance. J’ai déjà visité quelques musées archéologiques et j’avais été étonnée de voir des stèles pour des femmes médecins célébrée ; j’ignorais totalement qu’elles avaient pu exercer ce métier et qu’elles étaient reconnues. En lisant ce bouquin je me suis rendue compte que ce n’était pas la seule chose que j’ignorais. Il est amusant de se rendre compte que la fin de l’Empire Romain et la montée en puissance du Christianisme doit beaucoup aux femmes pour qui cette nouvelle religion permettait une meilleure égalité homme-femme. On voit évidemment ce nouveau statut diminuer puis disparaître avec la Renaissance et la redécouverte du droit romain (droit qui privilégie l’autorité absolue du père et la minorité perpétuelle de la femme qui passe de son père à son mari). Pendant plusieurs siècles, il a été parfaitement normal et courant que de voir des suzeraines gérant des domaines, des reines devenir régentes, des princesses avoir une grande importance. Il a également été très courant de rencontrer de jeune femmes – filles, devenir abbesses de monastères mixtes et exercer un pouvoir politique et culturel important. L’éducation, contrairement à ce que la Renaissance présente, était plus répandue qu’on ne le pense. Petites filles et petits garçons étudiaient, ensembles, sous la direction de moines ou de moniales. Et il est dit à un moment dans l’ouvrage que les femmes étaient plus lettrées que les hommes parfois. On parle aussi de gentes dames prenant les armes et défendant leurs domaines ou encore accompagnant leurs seigneurs en croisade et y jouant un rôle prépondérant. Si l’ont parle souvent des moines copistes, on évoque moins les moniales qui exerçaient le même métier et à qui ont doit de nombreux manuscrits. Loin de l’image d’Épinal de la vilaine en haillon ou de la dame en hennin faisant de la tapisserie, on redécouvre la place de la femme durant ces siècles.
Je ne pense pas qu’intraséquement les femmes aient des choses plus importantes à dire que les homes et vice versa ; j’ai d’ailleurs beaucoup de héros historiques masculins, mais force est de constater que les femmes ont eu plus de mal (parfois) à devenir ces figures héroïques et à le rester dans nos mémoires, il est donc très inspirant de les voir ici présentées. Régine Pernoud parle notamment d’Aliénor d’Aquitaine (ma nouvelle héroïne, je veux un badge avec inscrit dessus « Aliénor rocks ») et de Jeanne d’Arc bien sûr, mais pas seulement. On découvre ces femmes aux prénoms oubliés et poétiques comme Dangerosa, Ermangarde (mon nouveau prénom favoris), Aélis, Eufrasie, Aglebarta, et etc. Et on découvre aussi Dhuoda (on remarquera que la page Wikipédia est déjà biaisée dés la première phrase), l’auteure du premier manuel d’éducation recensée et destiné à son fils. Il serait donc peut-être de bon ton de la coller aux côtés de Rabelais et Montaigne à ce sujet dans les manuels scolaires. L’autrice évoque Christine de Pisan, considérée comme la première écrivaine française au XIVe siècle, pour nous signaler que des femmes poétesses reconnues avaient existé plusieurs siècles auparavant comme Hildegarde de Bingen par exemple qui était aussi scientifique et mystique.
L’écriture de Régine Pernoud est fluide et plutôt facile à suivre. S’agissant d’un ouvrage historique on est un peu bombardé-e de dates et de noms, mais l’auteure s’en sort assez bien pour nous remettre en contexte quand elle reparle d’une personne évoquée plus tôt. J’ai trouvé certains passages un peu plus longuets que d’autres, notamment ceux parlant beaucoup de religion. J’ai dés à présent très envie de lire sa biographie d’Aliénor, son autre ouvrage La femme au temps des croisades, et me renseigner plus avant sur le Moyen-Âge. Dans un autre registre, si vous voulez en apprendre plus sur les femmes dans l’histoire de l’art (qui est elle aussi bien sexiste on s’en doute) je vous conseille Histoire de l’art d’un nouveau genre d’Anne Larue.
Nie jest przesadą stwierdzenie, że średniowiecze pod względem opinii jest najbardziej pokrzywdzoną epoką w dziejach. Bowiem już od renesansu zrobiono z wieków średnich chłopca do bicia, na którego można zwalić wszystkie nieszczęścia. Chyba każdy z nas zna mity na temat upadku nauki i kultury w średniowieczu, brudu, zacofania, strasznej nietolerancji, że jest to epoka gdzie palono biblioteki w imię wiary, gdzie zaprzepaszczono wielkie dziedzictwo antyku, bo tworzyli je przebrzydli poganie, i jedyne co ocalało to tylko za sprawą bardzo postępowych muzułmanów.
Oczywiście, wszystko to są wierutne bzdury, a jedną z moich ulubionych jest częste utyskiwanie, że to ciemne średniowiecze, z tymi ciemnymi katolikami odpowiada za to, że kobiety przez stuleciami były tylko przedmiotem uciskanym przez patriarchat.
Zawsze wobec tego typu opinii jestem sceptycznie nastawiona. Tym bardziej, że czytając różne artykuły na temat średniowiecza dowiadywałam się różnych rzeczy sprzecznych z tą narracją. Jednakże dopiero lektura "Kobieta w czasach katedr" pomogła mi tą zebraną wiedzę usystematyzować oraz co mnie najbardziej cieszy, znacząco poszerzyć.
Cóż możemy się dowiedzieć z tej lektury, otóż autorka już we wstępie stawia tezę, że to właśnie w średniowieczu kobiety osiągnęły apogeum swoich praw i swojej społecznej pozycji, równać się temu może jedynie sytuacja kobiet w XX wieku. Po postawieniu tej tezy, pani Pernaud w kolejnych rozdziałach sukcesywnie ją udowadnia.
Poczynając od uświadomienie nam, jaką rzeczywiście pozycje miały kobiety w antyku, zwraca tu uwagę na jej status w prawie oraz a fakt, jak mało damskich imion przetrwało tę epokę.
Po czym zależnie od rozdziału podejmuje się jednego z tych tematów:
-Wylicza, a także często dokładne przybliża nam sylwetki wielkich kobiet średniowiecza z Eleonorą Akwitańską, Joanną D'Arc i Katarzyną z Sieny na czele.
- Tłumaczy dlaczego to kobiety odegrały największą rolę w rozpowszechnianiu się chrześcijaństwa na nowych ziemiach.
- Przybliża nam historię pierwszego francuskiego podręcznika na temat wychowania, którego autorką oczywiście jest kobieta.
-Dużo uwagi poświęca roli klasztoru żeńskiego w życiu ówczesnych kobiet, a także ich wpływu na edukację i rozwój kultury w średniowieczu.
-Przybliża nam spisy z różnych dekad średniowiecza, które świadczą wbrew stereotypom, że ówcześnie bardzo wiele kobiet podejmowało się w miastach pracy zawodowej, tworząc przy tym zawody typowo damskie, a co za tym idzie także cechy.
- Zaznajamia nas z podobnymi spisami dotyczących terenów wiejskich.
- I ze średniowieczna filozofią, która na ogół, w porównaniu do starożytnej obie płcie postrzegała, jako równe, ale nie takie same.
Poza tymi najciekawszymi zagadnieniami Regine Pernaud porusza jeszcze masę innych tematów. Poświęcając miejsca także kwestii obyczajowości i kultury tego okresu.
Nadmienię, że styl pani Pernaud jest przejrzysty, zwięzły, ale w żaden sposób nie prostacki, więc osoby wrażliwe na to, jakim językiem książka jest napisana nie powinny mieć problemu w czasie czytania.
Podsumowując, uważam, że każdy powinien choć spróbować przeczytać "Kobietę w czasach katedr", bo jest to dzieło dość przystępne, a zarazem pozwalające sporo się dowiedzieć.
Etude systématique menée à travers une multitude d'exemples concrets, elle ne laisse échapper aucun aspect des activités féminines au cours de la période féodale et médiévale : administration des biens, métiers et commerce ; domaine de la pensée, de la littérature, de la politique même ; femmes écrivains, éducatrices, suzeraines, celles qui animèrent les cours d'amour et celles qui ont inspiré les romans de chevalerie.
Livre d’un archaïsme prodigieux surtout quand l’autrice passe son temps a reduire la femme a la maternité ( certes il date de 1982), mais on ne lui demande pas son avis on lui demande un livre sur l’Histoire!
Throughout history, it's most unfortunate that the lives of and stories of many women were either distorted or simply erased. While modern technology allows us nowadays to preserve better such stories, that's not the case centuries ago. So in her book Women in the Days of Cathedrals (title of the English translation), the historian Régine Pernoud attempts to shed light on the lives of women in France from the 4th century till the 14th century. A period during which Pernoud asserts that women's lives witnessed a leap in their social and political situation before regressing deeply back again.
I liked this book, and I liked how many examples are given. Though it's strength is also is it's weakness. As great as it was to cover vast periods of times and different mostly ignored parts of French history, I did feel the weight of trying to condense many periods down. It gave the book little room to breath. Nevertheless it's a good read and I liked it's goal of shedding light on the important role women played in French history. So I do recommend it
Me esperaba un libro más histórico y demostrativo de esta idea. En el fondo nos podemos creer lo que expresa y creo que tiene razón, pero el libro se hunde demasiado es detallar la vida de multitud de mujeres y no sobre hechos legales o escritos. Detalles además que nos inducen a pensar que la mitad de ellos es sugerencia de ella de lo que pudo ser, más que una realidad tangible. Al final echo en falta una base escrita y legal de los hechos relatados. Me da dejado, como se suele decir cuando esperamos algo más, con la miel en los labios.
El libro es riguroso y Régine sabe exponer las ideas generales de forma clara. El único problema que veo es que se exponen DEMASIADOS ejemplos de mujeres con DEMASIADOS datos y fechas. Creo que hubiese sido mejor seleccionar hasta 3 por capítulo, por ejemplo Además en alguna ocasión deriva hacia otros temas exponiendo aún más ejemplos que hace la narración un poco liosa. Luego el final hace evidente que Régine es seguidora del feminismo de la diferencia. Personalmente no estoy de acuerdo con sus conclusiones en ese aspecto, pero su trabajo es magnífico aún así.
Me ha gustado mucho, está bien escrito, es riguroso, desmonta mitos, es divertido... Lo recomiendo, especialmente porque la autora señala claramente dónde está el punto de inflexión en el que la mujer empezó a desaparecer del escenario público; de manera que descubrí con alegría que en los primeros siglos de la Edad Media y hasta prácticamente la Edad Moderna el papel de la mujer, si bien discreto, estaba presente en todos los ámbitos. Pernoud me lleva de la mano también al siguiente punto: ¿por qué los ámbitos en los que la mujer ha tenido tradicionalmente más peso, como es la educación, se han considerado de menor entidad? ¿Quién ha decidido que para que una mujer sea tenida en cuenta debe comportarse como un hombre? ¿Qué impide que nos sintamos orgullosas de nuestra propia forma femenina de enfrentarnos al mundo, si es así como queremos mostrarnos? Quizá la intención de la autora no es esa, pero agradezco mucho que su libro me haya conducido hasta estas preguntas y me haya interpelado personalmente.
I absolutely love this book, it revolutionized the way I think as have other books by Regine Pernoud. Women in the Days of the Cathedrals opens a world of possibilities unknown in today's unexamined consensus reality.
Lleno de historia, anécdotas y curiosidades que no son tan conocidas en el imaginario popular. Desmitifica muchos preconceptos históricos sobre los cambios en el rol social de las mujeres. La escritura es muy didáctica.
I learned so much new information, which went against the stereotypes we have of medieval times and the role of women then. A great piece of work, honestly.
j’ai appris beaucoup beaucoup de choses surprenantes, y’a des figures féminines vraiment trop stylées dont on ne parle pas et je ne comprends pas POURQUOI
Lektura ciekawa, chociaż na minus podkreślanie, jak to w starożytności było źle i jak to kobiety w ogóle żadnych praw tam nie miały i nie znamy prawie żadnych sylwetek kobiecych XD
La tesis de Pernoud es que el espacio y el reconocimiento que disfrutó la mujer de la época feudal se lo debió al ascenso de las ideas del cristianismo por sobre las leyes y costumbres romanas y que declinó con la llegada de la burguesía mercantil. Mi problema con el libro es que se limita a ilustrar esta idea y no a demostrarla. E incluso los ejemplos que cita se extienden más en describir a los protagonistas masculinos que a las mujeres que quiere destacar. En definitiva, se queda muy flojo en el análisis.
Remarquable. Passionnant, pas du tout pédant, pointu, écrit dans un style très facile à lire, un ouvrage qui a fait mille fois plus pour ma compréhension du Moyen Age que tous les cours d'histoire auxquels j'ai assisté. L'auteure décrit des vies de femmes célèbres ou moins après avoir resitué le contexte sur tous les plans de la vie quotidienne.
Très intéressant ! On apprend beaucoup de choses, qui remettent en perspective notre image du "Moyen-Âge". Ce livre nous permet également de nous interroger sur le féminisme. On découvre des personnalités très intéressantes. J'ai par contre trouvé la plupart des "généalogies" confuses, j'avais parfois du mal à relier les personnes entre elles. Une lecture très enrichissante !
Stuff about women in the Middle Ages. Like Those Terrible Middle Ages, popular and light in tone, and more devoted to debunking myths than making a systemic study, but full of facts, and how things were in fact worse after the Middle Ages than during them.
Illuminating! A must read for anyone, male or female, who wishes to grasp and understand both history and human nature. We would be well advised to examine the past in order to build the future. Hopefully a future in which 'feminism' no longer means either man hating or trying to immitate men, but rather being what God created women to be: complimentary to the opposite sex.
Un vrai trésor ce livre, quelle découverte. Je dois une fidèle chandelle à Alain Finkielkraut et son émission, Répliques, qui me l’a fait découvrir. C’est un livre qui fait état des lieux et des temps -le Moyen-Âge en temps pré-Carolingien, féodal, et médiéval- par rapport au statut de la femme. N’en déplaise aux anti-cléricaux (moi le premier), cette période ne peut être conçue en dehors de la chrétienté médiévale. Une chrétienté qui n’a de rapport avec la notre qu’en ce qui concerne la théologie. La métamorphose que fera la chrétienté sur ce monde du 10ème au 13ème siècle, se fait sentir dans le vécu, dans le quotidien.
Dans la première partie du livre, Avant le temps des cathédrales, Régine Pernoud nous rappelle que les premiers à avoir reçu le message des Évangiles, étaient les femmes, qui se voyaient libérées par la Bonne Nouvelle. Elle nous livre un schéma de ce qu’était la vie des femmes sous l’empire romain et se réfère aux juristes et aux historiens du droit. Sa position est d’emblée très claire envers le droit romain. Bien que tant admiré à partir du 13ème siècle et surtout depuis le 17ème siècle, pour Régine Pernoud, le droit Romain est profondément anti-féministe, au sens classique du terme. Il sera plus tard adopté par le code Napoléon au 19ème siècle. Pour résumer, elle cite Robert Villers: “À Rome, la femme, sans exagération ni paradoxe, n’était pas sujet de droit… Sa condition personnelle, les rapports de la femme avec ses parents ou avec son mari sont de la compétence de la domus dont le père, le beau-père ou le mari sont les chefs tout-puissants… La femme est uniquement un objet.” Bien de détails et de citations seront ajoutés pour éclaircir ce que sera plus tard l’évolution du statut de la femme sous l’Empire et sous le Bas-Empire, reste que la femme, pas plus que l’esclave, n’existe pas par rapport au droit romain.
La transformation qui sera faite plus tard du temps des Pères de l’Église (par rapport à la société citadine) n’est possible qu’à cause des Évangiles qui énoncent l’égalité foncière entre hommes et femmes et condamnent la répudiation autant que l’adultère. Citant le Petit Larousse (Je dois rappeler que les citations du livres sont toutes antérieures à 1985), elle relève quelque 21 noms de femmes des 2ème et 3ème siècles (contre 4 noms d’hommes); Parmi les 21 femmes, 19 sont des saintes: Blandine de Lyon, une esclave martyre de l’Église, Agnès, Cécile ou Lucie des contestataires dans leur monde qui refusaient l’époux que leur père leur destinait. Régine Pernoud prétend que ces femmes (ou plutôt les femmes) ont vite compris le message des évangiles et se voyaient les récipients d’une liberté de choix qu’aucun droit législatif ne leurs accordait.
C’est une longue introduction mais qui donne une idée précise du contenu des parties suivantes. Et l’auteur de prolonger cette idée de l’adoption de la chrétienté par les femmes pour montrer à combien de femmes l’on doit la “conversion” des états Européens au christianisme, La France avec Clotilde, L’Ukraine avec Olga, L’Italie (plus précisément l’Italie du Nord) avec Théodelinde, Tolède (Espagne) avec Théodosia, l’Angleterre avec Berthe de Kent. Toutes ces femmes ont réussi à faire baptiser leur époux-roi. Cela donne une idée au changement du statut judiciaire de la femme suite au déclin de l’empire romain. On est toujours avant le temps des cathédrales. Régine Pernoud dresse dans cette partie le portrait de la religieuse qui va avoir une influence sur l’urbanisme du Moyen-Âge à travers l’expansion des abbayes surtout en France, mais aussi en Angleterre, l’Irlande, l’Espagne et l’Italie mais aussi sur la littérature du Moyen-Âge avec l’apparition de la littérature courtoise. Entendons-nous bien, les abbayes n’ont rien à voir avec les couvents de notre temps; jusqu’au 13ème siècles, certaines de ces abbayes hébergeront un nombre considérable de moines et moniales allant jusqu’à presque 3,000 dans le cas de Fontevraud. Ce qui m’a absolument surpris c’est que ces abbayes étaient la demeures de femmes et d’hommes, de femme nobles, paysannes ou même prostituées et étaient sous la direction d’une abbesse! Véritables cruches de travail, d’échange commercial avec le monde extérieur (qui, en certains pays ne pesait pas grande chose par rapport a l’étendue de certaines abbayes), de trésors de documents, de livres, oeuvres le plus souvent des copistes. Les archives de ces abbayes font fréquemment l’objet des études des médiévistes.
J’ai expressément mis un point d’exclamation devant abbesse pour ouvrir cette parenthèse et se demander combien des Fortune 500 compagnies ou de celles du CAC40 sont aujourd’hui dirigées par des femmes? En Allemagne (et presque partout dans le monde occidental) on se bat toujours pour des quotas de femmes au sein de la direction des entreprises et j’entends dire, par des féministes, que seuls les quotas parviendront à établir l’équité homme-femme au sein des entreprises! Il me semble que ce qui était évident au temps du Moyen-Âge par rapport au statut et à la condition féminine ne l’était plus qu’avec le combat de l’émancipation des femmes du 20ème siècle. Dans le chapitre 8 intitulé “La Femme et l’Activité Économique” plusieurs documents, dont la fameuse investigation commandé par Saint Louis, attestent des professions occupés par les femmes. Là aussi, on est loin des professions respectables que pouvaient exercer les femmes au 19ème siècle par exemple (et même -j’ajoute- de nos jours, au Liban où l’on peine à convaincre les filles de s’essayer à des études techniques). Régine Pernoud nous livre une liste de professions parmi lesquelles: coiffeuses, barbières, boulangères, médecins, poissonnières, etc… On est bien sur dans un monde très rural.
Hormis l’influence chrétienne, le livre ne nous offre pas autre raison, autre explication historique pour que la femme au moyen-âge puisse jouir d’une telle émancipation. Régine Pernoud fait une référence hâtive au droit franc qui était, dit-elle, plus indulgent avec la femme que le droit germanique ou romain. On peut aussi, à travers ce livre, extraire cette absence du temporel de l’Église. Par exemple, en ce qui concerne le mariage au moyen-âge, le prêtre était plutôt témoin de l’échange des voeux entre époux et épouse et non pas celui qui mariait (qui a écho avec le mariage civil de nos jours). Bien sûr l’Église était impliquée dans le politique (croisades, excommunions des nobles adultères ou des mariages nobles illicites ou incestueux, etc…) mais on est loin du temps des Borgias et des alliances politiques. Elle nous donne plutôt une idée de ce qui va changer par rapport au statut des femmes dès le 14ème siècle: on assistera à une renaissance du droit romain, et à une résurgence de la pensée aristotélicienne, surtout à l’Université de Paris, et qui n’était guère favorable aux femmes. Un autre coup sera porté par Thomas d’Aquin qui intègre la pensée d’Aristote à la Révélation, et qui tient pour certaine la supériorité de l’homme sur la femme.
Je n’ai fait que couvrir un dixième du contenu de ce livre, qui a bouleversée ma pensée par rapport à l’émancipation de la femme. Bien que pas très épais, (380 pages) ce livre est foisonnant et riche en détails sur l’activité politique, littéraire, économique et civile de la femme au temps des cathédrales.